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LES LACUNES DE NICOLAS SARKOZY SUR AL QAEDA, LES SOUS-MARINS NUCLEAIRES, LES GREVES...

Publie le vendredi 2 mars 2007 par Open-Publishing
3 commentaires

Extraits de l’émission RMC et sur BFM TV du 26/02/07 :

de Aurélie Filippetti

voici le script de l’émission de Jean-Jacques Bourdin sur RMC ce matin lundi 26 février 2007...

SCRIPT - Sarkozy - RMC - 26/02

RMC

BOURDIN 2007 – Le 26/02/2007 – 08 :20

Invité : Nicolas SARKOZY, candidat à la présidentielle 2007 et ministre de l’Intérieur

Jean-Jacques BOURDIN

Vous êtes sur RMC et sur BFM TV, Nicolas SARKOZY, bonjour.

Nicolas SARKOZY

Bonjour.

Jean-Jacques BOURDIN

Merci d’être avec nous, ce matin, nous sommes ensemble jusqu’à 9 heures.

Nicolas SARKOZY

Merci de m’avoir invité surtout.

Jean-Jacques BOURDIN

Et nous voulons, nos auditeurs et moi du concret, Nicolas SARKOZY. Alors j’ai mêlé les questions d’auditeurs et les miennes. Comme ça, ça sera beaucoup plus simple et on va commencer avec l’étranger parce que je trouve qu’on n’en parle pas suffisamment dans cette campagne, l’Iran, le programme nucléaire iranien est irréversible, c’est ce qu’a déclaré hier le président iranien AHMADINEJAD, Dick CHENEY vice-président des Etats-Unis n’écarte aucune option et il n’écarte pas l’option militaire, alors oui ou non, acceptez-vous que l’Iran devienne une puissance nucléaire ? Oui ou non ?

Nicolas SARKOZY

Militaire ?

Jean-Jacques BOURDIN

Oui.

Nicolas SARKOZY

Non.

Jean-Jacques BOURDIN

Non ?

Nicolas SARKOZY

Non, je précise militaire.

Jean-Jacques BOURDIN

Oui, militaire, mais bien sûr.

Nicolas SARKOZY

Parce que je voudrais m’en expliquer si vous voulez, c’est un point extrêmement important.

Jean-Jacques BOURDIN

Allez-y ! Allez-y !

Nicolas SARKOZY

D’abord vous avez raison de mettre l’international dans cette campagne, on n’est pas dans une campagne cantonale, c’est la campagne pour la présidentielle, le président de la République tel qu’il soit aura des dossiers très lourds. La question de l’Iran et du nucléaire, il est un traité international qui prévoit la possibilité pour l’Iran, comme pour tous les autres pays d’accéder au nucléaire civil. Pourquoi, parce que c’est l’énergie de demain et on ne peut pas condamner un peuple à ne pas avoir droit à l’énergie de demain. Mais autant on est ouvert sur le nucléaire civil, autant on est absolument, totalement et complètement fermé sur le nucléaire militaire. C’est la raison pour laquelle, j’approuve les sanctions à l’endroit de l’Iran et de ses dirigeants actuels. J’observe d’ailleurs que ça commence à marcher, les municipales ont été un échec pour le président iranien, il y a un débat actuellement dans la société iranienne, il faut continuer à être ferme et il faut que la communauté internationale reste unie.

Jean-Jacques BOURDIN

Alors oui ou non, vous êtes président de la République, imaginons, les Américains engagent une action militaire contre l’Iran, oui ou non, est-ce que vous approuvez cette action ?

Nicolas SARKOZY

Non.

Jean-Jacques BOURDIN

Non ? C’est ferme ? Non ?

Nicolas SARKOZY

Ecoutez, quand on voit ce qui se passe avec l’Irak. L’Irak qui à ma connaissance a grosso modo trois moins d’habitants que l’Iran, qui peut croire que c’est une perspective qui est crédible. Maintenant, que le vice-président américain dise “ toutes les options sont ouvertes ” disons que c’est une posture, une posture de départ, une posture pour la discussion…

Jean-Jacques BOURDIN

Posture dangereuse ?

Nicolas SARKOZY

C’est une posture.

Jean-Jacques BOURDIN

Dangereuse ? Dangereuse ?

Nicolas SARKOZY

Et je pense que les relations internationales, il vaut mieux le pragmatisme à la posture.

Jean-Jacques BOURDIN

Donc dangereuse ?

Nicolas SARKOZY

Non.

Jean-Jacques BOURDIN

Non, c’est une posture qui n’est pas dangereuse ?

Nicolas SARKOZY

Inutile.

Jean-Jacques BOURDIN

Inutile. Est-ce que les sanctions économiques peuvent, à elles seules, contraindre l’Iran à baisser pavillon ?

Nicolas SARKOZY

Elles obligent, il faut voir que l’Iran, c’est un pays de 70 millions d’habitants. C’est une grande civilisation, on sait qu’il y a une opposition, pas simplement politique, il y a des débats dans la société civile iranienne. Donc c’est très important de maintenir des sanctions économiques et un isolement, pour que la population iranienne comprenne que leurs dirigeants actuels les conduisent dans le mur.

Jean-Jacques BOURDIN

Oui, un pays chiite, ce qui est important aussi. Est-ce que les Américains doivent présenter un calendrier de retrait de l’Irak ?

Nicolas SARKOZY

Plus on est précis en la matière, mieux c’est.

