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L’autocratie en marche…ou pire encore ?

Publie le samedi 28 février 2009 par Open-Publishing
2 commentaires

de Michel MENGNEAU

Pour couper l’herbe sous le pied à des petits malins qui pour faire de l’esprit diront que « l’auto-cratie » c’est une bagnole mal entretenue, aussi pour mieux cerner le sujet qui nous intéresse, un retour sur la définition de l’autocratie n’est pas inutile. Si l’on en croit les divers dictionnaires on peut résumer cette dangerosité par : « Système politique dans lequel le pouvoir est détenu par un seul homme, qui l’exerce en maître absolu. ».

D’aucuns me dirons que le terme est sans doute exagéré dans la situation actuelle. Certes, nous n’en sommes pas encore à cette extrémité, mais des stigmates précurseurs s’accumulent et deviennent au fil du temps de plus en plus significatifs. A l’évidence le processus est en marche et il est urgent, d’abord d’en prendre conscience, et puis d’y mettre le holà de façon péremptoire, sinon s’en est fini de la démocratie.

Cependant, nous nous sommes peut-être endormis car cette prise de pouvoir insidieuse a débuté avant le début de ce quinquennat. C’était lorsque Sarkozy fut ministre de l’intérieur qu’il a commencé à utiliser, à mettre à sa botte le pouvoir policier à seul fin de servir ses ambitions.

D’ailleurs, si l’on se souvient, les résultats de ses services de polices qu’il affichait de manière triomphale étaient le plus souvent le fait de la manipulation des statistiques. Il n’empêche que fort de ces résultats usurpés il en profita pour augmenter les effectifs donnant déjà à la France l’aspect d’un état policier. Il est aussi inutile de rappeler ses exactions verbales de cette époque qui mirent les banlieues à feu et à sang. Un petit air de despotisme flottait déjà dans l’air. Cela c’est confirmé avec l’affaire Colona où il condamna le berger corse avant que celui-ci ne fût jugé !

Les bases d’un état policier étant fondé, après son élection la pression policière s’est donc accentuée aidée en cela par un parquet totalement inféodé. Heureusement les juges sont encore indépendants, mais il serait étonnant que cela durât longtemps car dèjà il veut supprimer les juges d’instruction qu’il ne peut contrôler. La cerise sur la gâteau pour toute autocratie c’est de pouvoir cacher ses exactions sous le couvert de la loi en invoquant par exemple le secret-défense ; c’est en l’occurrence ce qui est en préparation avec un projet de loi de programmation militaire qui pourrait ouvrir la porte à de l’impunité sur des dossiers sensibles et gênants pour le pouvoir et son chef. Inquiétant, et l’on comprend l’émoi et la colère d’une magistrature déjà malmenée.

Comme l’autocrate veut avoir la mainmise sur tout, il active ses sbires pour renforcer les contrôles et fichages des populations. On en a pour preuve la polémique autour du fichier Edwige qui avec l’explosion de la vidéo surveillance va accentuer le flicage de tous les Français. On fera remarquer que les systèmes de fichiers existent déjà, mais sous prétexte de modernité, les rendre encore plus inquisitoire et centralisé ne peut être qu’un accessoire dangereux dans les mains d’une police qui se sent investie de plein pouvoir bien aidée par un parquet au service de gouvernants sans scrupule. Il suffit de se souvenir de l’arrestation musclée de ce journaliste n’ayant pourtant commis aucun crime, et puis les contrôles des papiers des individus deviennent monnaie courante, souvent d’ailleurs en fonction du faciès, et l’on voit aussi se multiplier pour un oui pour un non les prises d’ADN. Même des propos un peu virulents, des agitations légitimes lors de manifestations sont aussitôt mis à l’index, jugés et condamnés dans l’instant afin de faire taire des récalcitrants qui pourraient être contagieux. Ce sont là, à n’en pas douter, les façons de faire d’un pays à la limite de la dictature et dont les dirigeants ont peur que le citoyen conteste et conspue cet état de fait. Ne nous leurrons encore de bons sentiments, même le plus magnanime ne peut que constater l’avancée insidieuse du despotisme.

