Accueil > L’IDEOLOGUE ET LES PRODUCTEURS CONSOMMATEURS

L’IDEOLOGUE ET LES PRODUCTEURS CONSOMMATEURS

Publie le samedi 19 mai 2007 par Open-Publishing
1 commentaire

L’IDEOLOGUE ET LES PRODUCTEURS -CONSOMMATEURS

François Hollande, sur France 3 le 14 mai 2007, se prononce pour une formation politique couvrant tout l’espace de la gauche au centre-gauche.

Il dit : « la gauche a perdu sa consistance idéologique, elle a besoin de retrouver une consistance plutôt qu’une ample refondation ! ? (le Petit Robert dit : inconsistance = manque de fondement). Une consistance sans fondations sérieuses, c’est comme un bateau qui a brisé ses amarres.
Il dit plus loin : « il faut une économie de marché fortement régulée par le politique ». Il oublie que sa politique nous dit tous les jours que la loi du marché est incontournable et que le parti socialiste a appelé à dire OUI à la concurrence libre et non faussée qui est le contraire de la maîtrise des excès du tout marché.
Enfin, et c’est le bouquet, il invite les antilibéraux à : « cesser d’exploiter le seul marché de la protestation ».
C’est à mourir de rire. Ceux qui protestent parce qu’ils sont exploités sont pour François Hollande, les exploiteurs du marché de leur état d’exploités. C’est du SARKOZISME à l’état pur. C’est-à-dire du foutage de gueule (on comprend mieux pourquoi ROYAL n’a pas marché sur SARKO). On comprend aussi comment la notion de marché imprègne et pollue la pensée socialiste au point de rendre inconsistante, incohérente, aliénante, son idéologie.

Les sans-abri , les sans-papiers, les sans-travail, les sans contrats, les sans parachute, les sans avenir, les contestataires n’attendent pas une idéologie, ils attendent un travail digne, intéressant, rémunérateur. Pour l’idéologie, SARKO + LE PEN + BAYROU + MEDEF ont accaparé les temps de cerveaux disponibles sans jamais que ROYAL ne les force à débattre sur les ravages du marché.

Monsieur Hollande, nous savons comme les militants du PS (parfois consentants) que durant les 20 dernières années tous les gouvernements
a) se sont dits impuissants devant les exigences du marché ;
b) ont favorisé par l’inflation publicitaire la création de marchés, y compris artificiels, ne correspondant pas à des besoins réels ;
c) ont accepté que les enfants soient « ciblés » par les marchands de nouveaux aliments ou de boissons provoquant l’apparition d’un marché des soins contre l’obésité ;
d) que la conquête des marchés engendre une féroce compétition entre entreprises avec les résultats que l’on sait : délocalisations, chômage, suicides,,,, marées noires, vache folle, sang contaminé, pollutions, etc…
e) que quand le marché existe mais ne convient pas au système on le supprime (il suffit que les médias aux ordres du MEDEF se taisent). Nous sommes des millions à désirer une télé où nous puissions programmer à notre guise l’effacement automatique des spots publicitaires au profit d’images de notre choix, le système existe mais on ne veut pas toucher à la poule aux œufs d’or. Nous sommes des millions à constater que les produits « grand public » sont à durée de vie de plus en plus courte et conçus pour être irréparables alors que le coût de la pièce défectueuse introuvable représente 1 ou 2 % du prix du produit ; alors on nous dit : « jetez, achetez le nouveau modèle ! ».
Il y a trente ans toutes les entreprises sérieuses assuraient un suivi de la pièce détachée. A force de régulation par trente ans de politique on en est au marché du remplacement de toute la machine.

Monsieur Hollande, la globalisation et l’Europe qui devaient en agrandissant les marchés détendre la guerre économique, n’ont fait au contraire que l’exacerber. Le capitalisme ne se réforme plus alors vous avez décidé de le déguiser en libéralisme. Mais il n’est pas plus réformable, il faut le réguler !

Assez d’inconsistance idéologique, IL FAUT CHANGER LE SYSTEME.

Pour cela il faut donner la parole à tous les producteurs-consommateurs. Il faut de toute urgence, comme le dit M.G.Buffet dans « une autre politique de gauche est possible » (page 24) que « la citoyenneté à l’entreprise soit constitutionnelle ».

Cela aurait évité par exemple, le naufrage de milliers de travailleurs de la plus belle réussite européenne : AIRBUS avant l’aire des financiers, car concernant les raisons du retard, comme le dit François RUFFIN dans « Le monde diplomatique » de mai 2007 :

« Des dizaines d’ingénieurs savaient, des centaines d’ouvriers savaient, la patronne du bistro de Blagnac savait, mais pour M. Gergorin et pour la direction générale d’EADS, cet accident technique majeur aurait constitué une surprise absolue… »

Monsieur Hollande,nous n’avons pas besoin de consistance idéologique, nous avons besoin sur une chaîne de télévision publique d’entendre les propositions des producteurs-consommateurs - protégés - mécontents du fonctionnement de leur entreprise ou de la qualité des produits qu’on leur vend et de celle des services qu’on leur rend ; nous avons besoin des débats que votre candidate n’a jamais eu pendant 4 mois de campagne présidentielle, en particulier sur l’économie de marché. Alors, avant de nous appeler à la rescousse pour que vous retrouviez votre consistance idéologique défaillante, faites le ménage chez vous.

Enfin, nous aimerions lire votre programme, étape par étape, du passage du libéralisme (autrement dit : capitalisme) à, comme vous dites, une société de solidarité.

Messages

  • Pour cela il faut donner la parole à tous les producteurs-consommateurs. Il faut de toute urgence, comme le dit M.G.Buffet dans « une autre politique de gauche est possible » (page 24) que « la citoyenneté à l’entreprise soit constitutionnelle ».

    En termes clairs, commençons par nous, que veut dire "la citoyenneté à l’entreprise " ?

    Sinon l’article pose bien les problèmes et la moitié des français ne veulent pas entendre parler de libéralisme. La preuve ils se sont détournés de la droite. Sinon, ils auraient choisi dès le 1er tour Sarkozy contre Bayrou. Que Hollande médite cela. Qu’il envoie paître Delors, DSK et Rocard et qu’il réoriente à gauche. On n’est pas des américains, nous. J