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L’Etat impose à Areva de préparer la cession de T&D
Publie le lundi 4 mai 2009 par Open-Publishing1 commentaire
[ 04/05/09 ]
Lors du conseil de surveillance présidé pour la première fois par Jean-Cyril Spinetta, jeudi, l’Etat a demandé à la direction du groupe nucléaire d’étudier la vente de sa filiale de transmission et distribution d’électricité.
Alstom peut se frotter les mains. L’Etat a formellement demandé à Areva de mettre à l’étude la cession de sa filiale de transmission et distribution d’électricité, T&D. Cette entité, qui pèse 5 milliards d’euros de chiffre d’affaires, intéresse de près le groupe présidé par Patrick Kron. Mais Anne Lauvergeon, la présidente du champion nucléaire français, s’est jusqu’à présent opposée à une telle opération, estimant qu’elle n’apportait pas de réelle réponse aux besoins financiers de sa société.
Cette demande de l’Etat, formulée jeudi lors du conseil de surveillance présidé pour la première fois par Jean-Cyril Spinetta (voir « Les Echos » du 24 avril), est une façon de tordre le bras à la patronne, même si la décision finale reste ouverte. De sources proches du dossier, l’Etat veut trancher d’ici à trois semaines, à l’occasion d’une réunion exceptionnelle du conseil, dont la date reste à préciser. Bref, le calendrier s’accélère.
Areva avait acheté T&D en 2004 pour 930 millions d’euros à Alstom, qui avait été contraint par la Commission européenne de céder cette entité pour obtenir le sauvetage de l’Etat. A l’époque, elle était déficitaire. Depuis, son dirigeant, Philippe Guillemot, lui a imposé une restructuration sévère, puis une dynamique de croissance internationale. Aujourd’hui, T&D assure 40 % du chiffre d’affaires et la moitié du résultat opérationnel courant d’Areva. Elle est estimée entre 3 et 5 milliards d’euros.
GE et Schneider sur les rangs
Alstom ne cache pas son intérêt pour son ancienne filiale, qui constitue une machine à cash. Patrick Kron, un proche du président Nicolas Sarkozy, ne s’est jamais résolu à cette cession. Et la nouvelle demande d’équipements de réseaux assure des perspectives florissantes à cette activité, même si elle n’est pas complètement épargnée par la crise. Certaines usines, comme celle de Mâcon, ont pris des mesures de chômage technique.
Alstom ne sera pas forcément seul sur les rangs. L’américain General Electric pourrait regarder le dossier. D’autre part, des sources proches de l’Etat affirment que Schneider Electric a déjà manifesté son intérêt.
Selon une source proche du groupe d’équipement électrique, aucune rencontre n’a eu lieu entre sa direction, Areva et l’Etat. Schneider marche sur des oeufs : il est sorti de la haute tension, il y a sept ans, pour aller avec succès vers de nouveaux métiers comme l’efficacité énergétique. Par ailleurs, sa priorité du moment est plutôt de réaliser des économies que de grandes acquisitions. « Mais si T&D était en vente, peut-être qu’on regarderait le dossier », reconnaît-on.
Pour la direction d’Areva, cette filiale apporte au groupe un équilibre décisif grâce à des cash-flows récurrents, avec des cycles plus courts que dans le nucléaire. Une cession de T&D s’annonce par ailleurs délicate sur le plan social. « Areva T&D et ses salariés ne sont ni à vendre, ni à partager, ni à échanger, déclare Alain Roulier, coordinateur CGT du groupe. Les gens se sentent une fois de plus le jouet des circonstances. Nous sommes déterminés à manifester notre mécontentement. » Une manifestation est prévue à Paris. Pour le syndicat, c’est à l’Etat d’assumer ses responsabilités en injectant du capital dans Areva.
Mais, aux yeux des pouvoirs publics, cette cession constitue un élément clef pour répondre aux besoins financiers du groupe. Quelque 3 à 5 milliards d’euros sont nécessaires pour financer la croissance et le rachat des parts de Siemens dans leur filiale commune Areva NP.
Pour compléter le dispositif, l’Etat envisage aussi la vente de participations non stratégiques, comme celles détenues par Areva dans l’équipementier aéronautique Safran ou le groupe minier Eramet. S’agissant de ce dernier, une cession pourrait intervenir « courant 2009 », précise-t-on à Bercy. L’actionnaire public est aussi prêt à participer à une augmentation de capital aux côtés de partenaires - comme EDF et d’autres acteurs nucléaires - voire des fonds souverains.
THIBAUT MADELIN ET PASCAL POGAM, Les Echos
Messages
1. L’Etat impose à Areva de préparer la cession de T&D, 5 mai 2009, 16:33, par Kop
Dans le rouge, Constellation maintient son calendrier pour l’alliance avec EDF
Cet article est en consultation payante source Les Echos qui font payer l’info quand cela ne correspond pas très bien à leurs idéaux ! oh ! oh ! ho ! ho ! ho !