Jean-Jacques BOURDIN

Oui, donc vous demandez aux Américains, aujourd’hui, enfin vous demandez, enfin vous n’êtes pas président de la République, cela dit…

Nicolas SARKOZY

Je dis, je dis, je ne suis pas président de la République et je considère d’ailleurs qu’il est très important pour les Français de comprendre que pour moi, comme pour les autres, rien n’est fait, que c’est à eux de décider, à eux seulement. Je dis simplement que la situation des Américains en Irak aujourd’hui est une impasse, que tous les processus qui ont conduit des étrangers à être dans un pays à toutes les époques, dans toutes les régions du monde, ça a conduit à l’échec, il faut donc prévoir les conditions d’un retrait.

Jean-Jacques BOURDIN

L’Iran c’est un pays chiite, Al-Qaida, ce sont des chiites ou des sunnites ?

Nicolas SARKOZY

Al-Qaida c’est une mouvance et malheureusement…

Jean-Jacques BOURDIN

Ce sont des chiites ou des sunnites ?

Nicolas SARKOZY

On ne peut pas qualifier Al-Qaida comme ça, on ne peut pas qualifier Al-Qaida comme ça !

Jean-Jacques BOURDIN

Les combattants d’Al-Qaida sont des chiites ou des sunnites ?

Nicolas SARKOZY

Le GSPC en Algérie…

Jean-Jacques BOURDIN

Nicolas SARKOZY ?

Nicolas SARKOZY

Non, mais je vais expliquer…

Jean-Jacques BOURDIN

Non, mais je vous demande…

Nicolas SARKOZY

Jean-Jacques BOURDIN je vous dis…

Jean-Jacques BOURDIN

Je vous le demande, vous êtes ministre de l’Intérieur, il y a des menaces terroristes en permanence, est-ce qu’Al-Qaida, les combattants d’Al-Qaida sont des chiites ou des sunnites ? Je vous pose la question.

Nicolas SARKOZY

Alors je vous réponds, il est impossible d’y répondre. Pour une raison que je vais démontrer tout de suite, parce que Al-Qaida c’est une nébuleuse, je prends un exemple, celui des Algériens, le GSPC qui se sont reconnus, il y a quatre ans, comme dépendants d’Al-Qaida, quatre ans. Qui ont été reconnus, il y a six mois par Al-Qaida, on ne peut pas dire les combattants d’Al-Qaida sont tous chiites, sont tous sunnites, on ne peut pas présenter les choses comme ça.

Jean-Jacques BOURDIN

Pourtant tous les combattants d’Al-Qaida sont sunnites, Nicolas SARKOZY ?

Nicolas SARKOZY

Non, non, on ne peut pas dire cela.

Jean-Jacques BOURDIN

Nous demanderons aux spécialistes.

Nicolas SARKOZY

Non, attendez, attendez, Jean-Jacques BOURDIN, c’est extrêmement important…

Jean-Jacques BOURDIN

Allez-y ! Allez-y ! Allez-y ! Mais c’est très important, c’est pour ça que je vous pose la question ? Vous le comprenez !

Nicolas SARKOZY

Pour que nos téléspectateurs comprennent. Que veulent les terroristes ? Créer les conditions de l’amalgame, pour dire c’est un combat d’abord entre l’Occident et l’Orient. C’est ce qu’ils veulent, Al-Qaida est une nébuleuse, il y a par exemple un certain nombre de jeunes Français qui vont se faire mourir en Irak, pour le sacrifice, faire les kamikazes là-bas, est-ce qu’on peut les réduire alors qu’ils sont français et qu’ils vont faire les kamikazes là-bas, est-ce qu’on peut les réduire à l’appartenance à une ethnie ? C’est une erreur.

Jean-Jacques BOURDIN

Enfin tous les chefs d’Al-Qaida sont sunnites. Bien ! Nicolas SARKOZY…

Nicolas SARKOZY

Non, mais c’est…

Jean-Jacques BOURDIN

Si, mais si…

Nicolas SARKOZY

Mais très bien, mais exactement, non mais Jean-Jacques BOURDIN, je pense qu’on ne peut pas réduire cela, à un seul problème sunnite.

Jean-Jacques BOURDIN

Bien ! ALCATEL-LUCENT, c’est l’actualité aussi, ça c’est l’actualité française. Est-ce que vous demandez à la direction du groupe de suspendre son plan social ?

Nicolas SARKOZY

Je ne pense pas que ce soit la responsabilité d’un homme politique que de donner une instruction pour suspendre un plan social. Pourquoi ? A quel titre ? Uniquement pour attendre de passer les élections ? Ce n’est pas ma conception de l’économie.

Jean-Jacques BOURDIN

Est-ce que le gouvernement, puisqu’il y a eu un peu cafouillis au gouvernement, on a eu le ministre de l’Emploi qui aurait demandé à ALCATEL-LUCENT de suspendre son plan social. Vous avez des informations à ce propos ?

Nicolas SARKOZY

Non ! Mais je pense que le problème pour la France n’est pas qu’un groupe international décide d’un certain nombre de suppressions d’emploi, c’est qu’on ne créait pas encore assez d’emploi dans l’économie française. Mais enfin écoutez, quelle serait la crédibilité d’un ministre quel qu’il soit, parce que nous sommes à deux mois d’une élection présidentielle, de dire “ il faut suspendre ” ça n’aurait pas de sens ! Ca s’appelle de la démagogie ou ça s’appelle du populisme. Ce n’est pas comme ça que l’on raisonne.

Jean-Jacques BOURDIN

Faut-il demander à ALCATEL-LUCENT de rembourser les aides publiques touchées et versées par l’Etat ?

Nicolas SARKOZY

Si des aides ont été données pour maintenir des activités en France et que ces activités ont été délocalisées, la réponse est oui. Je ne connais pas le dossier des aides précisément qu’a reçu ALCATEL. En revanche, sur le plan du principe, quand on a reçu des aides pour maintenir des activités en France et qu’on les délocalise, alors il faut rembourser.

