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Jugé mercredi pour avoir vendu l’Humanité-dimanche dans la rue !
Publie le lundi 16 février 2009 par Open-Publishing3 commentaires
Il devra se présenter au tribunal le 18 février pour avoir vendu « l’Humanité Dimanche » au marché Dejean, dans le 18e arrondissement de Paris, où il est présent depuis vingt ans.
Nous mettons en place un comité de soutien pour dénoncer ce déni de démocratie.
Lounis est là. Comme chaque dimanche. Bonnet rouge enfoncé sur son visage poupin, la jovialité pétillant dans ses yeux, babillard, c’est un Poulbot mué en homme râblé. Quant à son présentoir, au carré sur un bout de trottoir, l’« HD » bien en vue, c’est comme une borne, un repère dans la fourmillante Goutte-d’Or, ce quartier populaire du 18e arrondissement parisien. Voire beaucoup plus : « C’est un lieu de débat convivial, une tribune utile à la vie du quartier où les gens viennent parler de leurs problèmes », assure Sylvain Soufflet, venu en voisin tailler une bavette.
Lounis écoute les uns, tend un tract aux autres, affiche la même disponibilité pour tous. Qu’importe qu’il ait quitté son travail à 5 heures du matin la veille. Ouvrier du Livre aux Nouvelles Messageries de la presse parisienne (NMPP), il a charrié des quintaux de papier journal sur les quais du centre de Stains (Seine-Saint-Denis). Dehors, toute la nuit, lui qui traîne des problèmes cardiaques depuis l’enfance. Mais dans son sourire, immuable, aucune trace de lassitude. Voilà vingt ans que Lounis tient ce poste, vend aussi l’« HD » sur un autre marché le samedi matin, colle des affiches, distribue des tracts… « Toujours sur le terrain. Je suis admiratif de son engagement, avoue M. Geoffroy, le poissonnier du marché. Et puis il est prévenant, d’une grande gentillesse… Alors, qu’on vienne l’emmerder, c’est inadmissible ! »
Le fait est qu’il a été interpellé sur ce marché en 2007 par la police pour « vente de marchandises dans un lieu public sans autorisation ». La marchandise en question, c’était l’« HD ». « Plusieurs fois déjà, des policiers étaient venus me chercher des histoires. À chaque fois, ils avaient abandonné parce que les gens autour réagissaient. Mais là, ils n’ont pas voulu céder. On était un mois et demi avant la présidentielle… », explique Lounis. À la section du PCF à laquelle il appartient, des camarades lui ont proposé de payer l’amende. Il a refusé : « Il faut se battre pour la liberté d’expression politique, particulièrement aujourd’hui. » Il passera donc devant les juges. « Ça fait partie de la vie militante, prend-il avec philosophie.
Quand on défend des valeurs très fortes, il faut s’attendre à de vives confrontations. » Il aura 50 ans et un jour quand il se présentera devant le tribunal. Dont presque trente années au service du PCF. « Le Parti, c’est un peu ma famille, celle qui m’a ouvert au monde », affirme cet homme, qui n’a vraiment connu son autre famille, biologique, qu’à l’adolescence. De problèmes de santé en soucis d’argent, ses parents ont été obligés de placer Lounis dans une famille d’accueil.
Comme d’ailleurs quatre autres de ses six frères et soeurs. Puis il s’est rapidement émancipé, commençant à travailler dès 16 ans et s’installant dans un foyer de jeunes travailleurs à sa majorité. « À cette époque, je préférais lire “l’Équipe” plutôt que “l’Huma”, s’amuse-t-il. Jusqu’à ce que, au travail, je rencontre une femme, une vraie battante, qui était syndiquée à la CGT. C’est elle qui m’a fait prendre conscience des enjeux de classe. » Il s’est syndiqué à son tour, a adhéré aux Jeunes communistes en 1981, s’est également engagé auprès du Secours populaire français…
Jusqu’à devenir le « militant convaincu et attachant, sur qui on peut toujours compter », que salue Gérald Briand, le maire adjoint (PCF) du 18e. Comme tous ceux qui s’engagent à ses côtés. Au marché Dejean, le poissonnier s’approche : « Vous avez de la chance d’en avoir un comme ça… Il faut le défendre ! »
FRED GARGAUD
fgargaud@humadimanche.fr
Signez la pétition en ligne :
– http://www.humanite.fr/Au-tribunal-...
