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L’Avocat du Boulevard Malesherbes plaidait un Dossier très Sensible

Publie le mercredi 12 décembre 2007 par Open-Publishing
2 commentaires

Interview de Philippe Gras

Avec la remise en liberté du soupirant transi de Maître Catherine Gouet-Jenselme par la police anti-terroriste, l’enquête au sujet du colis piégé déposé au 52, boulevard Malesherbes piétine. Il ne va pas lui être aisé de retrouver la motocycliste aperçue à la sortie de l’immeuble quelques instants avant l’explosion, jeudi dernier à 12H50… Brune, la vingtaine, d’un mètre cinquante-cinq et portant un casque ! Étant donné la proximité du cabinet fondé par Arnaud Claude et Nicolas Sarkozy, la police et la presse ont immédiatement affirmé que celui qui se trouvait au 4ème étage de l’immeuble ne traitait pas de dossiers sensibles. L’un de ses responsables, Maître Olivier Brane, paraissait être visé par la bombe, il a d’ailleurs ouvert la caisse qui la contenait, et c’est son assistante, Jacqueline Ben Bouali, qui a été tuée par le souffle de l’engin. Maître Brane est un avocat réputé, il ne traite pas seulement des contentieux de copropriété, mais il est aussi expert devant les tribunaux pour des affaires internationales, et il éprouve un intérêt particulier pour l’Afrique. Denis Attiba Mensah, porte-parole des salariés d’Air Afrique, a parlé au journal Le MAGue de son action dans le conflit délétère qui les oppose à la direction d’Air France, et accuse :

Le MAGue : Vous avez suggéré que l’attentat perpétré contre le cabinet de Maître Olivier Brane serait crapuleux, mettant en cause tous ceux qui ont œuvré à la mort d’Air Afrique et à sa liquidation ne soit pas exclue. Que voulez-vous dire exactement ?

Denis Attiba Mensah : Les autorités françaises ont déclaré que ce cabinet ne traite pas d’affaires sensibles. Nous en apportons la contradiction, car notre dossier ne concerne pas le recouvrement de créances, mais une plainte contre X avec constitution de partie civile, auprès du Doyen des Juges d’Instruction, dans le cadre de la faillite orchestrée de la multinationale Air Afrique impliquant l’Agence Française de Développement (AFD), la compagnie Air France et le Groupe ACCOR. Vous verrez les détails de la plainte dans le fichier ci-joint.

Le MAGue : La bombe a explosé avant une séance de travail avec l’un de vos représentants à son cabinet, en quoi peut-elle avoir une relation avec l’affaire de l’indemnisation des salariés d’Air Afrique ?

Denis Attiba Mensah : Une séance de travail entre le cabinet Brane et notre vice-président pour conformer la plainte aux exigences du parquet de Paris. L’avocate en charge du dossier est rentrée samedi d’Afrique avec des documents déterminants que Maître Olivier Brane attendait pour faire bloquer les avions d’Air France. Notre représentant n’est finalement pas allé à ce rendez-vous, parce qu’il attendait un coup de fil préalable de l’avocate. Il ne se trouvait donc pas sur les lieux.

Le MAGue : Quels sont les principaux aspects du contentieux que vous avez avec Air France ?

Denis Attiba Mensah : S’agissant de la liquidation de la multinationale Air Afrique, la France a pris le soin de faire indemniser totalement les travailleurs exerçant sur son sol, et à ce jour aucun compte n’a été rendu pour connaître les actifs réalisés et le passif payé. Mais, après plus de 5 ans, les autres travailleurs pourtant régis par le même statut attendent toujours de calculer leurs droits. Ils sont abandonnés sans ressources et jetés à la rue avec femmes et enfants, à Abidjan, pourtant ils avaient été affectés par la société pour besoin de service. Et, c’est sur de tels éprouvés que Air France l’actionnaire majoritaire dans le capital d’Air Afrique exerce un vil chantage, leur demandant d’accepter Air France comme partenaire stratégique de la nouvelle Air Afrique avant d’avancer les 8 millions d’euro prévus pour payer les arriérés de salaires d’avant la liquidation.

Le MAGue : En somme, il s’agit d’un litige à l’issue d’un plan social, n’est-ce pas ?

Denis Attiba Mensah : Je répète que le dossier Air Afrique ne concerne pas exclusivement l’indemnisation des travailleurs. Il s’agit d’une activité économique d’importance, un vrai levier de développement, qui a été supprimée et d’une expertise très pointue, mise sur pied pendant 40 ans qu’ils ont fait disparaître. C’est donc plutôt de cela qu’il s’agit. En outre, Air Afrique disposant de son propre traité, a été mise en liquidation en violation de ce traité comme une vulgaire société, sans même le quitus de la commission économique européenne, compte tenu des investissements français et allemand dans le capital de la compagnie.

Le MAGue : Voulez-vous dire que la liquidation d’Air Afrique est faite au profit d’Air France et de ses partenaires financiers ?