Jean-Jacques BOURDIN

Nicolas SARKOZY, AIRBUS, maintenant, c’est l’actualité aussi, acceptez-vous que des sites puissent être fermés en France et en Allemagne d’ailleurs ?

Nicolas SARKOZY

Pour moi, la question n’est pas celle des sites, c’est la question de l’avenir d’AIRBUS. Il y a, me semble-t-il, pour AIRBUS, un certain nombre de problèmes, il y a un problème d’actionnariat, il faut que les actionnaires d’AIRBUS soient prêts à mettre de l’argent pour favoriser le développement d’AIRBUS. Il y a un problème de gouvernance, je ne suis pas persuadé qu’on peut voir la gouvernance d’une grande entreprise, simplement en terme franco-allemand. Il y a un problème de localisation d’activités industrielles, je ne suis pas persuadé qu’on peut se répartir les usines, simplement pour que chaque pays européen qui participe au projet AIRBUS ait sa petite part du gâteau, il est temps aujourd’hui, de raisonner AIRBUS plutôt que de raisonner France, Allemagne, Espagne ou tout autre actionnaire de l’entreprise.

Jean-Jacques BOURDIN

Nicolas SARKOZY est notre invité, ce matin, il est 8 heures 28, vous posez vos questions, c’est tout simple, 32.16. “ rmc.fr ” à tout de suite, trois ou quatre minutes.

Nicolas SARKOZY

Ce n’est pas si simple de répondre aux questions.

(…)

Jean-Jacques BOURDIN

Notre invité ce matin, Nicolas SARKOZY jusqu’à 9 heures. Nicolas SARKOZY comme je le disais tout à l’heure, j’ai mélangé les questions d’auditeurs, les miennes. Alors on va parler de délinquance, évidemment, vous avez vu les incidents, enfin plus qu’incident, trois coups de feu tirés après un match de foot à la Courneuve, samedi après-midi, règlement de comptes à Grenoble, trois morts sur un parking d’une zone industrielle. Pourquoi tout ça ? C’est…

Nicolas SARKOZY

Bon ! Depuis cinq ans, on a fait un travail, je crois qui n’est contesté par personne, avec des résultats assez spectaculaires. Il faut passer à l’étape suivante, comment ? Deux mesures : premièrement, il faut résoudre la question des mineurs délinquants. On ne peut plus continuer comme ça. Un certain nombre de mineurs dans les quartiers sont utilisés par des majeurs sans scrupules arguent de l’impunité pénale de ces mineurs. Quand Mama GALEDAOU a été brûlée à 65 % dans le bus de Marseille, ce sont des mineurs qui sont responsables, mais pour elle, le fait d’avoir été brûlée par des mineurs ou par des majeurs, le résultat est le même. Je propose donc qu’un mineur récidiviste entre 16 et 18 ans, soit puni comme un majeur. L’impunité des mineurs récidivistes ça suffit !

Jean-Jacques BOURDIN

Oui, mais dans votre projet de loi, ce n’est pas ce qui a été voté, Nicolas SARKOZY ? Vous le déplorez ?

Nicolas SARKOZY

Eh ! Bien ! Déploré, malheureusement, je ne suis pas et je n’étais pas en situation de convaincre tout le monde.

Jean-Jacques BOURDIN

Oui, ce sont les députés UMP, des députés UMP qui ont refusé de voter cette partie du texte ?

Nicolas SARKOZY

Non, non, ils n’ont pas refusé…

Jean-Jacques BOURDIN

Enfin ils n’ont pas refusé, en tous les cas ça n’a pas été voté ?

Nicolas SARKOZY

Les arbitrages, il vous est certainement apparu que je ne suis pas président de la République…

Jean-Jacques BOURDIN

Non !

Nicolas SARKOZY

Et que c’est même pour ça que je suis candidat à la présidence de la République.

Jean-Jacques BOURDIN

C’est donc le président de la République qui a freiné vos ardeurs ?

Nicolas SARKOZY

Non, il y a eu un débat dans la majorité, je n’ai pas pu obtenir qu’on aille aussi loin que je le souhaitais dans la réforme 45. Mais il y a un deuxième problème…

Jean-Jacques BOURDIN

L’excuse de minorité n’est pas supprimée ?

Nicolas SARKOZY

L’excuse de minorité, c’est-à-dire que dorénavant un mineur multirécidiviste, on pourra supprimer l’excuse de minorité. Je souhaite que ça soit automatique, lorsqu’il y a un mineur récidiviste. Deuxième problème, 50 % des crimes et délits sont le fait de 5 % des délinquants, les multirécidivistes. Alors là il y a un problème qu’il faut affronter, à quoi ça sert de voter des lois sévères, si elles ne sont pas appliquées par des magistrats ?

Jean-Jacques BOURDIN

Deux fois moins de magistrats en France qu’en Allemagne, Nicolas SARKOZY.

Nicolas SARKOZY

Peut-être, mais ce n’est pas une question de nombre…

Jean-Jacques BOURDIN

Non, non, non. Mais ils sont peut-être débordés ? Ils sont peut-être débordés ?

Nicolas SARKOZY

Je demande donc… oui, mais enfin le fait d’être débordés quand ils jugent, c’est à eux d’appliquer la loi. Alors je demande donc que lorsqu’il s’agit d’un récidiviste, à la première récidive, il sache qu’on ne peut pas le condamner à moins à la moitié de la peine potentielle. A la deuxième récidive, qu’il ne puisse pas être condamné à moins de deux tiers de la peine potentielle. Qu’est-ce que je cherche à faire ? C’est que le récidiviste sache que plus il aggrave son cas dans la récidive, plus la sanction sera automatique et lourde. Alors on me dit : “ mais attention ! Vous handicapez la liberté de choix du magistrat. ” Je dis c’est faux, le magistrat il doit bien obéir à un Code Pénal, il rend la justice au nom du peuple français, pas contre le peuple. Quand on prévoit qu’un vol est puni de cinq ans de prison, il y a une peine plafond, je demande qu’il y ait une peine plancher. Et je ne vois pas au nom de quoi, ça handicaperait la liberté d’un magistrat.

