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de Koldo y José Mercader Trad. Esteban
De ce qu’en disent la CIA et ses acolytes, la démarche vacillante de Fidel était la conséquence du cancer fulgurant en phase finale qui l’affecte depuis quarante ans, avec des signes visibles de douleur suite à ses cinq derniers accidents vasculaires qu’il cache depuis toujours aux médias, le commandant parvenait enfin à la tribune dressée dans l’Université de La Havane sans pouvoir dissimuler son instabilité déambulatoire inhérente à la chute de l’an passé qui l’avait contraint à passer plusieurs fois entre les mains d’un chirurgien pour opérer ses multiples fractures.
Entre deux grimaces qui accusaient la souffrance des séquelles de son insuffisance rénale, d’ailleurs très populaire, et avant de s’adresser à son auditoire, le dirigeant cubain soulevait péniblement son poing droit démasquant ainsi les traces de sa maladie de Parkinson, il esquissait tout de même un sourire dévoilant son terrible scorbut qu’il avait contracté durant sa jeunesse.
Bravant la rechute de sa cirrhose du foie, et contre l’avis de son équipe médicale qui le contrôle régulièrement, Fidel Castro refusait la chaise qu’on lui offrait et choisissait de se diriger droit comme un « i » vers l’assemblée, après avoir inspiré profondément pour ventiler ses poumons malades qui avaient essuyé quatre oedèmes et six emphysèmes en un seul mois.
Une seule fois, il a bu un verre d’eau, vraisemblablement mélangé avec un puissant analgésique qui lui a permit de supporter les douleurs engendrées par l’ostéoporose dégénérative qui affecte son organisme depuis son enfance, le commandant Fidel Castro en attendant que s’arrêtent les cris jubilatoires de cette assemblée, profitait de ce moment pour pratiquer lui-même son massage cardiaque et pallier ainsi, sans que personne ne s’en aperçoive à part la CIA et leurs amis, à une arythmie coronaire semblable aux vingt deux autres qu’il a encaissé durant ce mois.
Le silence étant revenu, alors que le président moribond de Cuba, Fidel Castro, derrière quelques raclements de gorge pour cacher une grande affection de ses cordes vocales, surmontait une nouvelle infection de diphtérie et se remettait de sa dysenterie chronique, voila qu’une attaque de la grippe aviaire venait se rajouter, avant qu’il ne converse seulement pendant six heures avec un parterre de quelques milliers d’étudiants de La Havane qui, apparemment, étaient également malades.
Messages
1. > L’AGONIE DE FIDEL, 18 décembre 2005, 01:19
En ce moment, c’est pas trop la forme pour les chefs d’états :
Comment va chirac ?
C’est même pas drôle concernant le président Algérien.
C’est le pouvoir qui agonise...
jyd
1. > L’AGONIE DE FIDEL, 18 décembre 2005, 02:01
Oui, enfin, pas tous hélas...
Sûr que Bush n’est pas usé par le pouvoir : quand il n’execute pas les tâches qui lui sont dictées, il fait du vélo, joue au cow-boy, peut-être au billes, qui sait, et va sans doute se faire refaire une beauté (coiffure, dents, lentilles de contact à changer) pendant que Condolezza et Dick parlent des choses sérieuses. Sont-ils en bonne santé, eux ? Sûr que si Dieu voulait les rappeler à lui, je m’inclinerais devant Sa volonté.
Noute
2. > L’AGONIE DE FIDEL, 18 décembre 2005, 05:35
cet article......DE LA VRAI MERDE !!!!!
VIVE FIDEL !!!! LONGUE VIE À FIDEL
il lui reste encore 20 ANS !!!
3. > L’AGONIE DE FIDEL, 18 décembre 2005, 06:15
Cher ami,
Tu n’as pas saisi qu’il s’agit d’un pamphlet contre Bush et la CIA qui veulent faire entrer dans les cervelles, une prétendue sénilité de Fidel Castro pour le décridibiliser au yeux du monde.
Ceux qui suivent de près Fidel et prennent connaissance de ses déclarations, savent qu’il est au contraire très vif et percutant.
