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Karachi : des familles de victimes demandent des comptes à Sarkozy

Publie le jeudi 18 novembre 2010 par Open-Publishing
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« Aujourd’hui, monsieur le Président, nous vous demandons des comptes. Vous nous devez la vérité. Vous ne pouvez plus continuer à mentir de la sorte. » Au côté de Sandrine Leclerc, Magali Drouet, dont les pères ont été tués dans l’attentat de Karachi en 2002, a été très claires : elles demandent l’audition de Nicolas Sarkozy en tant que témoin pour faire toute la lumière sur l’implication de la France dans cette affaire.

Dénonçant une « réalité judiciaire cruelle », leur avocat, Me Olivier Morice, a argué d’un devoir de vérité de l’Etat à l’égard des victimes et de leurs familles. « Les parties civiles insistent sur le fait qu’une audition de Nicolas Sarkozy est possible, même s’il est couvert par une immunité présidentielle. Il faut que Nicolas Sarkozy lève toute ambiguïté », a-t-il ajouté.

La réaction des familles n’a pas tardé après les révélations de Charles Millon. L’ex-ministre de la Défense nommé en 1995 par Jacques Chirac a raconté mi-novembre au juge Van Ruymbeke qu’il y avait eu corruption en marge d’un contrat de vente de sous-marins au Pakistan sous le gouvernement Balladur. Se référant à une enquête de la DGSE, Millon a confirmé l’existence de versements occultes en marge de ce contrat. Après la présidentielle de 1995 qui mène Jacques Chirac à l’Elysée, ce dernier lui aurait demandé une enquête, soupçonnant un scandale de corruption.

Cette information étaye la thèse défendue par beaucoup depuis 2002, que la bombe visait des Français en représailles de la fin de ces versements. Outre cette affaire, la justice s’interroge sur l’existence éventuelle de rétro-commissions liées à la vente, qui auraient été destinées au financement de la campagne présidentielle de l’ex-Premier ministre Edouard Balladur et dont le porte-parole était Nicolas Sarkozy.

Outre l’actuel chef de l’Etat, les parties civiles ont réitéré leur souhait que l’ancien président Jacques Chirac et Dominique de Villepin, secrétaire général de l’Elysée à l’époque, soient entendus par le juge Renaud van Ruymbeke, dans le cadre de l’instruction d’une plainte pour « délit d’entrave » déposée par les familles des onze ingénieurs de la Direction des constructions navales (DCN) tués le 8 mai 2002.

http://www.leparisien.fr/faits-divers/karachi-des-familles-de-victimes-demandent-des-comptes-a-sarkozy-18-11-2010-1155828.php

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