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Krach boursier

Publie le samedi 18 août 2007 par Open-Publishing
6 commentaires

Lors de chaque (mini) krach boursier, on entend des commentateurs pleurer sur « les milliards évaporés », justifiant par là l’intervention des banques centrales, elles qui sont si discrètes lorsqu’il s’agit de l’économie réelle… L’objet de la simulation qui va suivre est de démontrer que les mouvements spéculatifs à la hausse ou à la baisse n’affectent en rien la richesse de la société.

Prenons comme situation de départ une entreprise X (fabricant de logiciels par exemple), dont le capital est divisé en 100 actions émises à 10 euros. Et trois épargnants A, B et C.

A possède 20 actions « X » et 200 euros, B possède 20 actions « X » et 200 euros, C possède 300 euros. Richesse totale : 700 euros et 40 actions, soit 40% de l’entreprise X.

Etape 1 : hausse de la bourse. La tendance haussière fait que l’action « X » se négocie 15 euros (soit une hausse de 50%). L’épargnant A, estimant avoir réalisé une plus-value satisfaisante, vend ses actions. L’épargnant B, confiant dans la tendance haussière, en rachète 10 et l’épargnant C, alléché (mais un peu tard), par la perspective de s’enrichir en dormant, rachète les 10 autres.

A l’issue de cette phase de hausse, A possède 0 action et 500 euros.
B possède 30 actions « X » et 50 euros.
C possède 10 actions et 150 euros.

Soit au total 700 euros et 40 actions, soit 40% de l’entreprise X.

Etape 2 : baisse de la bourse. Des rumeurs plus ou moins contrôlables, largement relayées par l’épargnant A, font que « les marchés s’affolent ». L’action « X » se négocie 12 euros, soit 20% de baisse par rapport à son cours précédent de 15 euros. Notre épargnant B, inquiet d’une éventuelle baisse supplémentaire, vend 25 de ses 30 actions. A les rachète. C, attentiste, préfère ne pas toucher à son portefeuille.

A l’issue de cette phase de baisse, le bilan est le suivant :
A possède 25 actions et 200 euros, B possède 5 actions et 350 euros, C possède 10 actions et 150 euros. Soit en tout 700 euros et 40 % de l’entreprise X.

Moralité : si au cours de cette séquence de vie boursière, l’épargnant A aura été bien mieux avisé que ses deux confrères, la richesse globale n’a pas varié d’un iota.

Dans la mesure où l’entreprise « X », avec des dirigeants avisés et des salariés bien formés, motivés par une rémunération attrayante, aura continué à élaborer des logiciels et à les commercialiser, rendant l’entreprise toujours autant « profitable ».

Mais cela est de l’économie réelle, souvent à mille lieux des préoccupations de nos spéculateurs A, B et C…

Messages

  • Démonstration plus que simpliste, l’économie ne fonctionne pas en circuit fermé, les mouvements spéculatifs n’auraient aucun avantage, ni a la hausse, ni a la baisse.

    De plus, toutes ces transactions doivent apparaître dans les bilans des entreprises chaque année et les comptes certifiés, les pertes comme les gains viendront affecter le compte de résultat.

    Seule réalité, lorsqu’on ne bouge pas, que l’on ne vend pas que l’on n’achète pas en période de grandes fluctuations, on ne perd ni ne gagne rien sur la période donnée puisqu’aucun ordre n’est donné.

    JN55

    • En étant le disciple d’un enseignement à sens unique,

      http://www.ac-versailles.fr/pedagogi/ses/themes/bourse/crise-confiance-bourse.htm

      Jack dalsace, tu ne risques pas d’essayer de comprendre pourquoi l’argent "injecté" et l’argent spéculé part en "fumée" pendant que la grande masse de population crève la dalle. Les démonstrations des économistes ne sont pas moins "foireuses" que celle de notre ami. Il "oublient" bien des aspects dans leur théorie et les formules mathématiques qu’ils utilisent ne sont que des caches-sexes. (avec des intégrales s’il vous plait)

      Merci à celui qui fait cette tentative de démonstration. Continue... Le Capital commence par une démonstration de la sorte et Marx démontre ensuite comment la société se reproduit à l’identique, les bourgeois détenteurs de capital tenant sous leur coupe, le monde du travail.

      Jacques POTIER

    • Le site proposé par 86***157*** reste l’exemple type d’une analyse sociale démocrate

      gentillette pour intellectuel de gôôche très classique qui ne remet rien en cause dans les

      fondamentaux de la crise financière actuelle. Qu’Adams SMITH, PARETO et autres prix nobels

      spécialistes d’économie capitaliste et autres universitaires soient cités masque mal le manque

      de références aux développements d’analyses marxistes très pertinentes, notamment celles de

      Noam SCHOMSKY, de MARX lui-même, mais également de Paul BARAN, P.SWEEZY, F.BRAUDEL,

      P. Philippe REY, E.BALIBAR, E.MANDEL, C.BETTELHEIM, R.BRENNER etc...de quoi se documenter

      sérieusement pour des lectures et des réflexions pendant quelques mois...

      JN55

    • "Lorsqu’une société est régie par les seules lois du marché, les riches s’enrichissent et les pauvres s’appauvrissent.

      [...]

      Pour comprendre cette raison simple, le plus simple est plutôt d’aller dans quelque tripot et de s’asseoir à une table de jeu.

      À un jeu équitable, c’est le plus riche qui gagne.

      Prenons un jeu simple : pile ou face. Vous choisissez pile ? Eh bien je choisis face ! Sortons une pièce : vous allez évidemment demander à voir si la pièce n’est pas truquée, si le côté pile existe bien. Car les jeux ne manquent pas, où cette vérification est impossible, comme par exemple les jeux de grattage, où il n’est pas possible de vérifier le nombre de tickets gagnants sur le nombre total de tickets. Ce sont là des jeux de dupes, ce qui explique peut-être leur succès énorme.