Esteban
4. > L’AGONIE DE FIDEL, 18 décembre 2005, 08:35
Oui, Esteban, c’était pourtant très clair.
Et au passage, bravo pour la traduction, elle rend bien l’ironie et la saveur du texte initial et ne laisse aucune ambiguité quant au message de son auteur (je ne lis pas l’espagnol dans le texte, mais c’est évident).
Je vais de ce pas envoyer texte et traduction à mes amis pour qu’ils aient qqchose de rafraîchissant et d’optimiste à lire en ces jours de disette.
Valens
5. > L’AGONIE DE FIDEL, 19 décembre 2005, 05:56
Hola Valens,
Muchas gracias por tu franqueza. Me voy a trabajar el “sonido”. La próxima “sonará” mas español.
Amistosamente,
Esteban
6. > L’AGONIE DE FIDEL, 19 décembre 2005, 22:07
Bien entendido, Esteban. Muchas gracias.
Hasta otra...
Valens
7. > L’AGONIE DE FIDEL, 31 décembre 2005, 17:38
Cet article est un régal.
il suffit de le lire jusqu’au bout et de comprendre le deuxième degré.
BRAVO Koldo y José Mercader et merci à Esteban !
Maxime Vivas
8. > L’AGONIE DE FIDEL, 1er janvier 2006, 14:15
fidel est notre modèle vivant et le seul qui à les couilles de faire la nique à tous ces soit disants grands de ce monde.
mawra.
2. > L’AGONIE DE FIDEL, 18 décembre 2005, 15:41
TIC-TAC, TIC-TAC C’EST LA DIALECTIQUE...
La révolution cubaine, et le rôle de Fidel Castro (entre autres) dans cette révolution, ont soulevé mon enthousiasme de jeune en 1968, comme pour le VietNam avec l’Oncle Ho... Le retentissement dans toutes les amériques a été et reste énorme... mais ce régime reste lié à une conception "soviétique" dépassée qui le compromet...
Près de 30 ans après, je me pose beaucoup de questions sur ce type de socialisme qui a cours là bas... Beaucoup d’aspects, et en particulier dans le domaine des libertés, me donnent un oeil très critique à l’égard de Fidel Castro. Je ne veux pas "jeter le bébé et l’eau du bain", mais il est vrai aussi que le blocus illégal des USA pollue pour beaucoup la trajectoire de cette révolution...
Bref, la caricature introductive à ce débat contient à la fois des éléments pertinents et d’autres "forcés"... Je souhaite réellement l’émancipation du peuple cubain. Mais je lui souhaite de marcher plus sûrement sur le chemin des libertés. Il faudra donc que Cuba change encore.
Je crois que cela se fera forcément après Fidel.
NOSE
1. > L’AGONIE DE FIDEL, 18 décembre 2005, 17:03
De Claude d’auvergne,
toute ma vie, enfin depuis 68, j’aurais voulu aller à Cuba, pour comprendre, observer, réfléchir.
Mais quand même : face au dollar, a l’impérialiste le plus puissant de la planéte, et a quelques encablées de ses côtes, le Peuple cubain à tenu, tenu. Les générations futures ne seront jamais ce qu’elles lui doivent.
Quand à ceux qui attendent les anges pour faire la révolution. Il me reste à esperer qu’ils ont raison. (ref : Aragon)
Bien a tous, calins aux filles, Claude
2. Erreur..., 18 décembre 2005, 17:40
Il y a deux ou trois articles passionnants sur Cuba aujourd’hui et maintenant dans le Diplo du mois. En particulier ces "agents" cubains incarcérés et condamnés, parce qu’ils surveillaient des "réfugiés" cubains chargés d’organiser des attentats à Cuba depuis Miami...
3. > L’AGONIE DE FIDEL, 18 décembre 2005, 21:13
– BOUTEFLIKA :
« Vous n’avez pas à vous inquiéter, c’est la volonté de Dieu ! » C’est avec cette phrase que le président de la République lui-même a tenu à tranquilliser le peuple algérien sur son état de santé. ...
