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LE SABBAT DU CAPITALISME DANS LES RUINES

Publie le dimanche 5 octobre 2008 par Open-Publishing
11 commentaires

LE SABBAT DANS LES RUINES

De Claude Cabannes

(éditorial du samedi 4 Octobre 2008 de l’Humanité)

Dans une lettre des États-Unis où sévissait autrefois une sorte de crise, Karl Marx écrivait : « Sur les décombres de ses propres ruines, le capital danse le sabbat. »

C’est décidément une seconde nature. Aujourd’hui, en effet, la sarabande dans la fureur de la crise générale est à son comble : et on entend sonner
le glas… Pour qui ?

Tout un monde s’effondre sous nos yeux : une page de l’histoire se tourne, qui avait commencé après la chute du mur de Berlin. Il y a vingt ans ou presque, le capitalisme, désormais libéré de la menace permanente de l’Est, annonçait qu’on allait voir ce qu’on allait voir : sous
les pas triomphants du marché, le règne de la démocratie éternelle et de l’opulence, pour tous et pour chacun, était en marche… On a vu. Et c’est tout vu !

Pendant que quelques poignées d’hommes s’affichent bruyamment et sans vergogne au sommet de l’énorme tas d’ordures - pardon, au sommet de l’énorme montagne de la richesse et de l’argent - , le système s’acharne à sa propre perte. Il est devenu fou. Nous vivons désormais la phase de la maladie sénile du capitalisme.

Depuis quelques semaines, tout l’édifice craque : les institutions, les idées, les politiques, les hommes, les forces, les mots sont sens dessus dessous. Tout est cul par-dessus tête. Un jour, Mme Lagarde déclare qu’il ne s’agit « ni de la crise du libéralisme ni de la crise du capitalisme » (la crise de quoi alors ? La crise de foie du président américain ?) ; mais hier François Fillon assurait que « nous sommes au bord du gouffre » par la faute du « capitalisme dévoyé ». Un jour, le milliardaire George Soros accuse : « Les intégristes du marché ont cru que les marchés allaient s’autoréguler. Erreur ! » Et monsieur s’y connaît… Les intégristes du marché ? Des noms, des noms ! M. Devedjian, par exemple, chef de l’UMP ? Eh bien le voilà « révolutionnaire » à fond la caisse :

« Le système économique mondial est à réinventer. » Mon Dieu, on va avoir des vapeurs dans les salons de Neuilly… D’ailleurs tout cela plonge M. Devedjian dans la stupeur : « Même les Américains nationalisent » !

Et l’État, ce pelé, ce galeux d’où venait autrefois tout le mal et qui entravait la belle foulée du marché : eh bien le voila caressé dans le sens du poil, pour « corriger » tout ce joli monde du capital, et surtout pour cracher au bassinet et boucher les trous qu’ont faits ces messieurs dans
les banques…

Quant aux nationalisations à la sauce américaine, elles laissent tout le monde baba : on n’osait même plus utiliser le mot, il était devenu obscène, surtout à gauche, et il suffisait d’un rien pour qu’un dirigeant socialiste, sur un plateau de télévision, vous mette le revolver sur la tempe et vous somme de renoncer à ces vieilleries « collectivistes » et « marxistes ». Ne parlons pas des « idéologues » de droite qui, pour ce péché-là, n’auraient pas hésité à vous exiler en Corée du Nord.

Et pourtant, il faudra bien, pour sortir de l’abîme, reconquérir sur le marché un grand territoire public…

« Rarement la confusion des esprits a atteint un tel niveau », diagnostique M. Devedjian, encore lui, décidément en pleine forme. On ne saurait mieux dire. Les prophètes et les champions du libéralisme manient désormais le concept avec des pincettes : « Nous sommes libéraux et sociaux en même temps », glisse le ministre Xavier Bertrand. À croire qu’il s’inspire du livre de Bertrand Delanoë…

Quant à l’Europe, elle se divise et se déchire. Les fameux critères de Maastricht (que nous avons combattus avec ardeur) sont sur la sellette. Le président en exercice, Nicolas Sarkozy, rame. Pardi : le coeur de la philosophie des dirigeants européens, c’est la liberté de mouvement absolu des capitaux… On voit ce que cela a donné.

Et le symptôme modeste du grand chambardement est peut-être contenu dans les données de ce sondage pour le Figaro : 59 % des Français estiment qu’« il faut changer profondément le système capitaliste ».  : En somme, il faut une révolution…

Messages

  • Le krach lundi ? Garantie illimitée par le gouvernement ? meme pour les actions ?

    Berlin apporte sa garantie sur les dépôts d’épargne des particuliers

    BERLIN - Le gouvernement allemand va apporter la garantie de l’Etat pour tous les dépôts d’épargne de particuliers, a annoncé dimanche à l’AFP le porte-parole du ministère des Finances, Torsten Albig.

    La chancelière Angela Merkel avait assuré un peu plus tôt au cours d’un point de presse que l’épargne des petits porteurs était "sûre", tentant ainsi d’empêcher tout mouvement de panique de la population.

    "Nous disons aux épargnants que leurs placements sont sûrs. Le gouvernement s’en porte garant", a déclaré Mme Merkel.

    Jusqu’à présent la garantie de l’Etat s’élevait à 20.000 euros maximum pour les épargnes privées et M. Albig a précisé que désormais elle serait illimitée.

    L’Allemagne est touchée de plein fouet par la crise financière mondiale en raison notamment des menaces de faillite pesant sur la banque allemande Hypo Real Estate (HRE).

    Le gouvernement tentait d’ailleurs dimanche de trouver une bouée de sauvetage pour cet institut après l’échec d’un plan d’aide initial à cette banque portant sur 35 milliards d’euros.