Jean-Jacques BOURDIN

Cela dit, encore une fois, je reviens sur votre projet de loi, un multirécidiviste mineur, moins de 18 ans, verra sa peine divisée par deux, pour l’instant ? Vous allez changer la loi, si vous êtes élu président de la République ?

Nicolas SARKOZY

Là, exactement, et je le ferais d’ailleurs Jean-Jacques BOURDIN, il faut être précis dans…

Jean-Jacques BOURDIN

Vous allez changer votre loi ?

Nicolas SARKOZY

Il faut être précis dans le calendrier, je changerais la loi, dès le mois de juillet.

Jean-Jacques BOURDIN

Dès le mois de juillet.

Nicolas SARKOZY

Il faut comprendre, je suis ministre de l’Intérieur, je suis soumis à un certain nombre d’arbitrages, ce qui est parfaitement normal, ce n’est pas moi, qui décide, il y a une élection présidentielle, vous me posez la question est-ce qu’on peut aller plus loin encore dans la lutte contre la délinquance ? Je réponds, oui, je donne deux exemples, j’en prendrais un troisième, je veux également qu’on fasse une fasse une grande loi pénitentiaire pour changer quelque chose, je veux qu’on sorte de prison, les détenus atteints de troubles psychiatriques, pour créer une dizaine de prison-hôpital car il y a un certain nombre de détenus à troubles psychiatriques graves qui n’ont rien à faire en prison.

Jean-Jacques BOURDIN

Etes-vous prêts à relancer la police de quartier après avoir dit tant de mal, de la police de proximité ?

Nicolas SARKOZY

Non ! La police de proximité version…

Jean-Jacques BOURDIN

Alors c’est quoi cette commission ? Expliquez-nous ?

Nicolas SARKOZY

La police de proximité version socialiste ça consistait à refaire la politique de sécurité de JOSPIN et de VAILLANT. Cette police de proximité, qu’ils avaient mise en place s’est traduit par l’explosion des crimes et délits, 15 % d’augmentation de la délinquance entre 1997 et 2002. Qu’est-ce que je dis ? La police son travail ça ne consiste pas à organiser des tournois de football ou de volley pour les délinquants. La police son travail, ça consiste à interpeller, alors à quoi ça sert de faire des patrouilles dans les zones piétonnes à 10 heures du matin alors que les voyous ne sont pas levés ? La police elle doit être là aux heures où les voyous sont levés et en action. C’est une police d’interpellation, la police n’a pas à conduire une action sociale, la police a à conduire une action de répression pour que les citoyens puissent vivre en toute tranquillité.

Jean-Jacques BOURDIN

Bien, le volet économique et social, Nicolas SARKOZY, vous dites au bout de huit jours de grève, on imposera un vote à bulletin secret c’est cela ?

Nicolas SARKOZY

On n’imposera rien du tout, on organisera un vote à bulletin secret.

Jean-Jacques BOURDIN

On organisera un vote à bulletin secret. Bien, dans le public ou le privé ?

Nicolas SARKOZY

Les deux, mieux que ça, administration, université, privé, il y a un conflit, une minorité fait un piquet de grève, au bout de huit jours de conflit, de droit on organise un vote à bulletin secret.

Jean-Jacques BOURDIN

Est-ce que vous savez combien il y a eu de grève dans le public de plus de huit jours, ces dernières années ?

Nicolas SARKOZY

Je ne sais pas.

Jean-Jacques BOURDIN

Une en douze ans.

Nicolas SARKOZY

Peu importe ! Alors prenons un exemple…

Jean-Jacques BOURDIN

En 95.

Nicolas SARKOZY

Enfin alors on n’a pas la même lecture, il y a eu, il y a deux ans des grèves dans les universités, avec piquet de grève, c’était, il y a deux ans, je ne sais pas, si vous appelez l’université le privé ou pas, peut-être vous en souvenez-vous ?

Jean-Jacques BOURDIN

Hum ! Hum !

Nicolas SARKOZY

Monsieur BOURDIN, j’aime bien quand vous vous êtes pris les doigts dans le pot de confiture, vous avez un gentil sourire.

Jean-Jacques BOURDIN

Non, mais à chacun son tour. A chacun son tour !

Nicolas SARKOZY

Vous devriez sourire plus souvent, c’était, il y a deux ans.

Jean-Jacques BOURDIN

Mais je ne suis pas candidat à la présidentielle, moi, Nicolas SARKOZY. C’est la différence entre vous et moi, elle est claire.

Nicolas SARKOZY

Mais je ne vous en fais pas le reproche. Oui mais vous me dites, il y a eu une grève, je vous donne un deuxième exemple…

Jean-Jacques BOURDIN

Il y a eu une grève, en tous les cas dans le service public, une grève. L’université…

Nicolas SARKOZY

L’université n’est-il pas un service public ?

Jean-Jacques BOURDIN

Je suis d’accord dans le service public, il y a eu une grève à l’université.. Je suis d’accord.

Nicolas SARKOZY

Deuxième élément, tout le monde se souvient des conflits à la SNCF, à la RATP, dans les TER…

Jean-Jacques BOURDIN

95.

Nicolas SARKOZY

Parce que tout ne se réduit pas à ce qui se passe à Paris. Dans les TER, mais qu’est-ce que je demande là ? C’est la démocratie. Alors à partir de ce moment-là, le vote a lieu, une majorité pour la reprise, ça n’empêche pas la minorité de faire grève, mais ça l’empêche de faire des piquets de grève.

