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L’Elysée ne prend plus aucun risque, si ce n’est celui du ridicule.

Publie le mardi 12 février 2008 par Open-Publishing
5 commentaires

Martinon, porte-parole de l’Elysée, se retire de la course
Dallas à Neuilly-sur-SeineJOELLE MESKENS

lundi 11 février 2008, 22:35

EXIT David Martinon, l’ex-chouchou de la sarkozie. Le dauphin du président de la République doit renoncer à Neuilly. Pour ne pas faire perdre son camp.

DE NOTRE ENVOYÉE PERMANENTE

On ne rigole plus. L’Elysée ne prend plus aucun risque, si ce n’est celui du ridicule. Il y a quelques mois à peine, David Martinon était l’étoile montante de la Sarkozie. Ses trente-six ans, son parcours de diplomate, son humour au deuxième degré séduisaient au palais. Tant et si bien que le jeune porte-parole de l’Elysée, par ailleurs chouchou de Cécilia, était désigné pour hériter du fief du président. Il serait le prochain maire de Neuilly. La plus riche ville de France. Et surtout le berceau politique du chef de l’Etat, la ville dont il fut le maire pendant dix-sept ans (1983-2000). Ce ne devait être qu’une formalité : Nicolas Sarkozy y a conquis huit électeurs sur dix lors de la dernière présidentielle…

Mais patatras ! La poudre a parlé. David Martinon, blême, a annoncé hier son retrait de la course à la mairie. « Les conditions ne sont plus réunies pour que je mène campagne », a-t-il annoncé sobrement hier matin. Il n’a pas poussé l’humour noir jusqu’à dire qu’il s’agissait d’une décision personnelle… Tout le week-end, il a été dans la ligne de mire de l’Elysée. Jusqu’à son exécution, en bonne et due forme, par trois de ses colistiers, parmi lesquels le fils cadet du président, Jean Sarkozy. « Nous nous sommes désolidarisés de David Martinon à la suite de graves désaccords », expliquait ce dernier en annonçant la consitution d’une nouvelle liste UMP. Hier, avant même que David Martinon annonce son retrait, les affiches portant sa photo avaient déjà été retirées de la permanence de l’UMP. Elégant…

Graves désaccords ? La campagne de David Martinon n’a en réalité jamais décollé. A Neuilly, on ne voulait pas d’un parachuté. Son manque de dynamisme, son absence de connaissance du terrain, et ses gaffes vis à vis des habitants (« Il nous faut conquérir les vieux », avait-il un jour lancé) ou des commerçants (« Ma compagne a déjà fait les courses », expliquait-il sur les marchés où il vantait sa candidature) le conduisaient droit dans le mur. Résultat : un sondage sans appel tombé vendredi soir dans les mains du président : 40 % pour David Martinon, contre 45 % à Jean-Christophe Fromantin, tête d’une liste « divers droite » dissidente. Il n’en a pas fallu davantage pour passer le mot d’ordre : « Il faut tuer le soldat Martinon. » Le jeune porte-parole de l’Elysée serait sacrifié avant qu’il fasse courir le risque d’une défaite trop symbolique le mois prochain.

Le spectacle des dernières heures est digne du pire feuilleton. Dimanche soir, Martinon n’embarque pas dans l’avion présidentiel qui doit s’envoler pour la Guyane. Lundi, il précise qu’il a présenté sa démission comme porte-parole de l’Elysée mais que le président l’a refusée. Quelques heures plus tard, du cœur de l’Amazonie où il vient fustiger les pilleurs d’or, Nicolas Sarkozy ne dit pas un mot. Son humeur est d’autant plus mauvaise qu’un nouveau sondage entérine encore sa chute de popularité. Il n’y a plus que 39 % de Français qui lui font confiance, selon l’Ipsos.

« C’est le spectacle affligeant d’un délitement du pouvoir », s’offusque le centriste François Bayrou. Le leader du PS François Hollande n’est pas en reste, qui évoque « la cour du père Ubu ».

Hier soir, le secrétaire général de l’UMP Patrick Devedjian a tenté de jouer les pompiers pour constituer dare dare une nouvelle liste UMP à Neuilly. « Une solution sera présentée ce mardi », a-t-il laconiquement commenté.

