Accueil > L’assemblée, le début d’une semaine de dupes !

L’assemblée, le début d’une semaine de dupes !

Publie le mercredi 15 octobre 2008 par Open-Publishing
7 commentaires

de Michel MENGNEAU

On a pu lire sous la plume de certains Journalistes que le mardi 14 octobre 2008 avait été une « journée presque historique à l’assemblée ». Nous ne devons pas partager la même conception évènementielle car nous sommes quelque uns à y avoir vu une journée de dupes.

Stigmatisé par le feu roulant d’une actualité débordante, tout laissait à croire que la classe politique aurait donné un peu de lustre et d’allant à un débat important puisqu’il s’agissait de faire valoir beaucoup de milliards d’Euros pour sauver des établissements bancaires défaillants.

D’entame, Fillon s’est engagé dans une explication technique sur les tenants et aboutissants du bien fondé des décisions prises. En somme, une sorte de monologue "béatificateur" et insipide, un peu à la manière d’un moine bouddhiste qui psalmodie des prières en hochant du chef et du haut du corps avec la régularité d’un métronome.

Néanmoins, malgré la fâcheuse tendance à endormir son auditoire, hormis Grémetz pour lequel il en faut beaucoup plus, il n’était pas inutile de suivre les propos de Fillon car subrepticement, arguant d’une réussite et d’une harmonie européenne sans pareille devant la crise, il a remis sur le tapis le Traité de Lisbonne. Pour lequel il semblerait qu’ils veulent forcer la main des Irlandais, prétextant que la situation actuelle devait voir l’Europe unie autour de cette constitution ultra libérale. Dixit Fillon : « Naturellement, le traité de Lisbonne sera au cœur des discussions du Conseil européen. Le Premier ministre irlandais livrera au Conseil son analyse de la situation et les solutions qu’il propose pour sortir de l’impasse dans laquelle l’Union européenne est engagée. La présidence rappellera qu’une solution doit être rapidement trouvée. Je pense que l’expérience de la crise que nous venons de vivre montre à quel point nous avons besoin d’une présidence de l’Union européenne stable et forte. »

Donc des erreurs qui ont provoqué la crise il n’en est pas tenu compte, on persiste et signe pour une Europe des marchés, de la concurrence libre et non faussée, plutôt que d’œuvrer pour une Europe sociale. Il s’agit bien d’une duperie allant à l’encontre de l’avis et des désidératas des peuples.

Pour les socialistes on va faire court, le discours très pro-européen libéral de Moscovisci n’était ni plus ni moins que de la tambouille électorale ! Ca devient d’ailleurs une habitude chez eux, ils sont d’accord avec les options prises par Sarkozy et ses acolytes mais contre la politique menée par le gouvernement, qu’ils disent…, alors ils s’abstiennent. Faudrait savoir, si on est opposé à la politique du gouvernement, on vote contre ! Et on ne reste pas le cul entre deux chaises pour cacher la déviance droitière qui se fait de plus en plus au grand jour au sein de ce parti. Duperie, hypocrisie.

Chez les « t’ben qu’oui, t’ben qu’non » de Bayrou on en attendait pas moins qu’un acquiescement inconditionnel à toute proposition favorisant le libéralisme. Si parfois quelques naïfs se laissent berner par une opposition, vigoureuse en parole, de Bayrou vis-à-vis du gouvernement, il n’en reste pas moins que le modem et son chef est bien un parti de la droite ultra-libérale. Comme toujours les faux-semblants ne durent qu’un temps.

La nébuleuse verte, que dire ? Sinon qu’elle restera une nébuleuse totalement déconnectée du monde politique, pas de véritable opposition au capitalisme, ils se sont donc abstenus. D’ailleurs Cochet a bien précisé qu’il s’exprimait au nom des Verts, et qu’il n’était pas celui du GDR en la circonstance.

Dans tout cet idéal du bien pensé pour la défense de la pensée unique : le capitalisme, les communistes ont fait tache une nouvelle fois en n’acquiesçant la soi-disant bonne parole. On ne peut donc que louer leur courage dans un contexte où les libéraux auraient voulu que leurs décisions unilatérales fassent consensus.