Jean-Jacques BOURDIN

Je comprends, mais je vous pose la question, parce que beaucoup de personnes vous reprochent et beaucoup d’auditeurs de brandir des slogans en permanence et derrière le slogan, d’être un peu creux.

Nicolas SARKOZY

Je vois que la remarque sur le sourire ne vous a pas fait plaisir. Alors soyons précis, soyons précis.

Jean-Jacques BOURDIN

Non, si elle m’a fait plaisir.

Nicolas SARKOZY

Alors soyons précis.

Jean-Jacques BOURDIN

Allez-y !

Nicolas SARKOZY

Pourquoi il n’y a pas assez de dialogue en France ? Parce que la démocratie sociale ne fonctionne pas bien. Qu’est-ce que je propose ? Dès l’été, Jean-Jacques BOURDIN, un, une loi sur le service minimum. Le service public, c’est le monopole, il n’y a aucune raison que des travailleurs soient pris en otages, ça ce n’est pas creux, on le fait dès le mois de juillet. Il y a eu des piquets de grève dans les universités et dans certains services et administration et dans certains notamment, les transports en bus de certaines villes de province, le vote. Troisièmement, je souhaite également la liberté de présentation au premier tour des élections, c’est un peu comme si dans la démocratie politique, on vous obligeait à voter pour la démocratie chrétienne ou pour la SFIO. Ca va faire fonctionner à nouveau la démocratie sociale et ça je le ferais dès l’été. Ce n’est pas creux, c’est précis. Mais je ferais également un paquet fiscal, dès le mois de juillet, je demanderai à ce qu’on puisse déduire de ses impôts les intérêts de ses emprunts pour acheter un appartement. Je ne comprends pas pourquoi tout est fait pour empêcher les Français d’être propriétaires de leur appartement. La classe moyenne, il y a 40 ans était 9 fois sur 10 propriétaires de son appartement. La classe moyenne aujourd’hui, à statut social égal, ne peut pas. Pourquoi ? Parce que les taux d’intérêt sont plus chers que l’inflation, parce que l’immobilier a beaucoup augmenté et parce qu’on ne peut pas déduire les intérêts de ses emprunts. C’est-à-dire qu’on va payer des impôts sur les intérêts que l’on verse à la banque. Je le ferais dès l’été. Deuxième chose que je ferais dès l’été, j’exonèrerai de charges sociales et d’impôts les heures supplémentaires. Pourquoi ? Je veux une véritable révolution économique, parce que je veux qu’en France, on puisse travailler plus et que celui qui travaille plus en ait la juste rémunération. Enfin dernier point, je supprimerai les droits de successions, pour 90 % des Français, parce que je considère que quand on a travaillé toute sa vie, c’est quand même normal de pouvoir donner à ses enfants, le fruit d’une vie de travail. Moi, je vous dis une chose, c’est par le travail, qu’on va relancer l’économie française. C’est par la croissance qu’on remboursera nos déficits, c’est possible. Je le ferais dès l’été qui suivrait mon éventuelle élection.

Jean-Jacques BOURDIN

Et François BAYROU qui veut donner la possibilité aux entreprises de créer deux emplois sans charge à l’exception des 10 % versés pour les cotisations retraites ? C’est une bonne idée ça ?

Nicolas SARKOZY

Mais pourquoi deux ?

Jean-Jacques BOURDIN

C’est une bonne idée ça ?

Nicolas SARKOZY

D’abord tout ce qui allège le coût du travail, c’est bien, mais pourquoi deux ? La question n’est pas de faire une mesure pour les deux ans emplois que l’on créerait. La question c’est que la crise française, la crise morale porte un nom, Jean-Jacques BOURDIN, c’est la crise du travail. Moi, je veux tout faire pour revaloriser le travail. Respecter le travail, réhabiliter le travail, l’erreur vient de quoi ? C’est la notion de partage du temps de travail, qui est une absurdité, les socialistes ont cru qu’en enlevant le travail des quinquagénaires, on allait donner du travail aux “ trentagénaires (sic). ” C’est absurde. Alors qu’ils suivent leur logique jusqu’au bout, mettons tous les 55 ans en préretraite et tous les 25 ans auront un emploi. Or nous sommes le pays d’Europe qui a le plus de quinquagénaires sans activité et le plus de jeune au chômage. C’est le travail qui créait le travail. Je veux donc libérer les possibilités de travailler pour les Français. Pareil pour la retraite, pourquoi on empêche un retraité qui a une petite retraite d’avoir un emploi partiel ? Pourquoi on veut absolument obliger les gens à partir à la retraite, quand ils n’ont pas envie et que leur employeur serait d’accord pour qu’il continue. Nous sommes le seul pays au monde qui dépense 17 milliards d’euros par an pour empêcher les gens de travailler. Est-ce que c’est raisonnable ? 5 milliards d’euros par an pour mettre les gens en préretraite. Je ne sais pas, mais depuis deux ans, je trouve que…

Jean-Jacques BOURDIN

Oui, les entreprises qui sont les premiers à mettre les gens en préretraites.

Nicolas SARKOZY

Mais c’est totalement irresponsable. Et je ne partage pas…

Jean-Jacques BOURDIN

Beaucoup d’entreprises, notamment de grandes entreprises, Nicolas SARKOZY.

Nicolas SARKOZY

C’est totalement irresponsable et je ne partage nullement. J’ajoute que j’ai fait une proposition qui me semble très importante, on conditionne les allègements de charges à la politique salariale des entreprises. Pourquoi ? Parce que la question du pouvoir d’achat, la question des salaires, c’est une question française.

Jean-Jacques BOURDIN

C’est du donnant/donnant ça ?