Une liste avec Jean Sarkozy à sa tête ? Le fils cadet du président n’a que vingt-deux ans… Certes, son père n’en avait que vingt-huit quand il a ravi la mairie à Charles Pasqua. Mais son fils n’a aucune expérience et le propulser en première ligne présenterait au moins deux risques : le reproche de népotisme et le danger d’une défaite autrement plus symbolique encore que celle qu’aurait essuyée David Martinon…

Messages

  • tageblatt luxembourg :
    mardi 12 février 2008 08:41:51 |

    Rififi à Neuilly | Danièle Fonck
    Les successions les plus efficaces sont probablement celles qui sont à la fois marquées par une certaine rupture tout en préservant la continuité dont les Etats comme les entreprises ont besoin pour perdurer et s’épanouir dans la sérénité.
    La rupture pour la rupture est une vaine formule qui ressemble à une autre, à savoir l’art pour l’art. A force de vouloir tout changer, on finit par casser plus qu’on ne construit.
    C’est ce que vit actuellement la France dont le président ne veut être que lui-même vingt-quatre heures sur vingt-quatre, ce qui l’amène à tout régir à tout instant avec les risques inhérents. Après sa chute spectaculaire dans les sondages et huit courts mois passés à l’Elysée, on pouvait croire que le président allait reprendre la main et se consacrer à la grande politique. Las, le spectacle continue, comme on a pu s’en rendre compte ce dimanche.
    Non seulement, au grand dam de ses vingt-six partenaires, Sarkozy joue au sauveur de l’Europe, encore fait-il de son ex-fief électoral, la très chic Neuilly-sur-Seine, un endroit de pur Clochemerle.
    Dans un premier temps, il y parachute le protégé de Cécilia, nommé par ailleurs porte-parole de la présidence. A l’acte deux, son fils Jean et deux de ses amis organisent une vraie cabale contre le parachuté qui, à l’instar de l’ex, se retire.
    Neuilly, propriété privée des Sarkozy ?
    Eh bien, non. La France quant à elle mérite infiniment mieux que le méli-mélo qui alimente les colonnes des journaux du monde entier depuis des semaines et des semaines.

    • le temps suisse :
      quand on commence à parler de carla !!!!
      Dallas continue (ndlr) :

      La chute de Martinon illustre les ratés de la machine Sarkozy

      FRANCE. Le porte-parole du président doit renoncer à briguer la mairie de Neuilly, fief historique de Nicolas Sarkozy. Artisan de cette chute : Jean Sarkozy, fils du chef de l’Etat.

      Sylvain Besson, Paris
      Mardi 12 février 2008

      Quelque chose ne tourne plus rond au royaume de Nicolas Sarkozy. Lundi, son porte-parole David Martinon, désigné par lui pour reprendre la mairie de Neuilly, a dû retirer sa candidature sous la pression de Jean Sarkozy, fils du président, qui était jusqu’à samedi soir son principal soutien. A quatre semaines des élections municipales, ce règlement de comptes aggrave le trouble d’électeurs de droite déjà désorientés par les frasques people du chef de l’Etat.

      Sondage secret

      Pourtant, Nicolas Sarkozy est chez lui à Neuilly. Il a grandi dans cette banlieue résidentielle de l’Ouest parisien, y fut maire de 1983 à 2002 et la ville a voté pour lui à 86,8% au second tour de la présidentielle de 2007. Le 30 septembre dernier, il est revenu sur ses terres pour imposer David Martinon comme son successeur à la mairie : « J’avais des choix à faire, je les ai faits, déclarait-il, y compris si cela doit provoquer de l’incompréhension. »

      Ancien collaborateur diplomatique de Nicolas Sarkozy avant d’être nommé porte-parole de l’Elysée, David Martinon est vu par les journalistes comme un personnage attachant. Sur le terrain, il s’est révélé un candidat gaffeur, parlant des « vieux » et des « grands-parents [qui] vous gonflent parfois » dans une ville à l’électorat âgé.

      Samedi, un sondage secret divulgué par le Figaro le voyait devancé dans les intentions de vote par un obscur candidat divers droite. Le lendemain, deux de ses colistiers et Jean Sarkozy, le fils du président qui était venu l’épauler à Neuilly, lançaient leur propre candidature dans un tract au vocabulaire choisi : « Depuis plusieurs semaines, vous avez été de plus en plus nombreux à avoir la franchise de nous faire part de vos inquiétudes. Notre attachement à la ville, notre fidélité à nos valeurs nous ont conduits à réagir. » Pour les médias français, il est clair que Nicolas Sarkozy a donné son aval à ce lâchage.

      Mortifié, le teint grisâtre, David Martinon a annoncé lundi qu’il s’inclinait : « Les conditions ne sont plus réunies pour que je mène la campagne des municipales. J’en tire toutes les conséquences et je me retire. » Il a précisé avoir remis sa démission du poste de porte-parole au président, qui l’aurait refusée. Mais peut-il rester longtemps en place après ce désaveu ? « Laissez-le rebondir, réplique l’une de ses proches. Il en a pris plein la gueule tout le week-end. Acharnez-vous plutôt sur ceux qui l’ont fait tomber ! »

      « Tout a été fait pour le virer de l’Elysée », ajoute un jeune supporter de David Martinon à Neuilly. Selon lui, au sein de la présidence,


      « il y a l’équipe Cécilia et il y a l’équipe Carla ». (mise ne valeur su texte ndlr)