Denis Attiba Mensah : Air France s’est permis d’écrire aux Chefs d’Etat des pays membres d’Air Afrique, leur demandant d’empêcher tout recours des travailleurs devant les tribunaux. Toute chose que nous subissons en Afrique. Au Congo, une décision rendue par le tribunal de Brazzaville en faveur des travailleurs, et autorisant la liquidation Air Afrique à saisir l’avion d’Air France, a été empêchée d’exécution par le ministre de l’intérieur.

Le MAGue : D’après vous, Air France exercerait des pressions pour éviter le règlement du contentieux qui vous oppose ?

Denis Attiba Mensah : L’ambassade de France en Côte d’Ivoire et la représentation de l’Union Européenne avaient été saisies préalablement, mais sans aucune réaction. Concernant ce dossier, lors d’une rencontre, le PDG d’Air France, M. Jean Cyril Spinetta a juré de livrer une guerre sans merci à Maître olivier Brane. Je suis invité en bonne et due forme, à Paris, avec prise en charge totale par le cabinet Brane qui a pris le soin d’écrire au Consul général de France en Côte d’Ivoire. Sans raison, le visa m’a été refusé par deux reprises.

Le MAGue : Pourquoi mettez-vous en relation l’attitude d’Air France et l’attentat à la bombe de jeudi dernier ?

Denis Attiba Mensah : À notre avis, ces faits constituent à eux seuls une raison suffisante pour que la piste Air Afrique soit privilégiée. Car le dossier Air Afrique pose clairement la question de la forme de coopération avec la France, avec comme corollaire, la question de l’immigration massive.

Le MAGue : Avez-vous le sentiment qu’il défend bien les intérêts des salariés d’Air Afrique ? Quelles sont les qualités que vous distinguez chez cet homme de loi pour le règlement d’une affaire épineuse et qui met en jeu des intérêts économiques internationaux ?

Denis Attiba Mensah : Maître Olivier Brane a accepté de défendre nos intérêts dès qu’il a compris qu’il s’agit d’un abus des États face à des travailleurs pris en otage. Face à la situation d’impécuniosité des agents, Maître Brane n’a rien exigé avant de prendre le dossier. Si sa réputation était faite dans le domaine des affaires commerciales, elle est à présent faite dans les affaires dites sensibles. Me Brane est un professionnel au grand cœur. Nous lui serons à jamais reconnaissants. Nous demandons au Chef de l’État français de veiller particulièrement sur sa sécurité.

Le MAGue : Maître Olivier Brane est un avocat parisien, qui s’est fait une réputation dans les conflits immobiliers, en quoi l’estimez-vous compétent pour régler un litige avec des aspects commerciaux et internationaux ?

Denis Attiba Mensah : J’ai personnellement constaté chez Olivier Brane de grandes qualités intrinsèques, il a une très bonne moralité et des manières très courtoises. Un avocat a pour vocation de défendre. Maître Brane a un cabinet qui a pignon sur rue, donc à priori, c’est un bon cabinet. Et, nous étions là pour lui fournir l’expertise dans le secteur d’activité concerné. À mon avis c’est largement suffisant.

Le MAGue : Depuis quand Maître Olivier Brane défend-il les intérêts des salariés d’Air Afrique ?

Denis Attiba Mensah : Maître Olivier Brane accepté de prendre notre dossier en fin d’année 2003. Le dossier a été introduit pour la première fois auprès du Tribunal de Paris en septembre 2005.

Le MAGue : Qui vous a mis en relation avec Maître Olivier Brane ? Est-il un avocat renommé en Afrique ?

Denis Attiba Mensah : J’ai connu le cabinet Brane en septembre 2003, à l’occasion d’une transaction commerciale et Maître Olivier Brane était l’avocat de mes partenaires. Je l’ai donc connu à Paris.

Le MAGue : Savez-vous si Maître Olivier Brane est partie prenante dans d’autres dossiers judiciaires ou/et juridiques sur le continent africain ?

Denis Attiba Mensah : Je ne sais rien des affaires traitées par le cabinet Brane, à part les dossiers pour lesquels j’ai été en relation avec lui. Je ne sais donc pas s’il a des dossiers en Afrique, à part le dossier Air Afrique pour lequel, il a déjà interpellé le cabinet américain PriceWaterHouse & Coopers, pour non respect des procédures en matière d’apurement du passif. Seulement son adresse avait été publiée dans la presse locale.

Cet avocat n’a pas un seul dossier sensible
Nous dit-on tout de go juste après l’attentat,
Aucun rapport non plus avec le chef d’État :
Son cabinet fut-il par erreur pris pour cible ?

Dans un scandale, il fait aussi tout son possible
Et tout concourt pour qu’il n’ait aucun résultat,
On refuse aux plaignants d’en dresser le constat
Tant la partie adverse a l’air d’être invincible…

L’enquête est au point mort et elle a fait beaucoup
Pour ne pas rechercher ceux qui ont fait le coup :
On dirait bien qu’on laisse en plan la moindre piste.