Messages
1. Jugé mercredi pour avoir vendu l’Humanité-dimanche dans la rue !, 17 février 2009, 00:16
Signé.
Soleil Sombre
2. Jugé mercredi pour avoir vendu l’Humanité-dimanche dans la rue !, 17 février 2009, 12:04, par coconuts
Lounis a toute mon amitié et toute ma sympathie
lorsque j’habitais dans le 20 ieme, je le voyais souvent puisque nous habitions q quelques centaines de mètres
Lounis c’est le type chez lequel il y a toujours un verre ou une assiette à disposition même a l’improviste
Il habite toujours son petit studio ou tant d’âme en peine ont pu se réfugier
Il vous donnerait sa chemise si vous en aviez besoin
C’est non seulement un militant, un syndicaliste, mais surtout quelqu’un de fidèle, a son parti, à ses amis, à ses idées
Il ne déroge jamais ni à la probité, ni a la gentillesse, ni au bon mot , ni à l’accueil
Chez lui c’est une seconde nature que d’aider, d’écouter, d’agir, d’expliquer , de convaincre , et ça fait 30 ans que cela dure
J’imagine parfaitement que Lounis a dut prendre cette amende avec sa verve coutumière sans hausser le ton , et je suis non moins persuadé, tel que je le connais, qu’il a du vouloir vendre L’HD aux flics qui l’ont pruner
De toute façon, a moins que mettre Lounis en prison il continuera a vendre l’HD, fut il habillé en scaphandre ou avec des mouffles en fer
la police sarkozienne pourra continuer au tribunal toutes les semaines que cela ne saurait entamer sa détermination
Que la justice donne suite ou non à cette mascarade, Lounis n’en ressortira que plus fort et je ne doute pas que des militants comme lui font vraiment du militantisme utile, qu’il prépare un vrai avenir aux classes laborieuses contrairement aux contestataires de pacotille dont le charisme ne feront jamais de vrais militants : ceux qui savent prendre des risques sans jamais ni se plaindre ni jamais avoir le sentiment d’en prendre
Je suis convaincu qu la vie difficile de Lounis l’a blindé contre ces mesquineries et que ce ne sont pas deux représentants de l’ordre sarkozien qui peuvent le faire dévier d’un iota de son idéal communiste
Parce qu’au fond on ne peut pas faiure tomber un roc, on peut le fissure mais pas le faire tomber
Et Lounis , soyez en sur, c’est avant tout un gars jovial, charmant et honnête avec les autres, c’est aussi un roc
Il es libre Lounis donc il s’en fout et ceux qui veulent le faire taire ont non seulement tout faux mais en plus vont lui donner encore plus de force
Il n’est ni impressionnable ni corruptible, alors bon franchement le tribunal, il doit s’en battre les couettes notre lounis et il va surtout y faire un pied de nez à l’ordre sarkozyste
Allez courage mon loulou, on va pas tarder à te voir et si tu veux venir à la maison, c’est quand tu veux
1. Jugé mercredi pour avoir vendu l’Humanité-dimanche dans la rue !, 17 février 2009, 15:06
MERCI COCONUTS, tu viens de faire une description remarquable - et remarquée – de notre camarade LOUNIS.
Sois-en remercié !
Et je voudrais ajouter ceci : d’expérience, je sais que nous fûmes nombreux à être de cette même trempe, parmi les militants de base du PC des années 70/84.
Très très nombreux même !
Nous sommes âgés aujourd’hui, blessés par la vie dans leur chair pour certains, mais vaillants et fidèles à notre Idéal Révolutionaire !
RBBR