      Le porte-parole, considéré comme le « chouchou » de l’ex-première dame, serait donc victime du remariage du chef de l’Etat. Mais même ceux qui n’adhèrent pas à cette thèse se disent choqués par le procédé : « Je ne suis pas du tout pour lui, explique une habitante de Neuilly. Mais là, franchement, ils se sont conduits d’une façon lamentable. »

      L’amertume des pro-Martinon se concentre sur Jean Sarkozy, 21 ans, fils cadet du premier mariage du président. « Samedi soir, il était à la permanence, il nous disait encore d’y aller à fond », grince une jeune militante. Avec son physique avantageux, le jeune homme a fait forte impression sur une partie de l’électorat. Le voilà désormais chargé, avec ses colistiers, de conduire la liste présidentielle à la victoire. « On va rencontrer les gens, expliquait-il lundi. On va leur dire : faites-nous confiance. » Est-ce encore possible ?


      tribune de genève :
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      Vent de panique à Sarkoland
      IMPOPULARITÉ | 07h19 Le candidat imposé par Nicolas Sarkozy aux élections municipales à Neuilly doit se retirer... sur ordre de l’Elysée. La chute du président dans les sondages s’accélère.

      JEAN-NOËL CUÉNOD | 12 Février 2008 | 07h19

      A peine le soleil d’Austerlitz commence-t-il à briller sur le Sarkoland que bouillonnent déjà les flots boueux et tourmentés de la -Berezina. Huit mois après avoir conquis l’Elysée, le président français continue sa chute dans l’impopularité. Selon un sondage commandé par l’hebdomadaire Le Point à paraître jeudi, seuls 39% des personnes interrogées se déclarent satisfaites par la politique de Sarkozy. Ceci explique sans doute cela, le président subit actuellement une série de mésaventures sur son terrain de prédilection, un -terrain sur lequel jusqu’à maintenant, il a remporté victoire sur victoire : la tactique électorale.

      A cet égard, son dernier -revers est sans conteste le plus cinglant puisqu’il intervient dans le fief de son clan : Neuilly-sur-Seine, une commune au bord de Paris à la population composée de « bobos » (bourgeois-bohèmes) et de « bonobos » (bourgeois non bohèmes) qui votent presque tous à droite. Mais pas forcément pour les mêmes têtes.

      Nicolas Sarkozy y fut élu maire depuis 1983 avec des scores brejnéviens. Après sa victoire à l’élection présidentielle, la fédération locale de l’UMP (le parti sarkozyste) s’apprête à le remplacer par son premier adjoint Arnaud Teullé. C’est alors que Nicolas Sarkozy commet son erreur initiale : il bombarde son porte-parole à l’Elysée -David Martinon (36 ans) comme candidat officiel de l’UMP à la Mairie de Neuilly. Or, personne ne le connaît dans la commune. Fureur des « umpistes » locaux qui accueillent le parachuté à l’Hôtel de ville par les cris de « Martinon, non, non ». Il faut dire que le porte-parole du président qui se fait souvent rabrouer par son patron ressemble plus à un petit lapin affolé qu’à un homme -politique sûr de lui. Et lorsque, sur les marchés, il faut serrer des mains même garnies de bagues 24 carats cela ne pardonne pas.

      De plus, son atout principal est devenu un handicap insurmontable : Cécilia Sarkozy. C’est grâce à son influence que Martinon a été nommé porte-parole. Après le divorce, le courtisan a perdu cet appui essentiel. Tous ceux qui avaient été écartés par l’ex-première dame lui réservent aussitôt moult peaux de banane, tant à l’Elysée qu’à Neuilly.

      Au nom du fils

      Nicolas Sarkozy tente alors de reprendre la main et met en avant son fils Jean (22 ans) pour donner un peu de couleur au pâle Martinon. Le physique avantageux et l’aisance verbale de Sarkozy junior charment les minettes et rassurent leurs -parents. Mais rien n’y fait. Un récent sondage non publié donne largement gagnant l’adversaire de Martinon, l’ancien champion de voile Jean-Christophe Fromentin, classé « divers droite ». Or, Nicolas Sarkozy ne peut pas se -permettre le luxe de perdre Neuilly au -moment où la barque présidentielle prend eau de toutes parts. Dans ce pays à la longue mémoire rurale, les hommes de pouvoir doivent s’ancrer dans un territoire, fût-il chic et urbain. La France a toujours rejeté ses politiciens hors-sol. Dès lors, le président délègue son fils pour éjecter le futur perdant. Mission accomplie, hier. David Martinon retire sa candidature à la Mairie. Il présente même sa démission de porte-parole de la présidence. Mais Nicolas Sarkozy la refuse. Ce sera sans doute pour plus tard. Malheur aux vaincus !

  • nous sommes vraiment dans l’ère du je m’a tu vus .

    Désolant , stupide , débil .Peuple de France réagit ,que diable

    as tu oublié les lumières que ton pays projette sur l’humanité ?