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L’unité à gauche

Publie le vendredi 28 décembre 2007 par Open-Publishing
12 commentaires

L’unité à gauche

L’unité à gauche est si difficile à faire que les deux années passées, après le succès du NON au TCE, 55% d’électeurs, dont une majorité de gauche, n’ont pas suffi à la réaliser. Pourtant, il faut continuer à y travailler comme le chercheur, l’œil sur le microscope.

Analysons quelques points forts soutenus par les uns ou par les autres, qui sous-tendent chacun un pourcentage de vérité :

I) D’abord un programme, le reste, on verra après.

Commentaire :

Oui, c’est certain ; mais ce programme doit contenir des propositions qui conviennent à une majorité, par exemple celle du NON au TCE. Il doit tendre non pas à un nivellement par le bas, c’est-à-dire des annonces qui ne bousculeraient rien, mais à des précisions sur l’ensemble de la citoyenneté et qui seraient reconnues par tous.

N’est-ce pas alors une sorte de perfection ? Oui, c’en est une. Mais elle ne peut être fixée à une date précise, sa forme la meilleure se trouvera dans le temps. Un programme rassemblant tant de personnes doit nécessairement bouger, avec l’accord de tous, le plus longtemps possible. Si la qualité d’un programme est telle, c’est-à-dire d’être perfectible, ce sont les gens qui auront la capacité d’y croire jusqu’au bout comme l’artiste qui achève son œuvre jusqu’à son terme.

Etant donné l’importance d’un programme et sa capacité à évoluer, comment garantir ses qualités ?

C’est là qu’interviennent les personnes, ce sera la proposition II) dans un prochain article.

Ensuite dans un article III), nous parlerons des moyens. C’est peut-être le plus difficile.

L’unité à gauche (II) le 25/11/07, (suite d’une précédente partie (I) sur un programme de gauche)

II) Comment parler des personnes, lesquelles seraient les plus aptes ? Ce que nous entendions souvent : « Nous voulons des porte-paroles, transparents, sans aucune volonté personnelle (sic), de simples exécutants. »

Commentaire :

Difficile, pour ne pas dire impossible de trouver des robots.

Mais la volonté d’une personne peut au contraire s’attacher à devenir le meilleur exécutant possible, surtout si elle est convaincue de l’opportunité de l’ensemble d’un programme.

Et les responsables des partis de gauche, qu’en penser ?

Le revers de la présidentielle a laissé perplexes un bon nombre d’entre nous. Que leur a-t-il manqué pour trouver une unité ? La conscience de l’enjeu certainement, mais quoi encore ? Aujourd’hui, le rôle des partis et de leurs responsables ne devrait-il pas être le catalyseurs de luttes sociales ? et les responsables des acharnés de convergences institutionnelles sans penser à garder au chaud les places sur l’échiquier politique de gauche ? D’autant plus que ce puzzle de fonctions politiques risque bien d’exploser en cas de fortes contestations et mobilisations.

Que leur dire ?

Faites ce que vous n’avez pas pu ou voulu pour la présidentielle. Soyez des promoteurs d’AG INTERPROFESSIONNELLES ou de simples participants. C’est là que se dégageront de nouvelles possibilités d’être ou non de fidèles représentants.

Nous entendons déjà dans nos oreilles : « pffff… enfantillages tout ça… » Pas si sûr.

De deux choses l’une :

= ou bien la structure politique actuelle, les diverses élections vont évoluer avec les demandes démocratiques nouvelles,

= ou bien l’abstention va contaminer des citoyens qui n’en faisaient pas jusqu’ici leur philosophie.

Ce peut être aussi la dérive vers le style à l’américaine, argent et abstentions. De cela, nous ne voulons absolument pas.

Nous essaierons de parler des moyens dans une troisième partie (III).

incurables de l’unité à gauche.

28/12/07

L’unité à gauche, les moyens, partie (III)

III) ce que nous entendons et lisons :

« seule une révolte générale, de masse, sera le rempart aux reculs démocratiques du capitalisme débridé »

Commentaire :

Nous ne dirons pas grand’chose sur une révolte, un sursaut du peuple. Les ingrédients sont là, mais personne ne peut prévoir quel serait le facteur déclenchant, étincelle qui allume un brasier, ou goutte qui ferait déborder des coupes bien trop pleines. Ce pourrait être aussi une grève générale, mais les syndicats n’y sont pas prêts.

Ce qui est sûr :

Le PS n’est plus représentatif de la gauche, à lui seul ; depuis les divisions avec des positions incompatibles, sur l’Europe, sur des participations ou non au gouvernement etc.

Il est tenu de s’adresser aux partis plus à gauche que lui, s’il veut survivre. Il doit le faire non pas de manière condescendante ou peureuse (vis-à-vis de dangereux « gauchistes » !) mais d’une façon égalitaire, franche et sur des bases anticapitalistes claires.

Chacun des partis plus à gauche que lui, ne peut pas faire à lui seul une unité suffisante.

Aucun des partis de gauche ne pourra se passer de l’un ou de l’autre.

Messages

  • Deux questions sur une affirmation :

    Le PS n’est plus représentatif de la gauche, à lui seul

    Le PS est-il encore à gauche ?
    Réponse : Sa pente droitière avancée l’a fait passer à droite, disons "au centre". En tout cas le fond politique n’est plus là.

    Le PS n’est plus représentatif à lui seul ?
    Réponse : il pèse encore bcp même s’il ne prend plus tout l’espace "à gauche"

    Question finale : Ne prend-t-il pas la place laissée par l’incurie de la gauche réelle non rassemblée ?

    • Le vrai problème c’est bien la gauche non rassemblée.

      Ceux qui ont écrit cette synthèse sont des militants de gauche, dans les divers partis, mais n’appartenant pas aux directions.

