Accueil > José Bové relance l’idée d’une primaire chez les antilibéraux

José Bové relance l’idée d’une primaire chez les antilibéraux

Publie le jeudi 12 octobre 2006 par Open-Publishing
3 commentaires

Le syndicaliste relance l’idée d’une primaire chez les antilibéraux. Sans convaincre.

José Bové, trop absent pour rassembler son camp

de Matthieu ECOIFFIER

Etre partout au risque d’être nulle part. José Bové candidat « disponible » pour la présidentielle joue au furet de la gauche antilibérale. Et « ça agace de plus en plus » dans les collectifs unitaires issus du non au référendum de 2005, note un militant. Invisible dans ces structures qui travaillent à la campagne « pour une alternative à gauche », le leader paysan leur envoie des lettres du Larzac. Dans la dernière, que Libération s’est procurée, Bové propose d’organiser un « vote citoyen » pour désigner le ou la candidat(e) unitaire au lieu d’appliquer la règle du consensus. Cette proposition est tombée à plat à la réunion du collectif national. « Certains ont parlé de coup de force. On avait écarté cette hypothèse lors d’une précédente réunion, mais il n’était pas là », raconte un participant. « C’est une fausse bonne idée. Un vote majoritaire à 51 % pour X ou Y ne suffira pas à régler le problème politique et fera exploser la diversité du rassemblement », observe Christian Picquet de la LCR.

Veto. Beaucoup ont du mal à mesurer le degré d’implication de Bové dans la future bataille électorale. Joint sur son portable par Libération, il est à La Paz, en Bolivie : « Evo Morales m’a invité à rencontrer les peuples indigènes de l’Alaska et de la Terre de Feu. Il y a des rumeurs de putsch. C’est important de soutenir un mouvement social qui a accédé au pouvoir politique » , s’enthousiasme-t-il. Avant de revenir à la politique intérieure : « Je propose des primaires pour que tous ceux qui ont porté le non de gauche puissent s’exprimer. Dans les collectifs, la règle du "double consensus", celui des militants et des courants politiques, aboutit de fait à un droit de veto sur telle ou telle candidature. Et on risque d’aboutir au plus petit dénominateur commun. » Ciblant sans le dire Clémentine Autain, adjointe apparentée PCF à la mairie de Paris, candidate elle aussi à la candidature antilibérale... « Pour associer les militants il faut aussi discuter avec eux, lâche cette dernière. Moi, je serai cette semaine à Château-Thierry, Ivry, Fougères, dans les collectifs. »

Mistigri. Bové, lui, se place au-dessus de la mêlée. Trop haut ? « Si Olivier Besancenot et Marie-George Buffet se maintiennent, je n’y vais pas. » « L’unité sinon rien , ajoute-t-il dans sa missive. Déjà, la multiplication des candidatures et les doubles langages de certaines organisations rendent particulièrement confus notre processus unitaire. Il ne faudrait pas rajouter de l’opacité à la confusion. » Son objectif : « Mettre un terme à la course au mistigri entre Buffet et Besancenot , explique son entourage. Il est le seul à pouvoir convaincre Olivier de se retirer. Et si la tenue d’un vote citoyen fait peur aux cadres du PCF, c’est qu’ils craignent que leur base, pour privilégier l’unité, ne choisisse pas Buffet. »

Pour participer à ce « vote citoyen » il suffirait « de signer la pétition antilibérale, de payer entre 1 et 10 euros : ce n’est pas si difficile à organiser », explique un de ses partisans. Bové compte plaider pour ses primaires à la prochaine réunion des collectifs locaux samedi à Nanterre.

Fenêtre. Un retour après une longue absence. Annoncé ce soir à Ivry-sur-Seine (Val-de-Marne) pour un « grand oral » avec les autres candidats potentiels du rassemblement antilibéral Ñ Clémentine Autain, Patrick Braouezec (député PCF) et Yves Salesse (Fondation Copernic) Ñ José Bové a encore fait défection. Ce n’est pas la première fois. Attendu fin août aux différentes universités d’été des Verts, de la LCR et des Alternatifs, il n’est pas venu, pris par « le chantier de son toit végétalisé ». Il finissait alors sa maison « 100 % écolo » à l’étrange architecture balnéaire échouée sur le causse du Larzac. Fin septembre le déménagement et la naissance de sa petite-fille ont privé Bové de Fête de l’Humanité. « Mais il était à Cachan, avec les squatteurs, et à la première réunion des collectifs à Saint-Denis. Il est présent virtuellement : l’autre jour, à Bamako, il parlait de codéveloppement à la radio. C’est le mec invisible, mais toute notre opération est invisible ! On fait trop de cuisine interne », l’excuse Francine Bavay, de la minorité « unitaire » des Verts. L’opinion accroche plutôt, selon les sondages, les militants un peu moins : « Certains ont des réflexes d’amoureux éconduits avec lui », juge Bavay.

S’il sort aujourd’hui du bois c’est parce qu’une fenêtre politique s’ouvre : « Plus ça se décante au PS avec Ségolène Royal, plus un espace existe pour une alternative, pour attirer ceux qui n’iront pas voter utile et risquent de rester chez eux », espère-t-il. De La Paz.

http://www.liberation.fr/actualite/politiques/210074.FR.php

Messages

  • ’L’opinion accroche plutôt, selon les sondages, les militants un peu moins : « Certains ont des réflexes d’amoureux éconduits avec lui », juge Bavay.’

    Qu’est-ce qu’on essuie comme mépris, soit comme simples citoyens, soit comme militants !...

    Si ça continue, aucun des pressenti(e)s de la gauche anticapitaliste ne me conviendra.

    Un ralebol.

  • apparenté PCF ? JE VOIS PAS il y a sûrement quelqu’un qui m’expliquera la chose

    merci

    pour J BOVE il a tout a fait raison de laisser décanter le jus,tant de choses peuvent

    intervenir d’ici avril

    oeil de bison

  • Et quel.le.s seront les grand.e.s électrices.reurs de cette dernière sélection avant le championnat 2007 ?

    Tous les adhérent.e.s des partis, assos et autres orgas ?

    L’alternative unitaire serait peut-être d’organiser, de questionner et faire pression sur l’ensemble des autres candidats et sans s’engager dans cette folle compétition qui risque de faire voler en éclat cette unité...

    J’aimerais me tromper mais le pouvoir a l’air d’être un sacré attractif parmi tous nos prétendant.e.s

    Ne le sentez-vous pas aussi dans leurs silences entre deux phrases, dans leurs regards virevoltant ??

    Brighella