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L’APRES "DESENGAGEMENT" DE GAZA

Publie le vendredi 9 septembre 2005 par Open-Publishing

Les Palestiniens sont débarrassés de quelque 8.000 colons et c’est certainement un soulagement pour eux quand on sait les agressions quotidiennes que ces derniers leur infligeaient, ainsi que la manière éhontée dont ils pillaient leur terre, leur eau et leur ressources agricoles (40 % de tous les fruits et légumes vendus en Israël, ainsi que 70 % des produits bio provenaient de la Bande de Gaza !).

Mais non seulement, à l’heure où les gouvernements et les médias congratulent Sharon, les exactions de l’armée israélienne contre les civils palestiniens se poursuivent dans la Bande de Gaza (avec des tués, des blessés et des arrestations), mais la population se voit privée de tout ce qui pourrait lui offrir des perspectivs de vie meilleure, là où sévit un terrible chômage. Pas de port, ni d’aéroport (détruits par Israël), pas de communication avec le reste des territoires palestiniens occupés, pas de contrôle sur les frontières, pas de libre circulation des marchandises et des hommes entre la Bande de Gaza et l’Egypte. Gigantesque prison à ciel ouvert hier, la bande de Gaza le reste aujourd’hui, à charge pour "l’Autorité Palestinienne" d’y maintenir "l’ordre", au besoin en réprimant des manifestations de chômeurs, de parents qui n’ont pas les moyens d’envoyer leurs enfants à l’école, résultat de dizaines d’années de main-mise et de pillage israélien, que quasiment personne ne dénonce.

La situation dans le reste des territoires palestiniens, est encore plus catastrophique, puisqu’Israël n’ pas cessé tout l’été de poursuivre l’implantation de colonies en Cisjordanie, à Jérusalem Est, de construire le Mur en annexant chaque jour de nouvelles terres palestiniennes et en le revendiquant haut et fort, sans que les dirigeants occidentaux, y compris ceux qui ont déroulé le tapis rouge à Sharon en juillet à Paris, ne sévissent.

Sharon ne s’en cache pas : l’expulsion des Palestiniens de Jérusalem Est est en cours, la répression est brutale (les soldats ont carte blanche) contre tous ceux qui protestent y compris pacifiquement contre la confiscation de leurs terres (cf à Bi’lin et ailleurs). Les Palestiniens qui n’auront pas été tués, blessés ou emprisonnés, devront se contenter de quelques bantoustans, avec la perspective de trouver des notables locaux acceptant d’appeler "Etat Palestinien" ces entités éparses.

Tout ceci est bien démoralisant. La traversée du tunnel est bien longue pour les Palestiniens. Que peuvent-ils faire ? La résistance non violente est brutalement réprimée sans que les caméras occidentales se donnent la peine de le montrer. La violence armée, outre le fait qu’elle frappe souvent injustement des civils, qu’elle fauche dans la fleur de l’âge de jeunes palestiniens qui doivent vivre et non mourir, permet trop souvent à la propagrande israélienne de contrecarrer l’indispensable solidarité avec les Palestiniens en les présentant comme des terroristes. Elle a, au demeurant, des effets délétères sur la société palestinienne elle-même, où la violence devient progressivement un mode de gestion des conflits internes, face à la crise économique, à la corruption, à l’absence de perspectives et de solidarité internationale.

Que faire ? Accepter que le monde nous impose la vision immorale et raciste des Bush et des Sharon ? Laisser triompher sans broncher "l’axe du bien" qui écrase les plus démunis, qui dispose de ressources énormes, notamment sur le plan militaire, mais qui ne les utilise que pour décimer des populations et jamais pour secourir ceux qui en ont le plus besoin ? L’exemple de l’ouragan Katrina à la Nouvelle Orléans, prévisible et annoncé par tous les spécialistes dès le mois de juillet, qui a fait des milliers de morts, parce que le gouvernment américain, qui a déjà consacré 200 milliards de dollars de dollars à la guerre en Irak, n’a pas voulu dépenser les 50 millions de dollars demandés pour renforcer des digues que l’on savait fragiles, en dit long sur les "valeurs" des uns et des autres.
Le gouvernement américain, qui se veut le phare du monde, le modèle à accepter de gré ou de force, s’est avéré incapable de secourir sa population parce que des milliers de gardes nationaux chargés d’intervenir dans ce genre de situation, sont employés à brimer la population irakienne qui ne veut pas marcher au pas. L’opinion publique américaine commence à gronder, y compris quand elle voit comment les secours sont finalement dispensés prioritairement aux plus riches, tandis que les Noirs, victimes des inondations, sont tout juste bons à être montrés du doigt, traités de pillards et assassinés de sang froid. (voir développements sur notre site)

