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Le point sur L’Education et la politique européenne. une bonne raison de plus de voter non à la Constitution européenne ! :
E-du-quons : L’Europe de l’Education
Il est de plus en plus évident que la politique européenne influence notre système éducatif dans sa philosophie et dans ses développements, de la même façon qu’elle joue sur notre système de retraites ou de sécurité sociale. Cétacé a déjà mis en évidence cette relation accrue entre Europe et Education, notamment en évoquant la rédaction du rapport Thélot, forme de copié-collé des objectifs de Lisbonne 2000 (voir cet article). Une page se devait d’être consacrée à ces enjeux majeurs, d’autant plus que les mouvements sociaux actuels ne manqueront d’avoir des répercutions sur le débat concernant la Constitution européenne.
Le sujet de la discorde : Objectif Lisbonne
Les objectifs concrêts élaborés par le Conseil européen de Lisbonne des 23 et 24 mars 2000 qui forment la feuille de route des systèmes éducatifs européens entre 2000 et 2010 sont les suivants (en italique le texte que l’on peut lire en ligne sur le site de l’UE et en gras nos analyses) :
Objectif 1 : Accroître la qualité des systèmes d’éducation et de formation
L’éducation et la formation représentent un moyen privilégié de cohésion sociale et culturelle ainsi qu’un atout économique considérable, qui est appelé à renforcer la compétitivité et le dynamisme de l’Europe. Il s’agit entre autres de veiller à renforcer la qualité de la formation des enseignants et des formateurs et de consacrer un effort particulier à l’acquisition des compétences de base qui doivent être actualisées afin de correspondre aux évolutions de la société de la connaissance. Il s’agit également d’améliorer l’aptitude des citoyens à lire, écrire et calculer, notamment en ce qui concerne les technologies de l’information et de la communication, les compétences transversales (ex. : apprendre à apprendre, travailler en équipe, etc.).
Ces objectifs mettent l’accent sur la nécessité de placer l’éducation au service de l’économie même si son nouvel intitulé "économie de la connaissance" peut faire illusion. Les compétences de bases, c’est-à-dire le socle commun concocté par Thélot et Fillon ne sont dans cette optique qu’une variable d’adaptation aux évolutions économiques, sociales et démographiques du moment. L’Education change donc de motivation.
Exemple concret d’application de cette politique selon le Conseil européen, le recrutement des enseignants dans les matières scientifiques :
Le Conseil vise dans son objectif 1 : l’augmentation du recrutement dans les filières scientifiques et techniques, telles que les mathématiques et les sciences naturelles, afin d’assurer une position concurrentielle de l’Europe dans l’économie de demain.
Le savoir est donc soumis à un objectif de concurrence. CQFD.
Dans ce cadre, il est logique de voir apparaître plus qu’avant de nouveau partenaires éducatifs, entendre (sous-entendre) les entreprises privées :
Accroître la qualité des systèmes d’éducation et de formation signifie enfin améliorer l’adéquation entre les ressources et les besoins, en permettant aux établissements scolaires de réaliser de nouveaux partenariats dans le but de les aider dans leur nouveau rôle plus diversifié qu’autrefois.
Le programme de Lisbonne fixe plus que des objectifs, il détermine aussi la marche à suivre. ainsi les compétences de bases (socle commun) devaient être mises en place à partir de fin 2001 selon les modalités qui suivent :
– Déterminer les nouvelles compétences de base ainsi que la manière de mieux les intégrer dans les programmes, aux côtés des compétences de base traditionnelles ;
– Mettre les compétences de base véritablement à la portée de tous, y compris pour les personnes moins favorisées, celles qui ont des besoins particuliers, les jeunes en décrochage scolaire et les personnes en formation.
– Encourager la validation officielle des compétences de base, afin de faciliter l’éducation et la formation permanentes ainsi que l’employabilité.
L’Evaluation du nouveau socle de connaissances est un des piliers du nouveau projet de loi Fillon (voir notre analyse sur ce point).
Un autre programme lancé fin 2003 évoque la nécessité de développer l’esprit d’entreprise parmi les élèves, discours tenu par nos gouvernants ces temps-ci :
– Promouvoir le sens de l’initiative et la créativité dans l’ensemble du système d’éducation et de formation afin de développer l’esprit d’entreprise ;
– Faciliter l’acquisition des compétences nécessaires pour créer et gérer une entreprise.
Page réalisée à partir des informations du site officiel de l’Union européenne : voir cette page officielle.