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LES « CONSPIRATIONNISTES » ET WIKILEAKS

Publie le lundi 6 décembre 2010 par Open-Publishing
6 commentaires

http://www.robertbibeau.ca/palestine.html

C’est dommage mais ils se discréditent eux-mêmes les « conspirationnistes ». À trop vouloir en faire, ils s’isolent et perdent la confiance de leur auditoire. Que les politiciens américains soient méchants, prévaricateurs, hypocrites et menteurs, à peu près tout le monde en convient. Il y a bien entendu une tranche de la petite bourgeoisie qui le nie, mais ce n’est que pour conserver sa valeur marchande sur la bourse des petits boulots intellectuels dans le souk des médias.

Attribuer tous les crimes du monde aux sionistes israéliens n’est pas utile (2). Les sionistes ne sont pas tout puissants, ils ne sont pas aussi intelligents qu’on veut nous le faire croire, ils n’ont pas le don d’ubiquité et il existe d’autres criminels de guerre sur terre. Enfin, ils ne sont pas invincibles comme le Hezbollah l’a prouvé et ils font des erreurs quand leurs alliés les trahissent comme l’attentat de Dubaï l’a démontré.

Jeff Gates est un spécialiste de la politique israélienne et une source fiable de rumeurs des complots ourdis par les sionistes israéliens et leurs suppôts. Analysons ses propos tenus sur le site web Criminal State sous le titre « Wikileaks The Tel-Aviv Connection » (1).

Le titre de l’article en dit long : le coup fumant de l’équipe Wikileaks serait une machination sioniste-israélienne pour détourner les regards des malversations qu’ils commettent en Palestine occupée. L’allégation de machination machiavélique de Jeff Gates est basée sur trois observations que l’auteur présente comme des évidences.

Première remarque que nous livre Jeff Gates : « Que va faire Tel-Aviv, maintenant que tout le monde sait que ce sont les Israéliens et les pro-israéliens qui ont « mis au point » les rapports de renseignement ayant incité les États-Unis à faire la guerre à l’Irak ? ». Vous comprenez la supercherie ? Non ! C’est pourtant l’évidence. George W. Bush, ex-président américain, ne s’est pas laissé entraîner dans l’invasion irakienne par des renseignements erronés. C’est tout le contraire, Bush voulait envahir l’Irak puis l’Afghanistan et il a ordonné à ses alliés sionistes de préparer les documents, les fausses preuves, les artéfacts trafiqués (comme cette ridicule bouteille d’anthrax qu’a exhibée Colin Powell) requis pour vendre ce projet guerrier aux citoyens américains.

Bush et son équipe gouvernementale ne se sont pas laissé duper ; ils ont délibérément trompé les Américains, et les Israéliens, leurs hommes de mains, ont fabriqué le bobard qu’on leur avait commandé. C’est ainsi que s’est construit le complot pour justifier l’attaque de l’Irak.

Deuxième remarque que nous présente le zélé conspirationniste. Il écrit dans cet article du Criminal State : « Le rôle d’Israël dans le processus de paix a disparu des infos. (…) Obama a-t-il hésité un seul instant à soutenir la stratégie récente d’Israël consistant à saboter les négociations de paix ? ». Depuis 1948, date de la première invasion sioniste, il n’y a jamais eu de processus de paix en Palestine, c’est l’auteur lui-même qui l’affirme deux paragraphes plus loin dans son texte.

Les pourparlers directs en cours entre Netanyahu et Mahmoud Abbas ne visent qu’à lui faire parapher la répudiation finale des droits du peuple palestinien. Barak Obama le sait et il ne pense pas que Netanyahu réussira ce coup. Et même si Abbas signait le parchemin de la trahison, le mandat du Président de l’Autorité sans autorité est échu depuis vingt mois et il ne prétend « pourparler » qu’au nom de la population de Cisjordanie, ce qui est déjà un mensonge, sans Gaza et sans les camps de réfugiés de la diaspora, ce qui est une vérité. La signature d’Abbas au bas de ce parchemin ne vaudra rien et sera rejetée par le peuple palestinien.

Finalement, Jeff Gates ne nous convainc que d’une chose, de sa naïveté. Il est pratiquement le seul « ami » des Palestiniens qui croit encore à ces « pourparlers de paix ». Barak Obama lui, n’y croit pas, et pourtant il n’est pas, il n’a jamais été et il ne sera jamais l’ami du peuple palestinien, contrairement aux prétentions de M. Jeff Gates.

Troisième remarque que nous assène le journaliste. Il écrit : « En échange d’un gel de quatre-vingt-dix jours (de moratoire), qu’Obama propose, quelle forme de pot-de-vin l’Amérique fournira-t-elle ? Vingt avions supersoniques F-35 à 150 millions de dollars pièce (sans compter les pièces de rechange, l’entretien, la formation et l’armement). ».