Nicolas SARKOZY

C’est du donnant/donnant. Et je ne considère pas qu’il est normal…

Jean-Jacques BOURDIN

Avec Ségolène ROYAL, vous êtes sur le même terrain là ? Donnant/donnant pourquoi pas ! Finalement c’est BAYROU qui a raison ?

Nicolas SARKOZY

Ecoutez, si vous le voulez, si ça vous fait plaisir.

Jean-Jacques BOURDIN

Non, non, non, mais je vous dis ça comme ça. C’est un trait d’humour, c’est un trait d’humour.

Nicolas SARKOZY

C’est bien, ça fait du bien le matin.

Jean-Jacques BOURDIN

Mais oui ! Evidemment ! Bien Nicolas SARKOZY, notre invité, 8 heures 44 à tout de suite.

(…)

Jean-Jacques BOURDIN

Notre invité, ce matin, Nicolas SARKOZY. Nicolas SARKOZY j’ai quelques questions en vrac et ensuite nous allons prendre Olivier, David, Sliman qui sont des auditeurs. D’abord oui ou non, doit-on comme dans de nombreux pays anglo-saxons interdire à des propriétaires de très grands groupes industriels qui passent des marchés avec l’Etat, de posséder aussi des télés, des radios ou des journaux ? Non ? Non. Bon !

Nicolas SARKOZY

Mais non, parce que disons juste un mot de commentaire, respectons un peu les journalistes, est-ce qu’on croit parce que tel propriétaire aurait un marché avec l’Etat, qu’il y ait un risque tous les journalistes soient malhonnêtes ? Ca n’a pas de sens enfin ! J’ajoute qu’il faut arrêter avec cela, la communication a besoin de grands groupes, l’un des problèmes français c’est que nous avons besoin d’avoir des grands groupes qui pèsent dans le monde…

Jean-Jacques BOURDIN

Aux Etats-Unis c’est interdit ? C’est 10 % je crois.

Nicolas SARKOZY

Attendez aux Etats-Unis ils sont formidables, ils se présentent comme les plus grands libéraux et à chaque fois qu’il s’agit de défendre leurs intérêts, eux, ils ne sont pas naïfs. C’est-à-dire qu’ils sont pour la liberté du commerce, mais ils viennent de faire voter une loi qui fait que ceux qui fabriquent les produits sur le territoire des Etats-Unis paient moins d’impôts que les autres, les Etats-Unis, ils n’ont pas de leçon à donner mais nous, on devrait parfois nous inspirer de la façon donc ils défendent leurs fermiers, de la façon dont ils défendent leurs intérêts.

Jean-Jacques BOURDIN

François BAYROU c’est un homme de droite ou de gauche ?

Nicolas SARKOZY

C’est à lui qu’il faut poser la question.

Jean-Jacques BOURDIN

Ni droite, ni gauche dit-il ?

Nicolas SARKOZY

En tout cas, ses députés ils ont été élus par les électeurs de droite.

Jean-Jacques BOURDIN

Donc c’est un homme de droite ?

Nicolas SARKOZY

En tout cas, ses députés le sont.

Jean-Jacques BOURDIN

Ses députés le sont. Bien ! Est-ce que vous attendez un peu plus justement de dignité de leur part ou de fidélité ou de reconnaissance non ? Non ?

Nicolas SARKOZY

Moi, vous savez monsieur BOURDIN, je ne prends pas de mot qui blesse. Je dis simplement que ce que propose François BAYROU c’est son droit, d’ailleurs on l’a parfaitement connu en France, c’était quoi ? C’était la 4ème République, les majorités d’idées, d’Edgar FAURE, on met un peu de gauche et un peu de droite. Ca a conduit à quoi ? A l’impuissance, on l’a très bien connu en France. Toute la 4ème République s’est conduite sur cette idée qu’il fallait mettre la gauche et la droite, c’était le règne des partis. Comme il n’y en avait aucun qui dominait, comme il n’y en avait aucun qui gagnait les élections, comme il n’y avait pas de majorité, à l’arrivée, ils se mettaient tous ensemble pour se partager le gâteau et on avait une politique informe. C’est l’impuissance ! Mais regardez ce qui se passe en Italie, le gouvernement PRODI, 109 ministres, 11 partis dans la coalition, ça a abouti à quoi ? Au bout de trois mois, la démission. Pourquoi ? Parce que la démocratie c’est une majorité et une opposition et les Français choisissent, si on fait à la fois gauche et droite là, il y a une législative un mois après la présidentielle. On vote à la fois pour la gauche et pour la droite et puis si ce gouvernement échoue, on laisse la place à qui ? A LE PEN ou à LAGUILLER. La démocratie c’est l’alternative, alors en revanche, moi, je suis pour bien sûr qu’une majorité l’emporte, sur un programme défini et qu’elle s’ouvre à tous les talents de la France. Mais sur un système de jeu. C’est un peu comme en football, on prendrait les meilleurs talents à travers le monde, mais on n’aurait pas de système de jeu, pas de capitaine et pas d’entraîneur, on va dans le mur.

Jean-Jacques BOURDIN

Nicolas SARKOZY, vous savez que nous avons une tradition à RMC, nous adorons les sous-marins, vous avez entendu parler des sous-marins. Alors combien la France possède-t-elle de sous-marins nucléaires d’attaques ?

Nicolas SARKOZY

Quatre.

Jean-Jacques BOURDIN

Cinq.

Nicolas SARKOZY

Quatre.

Jean-Jacques BOURDIN

Cinq. Sous-marins nucléaires d’attaques, cinq. Nucléaire d’attaque cinq.

Nicolas SARKOZY

Ah ! Ecoutez, on peut débattre sur la contrepartie, sur la spécialisation, je vous le dis, honnêtement, Jean-Jacques BOURDIN, la question est un peu spécieuse.

