Accueil > Kofi Yamgnane futur Président du Togo ?

Le plus Breton des Togolais, Kofi Yamgnane, ancien mairede Saint-Coulitz, est candidat à la présidentielle du 10 février.
Est-ce le mal du pays qui le pousse à rentrer ? Ou l’exemple d’Obama qui l’inspire ? Toujours est-il qu’après avoir passé les deux tiers de sa vie en France, à laquelle il doit sa carrière politique, Kofi Yamgnane n’a plus qu’un objectif : gagner la présidentielle togolaise de février prochain et démocratiser son pays.
Rencontrer tous les chefs traditionnels
Secrétaire d’État sous Mitterrand et député, il aimerait bien être le premier président élu démocratiquement par ses concitoyens. « C’est possible, assure-t-il. Il y a un véritable engouement sur le terrain. Les Togolais en ont assez de vivre sous une dictature sans pitié, où tout le monde a peur de tout le monde ». La dictature, c’est le système Eyadema, mort en 2005 et repris par son fils.
Depuis l’an dernier, il sillonne le Togo, ce curieux fruit du découpage colonial, grand « comme la Bretagne historique ». Tout en hauteur, 600 km du Nord au Sud, alors que les appartenances ethniques sont horizontales. « Il y a 4 885 villages au Togo, autant de chefs traditionnels. J’ai décidé de les rencontrer tous ».
Sans parti politique (il y en a déjà 94 au Togo), il a choisi de mobiliser la société civile, sa seule arme. Et puis, il compte sur le soutien de l’Europe, des Américains. « En 2005, la France n’a pas aidé à garantir la transparence de l’élection. Techniquement, c’est pourtant facile. Les Togolais ne comprennent pas le rôle de la France. Pour eux, seules des raisons occultes peuvent justifier le soutien aux dictatures africaines ».
Dans un pays où la politique ressemble à un dangereux marécage, la candidature indépendante de Kofi Yamgnane peut vite devenir une candidature isolée. Qu’importe, l’ancien conseiller général du Finistère veut y croire. Peur de finir sous les balles d’un sicaire du régime ? « Un homme normal a toujours peur, bien sûr. Je n’ai pas vocation à être un martyr, mais si le Togo doit en passer par là pour devenir démocratique, je suis prêt. »