    Berlin tente en outre de rassurer dans un pays où le traumatisme de la dépression de 1929 qui a favorisé l’arrivée au pouvoir d’Adolf Hitler, est toujours présent.

    05 octobre 2008 17h25

    http://www.romandie.com/ats/news/081005152549.muxzhsp2.asp

  • Banque HRE : un trou "insoupçonné"

    05.10.2008, 14h21 | Mise à jour : 17h02
     
    En Allemagne, le plan de sauvetage de la banque immobilière Hypo Real Estate (HRE) a échoué samedi soir. Si aucune solution n’est trouvée, sa faillite risquerait d’engendrer des dommages très importants, non seulement outre-Rhin mais aussi en Europe.

    Le site du Spiegel, un hebdomadaire allemand comme celui du quotidien Frankfurter Allgemeine Zeitung évoquent désormais un besoin de liquidités évalué, non plus à 35 milliards d’euros, mais à la bagatelle de 50 milliards d’euros d’ici la fin de l’année. Sans citer de chiffres, le ministre des Finances Peer Steinbrück s’est dit « assez horrifié » que « la direction de la HRE ait fait part d’un trou insoupçonné dans ses liquidités ». Selon des sources bancaires, citées par le Spiegel, la facture globale pourrait s’avérer bien plus élévée encore pour faire face à 2009.

    La chancelière allemande Angela Merkel et son gouvernement de coalition travaillent ce dimanche « d’arrache-pied », selon la formule de la chancelière, pour trouver à HRE une bouée de sauvetage avant la réouverture lundi des bourses internationales et notamment de celle de Tokyo.

    Angela Merkel qui avait plaidé, samedi à Paris lors d’une réunion du G4, pour que chaque pays prenne ses responsabilités au niveau national afin de soutenir le système bancaire, a aussitôt été confrontée à une nouvelle crise en Allemagne.

    Les quatre membres européens du G8 — France, Grande-Bretagne, Allemagne, Italie — venaient à peine de s’engager à soutenir les banques européennes que la HRE annonçait le naufrage d’un plan de sauvetage de 35 milliards d’euros — le plus important de l’histoire allemande — négocié fin septembre par un consortium de banques et les pouvoirs publics.

    La banque munichoise, cotée à la bourse de Francfort, cherche à « déterminer les conséquences » de l’échec du plan et à trouver des mesures appropriées, selon un communiqué de la HRE. « Nous luttons pour la survie de l’entreprise », a affirmé un porte-parole de la HRE interrogé par l’AFP. « Nous ne pouvons que supposer et espérer que toutes les parties prenantes aux discussions sont pleinement conscientes de la situation », a-t-il ajouté. 

     http://www.leparisien.fr/economie/banque-hre-un-trou-insoupconne-05-10-2008-265960.php

  • Cet article a tout résumé : "en somme, il nous faut une révolution !"

    Tout est dit...

  • La crise actuelle n’est que la conséquence de la recherche de nouveaux débouchés pour les investissements, à l’identique de la guerre d’ailleurs...

    De l’argent, il y en a a profusion : regardez le cours de l’or !

    Plus la demande augmente, plus le cours monte... Jusqu’à ce qu’il s’écroule quand les plus gros investisseurs vendront en même temps d’un commun accord... Alors l’argent reviendra dans le système traditionnel à la recherche de nouveaux débouchés, une fois que la mise de départ aura quadruplé, quintuplé...

    Mais d’ici là, qui aura financé l’argent des banques qui part vers l’or ? Le contribuable via les Etats qui se portent garants pour que les banques tiennent le coup...

    De là à dire que le contribuable finance les placements or des élites... Il n’y a qu’un pas que je ne franchirai pas car il ne correspondra pas forcément à la réalité. La solvabilité des banques permettra tout de même à celles et ceux qui n’auront pas retiré leur argent à temps de pouvoir faire face à la survivance...

    Quid ? Que faire ? Ne pas retirer l’argent des banques éviterait à l’Etat de financer les banques... Tout réside donc dans la crise initiale, celle de la confiance. La machine est en branle, l’issue est-elle inéluctable : la crise financière et donc, la guerre une fois qu’un bouc-émissaire aura été désigné.

    NB : La guerre en question peut aussi avoir lieu à l’intérieur des frontières. L’immigration actuelle risque d’avoir les oreilles qui vont chauffer à l’heure de la recherche de bouc-émissaire... Les juifs, les tziganes, les handicapés, les homosexuels, les militants (...) ont déjà vécu cette situation en Europe à l’heure de la seconde guerre mondiale... J’espère que cela ne se reproduira pas pour qui que ce soit !

    • Les juifs, les tziganes, les handicapés, les homosexuels, les militants (...) ont déjà vécu cette situation en Europe à l’heure de la seconde guerre mondiale... J’espère que cela ne se reproduira pas pour qui que ce soit !

      Hélas, hélas ! Ce matin, entendu à la radio (rmc) le témoignage d’une auditrice qui affirmait que les RG avaient téléphoné la semaine passée dans son école pour connaître le chiffre exact du taux d’absentéisme des musulmans !

      En 40, c’était les français de confession juive, aujourd’hui se sont les français de confession musulmane.

      Et je comprends d’autant moins, que Sarkozy est issu d’une famille de confession juive, donc normalement, si nos cerveaux fonctionnent bien, nous devrions penser qu’ il doit être mieux placé que quiconque pour qu’il n’y ait "plus jamais ça". Or, avec son complice de toujours, le mal nommé Hortefeux, il emprunte un chemin INTERDIT AU NOM DE LA FRATERNITE !!!

      Alors, l’histoire ça sert à rien ?

  • Il faut lire tout ce qui concerne la FED et sa création en 1913. C’est d’une clarté absolue