La faillite est surtout un procédé génial
Où l’Afrique a le rôle affligeant du lampiste :
La bombe a des relents de larcin colonial !

Ici la plainte des salariés d’Air Afrique.

air-afrik

- http://www.lemague.net/dyn/spip.php...
le 10/12/2007

Messages

  • Pas très malin cet menace mortelle... l’avocat est toujours en vie, et on parle de l’affaire Air-Afrique... et puis le message déposé "en souvenir d’une affaire immobilère complexe..." n’a aucun rapport !
    Un vrai mystère cette affaire... complètement "Folles" en fait !

  • Un attentat mystérieux dont les victimes n’arrivent pas à déterminer la raison... si ce n’est qu’ils travaillaient à la même adresse que le cabinet de M. Sarkozy.
    Un groupe mystérieux qui revendique des destructions efficaces de radars depuis plusieurs semaines et tout est fait pour que les média pensent que le Groupe AZF ou un équivalent est revenu...

    Bref les menaces désignent la Présidence... elles sont meutrières et terroristes bd Malesherbes, elles sont pour l’instant inoffensives et même populaires avec les radars... tout rappelle le contenu des premières lettres du Groupe AZF des voies ferrées avec la double menace : "inoffensive et meutrière".

    Qui cherche à rappeler aux bons souvenirs des Français que cette affaire du Groupe AZF n’a pas été résolue, que le cabinet de Claude Guéant avait mystérieusement essayé de négocier le 1er mars 2004 et que finalement, après une seconde menace d’une bombe à Montiéramey à côté du bois du "Grand Orient", les autorités avaient vu la menace s’évanouir miraculeusement avec une lettre angélique indigne d’un groupe terroriste déterminé.

    Les menaces s’adressent aujourd’hui uniquement au Président, plus du tout conjointement à l’ancienne Présidence et au Ministère de l’Intérieur.

    Le message "En souvenir d’une affaire immobilière complexe" laissé bd Malesherbes a les initiales du S.A.I.C. (Scientifique Applications International Corporation) et désignerait bien, pour tous ceux qui connaissent le Grand Orient de France, Alain Bauer, ancien patron du SAIC-Europe et ancien Grand Maître du Grand Orient de France. L’ancien rocardien Alain Bauer a rallié en 2003 M. Sarkozy et s’est rapporché de plus en plus de lui au point d’attendre une mission spéciale concernant la criminilité dont il s’est fait une spécialité grâce à ses multiples sources de renseignements potentielles.

    On cherche à intimider M. Sarkozy sur une des affaires où il a été extrêmement discret... et cela continue avec l’attentat Parisien vers lequel les enquêteurs ont vite évacué la piste du cabinet de Arnaud - Sarkozy... comme si les auteurs de l’attentat avaient offert cette possibilité à celui qui était réellement visé !

    Mais derrière tout cela... n’y aurait-il pas quelquechose de bien plus gros.... une sorte de conflit entre les grandes loges et la Présidence qui ne jouent pas tout à fait le rôle qu’il devait jouer en prenant les commandes en 2007... une sorte de panique entre loges.... car des affaires mal étouffées ressortent avec des éléments tangibles, avec des gens scandalisés qui parlent et fournissent des pièces, avec des choses qu’internationalement, le Président ne peut plus dissimuler au risque d’avoir les pires ennuis avec Angela Merkel et les autres européens !

    Les affaires AZF... incontournables car elles ont laissé des traces beaucoup plus tenaces que voulu et parce qu’elles n’ont pas été résolues ! "De quoi faire sauter 20 fois la République" disait Alfred Sirven ? Parlait-il des nombreuses bombes à retardement qu’ont laissé les anciens acteurs affairistes et cachotiers de l’ancien groupe ELF (propriétaire d’AZF avant Total) ?

    Il y a de forte chance que le cabinet d’avocats de M. Brane n’ait aucun rapport avec les motifs de l’attentat Parisien... mais parce que le Président et Rachida Dati hésitent encore à soulever le voile nauséabond des affaire sensibles au risque de dévoiler la stratégie Bauer-Sarkozy menée depuis fin 2003 pour prendre le pouvoir chiraquien en rassurant les lobbies militaires et industriels ainsi que les grandes loges, l’enquête va encore s’enliser et s’oublier avec les mêmes types de mystères et de pressions médiatiques que pour l’affaire du groupe AZF des voies ferrées.

    Pourtant les souterrains ont tellement vibrer qu’ils ont parlé depuis longtemps à la planète entière ! Des informations stratégiques dénonçant directement les malversations multiples du CEA Militaire et de son entourage depuis les années 1990 et surtout depuis la fin des essais nucléaires ont été déposées juridiquement pour remettre en cause toute la mascarade du dossier judiciaire de l’affaire AZF-Toulouse... les informations sont filtrées dès leurs arrivées aux Parquets.

    Combien de temps encore... les services de la DNAT vont-ils faire semblant de ne pas trouver la bonne piste ?