Mais la roue est peut-être en train de tourner. L’administration Bush essuie un échec en Irak, où la résistance reste déterminée et lui impose de lourdes pertes. L’opinion publique américaine commence à se lasser de cette soi-disant "guerre au terrorisme", qui a pour objectif de stigmatiser les plus pauvres, de dresser les communautés les unes contre les autres pour permettre à des multinationales de pouvoir continuer à amasser des milliards de profits (les cinq plus grosses entreprises pétrolières mondiales, dont Total, vont faire cette année 100 milliards d’euros de bénéfices !).
Le "choc des civilisations" apparait de plus en plus pour ce qu’il est : une tentative de mise au pas de la population, de la faire taire et de lui faire accepter l’inacceptable (la précarité, l’inégalité, l’injustice, l’atteinte aux libertés individuelles), en agitant en permanence le chiffon rouge de la menace terroriste, alors que la terreur et l’injustice des grandes puissances (et d’Israël, pour ce qui concerne le Proche-Orient) ne font que provoquer l’insécurité dans le monde entier.

Israël, qui bénéficie encore d’une image de pays civilisé, démocratique, se bornant à assurer sa "sécurité" (avec quelques bavures, bien entendu — mais comme dans tout "conflit", n’est-ce pas ?), ferait bien de prendre garde.
Le grand show du retrait des colons de Gaza, complaisamment relayé par l’ensemble des médias — qui nous ont présenté ces pauvres colons expulsés de chez eux, ce courageux Sharon déterminé devant les plus enragés d’entre eux, mais à aucun moment la terrible situation des 1,3 million de Palestiniens de la Bande de Gaza—, a certes donné un nouveau répit à Sharon pour pousuivre sa sale guerre coloniale.

Mais combien de temps peut-il jouer ainsi avec le feu et refuser d’appliquer le droit ? Des appels aux boycotts s’élèvent de toutes parts, de plus en plus nombreux, y compris de la part d’Israéliens anticolonialistes (cf notre site). Boycott, qui ne prendra pas de l’ampleur en quelques jours, qui sera certes long à devenir effectif, comme le fut celui à l’encontre de l’Afrique du Sud de l’Apartheid. N’oublions pas que Mandela a passé 27 ans en prison et qu’il a fallu 10 ans pour que les appels au boycott contre l’Afrique du Sud rencontrent un véritable écho.
Les Palestiniens sont certes fatigués, très fatigués, mais ils continuent à aspirer à vivre chez eux, libres et débarrassés d’une clique de corrompus. Ils n’ont pas baissé les bras.

Nous non plus. Et nous vous remercions, dans cette période peu enthousiasmante, de contribuer avec les moyens à votre portée à ce combat pour le droit et la justice, que nous sommes bien obligés de mener si nous voulons éviter que la barbarie triomphe.
Nous avons des besoins variés et nombreux (nous recherchons des graphistes, des artistes, des locaux dans Paris, des soutiens financiers pour "DARNA", des volontaires pour faire des séjours en Palestine...). Faites-nous signe pour en discuter.

NOUVEAU SITE EUROPALESTINE

Nous sommes heureux de vous annoncer que le site http://www.europalestine.com a fait peau neuve et vous propose désormais toute une série de fonctions et de contenus dont il ne disposait pas auparavant.
Comme vous pourrez le constater en le consultant, vous bénéficiez maintenant de toute l’actualité en ligne depuis le début 2002, date de la création de notre association, d’un moteur de recherche pour retrouver toute information avec le (ou les) mots clés de votre choix, d’images et de son pour illustrer divers événements auxquels vous avez peut- être participé (concerts, campagne Euro-Palestine, meetings, manifestations...).
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PROCHAINE REUNION LUNDI 12 SEPTEMBRE

Notre prochaine réunion à Paris aura lieu le lundi 12 septembre à partir de 19 H . Nous pourrons faire un point ensemble sur la situation politique et les moyens que nous avons d’y faire face, ici en France.
Nous envisagerons ensemble la poursuite de la campagne de communication "ISRAEL MENT. LE VRAI VISAGE DE L’OCCUPATION".
Nous annoncerons également la liste des invités qui interviendront lors de nos prochaines réunions (à commencer par Olivier Lecour Grandmaison, auteur de l’excellent livre "Coloniser, exterminer", qui traite de la colonisation de l’Algérie de 1830 à la guerre d’indépendance).
Si vous souhaitez participer à nos réunions, merci de nous contacter pour avoir toutes les précisions.

SAMEDI 24 SEPTEMBRE : JOURNEE INTERNATIONALE DE MOBILISATION CONTRE LA GUERRE EN IRAK

De grandes manifestations sont prévues aux Etats-Unis à cette date, pour réclamer le retrait des troupes d’Irak et le droit à l’autodétermination pour les Irakiens. Il y aura également des rassemblements en Europe, et donc à Paris, à l’appel de nombreuses associations. Le lieu et l’heure seront précisés dans les prochains jours sur notre site.

Amicalement,
CAPJPO-EuroPalestine