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de Bernard Lamirand
Je viens de lire un article "L’escroquerie du siècle" d’un journaliste du "Temps" journal de Genève.J’ai souligné certains passages qui montrent que ce système capitaliste a atteint un niveau insupportable dans la DIRECTION de l’économie mondiale et qu’il tourne à plein pour une classe dominante, qui, pour maintenir sa dictature économique, brade des centaines de milliards de dollars en quelques instants pour sauver ses banques et ses organismes financiers.
Ce critique, dans son papier,appelle à un retour à des théories telle celle du " New-deal américain" des années trente ; en fait, c’est pour tenter de sauver le système aux prises avec ses contradictions profondes, puisque ce capitalisme là, libéral,montre ses tares et ses exactions en plein jour, à un tel point que tous ses financiers retors deviennent des "bandits financiers" opérant dans toutes les bourses.L’intéressé livre alors une pensée critique sur le libéralisme à tout crin et les dangers qu’il représente désormais pour la pérennité du système
Nous ne somme pas loin des analyses de Marx sur la description de ce capitalisme arrivé à la mondialisation et cherchant à lutter contre la baisse tendancielle du taux de profit, ici, à l’échelle de la planète.
Cela doit nous faire réfléchir, nous communistes du PCF, sur les éclairages à apporter au monde du travail qui est berné par ce système dans cette guerre idéologique menée à l’entreprise, dans les médias, et dans toutes les sphères de la société pour faire de cette crise, qu’une affaire d’erreurs financières alors qu’elle est fondamentale parce qu’elle montre un capitalisme arrivé à un stade de destructions de la vie sociale, des richesses, d’humanité etc...
Dans ce monde là, les communistes ont toutes les raisons d’exister pour le transformer en apportant l’apport de Marx dans les conditions du combat de classe d’aujopurd’hui.
C’est nécessaire de revenir au manifeste communiste et de le mettre à jour.
Je préconise un manifeste communiste du 21éme siècle.
Au moment où certains veulent se défroquer, ne plus montrer au grand jour le communisme et le PCF, il est urgent de le faire vivre et de lui redonner la force, de repasser à l’offensive face à un capitalisme qui ne peut plus se targuer d’être facteur de développement.
Nous avons besoin de communisme dans ce monde.
Bernard Lamirand PCF "j’y tiens pour demain".
Article ci-joint.......
Le Temps, 21 avril 2008
, par Georges KARLWEIS
Le plus surprenant, dans la débâcle « subprime », est le fait que des firmes respectées de Wall Sreet, ainsi que de grandes banques internationales, ont utilisé et commercialisé ces
produits, alors qu’un examen même superficiel et un minimum de bon sens ne pouvaient autoriser le moindre doute.
La semaine dernière, le FMI a estimé les pertes liées à la présente crise financière à 950 milliards de dollars. Les émissions des seuls mortgage backed
obligations (MBO) de qualité subprime ont dû porter sur environ 1500 milliards de dollars. Du crédit initial au produit fini, j’estime que les marges et commissions ont dû laisser aux
intermédiaires financiers 30 à 50 milliards de dollars. Ce fut une activité fort rentable et en apparence sans risques.
En réalité, on a menti aux investisseurs. On les a exploités et volés. Les banques américaines se sont mises à vendre, j’ose le dire, de la m... à leurs clients. Ces crédits pourris étaient
regroupés sous forme d’obligations collateralized debt obligations (CDO) et autres MBO, jouissant de faux ratings : elles étaient notées triple A, alors qu’il s’agissait de papiers
de troisième ordre.
Les apprentis sorciers de ces produits financiers sont maintenant victimes de leurs propres créations toxiques. Ils croyaient qu’il n’y avait aucun risque, en cas de défaut sur les crédits,
puisque ces papiers étaient destinés à être immédiatement vendus à des investisseurs sur les marchés financiers. Mais personne n’avait prévu l’effondrement si rapide de ces financements. La
crise de crédibilité des établissements financiers qui en découle s’est aujourd’hui muée en une crise de liquidités mondiale. La diminution des fonds propres des banques et le manque de
confiance vont sérieusement limiter les possibilités de financement, donc d’investissement.
Parmi les malades graves, on trouve nombre de grandes banques des principales places financières. Avec leurs salles de marchés et leurs véhicules spéciaux d’investissements hors-bilan (SIV),
ces banques étaient devenues de véritables casinos ! Elles ont joué gros ! Leurs SIV empruntaient dix fois leur capital au jour le jour ou à six mois. Insensé !
Face à l’étendue de leurs pertes, les voici acculées à réintégrer dans leur bilan les sommes colossales empruntées à court terme ! Ces banques ont en outre accordé de plus en plus de
prêts « light cover » (sans véritables conditions). Elles affichent, pour certaines, des milliards de dettes et manquent de liquidités. Les conseils d’administration n’ont même pas
veillé au respect des règles bancaires fondamentales, ni celles définies par les accords internationaux de Bâle !
L’apparition des banques « too big to fail » (trop grandes pour faire faillite) a poussé leurs dirigeants à prendre ces risques démesurés pour accroître les bénéfices et... leurs
spectaculaires bonus. Si tout tourne mal, les banques centrales interviendront. Du socialisme pour les riches. Nous avons assisté au sauvetage in extremis
de la cinquième banque d’affaires de New York, Baer Stearns, fondée il y a 85 ans, grâce au ballon d’oxygène de la Réserve fédérale (Fed) de 30 milliards de dollars, et à sa reprise en
catastrophe par JP Morgan Chase. En Suisse, le drame d’UBS était inconcevable et reste injustifiable.
