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L’état français harcèle les syndicalistes

Publie le jeudi 29 septembre 2005 par Open-Publishing
1 commentaire

Après les syndicalistes corses que l’on qualifie de "terroristes" parce qu’ils souhaitent conserver leur emploi, l’état s’en prend maintenant aux syndicalistes policiers :

Roland Gatti, gardien de la paix à la PAF et syndicaliste FO, va devoir répondre devant le conseil de discipline d’un article qu’il a fait paraitre dans la presse.

Dans cette article, il dénoncait les méthodes plus que musclées des expulsions de "clandestins" ou de "sans papiers".

Il déclarait, entre autres :

" On expulse à tour de bras, on fait les fonds de tiroir".

En effet, la hiérarchie policière, sur instruction de Sarkozy, a des objectifs d’expulsions à réaliser.

Tout ça en France, patrie des droits de l’homme ( droits de l’hommistes, comme dirait Sarkozy).

Frédéric

Messages

  • Bonjour/giorno, en infra notre texte de soutien à Roland Gatti...

    A savoir aussi qu’il est à la fois soutenu par sa conf (FO) et lâché par son syndicat de branche (SGP - FO).

    Alors qu’il n’a fait rien que de très normal (exprimer ses vues de syndicaliste), Roland risque très bientôt le conseil de discipline.

    Cette procédure, iniquement initiée, est en contradiction totale avec le droit d’expression syndicale et celui de la presse. Elle nous atteint tous (Policiers, fonctionnaires des préfectures ou d’autres administrations territoriales ou d’Etat, salariés du privé, précaires ou en CDI, "bonnes gens" ou "voyous", citoyens / résidents sans considérations altruistes, libertaires... ).

    Tous, orgas ou individus, soyons prêts à réagir.

    Serge (bureau de Sud Intérieur )

    Solidaires Unitaires Démocratiques Intérieur
    Union Syndicale Solidaires
    80-82 rue de Montreuil
    06 76 08 78 04

    Soutien à Roland Gatti

    26 septembre 2005

    Roland Gatti, fonctionnaire à la Police aux Frontières (PAF) de Metz et représentant mosellan du SGP - FO, a, dans le cadre de son mandat départemental, exprimé à Jacky Durand de Libération une réalité aussi dure, implacable que malheureusement exacte de la situation faite par la France et ses institutions à certains étrangers reconduits à la Frontière.

    Lors de cet entretien, Roland Gatti avait notamment déclaré :
    On expulse à tour de bras, on fait les fonds de tiroir (...) On va chercher tout ce qui peut traîner comme étranger en situation irrégulière. On « fait » beaucoup de familles. Une famille, ça peut faire six personnes. Souvent, ce sont des gens qui sont là depuis plusieurs années. Même les collègues les plus durs chez nous ne comprennent pas
    Les centres de rétention sont pleins à craquer. Faute de place, on est obligé d’emmener des gens de Metz à Toulouse, à Bordeaux, à Lille et de faire ainsi des milliers de kilomètres
    Jouer avec des familles pour faire du chiffre, c’est inadmissible

    La direction du SGP-FO s’étant curieusement désolidarisée de notre collègue Roland, celui-ci risque une sanction disciplinaire par nature aussi scandaleuse, incongrue qu’anti-républicaine.

    Considérant que le Policier Roland Gatti a dénoncé des états de faits vérifiés et continus pour lesquels la France (violant son propre socle constitutionnel et les textes internationaux desquels elle est signataire) mériterait mille fois d’être condamnée, SUD Intérieur lui apporte son total soutien et rappelle :
     qu’effectivement, aujourd’hui, dans notre pays, des dizaines de couples sont mensuellement séparés par le renvoi d’un des conjoints "au pays" (et ce, contrairement à la Déclaration Universelle des Droits de l’Homme)
     que, malgré les assurances de Nicolas Sarkozy lors de son premier passage à Beauvau, la situation des enfants scolarisés n’est souvent même pas critère de régularisation
     qu’alors que des centaines de milliers d’Humains, des dizaines de milliers de couples et de familles vivent dans la crainte, le désespoir et la non-protection sociale, ni certains employeurs (puisant au vu et au su de beaucoup dans cet infini vivier une force de travail bon marché, peu revendicative, et aux horaires souvent extensifs), ni les marchands de sommeil, ni les racketteurs ne sont priviligièrement ciblés par l’Administration
     que de récents "grands chantiers" (Travaux mitterrandiens, Stade de France... ) n’ont pu être "livrés dans les temps" que grâce à l’existence d’une vaste sous-traitance usant et abusant de ces travailleurs niés (mais tant utiles à la gloire nationale)
     que les "secteurs" de la restauration, du BTP, de la confection de masse ou de luxe, de l’agriculture seraient sinistrés hors la quotidienne contribution de ces hommes et de ces femmes rabaissés
     que lors de leurs interpellations, séjours dans les locaux de police et de justice ou raccompagnements les "expulsables" n’ont pas toujours face à eux des fonctionnaires compréhensifs et "non violents", que d’aucuns se plaignent que certains droits (assistance d’un traducteur, avocat, soins... ) leur soient parfois refusés
     que la prétendue répression tous-azimuts de "l’immigration irrégulière" n’est qu’un leurre facile servant les aspirations politiques de quelques-uns

    SUD Intérieur qui considère que le rôle d’un syndicat n’est évidemment pas de se battre pour quelques "bidons et gamelles", la collusion systématique avec le(s) pouvoir(s) ou bien la promotion de ses seuls élus ou affidés, mais plutôt de lutter pour l’émancipation complète des travailleurs et la fin de toute forme d’aliénation, exige :
     la régularisation de tous les Sans - papiers
     la poursuite effective de tout exploiteur d’Humain(e)
     le reversement de centaines de fonctionnaires de la PAF, de dizaines de policiers de la 12ème section des RGPP à la lutte contre la criminalité financière, les esclavagistes de femmes prostituées, les massacreurs environnementaux ou les gourous de sectes ...
     l’abondement budgétaire, dans ces mêmes champs, du ministère de la Justice
     la cessation immédiate de toute expulsion, à l’atteinte de leur majorité, d’élèves jusqu’à là régulièrement scolarisés
     l’arrêt des "rafles" contre les Sans-papiers organisées pluri-hebdomadairement depuis l’été par le gouvernement et les directions de la police nationale
     la fermeture des centres de rétention pour étrangers
     la lutte réelle contre la misère et la précarité