– SHARON :
JERUSALEM (Reuters) - Le Premier ministre israélien, Ariel Sharon, a été hospitalisé en urgence et a perdu brièvement connaissance mais il est dans un état stable, selon le directeur de l’hôpital où il a été admis.
Dieu
4. > L’AGONIE DE FIDEL, 19 décembre 2005, 00:39
"La vie, la santé, l’amour sont précaires, pourquoi le travail échapperait-il à cette loi ? "
Laurence Parisot
5. > L’AGONIE DE FIDEL, 19 décembre 2005, 10:21
DESTINS PARALLELES ?
Salut Claude de Toulouse... Je me reconnais dans nombre de tes interventions, ici.
Moi aussi j’aurais aimé découvrir Cuba... Aujourd’hui, c’est pour moi un peu moins évident.
Non pas du point de vue de l’attractivité de Cuba, mais l’âge ne me permet plus d’aussi audacieuses escapades...
Fraternellement,
NOSE
6. > L’AGONIE DE FIDEL, 21 décembre 2005, 10:26
Non, c’est faux ; la victoire militaire et politique contre Batista se fit sans l’aide de l’URSS ; l’URSS n’entra en scène que bien plus tard.
C’est une erreur recurrante de la part des européens de tout analyser en fonction de la grille politique européenne.
Si Cuba était vraiment "sovietique" elle se serait effondrée avec les autres pays sous l’influence de l’URSS.
3. Ami Estenban, 19 décembre 2005, 22:01
merci de nous avoir donné une bonne pinte de plaisir : ce pastiche est remarquable !
Je le rediffuserai largement
Patrice Bardet
1. > Ami Estenban, 19 décembre 2005, 22:26
Moi aussi ça m’a fait bien rigoler, l’effet d’une burette d’huille dans les articulations de Fidel....
Cop.
2. > Ami Estenban, 20 décembre 2005, 05:33
Merci les amis pour votre gentillesse et votre tolérance, ce n’était pas parfait, j’essaierai d’être plus à la hauteur la prochaine fois.
Amicalement,
Esteban
3. > Ami Estenban, 20 décembre 2005, 12:45
Il est pourtant bien vivant et la Révolution des pauvres aussi !
Raul
4. > Ami Estenban, 20 décembre 2005, 15:30
Oui. Des dernières entrevues Cubano-chinoises, espérons que le colosse Chinois apportera à Cuba les relations et les échanges dignes d’un pays.
J’espère que la Chine va montrer aux autres pays tels que La France, ce qu’est le courage d’état.
J’espère que la Chine même avec ses défauts, mettra à l’échange avec Cuba, sa technologie, sa science etc, et fissurera ce putain de blocus INTERNATIONAL qui étouffe tout un peuple qui ne demande rien, seulement à vivre avec la société qu’il a choisi et la culture qui lui est propre.
Si ce blocus imposé par les USA et accepté par les laches (un vote à l’ONU ne suffit pas pour se dédouaner) venait à exploser, gageons que la révolution cubaine pourrait s’émanciper.
À ce moment là, le monde entier pourrait voir : Cuba bien ou Cuba pas bien. Si cela terrorrise les yankies, c’est que la société cubaine libérée de ce carcan ignoble serait un modèle pour les peuples et ferait des émules.
Les grands manipulateurs richissimes de la planète en seraient pour leur frais, ils savent que sous la pression de tous les peuples ils ne représentent rien.
La Révolution, le salut
Esteban
5. > Ami Estenban, 21 décembre 2005, 12:29
Esteban :
La chine impose elle même un blocus aux chinois.
Elle n’a pas besoin des états-uniens pour cela !
Cuba et la Chine ont plusieurs points communs :
Internet bloqué ( impossible de communiquer avec d’autres pays)
Aucune liberté d’expression
Aucun avenir
Pas de liberté de la presse
Population en survie
etc etc..
Les chinois et les cubains n’ont besoin de personne pour soumettre et avilir leurs populations respectives.
Coment peut on être aveugle à ce point ?