Mais aux Etats-Unis, la Fed a beau injecter des centaines de milliards de dollars dans le circuit, ce sont des remèdes à mon avis insuffisants pour endiguer une telle crise, et qui sont en
outre néfastes pour l’avenir du dollar. Alors que les Etats-Unis sont entrés en récession, le billet vert ne cesse de chuter face à l’euro, au franc suisse et aux monnaies asiatiques.
Le plus extraordinaire, c’est qu’Alan Greenspan, l’ex-président de la Fed, qui ne pouvait ignorer ce qui se passait, a fermé les yeux. Il a laissé faire la cupidité des milieux financiers, n’a
pas freiné le boom de la construction et l’avènement des « subprime ». Selon moi, financer le consommateur américain ne fait que stimuler les économies exportatrices d’Asie et
accroître le déficit de la balance commerciale américaine.
Pour endiguer le chômage, il faudrait que le gouvernement américain ait le courage de lancer d’urgence un vaste programme de grands travaux comme le New Deal des
années 1930 : construction ou renouvellement des centrales nucléaires, trains à grande vitesse, ponts, barrages, protection des fleuves et forêts, etc. C’est, je crois, la
seule solution pour relancer la machine économique américaine, créer des emplois, redonner confiance au peuple américain... et aux marchés.
Il faut à présent faire basculer le balancier de l’histoire. Après avoir abrogé, sous Ronald Reagan, le Glass-Steagall Act, qui, venant après la Grande Crise, était plein de sagesse, car il
séparait les activités commerciales des banques de celles des marchés, nous avons vécu, pendant un quart de siècle, dans un excès inverse de dogmatisme libéral. Les Américains vont devoir
prendre des mesures réglementaires contraignantes pour permettre le retour de la confiance sur les marchés. Les Européens aussi. Le « tout-libéral »
arrive désormais à ses limites. Mais, d’ici là, il est à craindre que l’on assiste encore dans les prochains trimestres à de nouvelles faillites retentissantes.
Je regrette le temps où les banquiers étaient indéfiniment responsables sur tous leurs avoirs et où ils ne prêtaient pas leur argent à des débiteurs jamais vus, introduits par de simples
intermédiaires vivant de commissions. Je regrette encore davantage de découvrir que l’analyse des risques de crédit est maintenant basée sur des calculs de Prix Nobel et autres savants
mathématiciens, totalement dépourvus d’expérience bancaire, mais surtout de la qualité la plus importante dans le monde de la finance : le bon sens.
Je ne peux m’empêcher de penser à un « joke » qui m’avait beaucoup choqué, lors de mes premières visites à Wall Sreet : Business is o.p.m. (other people’s money),
« les affaires, c’est l’argent des autres ». Ce qui vient de se passer est un scandale qui fait honte à la communauté financière et débouche sur
une crise économique profonde. Avec le temps, espérons que la probité et le bon sens prévaudront.
Georges KARLWEIS
http://www.interet-general.info/article.php3?id_article=10742
A VOIR
Messages
1. L’escroquerie du siècle, 23 avril 2008, 13:29
L’appel a la redaction d’un manifeste communiste du XXIe siecle revient periodiquement depuis des années sur nombre de sites dont ici.
Le paradoxe est qu’il ne debouche pas concretement et la question est pourquoi.
Autant le manifeste communiste de 1847/48 fut redigé en 2 mois et traduisait les conceptions des revolutionnaires de l’epoque, une synthese de la pratique reelle d’un parti informel clandestin et etait destiné a la publicité des buts d’un mouvement en cours, autant aujourd’hui le mouvement en cours n’eprouve pas encore ? le besoin d’une synthese ,soit ceux qui pretendent le representer ne veulent pas d’une expression complete qui renforcerait les divergences avec tous ceux avec lesquels des alliances electorales sont encore envisagées.
Un dernier paradoxe qui en dit long sur le vide theorique, l’auteur de l’article en reference est l’inventeur des Hedge Funds ; un des grands financiers suisses,dont les propositions ne sont que capitalistes :
Georges Karlweis :
En 1969, Georges Karlweis, administrateur délégué de la Banque Privée Edmond de Rothschild (BPER) jusqu’en 1996, fut le premier à Genève à mettre en œuvre deux idées originales. « La première fut celle d’imaginer le concept de fonds de fonds qui repose sur la notion de délégation de gestion. Il lui a semblé naturel d’aller chercher les professionnels les plus avertis là où ils étaient, à l’étranger. La deuxième idée fut celle de lancer un fonds d’investissement commun, véhicule totalement banal aujourd’hui, mais qui n’allait pas de soi à l’époque. Il constituait alors pour les privés la seule manière d’accéder à une gestion sophistiquée », rappelle Alexandre Pini, de la BPER.
Le véhicule d’investissement que conçut Georges Karlweis, Leveraged Capital Holdings (LCH), toujours en existence, est répertorié comme le premier fonds de hedge funds au monde par Alexandre Ineichen dans son ouvrage de référence The Risk and Opportunities of Hedge Fund Investing........
SUPPLÉMENT SPÉCIAL : Genève, bastion historique de la gestion de fonds de hedge funds
Date de parution : Mercredi 13 septembre 2006
Auteur : Angélique Mounier-Kuhn
https://www.letemps.ch/template/print.asp?article=189132