Jean-Jacques BOURDIN

C’est important de savoir ça ou pas ?

Nicolas SARKOZY

Mais bien sûr que c’est important, c’est capital, mais c’est capital. Il n’y a pas que ça qui est important, d’ailleurs. Pourquoi c’est capital ? C’est capital parce que le président de la République c’est lui qui appuiera sur le bouton.

Jean-Jacques BOURDIN

Voilà bien sûr.

Nicolas SARKOZY

Alors j’ajoute que sur la question de la dissuasion nucléaire, cette question est extrêmement difficile, parce que je crois à la dissuasion, je crois à l’arme nucléaire, mais on voit bien que la définition de nos intérêts vitaux, ce n’est pas simplement la sanctuarisation de l’hexagone. C’est également les intérêts vitaux de nos partenaires européens. Bon et c’est un problème sur lequel il va falloir que nous débattions. Et c’est un sujet de l’élection présidentielle, j’aurais l’occasion d’ailleurs, le 28 février de faire une conférence de presse sur l’ensemble de ces sujets.

Jean-Jacques BOURDIN

Mercredi. Nicolas SARKOZY, Philippe DUFREIGNE est avec nous. Bonjour Philippe.

Philippe DUFREIGNE

Bonjour Jean-Jacques.

Jean-Jacques BOURDIN

Deux questions, Philippe d’auditeurs.

Philippe DUFREIGNE

Deux questions rapides ici au standard. Alors j’ai celle de Sylvia tout d’abord qui est dans le Gers : “ j’ai découvert que dans LE CANARD ENCHAINE, que monsieur DEBRE avait fait un bon cadeau au député sortant monsieur SARKOZY. Un député battu en juin prochain, qui se retrouverait à l’ANPE, verra son traitement prolongé pendant toute la durée de la prochaine législature de façon dégressive. En juin 2012, par exemple, un de ces ex-députés touchera toujours un petit peu plus de 1000 euros, est-ce que vous trouvez ça normal ? ”

Nicolas SARKOZY

Non.

Jean-Jacques BOURDIN

Non, la réponse est claire. Philippe DUFREIGNE autre question….

Nicolas SARKOZY

Non, je précise les choses en tant que ministre, si je n’étais pas élu, je serais donc ancien ministre et les Français doivent savoir que je toucherais mon traitement pendant six mois, pas un jour de plus. Et que si je devais reprendre un autre travail ou un autre mandat l’indemnité de six mois est immédiatement suspendue.

Philippe DUFREIGNE

Question d’Antoinette, cette fois-ci, sur le blog de l’émission “ Bourdin & Co ” “ monsieur SARKOZY, j’aimerais savoir quelles sont les raisons politiques qui vous ont conduit à faire préfacer votre dernier livre, par monsieur Gianfranco FINI, le leader du parti Alliance nationale, considéré à Rome comme post-fasciste, comme issu du fascisme italien. Est-ce que ce n’est pas un soutien gênant pour vous ? ”

Nicolas SARKOZY

Non, ce n’est pas exact, monsieur FINI était ministre dans le gouvernement de la droite et du centre en Italie, il a souhaité faire une préface de mon livre, c’est un homme de grand talent, qui est élu en Italie, qui n’a rien à voir avec le néo-fascisme, franchement, arrêtons avec ces présupposés sur les uns et sur les autres. C’est d’ailleurs reconnu comme tel, l’un des hommes politiques italiens, les plus talentueux.

Jean-Jacques BOURDIN

Bien, Philippe DUFREIGNE, merci, on va prendre Olivier, bonjour Olivier.

Olivier, auditeur

Oui, bonjour.

Jean-Jacques BOURDIN

Vous êtes en Espagne, Olivier.

Olivier

Oui, absolument à Barcelone.

Jean-Jacques BOURDIN

A Barcelone, question à Nicolas SARKOZY.

Olivier

Oui, bonjour monsieur SARKOZY.

Nicolas SARKOZY

Bonjour Olivier.

Olivier

Je voulais savoir ce que vous pensiez de la proposition de Dominique STRAUSS-KAHN qui se proposait de créer un impôt citoyen, ce qu’il appelle un impôt citoyen pour fiscaliser en fait, en France, les Français qui sont, qui travaillent à l’étranger, donc qui sont déjà fiscalisés à l’étranger et qui ont par ailleurs déjà des taxes en France, si ils ont gardé un appartement, ils paient des taxes foncières, taxes d’habitation etc…

Jean-Jacques BOURDIN

Une bonne idée ou pas ? Olivier, une bonne idée Nicolas SARKOZY ?

Nicolas SARKOZY

En aucun cas, enfin écoutez, essayons d’être cohérent les uns, les autres et de ne pas faire de démagogie. Le monde d’aujourd’hui est devenu un village, on pousse les Français à changer de formation, à changer de métier, à changer de région, aller investir, gagner des parts de marchés à l’étranger et la conséquence qu’on en tirerait c’est qu’on taxerait ceux de nos compatriotes qui vont gagner des parts de marché, créer de la richesse, porter la langue française et la culture française, défendre les intérêts français à l’étranger ! Alors je pose une question, pourquoi avoir fait Schengen ? L’Espagne est dans Schengen, c’est-à-dire qu’en Europe, on a crée un espace commun, on peut circuler, on a aboli les frontières et abolissant les frontières, on en tirerait la conclusion qu’il faut taxer ? Mais la véritable question à se poser, c’est pourquoi nous sommes le seul pays où ceux qui ont réussi, pensent que pour bénéficier du produit de ce travail, ils doivent partir. Pourquoi nous sommes le pays qui pousse les meilleurs de nos jeunes à s’expatrier, pourquoi nous sommes le pays qui découragent les entrepreneurs à investir en France, on a besoin d’un capitalisme familial, on a besoin qu’on créait de la richesse en France, le jour où on aura taxé, c’est exactement comme les profits de TOTAL. Je voyais qu’on se plaignait que TOTAL fasse des profits, mais tant mieux que les entreprises en France font des profits, ça leur permet de payer des impôts, on parlait de l’impôt citoyen. On ne paie pas d’impôts sur les profits.