André
6. > Ami Estenban, 21 décembre 2005, 14:17
Change d’opticien André, ce n’est pas à Washington qu’il y a les meilleurs !
Esteban
7. > Ami Estenban, 21 décembre 2005, 16:15
Cher ami Esteban,
Quel est le rapport entre mon message et Washington ?
le fait que les cubains voient leur écran internet bloqué à l’international est bien un problème cubo-cubain.
Seule la volonté politique de Fidel pourrait permettre à ses compatriotes de communiquer avec le reste du monde.
Quant aux nombreux journalistes cubains enfermés pour délit d’opinion, il s’agit encore là d’un problème cubo-cubain.
Le blocus des ricains est une ignominie, mais il n’a rien à voir avec la liberté d’expression bafouée à Cuba.
Les cubains sont malheureux, mais ils n’ont pas le droit de le dire au reste du monde ?
Seul le chef d’État du pays est dans le vrai ?
Sort du dogme et prend un peu de recul, ça évite d’aller chez l’opticien.
André
8. > Ami Estenban, 21 décembre 2005, 17:04
André tu es bien gentil, mais tu me donnes à lire la propagande de RSF.
Assure-moi que les médecins cubains qui se trouvent au Pakistan ne rentrerons plus chez eux et qu’ils viendront en France goûter les délices de nos libertés.
Assure-moi que tu vas t’exprimer pendant 2 heures à TF1 ou à antenne2 et que tes journalistes libres et non emprisonnés vont TE laisser parler des chômeurs, des smicards, des rmistes.
Assure-moi également que le monde, le figaro, libération, le point vont T’ouvrir leurs colonnes pour dénoncer que l’état démocrate français traine devant la justice des salariés parce qu’ils croyaient qu’ils pouvaient faire grève, qu’ils pouvaient s’exprimer, qu’ils pouvaient le dire.
Assure-moi que tous nos frères et soeurs venus de l’Est et du Sud fuyant leur dictature, on été accueillis libres, dans notre libre pays et qu’ils "profitent" enfin de notre opulence. Dis-moi aussi que tu ne les a pas vu pires que des bêtes dans les couloirs ventés, sur les bancs gelés, en loques et fatigués.
Ces réalités-là, DE NOTRE MONDE LIBRE qu’on ne te montre pas dans tes médias libres, tu ne les verra jamais dans la presse Cubaine NI DANS LES RUES CUBAINES parcequ’à Cuba elles n’existent pas.
Assure-moi pour finir que dans tous les pays libres avec une presse libre on peut lire tout cela.
Esteban
9. > Ami Estenban, 21 décembre 2005, 19:33
Esteban,
je te parle de la vie quotidienne des cubains et tu me réponds avec la vie quotidienne des français ???????
L’un justifie l’autre, l’un exonère l’autre ?
ça ne me dérange aucunement de parler des problème de la France, mais pour l’instant, tu fais diversion en ne rentrant pas dans le débât.
Sors de ton dogme idéologique, et accepte de parler des cubains.
Il existe des dizaines de milliers de cubains, avec une conscience, un mal être et un mal vivre.
C’est comme ça, ils existent et sont malheureux de vivre à Cuba.
C’est un fait avéré, et ces cubains là ne sont téléguidés ni par RSF, ni par Washington.
Ce sont des êtres intelligents, réflexifs et qui réfléchissent par eux mêmes.
Alors, tu nous sors tes clichés habituels, refusant le débât.
C’est quoi pour toi, la démocratie ?
Juger l’autre et refuser le débât ?
Il semblerait.
André.
10. > Ami Estenban, 21 décembre 2005, 22:09
Et la tienne de démocratie comment la conçois-tu ? Quel chef d’État aurait pu tenir 46 ans sans le soutien de son peuple ? Quel pays pourrait résister quand on l’oblige à vivre pendant 46 ans en autarcie ? Ta seule critique est d’ânoner : liberté de presse, liberté de presse.
Tu veux que je sorte de mon prétendu dogme ? tu veux parler des cubains ?
