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L’Afghanistan dans le prisme algérien !
Publie le samedi 27 septembre 2008 par Open-Publishing4 commentaires
L’Humanité 27/09/2008
Ce que l’Algérie « nous » a appris
L’Afghanistan est un bourbier, mais partir serait une erreur. Bernard Guetta, dont les chroniques étrangères, sur France Inter, ne sont pas toujours tendres avec les guerres américaines, soutient ce point de vue qui a les apparences du bon sens : laisser le terrain aux terroristes serait pire que tout...
Cet air-là, on l’a déjà entendu : il y a presque cinquante ans, quand la guerre d’Algérie faisait rage, les partisans de la poursuite du conflit en avaient fait leur ligne de défense : on ne peut pas laisser le terrain aux poseurs de bombes, à ceux qui mutilent nos soldats, aux ennemis de la civilisation ! On sait comment cela a fini, quatre ans plus tard et des centaines de milliers de victimes en plus : une négociation à l’arraché avec les « rebelles », un départ (parfois en catastrophe) des troupes, des pieds noirs et des harkis - ceux-ci quand ils n’étaient pas sacrifiés après avoir servi une « patrie » qui ne pouvait être la leur...
L’Afghanistan n’est pas l’Algérie. Les taliban ne sont pas le FLN, mouvement historique de la décolonisation. Mais arrêtons-nous sur le processus des guerres que l’on sait sans issue, parce qu’elles sont, quoi qu’on dise et quoi qu’on veuille, des guerres d’occupation d’un pays par des armées étrangères et qui, non seulement se prolongent, mais se radicalisent au fil d’engagements destinés à « ne pas laisser le terrain ».
Le congrès de la Soummam, acte fondateur du FLN en 1956, n’avait pas prévu la violence érigée en principe, les actes aveugles, le triomphe des « militaires » sur les « politiques », la liquidation d’Ab-bane Ramdane, l’un des leaders les plus éclairés, par ses « frères ». À quoi était due cette radicalisation des méthodes ? À la durée de l’occupation étrangère, au sentiment qu’il fallait se battre contre.
Un mur, aux méthodes du contre-terrorisme, à la torture justifiée par la recherche du renseignement qui sauve, etc. Un mot restera dans l’histoire, celui du secrétaire général de la préfecture d’Alger (qui démissionnera) : « Vous avez gagné la bataille d’Alger, mais vous avez perdu l’Algérie. » Autrement dit, vous avez maté la rébellion dans la capitale, dans tel ou tel lieu, maisau prix de vous aliéner le peuple que vous prétendiez défendre.
Si ce rapport à une histoire qui n’est pas si ancienne que cela paraît douteux à certains, le général Canin, interrogé sur France 3 le jour même où se tenait le débat sur l’engagement militaire français en Afghanistan à l’Assemblée nationale, s’est chargé de faire le lien. Pour cet « expert » - les guerres ont aussi leur contingent d’experts , il faut faire en Afghanistan ce que la guerre d’Algérie « nous » a appris : « On occupe le territoire, on construit des routes, on ouvre des écoles, on soigne les gens, on aide les populations et, à un moment donné, le rebelle n’est plus chez lui. » On a bien lu : le rebelle est dans son pays, mais il n’est plus chez lui !
Tout est là, dans ce « chez lui » devenu miraculeusement « chez nous ». À poursuivre dans ce raisonnement absurde, on va fabriquer du taliban à la pelle. On va faire quelque chose d’encore plus horrible : des soldats massacrés, des soldats qui ont peur, qui ont peur de quelque chose qu’ils ne comprennent pas, ce sont, en puissance, des soldats prêts à tout. Cela s’appelle la logique de haine, la logique de guerre.
Partir d’Afghanistan, ce qui ne signifie pas être indifférent à son sort, est une urgence vitale. Surtout lorsque l’on sait que l’engagement de Nicolas Sarkozy n’a rien à voir avec les taliban et tout à voir avec un gage cynique donné à Washington de réintégration dans l’OTAN.
