Accueil > Journée cruciale pour Tati
de Bruno
Vincens
Le tribunal de commerce de Paris examine aujourd’hui les offres des groupes Fabio Lucci et Asiatex, candidats à la reprise des magasins Tati. Les salariés organisent un rassemblement pour sauver les emplois.
" Nous avons décidé de ne pas prendre position entre les deux candidats à la reprise. C’est le tribunal de commerce qui tranchera. " Le sort du groupe Tati est encore incertain. Vendredi, à l’issue d’une réunion de trois heures, les élus de la CGT, de la CFTC, et plus largement le comité central d’entreprise, ont refusé de choisir entre la société Fabio Lucci et son concurrent Asiatex. Il est vrai que, selon les responsables syndicaux, les deux principaux repreneurs potentiels n’ont donné le détail de leurs nouvelles propositions qu’une demi-heure avant l’importante réunion de vendredi. Pas le temps d’étudier sérieusement les dossiers.
La perspective de s’emparer des magasins Tati fait monter les enchères entre les deux principaux candidats. Ce qui n’éviterait pas une casse sociale. Asiatex et Fabio Lucci ont, l’un et l’autre, amélioré in extremis leur offre d’achat. Leur dernier mot, en quelque sorte. Ainsi Asiatex, après avoir avancé le chiffre de 12,6 millions d’euros, serait prêt à mettre sur la table 13,8 millions, alors que Fabio Lucci débourserait 14,5 millions.
Asiatex, qui prévoyait de maintenir 600 emplois sur 997, propose maintenant d’en préserver 702. Son concurrent Fabio Lucci a lui aussi revu son offre à la hausse, passant de 622 à 667. À la différence de son rival, Fabio Lucci envisage de fermer six magasins : Bordeaux, Strasbourg, Creil, Saint-Denis et Paris-Réaumur. Quant à Paris-Opéra, endommagé par un incendie, il ne reprendrait pas du service. En revanche, Fabio Lucci prévoit un plan social de meilleure qualité, avec une enveloppe de 400 000 euros. Asiatex ne consacrerait au plan social que 700 euros par salarié licencié, soit un total de 206 500 euros.
Vendredi, à la sortie du comité central d’entreprise, Lucien Urano, PDG de Fabio Lucci (filiale du chausseur Eram), affirmait son objectif de " relancer l’entreprise Tati, qui est en difficulté ". Pourquoi vouloir fermer six magasins ? " À Strasbourg et Bordeaux en particulier, les magasins ne sont pas rentables et les loyers trop élevés. Avec mon plan de relance, il est possible qu’à terme nous ouvrions une vingtaine de magasins. " Et Lucien Urano ajoute : " Nous avons un savoir-faire de quarante ans et disposons de 130 magasins. Notre seul métier, c’est la confection. " Une pierre dans le jardin du concurrent Asiatex, qui produit des tissus en Chine avant de les importer en France, et qui n’est guère implanté dans le secteur de la vente au détail. À l’issue du comité central d’entreprise, subsistaient, aux yeux de la CFTC et de la CGT, des " points obscurs " dans les deux plans de reprise. D’où leur refus de trancher. En aparté, Suzette Bochard, déléguée CFTC, penchait plutôt pour le projet Fabio Lucci, " qui paraît plus sérieux ". Certains syndicalistes se demandaient aussi si Asiatex n’avait pas " gonflé " son offre.
Alors que Fabio Lucci et Asiatex poursuivent leur danse de séduction autour de Tati, telle Salomé devant Hérode, les salariés de l’entreprise ne restent pas inactifs, ne voulant finir décapités comme saint Jean-Baptiste. Vendredi, des délégations syndicales venues de Toulouse et Nancy avaient fait le voyage jusqu’à Paris. Samedi, les salariés du magasin de Bordeaux, menacé de fermeture, ont entrepris une grève, afin de sauvegarder tous les emplois et tous les sites. Un mouvement qui se poursuivait hier lundi. Aujourd’hui à 15 heures, les personnels de Tati se rassembleront devant le tribunal de commerce de Paris, qui examinera à son tour les offres de Fabio Lucci et d’Asiatex. Une mobilisation pour que l’emploi ne soit pas oublié.
Bruno Vincens
Solidarité. La sénatrice communiste Nicole Borvo demande au gouvernement d’" assumer ses responsabilités publiques à l’égard des salariés ". Sous l’impulsion de son vice-président (PCF) Daniel Brunel, le conseil régional d’Île-de-France s’est déclaré prêt à consolider un projet qui maintiendrait les emplois du groupe Tati.
http://www.humanite.presse.fr/journal/2004-08-03/2004-08-03-398271
Messages
1. > Journée cruciale pour Tati, 4 août 2004, 17:46
une sénatrice communiste dans l’arène, et nous voila sauvés.... prendre ses responsabilités ? qu’est-ce que ca veut dire ? rien bien sur, sinon retourner à la nationalisation de tati et autres...le délire communiste continue et sans vergogne. l’économie soviétique n’est pas moin, vive BUFFET