Tu veux savoir SUR LES CUBAINS ?, Tu liras Maxime Vivas qui est chez lui à Cuba.
CubaSolidarityProject
« ...La vérité est que, pour prouver que la Révolution voulue... sera démocratique, le plus facile est de désigner à la foule un repoussoir en s’appuyant sur l’opinion dominante façonnée par ’Empire et ses valets de plume qui ont confisqué l’espace médiatique. Si le sujet est Cuba, le moindre bobard est avalé et reproduit par ceux-là mêmes qui se montrent circonspects devant toutes les autres informations de la presse servile. Au bout de quelques années de cette pratique, le doute a disparu. Si un malotru dans mon genre essaie de le raviver, il se verra opposer des kyrielles d’informations essentiellement venues des mêmes sources, dont certaines sont fausses, d’autres des semi vérités, d’autres des vérités qui prouvent seulement qu’il n’existe aucun paradis sur terre, que les dirigeants sont des hommes et non des Dieux, que, par suite, ils sont faillibles. Or, il est exigé de ceux-là qu’ils soient parfaits. Les faiblesses ou erreurs des contempteurs de Cuba sont inhérentes à la nature humaine, celles de Cuba sont la preuve de son stalinisme oppresseur. Hélas ! partout dans notre pays, à droite et à gauche, les instructeurs à charge, si savants sur les défauts de Cuba, sont d’une affligeante ignorance sur ses qualités, ses succès Ils n’en savent rien. Et rien ou si peu du contexte.
Ils savent qu’il existe un blocus mais ils ne savent pas ce que c’est.
Ils savent « que le blocus n’explique pas tout » (dixit Krivine), mais ils ne savent pas ce qu’il explique.
Ils savent que le blocus "arrange bien le régime" qui lui fait porter le chapeau de tous les problèmes, ils ne savent pas que les Cubains défient : enlevez-nous cet argument, ne serait-ce qu’un an.
Ils savent que le tourisme à l’étranger est limité pour les Cubains, ils ne savent pas que la sortie de devises est malvenue dans les pays pauvres, ni que Bush interdit à ses citoyens le tourisme dans un seul pays du monde : Cuba (les téméraires y vont en cachette en passant par le Mexique et le Canada, mais leurs dénonciateurs éventuels sont récompensés).
Ils savent que les Cubains ont une dent contre les yankees, ils ne savent pas que Cuba est sans doute la seule capitale du tiers-monde ou un touriste américain n’est aucunement en danger, car les Cubains ne confondent pas les peuples et leurs dirigeants
Ils savent que les autorités cubaines craignent les terrorisme made in USA, ils ne savent pas qu’elles invitent deux millions de touristes Etats-uniens à venir et à parcourir librement tout le pays Bush a peur de ça.
Ils savent que les USA n’aiment pas Cuba, mais ils ignorent que Bush a fait établir en 2004 un plan détaillé de 450 pages pour la gestion de Cuba sous protectorat US (on le trouve en français et en anglais sur Internet, il suffit de vouloir le lire).
Ils savent que la mafia, chassée de La Havane et réfugiée à Miami, attend son heure, mais ils ne savent pas qu’un de ses leaders a demandé à l’US Army "trois jours pour tuer" après l’invasion, qu’un autre propose de "passer l’île au bulldozer d’un bout à l’autre car, « partout, on trouve des Cubains qui se sont compromis avec Castro."
Ils savent que les barbudos ont nationalisé les entreprises et les propriétés agricoles US (!?), mais ils ne savent pas que les USA exigent le remboursement avec 46 ans d’intérêt, ce qui obligera plusieurs générations de Cubains à travailler pour payer la "dette".
Ils savent que les USA rêvent de soumettre Cuba, ils ne savent pas que pour détruire la Havane, le temps nécessaire est celui qu’il faut pour appuyer sur un bouton et que pour envahir tout le pays, il suffit d’ouvrir les portails de la base de Guantanamo.
Ils savent que des Cubains veulent quitter l’île, ils ne savent pas que des dizaines de milliers (médecins, enseignants, commerciaux, diplomates, sportifs, artistes) rentrent au pays, mission accomplie à l’étranger.
