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Kerviel : Société Générale pointée du doigt par un contrôleur d’Eurex

Publie le mercredi 23 avril 2008 par Open-Publishing
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Kerviel : Société Générale pointée du doigt par un contrôleur d’Eurex
La Société Générale a été mise en cause par un contrôleur du marché allemand Eurex, qui a expliqué aux enquêteurs comment la banque française avait été alertée sur son trader Jérôme Kerviel auquel elle impute près de 5 milliards d’euros de pertes, a indiqué mardi une source proche du dossier.

Le responsable du bureau de surveillance d’Eurex, Michael Zollweg, et l’un des analystes de ce marché à terme, Daniel Kuhlmann, ont été entendus le 10 avril par la police financière dans le cadre de l’enquête ouverte en janvier notamment pour "abus de confiance, faux et usage", selon cette source. Les deux hommes ont détaillé les mises en garde adressées par Eurex, filiale de l’allemand Deutsche Börse et du suisse SWX, à la Société Générale en 2007 à propos des sommes colossales engagées par le trader Jérôme Kerviel, toujours selon cette source.

Dès le 28 janvier, le procureur de la République de Paris, Jean-Claude Marin, avait rapporté à la presse qu’Eurex s’était "inquiété" de prises de positions spéculatives de la Société Générale (GS) en novembre 2007, mais sans fournir plus de détail. C’est une opération réalisée par Jérôme Kerviel le 19 octobre 2007, qui avait plus particulièrement attiré l’attention des agents d’Eurex. Ce jour-là, le trader avait négocié 6.000 futures (contrats à terme) pour un montant d’un milliard d’euros, soit près de dix fois le montant autorisé pour son service.

Les huit traders du desk Delta One de la SG, au sein duquel travaillait M. Kerviel, disposaient d’un plafond total de prise de position de 125 millions d’euros. Le courrier d’Eurex du 7 novembre 2007 aboutit au service "contrôle interne" de la Société Générale, avec copie au supérieur hiérarchique direct de Kerviel. Après avoir questionné Jérôme Kerviel et s’être satisfaite de ses réponses, la SG avait tenté de rassurer Eurex le 20 novembre 2007 sans toutefois la convaincre.

"La réponse reprenait des termes inconnus. La Société Générale a volontairement utilisé une terminologie que nous ne comprenions pas", a expliqué M. Zollweg, selon le journal français d’investigation Le Canard enchaîné. Eurex affirme être revenu à la charge le 26 novembre sans obtenir de réponse de la SG. Une version contesté par la banque française qui affirme avoir proposé par courrier, le 10 décembre, "de lui fournir toutes explications complémentaires souhaitées", offre à laquelle Eurex, selon elle, "n’a pas donné suite". "Eurex n’est pas un témoin impartial, c’est une société commerciale, protagoniste du dossier, elle a quelque chose à défendre : la recherche de sa responsabilité dans cette affaire", s’est aussi défendu mardi la banque française.

Inculpé entre autres d’"abus de confiance, faux et usage de faux", Jérôme Kerviel, soupçonné de falsifications qui ont abouti aux pertes les plus colossales attribuées à un trader, a été remis en liberté en mars après plusieurs semaines de détention. Il dit refuser d’être un "bouc émissaire".

tageblatt

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