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L’INSTRUCTION PUBLIC EN DANGER !

Publie le lundi 8 novembre 2004 par Open-Publishing
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Ce colloque, gratuit, se tiendra à Rennes, maison du champ de mars , au 6 cours des Alliés, de 9 heures à 18 heures, en présence notamment de M. Le Bris et N. Hirtt, qui ont mis en lumière dans leurs ouvrages le rôle de la crétinisation des élèves orchestrée par la mainmise des "scientifiques de l’éducation" au pouvoir depuis des décennies rue de Grenelle.

Alors qu’un élève sur 4 arrive illettré en sixième, que les "parents d’élèves" imposent le passage de plus en plus mécaniquement en classe supérieure, alors que l’on sait pertinemment que les avis du conseil de classe devraient être pris en compte, que la majorité des élèves, y compris les rejetons de la bourgeoisie, est incapable de faire preuve d’un minimum d’esprit critique, que le fait (sic) religieux est...un fait, selon les manuels scolaires sous la coupe de Seillière et de Lagardère, que le brevet des collèges est soumis à la bienveillance tartuffienne du contrôle continu, que les inspecteurs accroissent les pressions pour le baccalauréat soient donné à 80 % au moins des candidats, au nom nous dit-on sans rire d’impératifs sociaux, que naturellement ces bacheliers-là ne sont pas en mesure de suivre des cours à l’Université où le chahut touche désormais bien des Premiers Cycles, que les résultats de la destruction de la filière C sont désormais patents, y compris dans les classes préparatoires aux grandes écoles, lutte contre l’élitisme" oblige, que les chiffres de la violence scolaire, tout en étant sous-déclarés, explosent (+ 13% en un an), Sarkozy vient nous proposer la destruction définitive des principes de la laïcité, immédiatement relayé par les médias aux ordres (Mots croisés de F2 s’interroge suavement ce soir : "Faut -il supprimer la loi de 1905 ?").

L’"ouverture" de l’Ecole qui représente plus prosaïquement le copier-coller du système éducatif étatsunien, vise à briser les cadres de résistance du service public d’Education nationale contre l’offensive des clercs et du marché. Elle est souhaitée par la majorité des syndicats (notamment le Sgen-Cfdt, l’Unsa qui ont soutenu Allègre jusqu’à sa dernière expression d’ignorance, mais le positionnement du SNES ou du SNUIPP est sur ces questions fort visqueux). Ceux-ci ne jouent pas le rôle d’alerte des personnels qui devrait être le leur dans ce processus. Au bout du chemin : les entreprises décideront de ce qui doit être enseigné en fonction de leur besoins de recrutement locaux, par qui, en fonction du degré de vassalisation aux notables locaux, sous la houlette d’un petit chef d’établissement managérisé, qui n’aura plus à s’embarrasser des droits que confère le Statut de la Fonction publique.

Quand les enseignants comprendront-ils que si c’est bien le gouvernement qui abattra l’Education nationale s’il n’est pas stoppé, il sera aidé dans ses desseins par la résignation des fonctionnaires face à l’"autorité" de faux-amis syndicaux et politiques ?

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