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L’EGYPTE UN PEUPLE EN COLERE : 2ème PARTIE

Publie le vendredi 29 avril 2011 par Open-Publishing
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Bonjour , seconde partie aujourd’hui (avec deux jours de décalage pascale) de l’analyse du mouvement en Egypte : l’aspect économique.

UNE ECONOMIE AGRAIRE INSUFFISANTE

Faisant partie des pays très endetté (31 milliards de dollars) , l’économie égyptienne est tributaire de l’aide internationale et surtout américaine. On comprend mieux pourquoi est ce que se pays revêts ainsi une si grande importance aux yeux de l’administration Obama.

Il est bien connu , comme par l’Antiquité , que toute son activité économique se déroule dans la vallée du Nil , joyaux historique et source de revenus essentiels au pays. L’agriculture revêt 36% de ces échanges et la réforme agraire , dont le pays a tenté de mettre en application les principes entre 1952 et 1961 , fut un échec. Héritée de la tradition dynastique la nouvelle répartition des terres ne donna aucun succès , enclavée dans les circonvolutions des petits propriétaires terriens , mal à même d’exploiter les nouvelles technologies productivistes , faute de moyens.

L’atout majeur du commerce de l’agriculture Egyptienne reste le coton , dont elle est le 8 ème exportateur mondiale. Mais face aux autres denrées , il commence à décliner lui aussi . Autre produit de grande consommation : la canne à sucre , qui fournit la région en sucre raffiné et est aussi destiné à l’export (12 millions de tonnes).
Le blé et le mais sont quand à eux cultivés dans la vallée du Nil pour un tonnage d’environ 4,5 millions chacun.

Mais le plus important dans tout ça est que l’Egypte ne peut subvenir qu’à la moitié de ses besoins alimentaires.

DES INFRASTRUCTURES EN DEVELOPPEMENT

Pendant ces vingt dernières années , l’Etat a entreprit de vigoureux efforts pour accroitre les surfaces irriguées et permettre ainsi une plus grande autonomie.
Les barrages de Souan et Sadd el-Ali en sont le parfait exemple , mais reste en deça des résultats escomptés.

Le pétrole , principale ressource minière du pays (estimé à 4,6 milliards de barils) est situé au mont Sinai et dans le golfe de Suez.

Grâce à la construction du barrage d’Assouan , le pays a tout de même connu une forte indépendance énergétique , essentiel à une bonne gestion des affaires internes et externes. Concentré dans les villes du Caire et d’Alexandrie , les activités liées à l’énergie hydraulique représentent 13% des emplois dans la population active et 12 % du PNB.

Même si le gouvernement encourage une volonté de privatisation de certains secteurs de l’économie , il reste majoritaire dans la plupart de ceux ci , et reste investi pour moitié dans la totalité du PNB. Les industries chimiques (savons , phosphates )et les ciments sont quand à elles en plein essors .

Les transferts des revenus des travailleurs Egyptien à l’étranger , le tourisme et les droits de passage dans le canal de Suez constituent avec les exportations pétrolières les principales ressources du pays.

CONCLUSION

Comment est ce que cette contestation virulente à pu voir le jour , on ne saurait que trop le deviner à l’aune de cette description économique du pays.
Tournée vers une économie agraire et minière et encore trop peu vers l’innovation technologique et le développement de ses infrastructures industrielles , le pays souffre ainsi d’un manque flagrant d’autonomie vitale (les céréales) et ne peut donc pas se projeter vers l’avenir technologique. Ces deux facteurs combinés , reste aux dirigeants à trouver un équilibre faute de solution . Mais comme on l’a vus dans le précédent article , au pouvoir depuis 20 ans , Hosni Mubarak a certainement perdu les sens de ces réalités , trop soucieux de préserver la "Pax Americana" instauré par ses prédécesseurs afin de garantir la stabilité politique dans la région , notamment vis à vis d’Israël.

Comment dès lors le pays peut il exister autrement , s’émanciper de ce cercle vicieux , c’est ce que nous analyserons dans le prochain article : la situation actuelle après le départ de Mubarak.

Bonne semaine et portez vous bien !

Boris Rannou.

De Eveil Politique

Messages

  • Hosni Mubarak s’est surtout assis avec sa famille sur une fortune de 40 à 80 milliards de dollars. A rappeler par ailleurs que l’ensemble des importations de l’Egypte c’est dans les 40 à 50 milliards de dollars (dont il faut soustraire les exportations pour en voir l’équilibre).

    Car l’Egypte a toujours un excédent. Cet excédent s’est réduit , probablement sous le cout et le coup de la voracité des dirigeants et des privatisations de ces dernières années .

    Par contre cet article met bien en lumière le problème de la question agricole en Egypte qui est vitale.

    Le marché égyptien est un des grands terrains de chasse des grands exportateurs mondiaux de céréales : France, USA et Russie.

    La sécheresse récente a conduit la Russie et les états proches à geler les exportations agricoles et il y a beaucoup à craindre pour le cout des importations agricoles de l’Egypte pour 2011..