Jean-Jacques BOURDIN

TOTAL paie beaucoup d’impôts à l’étranger.

Nicolas SARKOZY

Non, mais pour…

Jean-Jacques BOURDIN

Et assez peu en France compte tenu de ses bénéfices ?

Nicolas SARKOZY

Eh ! Bien raison de plus pour qu’on rapatrie les activités et que si on a des demandes à faire à TOTAL et je souhaite qu’on lui fasse des demandes, un, c’est répercuté plus vite la baisse du Brent, c’est-à-dire du pétrole pour qu’à la pompe, les Français s’en rendent compte. Ca c’est une vraie demande et deuxièmement, d’investir dans les énergies du futur. A force de taxer tous ceux qui sont en France, mais qui restera en France ? Qu’est-ce qu’on veut ? Que monsieur MONTAGNE, qu’il y ait de nouveau MONTAGNE qui s’en aille ? Parce qu’on ne lui a pas permis de continuer à chercher en France ! Moi, je veux faire de la France le pays de l’innovation, le pays où on peut entreprendre, où on peut créer de la richesse. A force décourager tout le monde, qu’est-ce qui va se passer ? Et puis qu’Olivier est en Espagne, j’y serais demain, je rencontrerai monsieur ZAPATERO et je tiendrais un meeting, j’espère qu’Olivier y sera, j’aurais des choses à leur dire.

Jean-Jacques BOURDIN

Bien je vais terminer avec, tiens une petite pub, c’est THOMSON, qui pour son nouveau GPS a imaginé la fin de la campagne le 6 mai au soir par une rencontre amoureuse entre Nicolas SARKOZY et Ségolène ROYAL. C’est possible ça ?

Nicolas SARKOZY

Non, écoutez, vraiment je respecte suffisamment madame ROYAL. Au passage, je ne lui imposerais pas, en tout cas, sortez le mot “ amoureux ” mettez le mot “ rencontre ” “ dialogue ” “ respect ”….

Jean-Jacques BOURDIN

Il y aura une rencontre le soir du 6 mai ? Si vous êtes tous les deux…

Nicolas SARKOZY

C’est aux Français de choisir qui sera au deuxième tour, mais il y aura forcément une rencontre. Et puis de toute façon, moi, je respecte mes contradicteurs, qu’est-ce que c’est que cette histoire qu’on ne pourrait pas se serrer la main ! Si je rencontrais madame ROYAL, je lui serrais la main, il n’y a absolument aucun problème à cela. Pareil pour François BAYROU, pareil pour tous les candidats. Il faut avoir des convictions fortes, pour être candidat à la présidentielle, mais ne pas oublier une chose, c’est que le président ce n’est pas l’homme d’un clan, d’un parti, d’une secte, c’est l’homme de la France. Et forcément dans la France, il y a aussi mes contradicteurs.

Jean-Jacques BOURDIN

Bien, merci, Nicolas SARKOZY, d’être venu nous voir ce matin sur RMC. Demain, nous recevons Jacques ATTALI et je vous rappelle que mercredi, nous avons un débat très intéressant sur une heure, le premier vrai débat de cette présidentielle, puisqu’il va opposer Xavier BERTRAND, que vous connaissez bien à Arnaud MONTEBOURG. Ca sera intéressant pendant une heure.

Nicolas SARKOZY

Et que vos téléspectateurs regardent parce que…

Jean-Jacques BOURDIN

8 heures et demi, 9 heures et demi.

Nicolas SARKOZY

Xavier BERTRAND, c’est un garçon de grand talent, mais il a à mon avis, un avantage sur MONTEBOURG, c’est qu’il ignore le sectarisme.

Jean-Jacques BOURDIN

Bien ! Il est 8 heures 57, vous êtes sur RMC vous réagissez, vous continuez sur RMC et sur BFM TV évidemment, à demain.

FIN ”

http://www.aureliefilippetti.org/in...

Messages

  • C’est vrai que c’est marrant, ce dialogue de sourd. Mais en réalité, si NS n’avait pas des scribes pour lui faire ses discours on se rendrait vite compte qu’il ne sait pas grand chose. La preuve, hier, il affirmait que l’état ne devait pas mettre son nez dans l’affaire d’AIRBUS, et comme il vient d’apprendre que les landers en Allemagne étaient actionnaires dans AIRBUS, et que plusieurs conseils régionaux PS français se portent actionnaires pour sauver l’entreprise, pour ne pas être en reste (et surtout pour ne pas avoir l’air ridicule), il a chargé les copains pour la faisabilité.

    Il ressort que Sarkozy n’a pas de programme, qu’il le construit chaque jour, suivant les événements. Lui demander d’anticiper, c’est peut-être trop pour son petit cerveau. En tout cas, j’ai absolument aucune confiance en ce type. Il démontre son incapacité à gérer quoi que ce soit. Il fait tout en réaction aux autres candidats qu’il épie en permanence, fait des surenchères (comme un marchand de tapis), Avec un bonhomme pareil à la tête du pays, c’est la France par terre ! Il me fait froid dans le dos.

  • le nain nous démontre qu’il est complètement NUL !...

    FRANCAIS REVEILLEZ VOUS AVANT QU’IL SOIT TROP TARD, CAR APRES VOUS RALLEREZ MAIS ON SERA BIEN DANS LA MERDE.

    LOUIS