      Il y a aussi un problème de programme, car celui de Mme Royal ne les satisfaisait pas.

      Ils pensent qu’aucun parti de gauche ne pourra rassembler autour de lui, comme cela a pu se faire à d’autres périodes. Mais qu’il faut trouver un contrat entre ces partis sur un programme anticapitaliste. Un contrat également pour les représentants.

      C’est le PS QUI LEUR POSE le plus de soucis, étant donné les divergences à l’intérieur même. Restent les militants, qui ne se retrouvent plus dans leur direction. A suivre...

    • Ceux qui ont écrit cette synthèse sont des militants de gauche, dans les divers partis, mais n’appartenant pas aux directions.

       Qu’il y ait un discrédit des directions de partis ne rend pas plus « authentique » le fait qu’un texte soit écrit par la base ou même par des « sans parti ». Ce qui compte c’est le contenu.

      Le vrai problème c’est bien la gauche non rassemblée.

       Je suis d’accord mais si l’on évoque toute la gauche y compris le PS alors il faut que le rapport de force soit très favorable à la « vraie gauche » : PCF, LCR, LO, PT et les courants de gauche du PS et des Verts. Ce n’est alors pas l’unité ou le rassemblement de la gauche sur le mode de feu la gauche plurielle ou le PS était puissant et entraînait toute la « gauche plurielle » vers la droite. C’est là le cri d’alarme de l’Appel de juillet 2003 « Pour une Alternative à gauche » qui de ce point de vue n’a pas pris une ride. L’élément nouveau c’est la bérézina de la division.

      Il y a aussi un problème de programme, car celui de Mme Royal ne les satisfaisait pas.

       Celui du PS n’est pas satisfaisant. Et ce n’est pas que le programme, ce sont les pratiques de profond mépris du peuple qui ne va pas. Car le révisionnisme de 30 ans au PS, c’est la pire souffrance imposée aux différentes couches populaires depuis 1983.

      Ils pensent qu’aucun parti de gauche ne pourra rassembler autour de lui, comme cela a pu se faire à d’autres périodes. Mais qu’il faut trouver un contrat entre ces partis sur un programme anticapitaliste. Un contrat également pour les représentants.

       Bonne idée.

      C’est le PS QUI LEUR POSE le plus de soucis, étant donné les divergences à l’intérieur même. Restent les militants, qui ne se retrouvent plus dans leur direction. A suivre...

       Deux soucis : se caler sur le PS pour la gauche « à gauche » et le sectarisme intra-gauche de gauche. La solution : créer deux trois quatre « BEZIERS » avec des configurations variables.

      Christian D

    • Merci à C D de cette intervention bien structurée.

      Mais le mot "sectarisme" nous paraît avoir pris un sérieux coup de vieux. Si nous sommes avec les militants, les dérives venant d’un quelconque sectarisme n’existent guère face aux souhaits d’arrêter l’emballement du capitalisme et de l’arrogance à droite.

      Quand Mitterrand en 71 a fait du PC un partenaire à part entière, c’était une innovation et purtant les dangers de sectarisme étaient bien plus réels.

      Par la suite, cette idée qui était bonne s’est délitée dans les deux à trois années.

  • 1) D’abord un programme, le reste, on verra après.

    On a déjà donné en 72. Que chacun dise clairement ce qu’il propose et, aprés, on pourra, peut-être, faire un bout de chemin ensemble. Par contre ceux qui veulent conserver leurs objectifs finaux particuliers,doivent pouvoir les conserver.

    CN46400

    • L’idée d’un programme commun en 72, n’était pas mauvaise en elle-même.

      Il n’a pas été appliqué.

      Mais si un échec empêche de recommencer sur un même concept, alors on ne fait plus rien.

    • Quant à l’expression "gauche plurielle", elle agace ceux qui n’étaient pas responsables.

      Son échec est beaucoup plus mal ressenti par les acteurs de cette gauche que par les militants et la base. Normal, ils étaient au pouvoir. Eux seuls peuvent en analyser les raisons.

      De toutes façons, c’est toujours le contenu qui importe.

      Programme commun, gauche plurielle, nouvelle gauche ou gauche tout court, il faudra y arriver.

      Chaque petit parti (en nombre et non en qualité) ne pourra seul l’emporter.

    • Vous êtes foutus les gars de fait vous n’évoquer que des histoires de cuisine électorale - L’union, le rassemblement ne sont pas des objectifs en soi - La seule question importante c’es POUR FAIRE QUOI ? POUR QUEL PROJET le reste n’est qu’accessoire et suivra BT

    • Il faut lier politique électorale et mouvements sociaux de lutte. L’altermondialisme fait converger les luttes syndicales et les autres luttes sociales (sans papiers) et environnementale mais ne s’occupe guère d’élection car mis à part quelques prises de position ce n’est pas son domaine. Pour autant la question complète du pouvoir pose celle de sa conquête et donc de l’articulation des luttes sociales avec les élections, lesquelles élections articulent aussi programme et rassemblement.

      Pascal

    • POUR FAIRE QUOI ?

      En tous cas, TOUT AUTRE CHOSE QUE l’équipe sarkozienne !

    • Réponse sur la cuisine électorale.

      La cuisine électorale, ça existe toujours. Autant préparer quelque chose d’harmonieux et de bon goût plutôt que des tambouilles.

      Quant à savoir ce que la vraie gauche pourrait faire au pouvoir, une chose est certaine, c’est pas ce que fait Sarko !

    • Beaucoup de personnes comptaient sur l’altermondialisme.

      Mais est-ce une bonne chose de se désintéresser de la politique ?

      Alors surgit un J. Bové, qui jeté dans la politique, condamne ex cathedra et sans distingo tous les communistes. Manque d’expérience.