D’autant que ce flicage des populations est mis au service de différentes causes. Mais sans doute, où cela est le plus flagrant, c’est au service de l’infect ministère de l’immigration. Si j’ai écrit infecte c’est que ce ministère nous rappelle les heures sombres de notre histoire, d’ailleurs celui, Hortefeu, qui a le premier détenu les clefs de ce ministère, « ferment de la xénophobie », a porté le cynisme jusqu’à réunir ses homologues européens à Vichy, triste symbole en vérité, mais néanmoins significatif des allégeances de l’autocrate aux idées d’un passé nauséabond.

Tout d’ailleurs est du même acabit, car il n’est sans doute pas de jour où s’affirme, apparaît aux yeux du monde une autocratie galopante. Par exemple, unilatéralement il décide de nommer Pérol à la tête de l’association de deux banques, décide que la France serait doté d’un second EPR, il a entre parenthèse hésité à en refourguer un troisième, ainsi de suite…La liste de ces décisions autoritaires et non démocratiques est tellement longue que je pourrais noircir encore pas mal de lignes de cet article.

Que dire de son langage… On ne peut que constater le ton populiste et mensonger, doublé de plus, d’une vulgarité que ses moments de colères disproportionnées mettent en exergue. Donc, peu de sang froid pour un chef d’état couard sont souvent les caractéristiques des incompétents qui, lorsqu’ils sont narcissiques à outrance comme c’est le cas, cachent leurs lacunes sous un despotisme exacerbé.

C’est d’autan plus inquiétant qu’avec sa chute dans les sondages, ne tenant aucunement compte de ce fait, persuadé que lui seul est détenteur la vérité, il se lâche littéralement en racontant n’importe quoi et surtout n’en faisant qu’à sa tête, ce qui d’ailleurs m’inquiète d’autant plus car vu son attitude, il est à se demander s’il est toujours en pleine possession de ses moyens intellectuels.

En effet, on peut se poser la question car lors de ses déplacements, ne supportant plus la contradiction on le voit entouré d’un nombre totalement exagéré de force de l’ordre encadrant une bande de godillots faibles d’esprits qui s’extasient à la moindre grimace de l’iconoclaste. Pour ceux qui ont quelque chose à dire, à réclamer, c’est : « Circulez, y-a rien à voir ! », et s’il ne s’exécute pas la matraque choit. Si par hasard quelques uns de ses contestataires passent à travers les mailles du filet et invectivent sa majesté, les Préfets et chef de la police responsables de ce manquement sont virés illico. On ne peut qu’y voir la marque des petits chefs sans envergure qui apparaît ainsi au grand jour malgré que l’on veuille nous persuader que nous avons de la chance d’avoir un génie à la tête de l’état.

Ce qui me rassure c’est que je ne suis pas le seul à faire ses constatations. Même dans sa famille politique des gens sensés s’interrogent. Pour se prévenir de ses amis qui douteraient de ses capacités il a donc mis à des postes clefs des inconditionnels qui encadrent ainsi fermenet les dubitatifs, comme Hortefeux, Devedjian issu des rangs de l’extrême droite, en fait que des amoureux de la démocratie à la mode dictatoriale, un joli panel d’exécuteurs de basses œuvres…

Aussi pour constater que cet individu est totalement incompétent et dangereux tant il prend ses désirs pour des réalités, il n’est que de voir que sa présidence européenne ne fut qu’une suite de faux-semblant. Il a d’ailleurs réussi à se fâcher avec la moitié de l’Europe et passer pour un rigolo aux yeux des autres qui parfois ne se sont pas priver de singer son attitude comme le fit le Président russe, ou dans la presse polonaise qui l’a couché sur les genou d’un Poutin goguenard en train de lui admonester un fessée. C’était à la suite du raté total des négociations qu’il avait voulu mener seul pour régler le conflit qui avait embrasé l’Ossetie. C’est d’ailleurs peu de le dire, chaque jour apporte la confirmation de son efficacité, par exemple, j’en veux pour preuve les orientations environnementales, le pacte énergie, qui est un fiasco total. Je ne cite que cet exemple, toutefois si l’on s’attarde quelque peu sur chacune de ses actions on s’apercevra que ce n’est que blabla et poudre aux yeux. Le pire c’est qu’il voudrait nous faire croire qu’il est un maître en politique se dont il est persuadé. Comme il ne doute de rien, se croyant supérieur à quiconque il a même fait acte de candidature pour le prix Nobel de la paix. Sans doute ne sait-il pas se que cela veut dire : un peu d’humilité, le sens des valeurs, des bribes de bon sens, surtout lorsque l’on veut faire entrer, sans concertation et définitivement, la France dans le commandement intégré de l’Otan et ceci pour envoyer quelques soldats français se battre en Afganistan… Manque pas de culot le bouffon !