On a vraiment l’impression à lire ces lignes que l’on observe d’un côté le bon président américain Barak Obama qui aimerait bien ne pas armer, ne pas équiper, ne pas entraîner, ne pas payer le contingent installé sur la base américaine israélienne en Méditerranée ; et de l’autre côté on observerait un commandant retors qui par ses manigances et son entêtement parvient à arracher l’armement, la solde et la formation pour ses hommes.

M. Gates, tous les présidents américains depuis Eisenhower, après l’invasion du Canal de Suez par l’armée israélienne, ont toujours équipé, armé, entraîné et payé le contingent israélien installé sur la base américaine au Levant. Barak Obama suit la tradition américaine et le prochain président américain, que ce soit Hillary Clinton ou un autre, fera de même. Tout ceci ne fait pas partie d’une trahison mais de la politique officielle, connue et affirmée des États-Unis d’Amérique Vous êtes presque le seul à ne pas l’avoir observé M. Gates, Mahmoud Abbas, le président échu de l’Autorité sans autorité, le sait, lui.

Le congrès annuel de l’AIPAC, où se pavanent tous les hommes politiques américains, n’est pas une contrainte que s’imposent ces politiciens agressifs, c’est une vitrine qu’ils se sont donnée pour s’exhiber et afficher leur puissance et leur hargne vindicative. Si L’AIPAC ne l’organisait pas, une autre organisation du grand capital américain le ferait et chaque politicien américain s’y précipiterait, chaque année, entre les congrès de nomination des candidats à la présidence.

Wikileaks fait un excellent travail en exposant au grand jour les mensonges dont on nous abreuve quotidiennement et il n’est pas étonnant que son site web soit attaqué et son président pourchassé par Interpol. Espérons qu’il saura leur échapper et qu’il continuera à nous informer des manigances et des complots qui se trament dans notre dos (3).


(1) http://www.robertbibeau.ca/palestine/jeffgates2.doc et
http://criminalstate.com/2010/11/wikileaks-the-tel-aviv-connection/

(2) http://www.ism-france.org/news/article.php?id=14671&type=analyse Parait que l’on ne parle pas beaucoup d’Israël sur Wikileaks, on ne parle pas non plus du Népal. Je le savais depuis longtemps : il y a un lobby pro-népalais tout puissant à Washington qui
dirige le monde en cachette…

(3) http://wikileaks.info/

Messages

  • le rythme très lent de la diffusion des documents jusqu’à maintenant (1.100 sur 250.000 !),ou l’art involontaire et spontané de destabiliser :

    Le diable-Wikileaks est sorti de sa bouteille

    06/12/2010 - Bloc-Notes

    Du temps où une poussée anti-nucléaire, dans les années 1980, avait mené à des réflexions sur une complète dénucléarisation, ce dont même Reagan et Gorbatchev parlèrent, les adversaires de ce mouvement avaient leur argument tout prêt, qui était d’affirmer qu’“on ne peut désinventer le nucléaire”. Cela revenait à dire, “messieurs, le diable est sorti de sa bouteille, nul ne l’y fera plus rentrer”, – ou bien, évoquait-on l’image de la boîte de Pandorre...

    Prenez la même phrase, mettez Wikileaks à la place du diable (du nucléaire), et vous y êtes…

    .. Un aspect essentiel de la crise actuelle, qui s’avère effectivement d’une nature différente des deux premières attaques de Wikileaks (sur l’Afghanistan et sur l’Irak), c’est le rythme très lent de la diffusion des documents jusqu’à maintenant (1.100 sur 250.000 !), qui est en train de créer une situation de déstabilisation permanente dans les structures d’influence du Système, si ce n’est déjà fait.

    Le résultat est exposé par un article de The Independent du 6 décembre 2010, qui explique que les USA vont être obligés de procéder à une énorme “purge” interne pour déplacer tous leurs diplomates compromis auprès des gouvernements concernés par les dépêches diplomatiques qu’ils ont écrites et signées de leurs noms. (On pourrait ironiquement faire un parallèle entre cette purge forcée qui s’annonce et les vagues de purges staliniennes qui décimaient les bureaucraties en place, emportant les plus expérimentés et les plus capables, – comme la purge de l’Armée Rouge en 1936-1937, – et rendaient ces bureaucraties totalement inefficaces pendant des années. Bien entendu, le respect sans bornes que nous devons à la vertu du Système limite ce parallèle à l’aspect bureaucratique technique puisque ce même Système, avec une conscience aiguë des droits de l’homme, ne va pas jusqu’à la deuxième phase stalinienne, la liquidation après la purge, et ne répond pas à la motivation fondamentale de ces purges, qui était le soupçon du système stalinien concernant la fidélité de ces structures bureaucratiques…)

    L’alternative reste, en cas d’urgence concernant le sort d’Assange ou de Wikieaks une diffusion massive des dizaines de milliers et plus de documents restants, ce que Assange a nomme “l’option thermonucléaire”. L’effet et les conséquences des premières diffusions sont tels que même ce retour à la première tactique aurait des résultats dévastateurs.