Ils savent qu’il y a des prostituées sur le Malecon, ils ne savent pas qu’il devrait y en avoir mille fois plus, quand le modeste prix d’une passe avec un touriste équivaut à plusieurs mois d’un salaire cubain
Ils savent que Castro a échappé à des centaines d’attentats, ils ne savent pas qu’il mourra comme Allende, les armes à la main (pis, ils lui reprochent de dormir dans des endroits différents : "villas luxueuses").
Ils savent que Castro parle longtemps à la télé, ils ignorent que des avions spéciaux US abreuvent l’île d’émissions radio et télés pirates
Ils savent que l’île est pauvre, ils ne savent pas que les restos du coeur n’ont aucune raison d’y exister.
Ils savent que La Havane est délabrée, ils ne savent pas que pas un Cubain ne dort dans la rue, que c’est le seul pays du coin sans bidonville.
Ils savent que, un peu partout dans le monde, des enfants sont ouvriers, mineurs, prostitués, édentés, affamés, analphabètes, privés de soins médicaux, soldats, ils ne savent pas qu’à cette énumération les Cubains répondent avec orgueil : "Et aucun n’est Cubain !"
Ils savent que l’information est contrôlée, ils ne savent pas qu’il en est toujours ainsi dans un pays en situation de pré guerre.
Ils savent que Cuba est dépourvue d’une presse privée pluraliste (?), ils ne savent pas que, sur tous les sujets explicatifs de l’état du monde et de son évolution (contrôle brutal des ressources naturelles, fléaux, famines, catastrophes climatiques, guerres en cours et en préparation, plans de déferlement de l’ultralibéralisme, etc.), ils sont mieux informés que nous.
Ils savent que les Cubains ont tous appris à lire, ils ne savent pas qu’ils surprennent les touristes par leurs connaissances du monde, des cultures du monde, que l’Unesco ne tarit pas d’éloges et que Cuba, récemment rejoint par le Venezuela (grâce à l’aide cubaine) a été le premier "territoire libre d’analphabétisme" en Amérique latine.
Ils savent que Cuba manque de médicaments, ils ne savent pas que ce pays a le plus haut taux de médecins par habitant au monde et que la mortalité infantile à La Havane est inférieure à celle de Washington (dixit Mikael Moore).
Ils savent qu’il y a des prisons à Cuba, ils ne savent pas que le taux d’incarcération est le plus bas des Caraïbes, très en dessous de celui des USA et que, quand des organismes internationaux d’observation des prisons s’insurgent sur des conditions d’incarcération, c’est de la France qu’ils parlent.
Ils savent que Cuba dispose d’une police et de matons, ils ne savent pas qu’Amnesty International liste 22 pays d’Amérique qui pratiquent la torture et que Cuba n’y figure pas.
Ils savent que les « dissidents » sont inquiétés, ils ne savent pas que c’est parce qu’ils copinent avec l’ennemi, mais que jamais, depuis la Révolution, un seul n’a été retrouvé mort dans une décharge ou sur un trottoir.
Ils savent que des journalistes sont emprisonnés à Cuba, ils ne savent pas que c’est RSF qui baptise ainsi des mercenaires salariés de l’Empire.
Ils savent que des attentats contre Cuba sont ourdis à Miami, ils ne savent pas que cinq Cubains qui avaient infiltré les groupes terroristes sont en prison à vie aux USA.
Ils savent que nos politiciens dénoncent les prisons cubaines, ils ne savent pas que sept prix Nobel réclament la libération des cinq de Miami.
Ils savent que Castro est là depuis longtemps, ils ne savent pas pourquoi les Cubains aiment ce trompe-la-mort, mosaïque de Bolivar, de Jean Moulin et de Jean Jaurès, un Robin des bois plus éloquent que le député Victor Hugo, plus charismatique que Sarko, Hollande, Fabius et Chirac réunis.
Ils savent que les Cubains appellent leur président « Fidel », mais ils ne savent pas que l’île ne compte pas une seule statue de Castro.