Par CharlesSilvestre, journaliste.
Messages
1. L’Afghanistan dans le prisme algérien !, 27 septembre 2008, 15:05, par himalove
"Les talibans ne sont pas le FLN, mouvement historique de la décolonisation".
Faux, camarade ! Aussi réactionnaire soit le mouvement "taliban", cette résistance locale oeuvre à la décolonisation de l’Afghanistan, occupé par des forces étrangères.
De même, les pachtounes en armes, au Pakistan.
Que la religion et leur idéologie ne te plaisent pas, c’est une chose, camarade Sylvestre ; mais tu dois rester honnête et loyal, dans ton analyse anti-impérialiste.
Les fedayin, au prise avec l’Otan, quelque soit leur couleur politique, sont nos amis politiques, du moment ; et certains mercenaires que nous combattons, hélas ! ressemblent à des soldats français...
Curieuse ironie de l’Histoire : on peut dire des moudjahidins, aujourd’hui, comme l’écrivait le jeune journaliste globe-trotter, Patrice Franschesci, en 1980 : "Ils ont choisi la Liberté !".
Himalove
1. L’Afghanistan dans le prisme algérien !, 27 septembre 2008, 16:09
Les talibans ont détruit les boudas de Bamian, le FLN algérien n’a jamais levé la main sur aucun des innombrables monuments catholiques importés en Algérie par les colonialistes. Ceci étant l’Afghanistan est, d’abord, l’affaire des afghans et des afghanes bien plus que de l’OTAN !
CN46400
2. L’Afghanistan dans le prisme algérien !, 28 septembre 2008, 11:38, par CD
Bourbier afghan : ni Bush, ni Sarko, ni Al Quïda !
Une position solidaire du sud mais non néo-campiste - ni Buh ni Al Quaida - s’attèle en 2008 à vouloir sortir du "bourbier afghan" en exigeant le retrait des troupes françaises et étrangères qui y séjournent . S’opposer au Choc des civilisation repris récemment par Monsieur FILLON lanceur de croisade contre les musulmans ne suppose ni ne signifie aucun accommodement à l’égard des talibans et d’Al-Quïda. D’une part, combattre les talibans en envahissant l’Afghanistan est totalement contreproductif. Autrement dit, la "guerre contre le terrorisme" mené par les USA avec l’appui de la France de Sarkozy n’a aucun effet sur les talibans. Pire une relative sympathie à leur égard risque de revenir comme rejet de la population afghane qui subie l’occupation de troupes étrangères. D’autre part, à lire l’article qui suit on voit qu’il n’est pas simple de combattre les talibans du fait notamment de la porosité des frontières entre le Pakistan et l’Afghanistan.
Par ailleurs des distinctions seraient à faire sur les talibans (cf vidéo)
Christian Delarue
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Le ton monte entre Kaboul et Islamabad
NOUVELOBS.COM | 16.06.2008 | 12:30
Le Pakistan a transmis à l’ambassadeur afghan sa "protestation
énergique", après un discours virulent du président Hamid Karzaï,
revendiquant le droit d’intervenir au Pakistan pour y détruire les
bases arrières des talibans.
La tension est montée d’un cran, lundi 16 juin, entre Islamabad et Kaboul, après un discours virulent du président afghan Hamid Karzaï, revendiquant le droit d’intervenir au Pakistan pour y détruire les bases arrières des talibans, et après de récentes frappes américaines meurtrières.
Le Pakistan a annoncé avoir transmis à l’ambassadeur afghan sa "protestation énergique" après les déclarations du président Karzaï. "Le Pakistan défendra sa souveraineté territoriale", a insisté le porte-parole du ministère des Affaires étrangères, Mohammad Sadiq.
"Nous espérons qu’il ne s’agit pas d’une réédition du petit jeu qui consiste pour l’Afghanistan à se défausser de ses responsabilités en accusant les autres", a-t-il ajouté, évoquant les déclarations du président afghan.
