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LETTRE OUVERTE AUX INSTANCES JURIDIQUES DES COMORES
Publie le jeudi 13 janvier 2011 par Open-Publishing1 commentaire
Abdoulatuf BACAR
Université Paris VIII
Seine St Denis
LETTRE OUVERTE AUX INSTANCES JURIDIQUES COMORIENNES
Saint Denis le 13 janvier 2011
Je ne suis ni avocat, ni de la police judiciaire. Je ne suis qu’un simple citoyen comorien mais qui, à ces heures est choqué s’avérant dépassé par l’ampleur des évènements tragiques plus ou moins organisés, ne faisant que se multiplier au fil du temps.
Je m’adresse d’abord au Procureur de la République, à ce juge à qui a-t-on confié l’affaire Combo.
Monsieur le Procureur, quelles sont jusqu’alors les conclusions éventuelles que vous tirez de cette affaire liée à l’assassinat du Colonel Ayouba ? Quand est-ce vous comptez rendre publiques celle-ci pour que les Comoriens puissent découvrir ce jour là les commanditaires de l’assassinat du Colonel ? Pourquoi hier c’est Combo, un Comorien originaire d’Anjouan et aujourd’hui, Assadi, un chirurgien de même, originaire de la même île ? Je ne vais pas vous apprendre, ni à vous ni à la police judiciaire, c’est quoi mener une enquête, mais je doute fort que vos investigations ne soient pas jusqu’ici bien orientées pour la réalité, rien que pour celle ci. Et c’est en ce sens que j’appelle à votre responsabilité de vous montrer compétant en accélérant les choses avec la mort suspecte du Dr. Ne serait-il pas, de même plus responsable que vous démissionniez de vos fonctions si celles-ci semblent ne pas être bien assumées ?
Que savait-il le Dr, de cette affaire Combo ? Quels sont les enseignements tirés de l’arrestation honteuse même du général Salim ? S’agit-il d’un bouc émissaire ou de l’arbre qui cache la forêt initié par toute une bande organisée ne voulant que préserver son immunité ? Et puisque aux Comores, aujourd’hui, le concubinage est abordé sans tabou(témoignages de la concubine de Combo citée dans la presse), avez-vous prévu des mesures sécuritaires pour cette femme (Faouzia Miradji) ? Car celui que la justice a traité d’auteur de faux témoignages ne va jamais pouvoir vous prouver le contraire de votre décision : il est parti à jamais. Il ne vous reste, disons il ne nous reste que cette femme pour voir un jour jaillir les airs de la rationalité. Comptez-vous garder à chaud ce témoin si précieux ? Comment ? Oui, je vous demande car, il va falloir tout veiller sur elle : contrôler surtout ce qu’elle met dans la bouche.
Monsieur le juge, prenez mon conseil pour une critique positive vous obligeant à analyser la situation qui prévaut aux Comores avec l’assassinat de Combo, le limogeage du général Salim, son arrestation honteuse.... et aujourd’hui l’assassinat du Dr Assadi que nous avons tant aimé. Espérons que les proches du Dr aillent jusqu’au bout en exigeant d’abord l’autopsie et ne laissant aucune tentation suspecte des examens. Car si vrai, le Dr a été tué, c’est que tout est possible pour le ou les auteurs de cet acte barbare.
Ensuite, je m’adresse à tous les responsables politiques au pouvoir et ceux de l’opposition. En vous écrivant, j’ai la chère de poule car je ne suis qu’un jeune étudiant résidant loin des Comores mais attristé par cette disparition tragique du Dr. Vous devriez mesurer la situation qui s’impose et laisser triompher la réalité et non pas les proximités mesquines qui vous lient à ceux qui menacent la stabilité du pays et la sécurité des citoyens.
Enfin, je pense que vous ne devriez pas oublier aussi que nous nous connaissons tous vue cette contiguïté et que beaucoup de gens savent très bien que le médecin Assadi avait l’habitude de manger dans ce restaurant. Pour cela, le personnel ainsi que les responsables du restaurant Ravinala sont les premiers à suspecter pour la recherche de la réalité sur la mort du docteur. Ainsi, sont ouverts les débats sur la sécurité des citoyens aux Comores, sur le favoritisme absorbant qui doivent cette fois ci être pris au sérieux pour lutter contre les politiques de règlements de comptent qui gagnent notre culture réputée pacifiste et pacifique.