Mais écoutons Jean-Pierre Brard interpeler la Ministre de l’économie, de l’industrie et de l’emploi : «  Vous proposez un financement de l’économie mais, en fait, seul le système financier est concerné. Vous proposez la création de deux « sociétés » avec un plafond de 320 milliards pour la première et de 40 milliards pour la recapitalisation des établissements financiers. Mais, madame la ministre, vous avez omis de nous faire part à la tribune d’éléments que nous avons abordés ce matin lors de la réunion de la commission des finances. Selon vous, pour échapper aux critères de Maastricht – il s’agirait donc d’une raison uniquement technique –, la société chargée de la recapitalisation des banques ne sera pas majoritairement contrôlée par l’État, mais par… des banquiers ! Autrement dit, on fait appel aux coupables pour susciter des comportements vertueux et éviter les errements dont ils sont eux-mêmes responsables ! Se moque-t-on de nous ? »

Déjà, cela est inacceptable, mais en allant plus loin, est inacceptable le système capitaliste actuel qui exploite déjà les plus défavorisés et qui sans vergogne veut les étrangler encore plus en leur faisant porter le poids leurs magouillages.

C’est bien un monde de dupes dont il s’agit, les communistes ont bien fait de s’opposer à cette forfaiture.

La duperie va continuer puisque les député débattent du Grenelle, on en reparlera.

Messages

  • Si vous voulez le grand soir
    effectivement vous pouvez argumenter de la sorte

    Si vous voulez éviter un éffondrement général du système,
    dont la note sera forcément payé au plus cher par les ouvriers et autres employés,
    vos arguments ne tiennent pas

    Etre contre une politique, ce n’est pas voter non à toutes les lois proposées

    Je vous propose de lire Jacques Sapir ou Bernard Maris, qui sont loin d’être des néo-libéraux

    • Si l’effondrement du système est à risque, la politique actuelle va aussi amener encore plus de misère pour les déjà défavorisés. Oui à l’effondrement pour fonder une nouvelle société.

    • J’ajouterais que c’est avec se genre d’arguments fallacieux, d’arguments de béni-oui-oui que l’on continue à plier le genou pour passer sous les fourches Caudines d’un capitalisme sans foi ni loi, il est grand temps d’y mettre fin et d’appeler à la rébellion. Même si cela peut paraitre une position extrême, elle se justifie pour sortir du monde pourri dans lequel nous vivons.

    • Nous ne lisons plus ces deux messieurs que nous avons lus pourtant, nous les trouvons de plus en plus consensuels avec ce système inique ;
      Oui, je pense qu’il faudrait mettre ce système par terre, complètement, puisque de toutes façons, les pauvres morfleront .
      Aujourd’hui et sans vergogne est paru au JO les nouvelles lois qui vont régir les chômeurs dont chacun sait combien ils sont faignasses !
      Alors que nous venons de voir combien les patrons et les banquiers sont incompétents et voleurs .!
      Ces temps sont fabuleux .Mais en 1788, tout était calme .

    • Donc c’est comme je le disais
      partisant du grand soir

      vous avez alors raison !!!

      Perso , sans doute bourgeois, lorsque j’ai un accident, des gens viennent me secourir, d’autres me soignent à l’hopital, et cela est vrai pour le plus grand nombre d’entre nous...

      Que cette société soit à revoir, d’accord, mais tout jeter parce qu’on est en colère, c’est votre point de vue, je le comprends, mais ce n’est pas le mien.

      La terre brulée a ses avantages, mais je ne suis pas si sur que tout le monde soit prêt à payer le prix !

      Pour finir, travailler le dimanche, règlementer internet (mettre au pas), déséquilibrer encore plus l’équilibre employés patrons, arrondir la fiscalité pour les riches et l’augmenter pour les pauvres, c’est effectivement la politique actuelle

      mais j’insiste , voter non c’est refuser d’éteindre l’incendie dans lequel on va bruler sous prétexte que c’est pas nous qui l’avons allumé

      Signé
      le beni Oui oui

      PS
      Je suis dans l’attente de tout argument pouvant me convaincre que vous avez raison.
      Mais je précise, la colère ou la haine n’en sont pas.

  • Lorsqu’il n’y a plus de "militants",plus de "cellules" avec les réunions qui allaient avec,que les "cotisations" ne sont d’aucune importance puisquil y a financement public(pas si faramineux que cela pour le PCF)...qui va se "fendre" pour un journal qui n’est plus "NOTRE"journal ?
     Puisque Lagardère était le sauveur(c’est ce qu’on m’a dit) qu’il "ressauve" !
     Ce qui montre bien qu"il n’est pas de sauveur suprême,ni Dieu ,ni César ,ni Tribun...."