      Les deux joueurs – vous et moi – misent chacun un euro. Celui qui gagne remporte les mises.

      Le jeu de pile ou face est un jeu de hasard : aucun des joueurs n’est capable de prédire le côté sur lequel la pièce va tomber. Chaque joueur a une chance sur deux de gagner deux fois sa mise : on dit que l’espérance est de 0,5 x 2 = 1. Lorsque l’espérance vaut 1, le jeu est dit équitable.

      Les jeux de casino sont plus ou moins équitables : la roulette, où l’on a une chance sur 36 de gagner 35 fois sa mise, est le moins inéquitable, avec une espérance de 35 / 36 = 0,97. Les 3% restant permettent au casino de vivre.

      Il existe un moyen simple, décrit il y a plus de deux siècles par d’Alembert, de gagner à coup sûr à un jeu équitable : quand le joueur perd, il double sa mise. S’il perd, il va miser 2, puis 4, puis 8, 16, 32. S’il gagne à ce coup-là, il ramasse 64. Comme il a misé 1 + 2 + 4 + 8 + 16 + 32 = 63, il empoche UN. À chaque coup gagnant, il gagne une mise de base.

      La difficulté vient de ce que pour doubler ainsi sa mise, il faut avoir beaucoup d’argent : sinon, si le joueur n’a plus de quoi doubler sa mise sur un coup perdant, il perd TOUT. La méthode de d’Alembert est, dans ce cas-là, le moyen le plus rapide de se ruiner. À un jeu équitable, c’est le plus riche qui gagne.

      On comprend pourquoi les casinos plafonnent les mises : ce n’est évidemment pas par quelque scrupule moral, pour éviter aux malheureux clients de se ruiner, mais bien au contraire pour éviter qu’en appliquant cette montante géométrique un joueur (l’ensemble des clients) soit plus riche que l’autre (le casino) et puisse faire systématiquement « sauter la banque ». Si les mises n’étaient pas plafonnées, n’importe quel prince saoudien pourrait couler tous les casinos de la Côte d’Azur dans la semaine.

      [...]

      Nul ne peut prédire ce que sera le cours d’une action dans un an : la spéculation boursière est un jeu de hasard, et en négligeant les cas de « délit d’initié », on peut penser que ce jeu de hasard a toutes les apparences d’un jeu équitable, le petit porteur engrangeant le même dividende ou subissant la même perte que l’institution financière la plus cossue.
      Il n’en est rien. Là où le petit porteur va s’affoler d’une baisse et vendre à perte, l’investisseur institutionnel va être en mesure de laisser passer l’orage pour récupérer sa mise ultérieurement.

      Au jeu de la spéculation, la retraitée qui vend une action n’influe en rien sur son cours. En revanche, la baisse provoquée par le gros joueur qui vend un million d’actions est immédiate.
      Tout se passe alors comme si la règle du jeu avait subitement changé en cours de partie : on ne peut plus parler d’un jeu équitable, ni même d’espérance, au sens mathématique du terme défini plus haut : la spéculation boursière est un jeu inéquitable.

      Là encore, le gros joueur gagne et – statistiquement – c’est le petit qui perd. Lorsque la partie s’anime et qu’un gros coup a fait basculer le jeu, la panique s’empare des joueurs, les cours s’effondrent et les journalistes y vont de leur manchette habituelle : « Des milliards de dollars partis en fumée ».

      Objection, Votre Honneur : ils ont simplement changé de poche. En effet, la Bourse, où les deux seuls joueurs sont les actionnaires et les entreprises (y compris leurs créditeurs et leurs débiteurs), est un jeu à somme nulle. On appelle « jeu à somme nulle » un jeu où le nombre de joueurs est fini et où le montant des sommes en jeu est fini, comme la partie de pile ou face ou la partie de poker entre amis et les quelques billets mis sur la table. Dans un tel jeu, si un joueur perd, il est évident qu’au moins un autre joueur gagne. On n’a jamais vu des dollars brûler.

      [....]

      Il n’est évidemment pas question de plumer l’adversaire : la partie s’arrêterait et la possibilité de gain aussi. Pour que la partie continue, il faut comme au poker prêter à l’autre joueur

      [...]"

      Claude Plathey, informaticien retraité.

      cité dans

      http://etienne.chouard.free.fr/Europe/Journal.pdf page 85 [Fascinant]

    • Que ma démonstration soit "simpliste", j’en conviens volontiers, mais JN55 ne me convainc pas qu’elle ne soit pas pertinente :
       bien sûr que l’économie boursière fonctionne quasiment en circuit fermé ... Les montants des échanges correspondant à des introductions en bourse sont négligeables devant les mouvements d’actions changeant simplement de propriétaire. Ma simulation montre que dans ce cadre, certains sont gagnants (spéculateur A), d’autres non.
       que ces spéculateurs soient parfois des entreprises faisant apparaître gains ou pertes dans leur bilan ne change rien à ma conclusion : globalement, la hausse de la bourse ne génère pas de richesse, et une baisse, même importante, ne fait pas "s’envoler" de richesse.
       je milite donc, et JN55 sans doute également, pour que la BCE se préoccupe davantage de soutien à l’économie réelle plutôt que de mobiliser des milliards à soutenir les cours en bourse !
      jack dalsace

  • Bonjour,

    je vous invite à prendre connaissance d’informations authentiques d’une gravité extrême à l’adresse :
    http://revelations4.blogs.fr
    (dans la mesure de vos possibilités, faîtes suivre le plus largement possible ces informations, d’avance, merci)