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LA DENTELLE SUBIT DE NOUVELLES SUPPRESSIONS D’EMPLOIS-DÉGRAISSAGE CHEZ NOYON À CALAIS

Publie le lundi 12 novembre 2007 par Open-Publishing
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Liberté 62 n°782 - Le 9 Novembre 2007 - 24 -

LA DENTELLE SUBIT DE NOUVELLES SUPPRESSIONS D’EMPLOIS
DÉGRAISSAGE CHEZ NOYON À CALAIS
AVEC 81 LICENCIEMENTS

Par Pierre Pirierros

SANS faire l’apologie de l’esprit “familial” des anciens patrons, on pouvait dire facilement que Darquer, c’était Darquer et Noyon, c’était Noyon. Noyon, aujourd’hui, a une “place forte” à Calais avec 531 salariés. Et demain ? La CGT, chez Noyon, parle de “morosité”, le travail diminue et les semaines qui viennent vont être très difficiles. Il y a toujours, dans pareil cas, un historique et il nous apprend beaucoup sur les transformations profondes et les mutations inéluctables du métier. Les tullistes, ces mécanos de la Dentelle, domptent des machines de 12 tonnes. Le métier “Leavers” n’a pas de prix, (au propre et au figuré). Venu d’Angleterre, le tissage de la dentelle avec le métier Leavers et la méthode Jacquard deviennent une spécialité calaisienne. Quasi mono-industrie, la Dentelle, à Calais, fut le véritable moteur de l’activité locale du début du XIXème siècle jusqu’à 1930. Les familles y travaillent de génération en génération. Aujourd’hui, tout change.

Réorganisation

L’année 2006 fut “noire” pour la Dentelle de Calais et surtout pour ses salariés alors que les employeurs - eux - essaient de colmater les querelles du passé en “réorganisant” - pour leurs seuls intérêts, bien évidemment - ce qui fait le symbole de toute une ville, de toute une région, de tout un pays. Darquer fut absorbé par Noyon ; l’entité Darquer, elle, n’existant plus ; déménagements, liquidation des métiers “Leavers”, départs des commandes à l’étranger, voilà une situation critique. Le renouveau de la Dentelle de Calais est exigé par toute une corporation. “La création restera à Calais, disent les syndicalistes de la CGT, nous serons toujours des innovateurs mais on fabriquera ailleurs, en Asie et déjà des entreprises françaises y sont installées avec des investissements de Noyon au Sri Lanka, de Desseilles en Thaïlande”. Mais que représenterait la Création sans production ? Il est impossible d’en faire l’impasse, surtout en cette période ! Mais qui décide et organise l’importation de ces mêmes produits, si ce ne sont les professionnels eux-mêmes ? C’est un cercle vicieux et, une fois de plus, ce sont les salariés qui paient toujours les pots cassés.
Les syndicalistes CGT de la Dentelle restent vigilants quant
aux suppressions d’emplois chez Noyon.

Après six vagues de licenciement chez Noyon

Après six vagues successives de licenciements, un nouveau “Plan social” est en cours chez Noyon. De 700 personnes, il n’y a pas si longtemps, on est, aujourd’hui, à 531. La direction des dentelles Noyon supprime, de nouveau, 81 postes de travail. L’annonce de ces mauvaises nouvelles, début octobre, ne le fut pas dans un ciel serein et la CGT, par la voix de Dominique Hecquet et Marc Picout, exige une expertise comptable. Lavente des métiers à l’étranger n’est pas une nouveauté pour la direction de Noyon. C’est le secteur “Rachel”, le plus touché avec ces suppressions d’emploi,(42 sur 101).
De nouvelles réunions du comité d’entreprise sont programmées, le 19 novembre et dès le 21, les personnes licenciées seront informées officiellement de leur sort avec les lettes qui partiraient dans les prochains jours de décembre. Des commerciaux, des créateurs, des administratifs sont également concernés par cette énième vague de licenciements.
“Dès l’instant qu’on vide l’entreprise de son outil de travail, qu’onvend les machines pour le Sri Lanka, on sait très bien que cela ades répercussions sur l’emploi à Calais”, soulignent les délégués syndicaux. La CGT rappelle que “tous les départs ne se feront pas sans rien." "Nous veillerons scrupuleusement aux indemnités et à leurs montants, disent ses délégués ; la même configuration existe pour la vingtaine de départs volontaires".
Jacky Hénin, maire de Calais et la municipalité apportent tout leur soutien aux personnels de la Dentelle et aux délégués CGT de l’entreprise. Ces derniers interpellent, par ailleurs, le ministre du Travail sur la situation alarmante des dentelliers à Calais. Pierre Weymeesch, ancien syndicaliste cégétiste chez Darquer, sait combien le combat est décisif pour ’emploi.“Le marché asiatique est là, dit-il, mais il y aussi et surtout l’attirance des dentelliers calaisiens pour ce marché. Ne nous cachons pas la face !”.

http://www.liberte62.com/

Messages

  • “La création restera à Calais, disent les syndicalistes de la CGT, nous serons toujours des innovateurs mais on fabriquera ailleurs, en Asie et déjà des entreprises françaises y sont installées avec des investissements de Noyon au Sri Lanka, de Desseilles en Thaïlande”. Mais que représenterait la Création sans production ? Il est impossible d’en faire l’impasse, surtout en cette période ! Mais qui décide et organise l’importation de ces mêmes produits, si ce ne sont les professionnels eux-mêmes ? C’est un cercle vicieux et, une fois de plus, ce sont les salariés qui paient toujours les pots cassés. Les syndicalistes CGT de la Dentelle restent vigilants quant aux suppressions d’emplois chez Noyon.

    Avez-vous pensé à mettre dans les cartons, les revendications salariales qui vont avec, car pour sauver l’emploi ici, il faut développer le syndicalisme dans ces pays tiers qui vont travailler gratis pour la grande mafia internationale, ou la grande finance (c’est pareil) ? Le monde salarial ne se sauvera pas s’il n’est pas uni. Il faut donc expliquer et toujours expliquer les grands mécanismes de l’économie, de la finance et du commerce pour que les salariés puissent adhérer à la vigilence de ses propres intérêts.

    Le NORD n’est plus ce qu’il était, une très grande zone d’activité industrielle et un haut lieu de la gauche. Vu la densité humaine, il est surprenant que les ouvriers virent casaque pour mettre leur destin entre les mains de Sarko. Et résultat des courses ? Il ne peut rien faire contre le médef dans un système libéral, et ça les sarkozystes n’avaient pas encore compris. Avec un peu de théorie pratique, ça doit être fait aujourd’hui.