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L’Opep promet un approvisionnement approprié en pétrole
Publie le lundi 19 novembre 2007 par Open-PublishingL’Opep promet un approvisionnement approprié en pétrole
dim. nov. 18, 2007 5:21 CST
par Simon Webb et Andrew Hammon
RYAD (Reuters) - L’Opep s’est engagée à assurer un approvisionnement approprié du marché pétrolier et a exprimé sa préoccupation face au changement climatique mais le communiqué publié à l’issue du sommet de l’organisation s’abstient d’évoquer la faiblesse du dollar.
"Nous affirmons notre engagement (...) à maintenir un approvisionnement adéquat, ordonné et suffisant du marché mondial en pétrole", dit le communiqué rendu public au terme de deux jours de discussions des chefs d’Etat et de gouvernement du cartel dans la capitale saoudienne, Ryad.
"Nous reconnaissons que l’énergie est essentielle pour éradiquer la pauvreté", ajoute-t-il, appelant les pays consommateurs à oeuvrer en faveur de pratiques loyales dans le commerce international.
Le Koweit, les Emirats arabes unis et le Qatar ont chacun promis d’affecter 150 millions de dollars (102 millions d’euros) à des recherches sur l’énergie. Quant à l’Arabie saoudite, premier exportateur mondial de brut, elle s’est engagée à investir 300 millions de dollars dans la recherche sur l’environnement.
Mais des dirigeants d’autres pays membres se sont montrés moins enthousiastes sur ce chapitre.
"Nous ne nous engageons à rien. Nous ne connaissons pas les propositions", a déclaré le ministre algérien de l’Energie, Chakib Khelil. "A ma connaissance, personne d’autre n’a promis quoi que ce soit."
Le président de l’Equateur, Rafel Correa, a déclaré pour sa part dimanche qu’il revenait aux pays les plus riches de financer la protection de l’environnement dans les nations les plus pauvres. Il a ainsi proposé l’instauration d’une taxe sur les pays consommateurs de pétrole permettant de financer des mesures de protection de l’environnement dans d’autres régions, sous la responsabilité de l’Opep.
"Toute ces leçons de morale nous ennuient un peu, ces ’ne coupez pas vos arbres !’ de la part du monde riche, alors que lui-même l’a déjà fait", a dit Correa lors d’une conférence de presse à Ryad. "Si l’Europe veut respirer l’air pur des pays de l’Amazone, ce n’est pas aux pays de l’Amazone de payer."
LE DÉBAT SUR LE DOLLAR REPOUSSÉ
Samedi, le président vénézuélien, Hugo Chavez, avait prédit que le prix du baril de brut, déjà proche de 100 dollars, pourrait doubler si les Etats-Unis attaquaient l’Iran, dont ils contestent le programme nucléaire.
"Si les Etats-Unis sont assez fous pour attaquer l’Iran ou pour commettre une agression contre le Venezuela (...), le pétrole ne sera pas à 100 dollars mais à 200 dollars", a-t-il déclaré devant les autres chefs d’Etat, parmi lesquels son homologue iranien, Mahmoud Ahmadinejad.
Les tensions géopolitiques, notamment liées au nucléaire iranien, ont contribué à la forte hausse des prix pétroliers ces derniers mois. Le brut léger américain a atteint 98,62 dollars le baril le 7 novembre.
Cette envolée des cours a incité de grands pays consommateurs à demander une augmentation de la production de brut mais l’Opep a renvoyé la question à sa prochaine réunion ministérielle, prévue le 5 décembre à Abou Dhabi.
Une autre question importante a été posée à Ryad sans pour autant figurer dans le communiqué final : celle d’un éventuel abandon du dollar américain comme devise de cotation du pétrole. Car la dépréciation de la devise américaine ampute le pouvoir d’achat des pays membres de l’Opep.
L’Equatorien Correa s’est ainsi prononcé pour le choix d’une devise plus forte que le billet vert, mais tout comme l’Iran et le Venezuela vendredi sur le même sujet, il s’est vu opposer un refus tranché de l’Arabie saoudite.
Le ministre angolais des Finances, présent à Ryad, a précisé que l’organisation débattrait de l’impact de la faiblesse du dollars lors d’une série de réunions ministérielles au cours des prochains mois.
"La conférence n’a pas débattu d’un changement dans la fixation des prix des ventes de pétrole. L’ordre du jour des futures réunions n’inclura pas le passage à un nouveau mécanisme de fixation des paix", a-t-il précisé.
Pour les analystes, le roi Abdallah, proche allié de Washington, s’est efforcé tout au long du sommet de contenir la rhétorique anti-américaine - et anti-dollar - de Chavez et Ahmadinejad.
Le souverain est resté de marbre durant l’allocution de 25 minutes de Chavez samedi et certains dans l’assemblée l’ont entendu apostropher le chef d’Etat vénézuélien pour lui dire : "Tu as été un peu bavard !"
Dans son discours, prononcé dans une salle décorée de chandeliers de cristal et de dorures à l’or fin, Chavez avait appelé l’Opep à devenir "l’avant-garde de la lutte contre la pauvreté dans le monde".