Croyez, Mesdames, Messieurs à mes sincères salutations.
Abdoulatuf Bacar
Messages
1. LETTRE OUVERTE AUX INSTANCES JURIDIQUES DES COMORES, 16 janvier 2011, 18:40, par Abdoulatuf Bacar
Abdoulatuf Bacar
Université Paris VIII
Saint-Denis France
Paris le 16 janvier 2011
MORT DU DOCTEUR ASSADI :
REACTION PERSONNELLE SUITE AU RAPPORT AUTOPTIQUE
Si l’on suit les propos tenus par l’équipe médicale à la tête de laquelle un médecin tanzanien et diffusés par la chaine nationale ORTC, la mort du docteur Assadi semble naturelle. Elle semble naturelle car elle peut ne pas l’être. Le rapporteur de la Commission chargée de suivre les opérations autoptiques qui s’est exprimée en langue nationale et en français a fait ce constat sur la mort de Assadi. Il l’a dit lui-même devant la caméra de l’ORTC qu’ils l’ont fait dans la transparence. Hélas, je ne le pense pas et je m’explique. Il ne s’agissait pas de jouer avec la forme pour manipuler des Comoriens sur place capables de voir de cette opération médiatique le caractère et la volonté de ne rien cacher par ce qu’on s’exprimait à la télévision. J’ai envie de demander : vous vous êtes exprimés pour dire quoi en fin de compte ?
Or la transparence s’est beaucoup manifestée dans la forme en laissant le médecin légiste parler en premier, histoire de démontrer que l’équipe s’appuyait sur lui. Cette transparence est formelle surtout, dans la mesure où le médecin s’est exprimé en langue étrangère (tanzanien) en s’adressant à tout un public comorien de l’intérieur et de l’extérieur perdu et déçu de ne pas avoir un journaliste derrière pour traduire tels propos si attendus du médecin dépêché. Cette transparence autoritaire ne devrait pas nous convaincre pour une autre raison : les paroles du médecin national qui a succédé le tanzanien laissent comprendre que les analyses faites de l’autopsie sont tirées uniquement d’un constat fait au niveau du cœur.
Je pense que c’est trop oser concernant une équipe d’experts choisis pour la véridicité d’une telle circonstance. A-t-on attendu juste pour qu’on nous dise que le cœur du médecin a tremblé avant de mourir ? Qu’est-ce que cela veut dire ? Pourquoi les éléments évoqués par le médecin comorien non identifié (pour ceux qui ne le connaissent pas de vue) concernant la probable analyse sanguine ou autres n’ont pas été cités par le responsable juridique ? A-t-on patienté juste pour apprendre que le décès du docteur résulte d’une mort normale comme s’il était décédé chez lui, en conduisant ou en se battant ? Qu’est-ce que nous devrions comprendre de ce rapport si mesquin et si lamentable ? Le lamentable est de vouloir faire comprendre aux Comoriens que c’est le destin du docteur, donc l’indiscutable. Je pense que nous avions attendu pour rien car la montagne a accouché d’une souris. Ne me dites pas que je voudrais savoir ce que j’attendais avoir de cette autopsie. Je suis entrain de vous démontrer que la transparence ne côtoie jamais l’énigme. Or le rapport qui nous est livré en direct ou en différé par l’ORTC est caractérisé par cet aspect mystérieux visible dans le fond.
Tirer de telles conclusions sans analyser le sang, sans nous parler des analyses digestives ou abdominales, c’est si faible comme constat. Quelle transparence nous parle-t-on ? Rappelons que le docteur Assadi en liberté conditionnelle, était accusé d’auteur de faux témoignages dans l’affaire Combo. La mort brutale d’une telle personnalité en pleins tourments judiciaires constitue en soi un problème. En m’engageant encore une fois dans ce combat, ça ne peut qu’être un cris de désespoir. Mais comme nous prédisait déjà le fameux dicton flatteur comorien, une main que tu ne peux pas plier, tu l’embrasses finalement.
Abdoulatuf Bacar