    Il semble bien, en effet, que, malgré les premières réactions plutôt modérées, les pays et les gouvernements concernés, – c’est-à-dire à peu près the Rest Of the World, – vont demander des mesures individuelles contre les diplomates impliqués, voire, dans certains cas (le Premier ministre turc Erdogan), entamer des actions officielles..

    ....On imagine l’importance de la déroute que représente pour les USA, ou le Système d’une façon générale, une telle perspective. Le Système repose, pour sa cohésion globale, sur l’influence qui est diffusée par le du système de la communication, et essentiellement le système d’influence que représente l’énorme appareil diplomatique et de pression des USA.

    Les effets détaillés par l’article cité, qui reprend lui-même des confidences de diplomates faites au site The Daily Best (le 4 décembre 2010), montre que le piège qui s’est mis en place spontanément avec la différence abyssale (voir notre F&C du 29 novembre 2010) entre la présentation virtualiste des directions politiques du monde et les réalités exposées par ces dépêches, est en train d’opérer avec une extraordinaire efficacité.

    Mis en ligne le 6 décembre 2010 à 05H43

    http://www.dedefensa.org/article-le_diable-wikileaks_est_sorti_de_sa_bouteille_06_12_2010.html

    • La critique est aisée, mais non pertinente. Dommage. C’est en règle générale ce qui se produit quand un sioniste caché dans des habits de propalestinien qui ne dupe que ceux qui veulent bien l’être, sent que le bateau prend l’eau et s’agrippe à tout ce qui pourrait ressembler à un argument, pour tenter de discréditer.

      Hasard, ce post le lendemain du jour où Gordon Duff, grand copain de Jeff Gates (leurs articles paraissent sur VeteransToday,
       pour Gordon Duff ICI,
       pour Jeff Gates ICI

      a posté un entretien assez édifiant avec un haut fonctionnaire Américain sur la période 1999-2007 ?

      L’AIPAC A ORDONNE A BUSH D’ATTAQUER L’IRAN

      En moins d’une journée près de 9000 vues. Il est traduit ICI

      Les masques tombent...du moins le dirait-on...

    • La critiques est pertinente cher monsieur

      Prenons l’exemple que vous offrez vous-même "L’AIPAC ORDONNE A BUSH D’ATTAQUER L’IRAN "

      Si l’AIPAC, l’organisation phare du lobby sioniste- israélien aux USA est le gérant et le maître de la politique américaine et du monde pourquoi BUSH n’a-t-il pas attaquer l’IRAN pas plus que Barak Obama ? Le patron avait pourtant ordonné, les sous-fifres se seraient dérobés ???

      Vous me direz, mais les USA s’apprêtent éminemment à attaquer l’IRAN. Un certain checheur universitaire se fait un fond de commerce d’annoncer l’attaque contre l’IRAN tous les mois. C’est pourtant FAUX. J’expliquerai un jour pourquoi.

      Et de cela ne discutons pas cher ami. Attendons, une année ou deux. Si d’ici deux ans l’Amérique attaque l’IRAN je serai démasqué pour la vie. Si d’ici deux ans l’Amérique n’attaque pas l’IRAN comme je le prédis, malgré les souhaits de l’AIPAC et d’Israël et du royaume Hachémite alors vous serez démasqué...monsieur.

      La tête américaine dirige la queue israélienne du dragon impérialiste.

    • Cette vidéo qui décrit comment l’AIPAC poussait à l’Iran depuis très longtemps (avec notamment des extraits de l’Hufftington Post) a été vue plus de 240 000 fois. Elle a été postée le 18 janvier 2007 :

      AIPAC is pushing us to war with Iran for Israel

      Je ne vous ferai pas l’injure de penser que vous ne la connaissez pas.

      Ma réaction était motivée par le moment de votre post : comme dit Jeff Gates, tout est dans le timing.

      L’article que je vous ai mis en lien et qui précède de peu le vôtre, qui, lui, se réfère à des articles anciens, et déjà connus, a été vu près de 11000 fois en un jour, a reçu 200 commentaires.

      Jeff Gates et Gordon Duff sont deux pointures qui ont, outre l’amitié qui les unit, bien des points communs.

      J’observe que leur connaissance des faits et leur courage vous indisposent.

      Pour information, toutefois, VeteransToday est le site de vétérans le plus vu aux Etats-Unis, et si vous regardez les contributeurs, vous noterez qu’ils sont de divers horizons (Alan Hart est un ancien de la BBC), et présentent des parcours qui ne portent pas vraiment à leur attribuer le qualificatif de conspirationniste, par ailleurs plus que galvaudé.

  • En politique, rien n’arrive par hasard. Chaque fois qu’un évènement survient, on peut être certain qu’il avait été prévu pour se dérouler ainsi." - Franklin D. Roosevelt / Président des USA de 1932 à 1945