Cet homme à l’égo surdimensionné est un danger pour notre pays et surtout pour la démocratie. Il est d’autant plus dangereux qu’à l’heure de la crise, quand on sent que les capitalistes resserrent les rangs pour sauvegarder leurs prérogatives, son autocratie au service du capital pourrait finir d’asservir et exploiter le peuple.

S’il faut se débarrasser du capitalisme, ce qui est avant tout une évidence et est le premier objectif, il va de soi que ses meilleurs valets autocrates doivent faire aussi partie de la charrette, c’est aussi une condition « siné qua non » à toute réussite.

Halte à la tyrannie !

Messages

  • Au-delà de l’auto-crate, il y a une oligarchie et un gouvernement...

    Pour un gouvernement au service du peuple-classe

    Obtenir un tel gouvernement n’est pas affaire de vote, du moins pas uniquement. Il s’agit surtout de mener campagne dans les luttes sociales pour montrer qu’une autre politique est possible mais que le problème n’est pas technique mais politique. Une autre politique prend à quelques exceptions près la pente inverse de celle menée. C’est la un effet de la crise d’opérer des clarifications.

    Qu’est-ce qu’une politique anti-sociale ?

    C’est une politique de droite menée contre le peuple-classe autrement
    dit une politique qui sert les intérêts de la couche dominante du
    peuple-nation au détriment du peuple classe, en son entier ou pour
    partie. Ainsi une fraction des indépendants du monde agricole a pu
    constitué une couche sociale épargnée relativement des attaques de la
    droite. Une politique pro-patronale se ménage bien souvent un couche
    sociale d’appui au sein du peuple-classe pour assurer sa domination.
    Quand ce n’est pas les agriculteurs ce sera les cadres supérieurs qui
    sont souvent la couche sociale d’appui des mesures impopulaires.
    N’y a-t-il pas eu des partis ou des personnages de gauche à mener des
    politiques anti-sociales. Oui. L’histoire de la gauche, d’une partie
    d’entre elle surtout, celle de la gauche plurielle en France, est la
    longue litanie de ses trahisons à l’encontre de son peuple cible, de sa
    base sociale, du peuple-classe. Au lieu de s’en prendre frontalement aux
    couches sociales supérieures ces gauches cèdent face aux pressions et
    adoptent des politiques anti-sociales, celles qui entreprennent de
    déshabiller Pierre (les couches moyennes) pour habiller Paul (les
    travailleurs salariés de base : les employés, ouvriers et chômeurs).

    Pour un gouvernement...

    Ce gouvernement donne des miettes aux plus pauvres pour camoufler sa politique pro-capitaliste. Cela a été redit suite à la dernière intervention de N Sarkozy fin février. Son gouvernement est clairement au service de la bourgeoisie nullement au service du peuple-classe et de ses diverses classe ou couches sociales internes. Il faut radicalement inverser le sens de la politique menée. Disons-le tout de suite, ce n’est pas le PS qui va mener cette tâche puisqu’il ne l’a jamais fait et qu’il n’a jamais voulu le faire. Il a toujours voulu laisser ensemble le loup négocier avec la chèvre, le chat avec la souris.

    Puisque l’Etat ne va pas disparaitre et même qu’à certains égard il s’agit de lui donner un rôle nouveau par exemple via les nationalisations offensives bien différentes des nationalisations bourgeoises il faut assumer la revendication d’un autre gouvernement.

    Chasser le gouvernement de droite au service du capital est une nécessité qui s’accompagne du fait que le communisme au sens du tout socialisé dans l’égalité n’est pas pour demain. Une phase de réappropriation et de redistribution est nécessaire qui mobilise à la fois l’appareil d’Etat et le peuple-classe mobilisé. Le peuple-classe c’est celui auquel s’adresse les politiques œuvrant à la construction du socialisme du XXI siècle.

    CD

  • Merci pour cette tribune sans concessions, allez une petite image
     ?
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    see ya !

    skalpa, http://kprodukt.blogspot.com