Les deux pays voisins, alliés des Etats-Unis dans la "guerre contre le terrorisme", s’accusent périodiquement des maux qui les accablent. L’Afghanistan reproche à son voisin de fermer les yeux sur les repaires des talibans et d’Al-Qaïda dans ses zones tribales du nord-ouest.
De son côté, Islamabad vilipende Kaboul, mais aussi Washington, qui ne sont pas en mesure de vaincre les talibans, et repoussent ces derniers au Pakistan, grâce à une frontière difficile à contrôler.
*"Mener des actions militaires"
Selon Islamabad, plus de 1.000 de ses soldats sont morts parmi les quelque 90.000 déployés à la frontière depuis que la coalition internationale dirigée par les Etats-Unis a chassé les talibans du pouvoir fin 2001 en Afghanistan. En outre, la participation d’Islamabad à la "guerre contre le terrorisme" lui a valu récemment une vague sans précédent d’attentats qui a fait plus de 1.100 morts en un peu plus d’un an dans tout le pays.
La très grande majorité des chefs opérationnels d’Al-Qaïda ont été capturés au Pakistan depuis le 11 septembre 2001, rappelle régulièrement Islamabad.
Les éditorialistes et intellectuels pakistanais, mais aussi une frange importante des 160 millions d’habitants de la République islamique du Pakistan, seule puissance nucléaire avérée du monde musulman, ne tarissent pas de critiques à l’égard de Washington, estimant qu’ils n’ont pas à payer un tel prix humain pour "la sécurité des Américains" : "La guerre contre le terrorisme n’est pas la nôtre", lit-on sur de nombreuses banderoles ou dans les journaux.
Le Pakistan reconnaît "clairement" la nécessité et le droit pour l’armée afghane et les forces internationales de "mener des actions militaires" en Afghanistan mais les troupes pakistanaises sont les seules à pouvoir le faire en territoire pakistanais, a répété le porte-parole du ministère des Affaires étrangères, Mohammad Sadiq.
*Islamabad ne "laissera personne interférer"
"Toute déclaration qui nie ce principe et ne respecte pas celui de la souveraineté territoriale est contre productive dans la guerre contre le terrorisme", a-t-il conclu.
Dimanche, le Premier ministre pakistanais Yousuf Raza Gilani avait déjà prévenu qu’Islamabad ne "laissera personne interférer" dans ses affaires.
"Au nom de la légitime défense, l’Afghanistan a le droit d’aller détruire les repaires de terroristes de l’autre côté de la frontière", avait affirmé dimanche Hamid Karzaï.
Parallèlement, les relations entre Washington et Islamabad se sont également dégradées. Les Etats-Unis ont critiqué ces derniers temps le nouveau gouvernement issu des législatives du 18 février, parce qu’il négocie un accord de paix avec les talibans pakistanais, dont certains, proches d’Al-Qaïda, ont juré de poursuivre le "jihad" en Afghanistan.
Depuis l’Afghanistan, l’armée américaine tire de plus en plus souvent, dans les zones tribales pakistanaises, des missiles visant, selon elle, des combattants talibans ou d’Al-Qaïda. Jusque récemment, Islamabad ne protestait pas mais le nouveau gouvernement, opposé au président Pervez Musharraf, ne s’en prive plus.
Dans la nuit de mardi à mercredi, des frappes américaines ont tué 11 soldats pakistanais dans les zones tribales.
2. L’Afghanistan dans le prisme algérien !, 12 octobre 2008, 15:11, par bouaichaouilarbi
fauit il continuer de considérer la france comme un pays colonisateur je trouve que celui qui a dit que l’on doit se révolter et agir devant toute injustice a raison mais cependant il faut toujours prendre la mesure des choses surtout dans les pays avancés les moyans ne manquent pas sans pour autant punir à tout bout de champ et non pas sombrer dans la discrimination punitive les peuples ont toujours une certaine sagesse et quand ils reagissent c’est souvent la bomme réaction car l’instinst collectif de conservation ne se trompe pas