Accueil > L’Amérique latine rejette d’une seule voix la loi anti-immigration votée par (…)
L’Amérique latine rejette d’une seule voix la loi anti-immigration votée par l’Europe
Publie le dimanche 22 juin 2008 par Open-Publishing2 commentaires
de Telesur
Les gouvernements, parlements et institutions régionales d’Amérique Latine ont exprimé leur refus de la directive sur l’immigration votée cette semaine par le Parlement de l’Union Européenne (UE), « directive retour » qui criminalise les sans-papiers et ordonne leur détention.

De manière unanime, les gouvernants et leurs porte-parole ont considéré que cette mesure est discriminatoire et qu’elle porte atteinte aux droits de l’homme. Ils ont manifesté leurs craintes au vu de la tournure prise par la politique extérieure européenne en plein XXI ème siècle.
Ce vendredi, le plenum des pays du Mercosur (Marché commun du Sud) a affirmé son rejet de la directive qui ordonne la rétention des migrants en situation irrégulière dans des centres spécialisés pour une période de 6 à 18 mois, sans droit à un procès, et qui prévoit de plus l’expulsion des mineurs non accompagnés, et l’interdiction de revenir dans l’UE.
L’Argentine, actuellement présidente temporaire de l’organe d’intégration, a assuré dans un communiqué que les pays du bloc « lamentent l’approbation de la Directive Retour par le Parlement Européen » le 18 juin dernier.
Dans la déclaration, les pays du Mercosur –Le Brésil, l’Argentine, l’Uruguay, le Paraguay et le Venezuela, ainsi que leurs associés, le Chili et la Bolivie- « réaffirment la fermeté de leur engagement pour la promotion et le respect strict des droits humains des personnes migrantes et de leurs familles ».
Les droits des personnes doivent être garantis « indépendamment de leur condition migratoire, de leur nationalité, leur origine ethnique, leur genre ou leur âge », ajoute le texte qui souligne également « la nécessité de reconnaître le principe de co-responsabilité entre les pays d’origine, de transit et d’arrivée des flux migratoires ».
Mercredi, le gouvernement brésilien avait déjà « regretté » la mesure européenne à travers un communiqué : « Le Brésil, pays qui a accueilli des millions de migrants, regrette une décision qui contribue à créer une perception négative de l’immigration » affirme le texte en ajoutant que la mesure « va en sens contraire du dépassement espéré des barrières à la libre circulation des personnes et d’une entente entre les peuples plus large et plus profonde ».
La Chancellerie du Chili, pour sa part, a également indiqué que le Gouvernement de Michelle Bachelet « lamente » l’approbation d’un nouveau plan migratoire européen et considère qu’il viole les droits fondamentaux en criminalisant les immigrés illégaux. Par cette mesure, ces derniers sont soumis à « des procédures qui peuvent léser leurs droits basiques et qui fragilisent le principe de regroupement familial consacré par divers instruments internationaux des droits de l’homme », ajoute le texte.
Dans le communiqué, le Chili « réclame » en outre « un traitement juste et humanitaire des immigrés dans l’Union Européenne, qui corresponde au traitement généreux et ouvert que le Chili et le reste de l’Amérique Latine ont traditionnellement offert dans leurs territoires aux ressortissants européens ».

La Gauche dénonce une agression
Les gouvernements de gauche de la région ont eu des paroles très dures contre la décision des Vingt-sept. Le président du Nicaragua, Daniel Ortega, a manifesté que « cette loi qui établit des peines de prison pour les migrants est terroriste » puisqu’ « elle inclut une forme et des mécanismes de chantage pour faire sortir les immigrés d’Europe »
« Tout ça, c’est du terrorisme d’Etat. Les européens le pratiquent, et nous, logiquement, nous le condamnons » a mis en exergue Ortega.
De la même manière, le président de Bolivie, Evo Morales, a affirmé que la décision de l’UE est « une agression contre l’humanité et la vie ».
Le chef d’Etat andin a exhorté les parlementaires et les gouvernants de l’UE à se mettre « la main sur le cœur et à regarder l’histoire ». Il leur a rappelé que « pendant 500 ans, personne n’a décidé d’expulser personne » d’Amérique Latine « bien qu’ils nous aient sabotés, pillés, humiliés, haïs et exploités »
S’ajoute à ces positions celle de l’ex-président cubain Fidel Castro qui, ce vendredi, a qualifié la mesure de « brutale » et celle du mandataire vénézuelien qui a menacé de suspendre la fourniture de pétrole aux pays qui appliqueraient cette normative.
"Il faut rejeter de toute notre âme cette directive retour » qui criminalise les immigrés, a dit Chavez.
La Droite aussi exprime son refus
Au Pérou, le président Alan Garcia, de centre droite, a affirmé que la mesure « n’est pas juste », car on ne peut pas sanctionner beaucoup de gens pour le délit de quelques uns.
Garcia a assuré qu’avec cette politique, l’Europe « tourne le dos à l’histoire » puisqu’elle exclut les immigrants qui ont enrichi ce continent.
Le mandataire péruvien a affirmé que son Gouvernement « défendra non seulement ses nationaux mais aussi tous les latino-américains car on ne peut pas condamner les millions de latino-américains qui existent à cause des délits de quelques uns ».
Télésur. 21/06/2008. Traduction CPCP
illustrations : Wozniak
Messages
1. L’Amérique latine rejette d’une seule voix la loi anti-immigration votée par l’Europe, 22 juin 2008, 01:59
Bravo !!
Continuez à vous battre !!
A bas cette Europe égoïste et capitaliste.
1. L’Amérique latine rejette d’une seule voix la loi anti-immigration votée par l’Europe, 23 juin 2008, 17:24, par Marc Pleysier - 64
ContinuONS à NOUS battre !
Personne n’est en dehors du jeu.