Ils savent que Castro est le dirigeant historique de la révolution, mais ils ne savent pas que « lider maximo » est une expression inventée par la CIA, jamais employée à Cuba.
Ils savent que le peuple cubain n’est pas tout entier castriste, mais ils ne savent pas qu’ils se feraient huer dans l’île, partout où ils iraient le traiter de crapule.
Ils savent qu’il n’est pas de révolution sans tache, mais ils ne savent pas pourquoi ils exigent de celle-là une blancheur liliale.
Ils savent que Cuba n’est pas l’enfer, mais ils ne savent pas pourquoi ils n’ont que des arguments pour prouver qu’elle en est un.
Ils savent que Cuba est un tout petit pays, mais ils ne savent pas pourquoi elle occupe dans notre presse plus d’articles que tous les autres pays du tiers-monde réunis (sauf survenance d’une catastrophe naturelle).
Ils savent que la critique d’un pays peut être utile à celui-ci, ils ne savent pas que leur participation à un procès à charge (et sans avocat de la défense) hâte le jour où sera donnée le feu vert aux canons contre le « pays ennemi, pays terroriste, cible potentielle » (dixit l’Administration états-unienne).
Ils savent que la puissance militaire, économique, financière de l’Empire est mille fois suffisante pour venir à bout de Cuba, ils ne savent pas que les USA hésitent parce que, sauf en Europe, la bataille médiatique sur Cuba n’est pas gagnée.
Ils savent que Besancenot a rencontré Chavez, mais ils ne savent pas le bruit qu’aurait fait la porte si Castro avait été insulté devant lui.
Ils ne savent rien de tout cela parce qu’ils ne veulent rien savoir d’une révolution dont le défaut majeur (« majeur », il y en a donc plusieurs, relisez-moi) est de se faire à la mode cubaine, dans le contexte géopolitique des Amériques, c’est-à-dire hors de nos normes.
Et ce n’est pas tout : ils ne savent rien sauf qu’il faut viscéralement cataloguer ennemi de classe quiconque, ici, les invite à savoir... »
Esteban
11. > Ami Estenban, 22 décembre 2005, 13:58
Quand le sage montre la misère sous les paillettes, l’imbécile regarde les paillettes.
Joyeux Noël aux démocrates de la terre...
Et, n’oubliez pas de consommer et... de donner la pièce à un pauvre. C’est la fête pour tout le monde, que diable !
V.
12. > Ami Estenban, 22 décembre 2005, 19:56
Le sage étant en l’occurence "dobeulliou" et l’imbécile "V."
Esteban
13. > Ami Esteban, 23 décembre 2005, 14:24
V. pour Valens...
14. > Ami Estenban, 31 décembre 2005, 17:59
Maxime Vivas à l’AMI ESTEBAN,
Hep, je ne vis pas à Cuba mais à Toulouse. Mais mon coeur est à Cuba.
On mouline contre des affirmations qui rivalisent dans l’erreur et, pardon, ce n’est pas une insulte mais un constat : dans l’ignorance. Ainsi, tu te vois reprocher ici l’absence de dialogue à Cuba, l’infaillibilité du gouvernement, la croyance en une unanimité du peuple cubain, etc.
Demande à tes détracteurs de lire la dernière intervention de Felipe Perez Roque, ministre des affaires étrangères devant l’Assemblée nationale cubaine : les défauts, les tares, les insuffisances, les erreurs, les risques pour l’avenir, les incertitudes après la mort de Fidel, tout y est dit avec une sidérante lucidité et liberté. Mais il suffit de dire que ce qui existe n’existe pas pour pouvoir en déplorer l’absence. Il suffit de ne pas entendre ceux qui parlent pour prétendre qu’ils sont bâillonnés.
Bon, je vais rejoindre des amis et boire un coup, sinon, je passe ma nuit ici à démentir des bobards dont n’importe qui peut voir, s’il le veut, que ce sont des bobards. Et pourquoi, hermano Esteban, faudrait-il qu’on se décarcasse toujours pour eux ?
Abrazos.