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L’Etat refuse d’accorder les hausses de tarifs réclamées par EDF d’ici à 2010

Publie le jeudi 24 janvier 2008 par Open-Publishing
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22/01/2008 : Les Echos

A deux reprises, la tutelle a demandé à l’électricien français de corriger la « trajectoire tarifaire » inscrite dans son plan à moyen terme. De 2008 à 2010, EDF espérait voir progresser les tarifs appliqués aux entreprises de près de 25 %. Ce ne sera pas le cas. Pour couvrir ses coûts, le groupe est prié de trouver d’autres sources de revenus.

La querelle couve depuis un mois. Pour la deuxième fois consécutive, les administrateurs d’EDF se réuniront aujourd’hui sans pouvoir débattre du plan à moyen terme de l’entreprise (« PMT »). Un document très attendu, puisqu’il est censé tracer ses perspectives financières sur la période 2008-2010. Ce PMT, la direction d’EDF aurait dû, initialement, le présenter lors du conseil du 19 décembre.

Mais, au dernier moment, le sujet avait été retiré de l’ordre du jour. On évoquait alors la nécessité de « caler toutes les retombées financières de la réforme des retraites ». Cinq semaines après, aucune raison n’est, officiellement, invoquée, mais EDF reconnaît que « le plan à moyen terme est toujours en discussion ».

« L’entreprise a décidé de présenter ses perspectives à moyen terme en conseil d’administration en même temps que ses comptes annuels, fin février », prévient-on au siège du groupe.

Pourquoi ce nouveau retard ? Parce qu’en coulisses, un sérieux bras de fer oppose l’électricien à l’Etat, son actionnaire. A deux reprises, la tutelle a en effet demandé à EDF de revoir sa copie, en corrigeant notamment la « trajectoire tarifaire » sous-tendant le PMT : en clair, l’Etat refuse d’accorder à l’entreprise les hausses de tarifs qu’elle réclamait pour les trois ans à venir.

Sur cette période, conformément aux engagements pris dans le cadre de son contrat de service public, l’opérateur historique sait qu’il devra se contenter d’une hausse proche de l’inflation pour les tarifs s’appliquant à ses 30 millions de clients particuliers (le tarif « bleu » de son barème).

25 % en trois ans. Mais il espérait avoir plus de marge de manoeuvre pour les tarifs « jaune » et « vert », qui s’appliquent à quelque 380.000 entreprises. Dans sa version initiale, le PMT soumis à l’approbation des pouvoirs publics prévoyait, de sources concordantes, des augmentations annuelles proches de 8 % pour cette catégorie de clients, ce qui aurait fait progresser les tarifs environ quatre fois plus vite que l’inflation d’ici à 2010.

Pour justifier la hausse réclamée, EDF explique qu’il faut faire progressivement converger le barème tarifaire vers ce qu’il estime être le coût de renouvellement de ses centrales nucléaires (46 euros par mégawattheure, pour la tête de série EPR).

Le raisonnement séduira sans doute la Commission européenne, qui prône elle-même l’alignement des tarifs administrés sur les prix de marché. Mais, politiquement, un relèvement proche de 25 % en trois ans est jugé suicidaire.

Depuis un mois, la tutelle s’efforce donc de faire comprendre à EDF que « le tarif ne peut pas être la seule variable d’ajustement du PMT ». Pour couvrir ses coûts et financer son ambitieux programme d’investissements (qui devrait dépasser les 20 milliards d’euros entre 2008 et 2010), l’électricien tricolore est prié de trouver « d’autres sources de revenus ».

« Levier de rentabilité ». C’est là que les choses se compliquent : arrivé à échéance fin 2007, le programme Altitude a permis d’améliorer sensiblement les performances opérationnelles du groupe en serrant les coûts et en dégageant nombre d’économies. En ce domaine, « beaucoup a été fait, et il sera difficile de trouver de nouveaux gisements de productivité sans dégrader la qualité du service public », observe un bon connaisseur de l’entreprise.

Les services de l’Etat, eux, semblent avoir identifié un autre « levier de rentabilité ». Au cours des dernières semaines, les discussions menées avec la direction d’EDF ont souvent tourné autour de la disponibilité des centrales nucléaires, l’éternel point faible du groupe.

En 2007, une série d’anomalies et de problèmes techniques l’ont conduit à prolonger certaines opérations de maintenance, ce qui a encore dégradé le taux d’utilisation du parc français. Sur l’ensemble de l’année, ce dernier serait retombé autour de 80 %, son niveau le plus bas depuis huit ans. On est loin des 84 % initialement visés pour 2007, et très loin des 90 % affichés par le belge Electrabel ou certains exploitants américains.

Au plus haut niveau de l’Etat, on attend donc aujourd’hui qu’EDF prenne des engagements pour améliorer les performances de son parc nucléaire, en rappelant qu’un point de disponibilité gagné améliorerait son excédent brut d’exploitation d’environ 150 millions d’euros. De quoi patienter avant la prochaine hausse de tarifs..

Messages

  • EDF veut faire payer les Entreprises, qui elles feront reporter cette hausse à qui ? a vous et nous !

    Histoire de noyer le poisson, EDF veut investir 20 ME alors qu’il seront à peine en possession de 15 ME pour le financement des centrales NUCs en 2010 et encore ce des paroles d’un cadre dirigeant qui a lui certainement quelques actions edf voir dun parachute et comme ils peuvent dire ce qu’ils entendent ; Dubuis à Brennilis dit que EDF a 29 ME de déjà provisioné ???

    ELEC NUC = ??????????? >>>>>>>>>> pour des milliers d’années.

    STOP NUCLEAIRE CIVIL ET MILITAIRE