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La Bolivie : l’Arabie Saoudite du Lithium ?

Publie le mercredi 4 février 2009 par Open-Publishing
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La Bolivie : l’Arabie Saoudite du Lithium ?

La Bolivie pourrait avoir son mot dire auprès des constructeurs automobiles et des gouvernements qui s’intéressent à la prochaine génération de voitures électriques ou hybrides. Les réserves nationales de sel renferment presque la moitié du Lithium de la Planète. Un minerai vital pour le développement énergétique de ces véhicules. Et la Bolivie, (qui a déjà nationalisé le pétrole et l’industrie du gaz naturel), ne désire absolument pas y renoncer.
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SIMON ROMERO

"New-York Times"

NOAH FRIEDMAN-RUDOVSKY / NEW YORK TIMES

Des ouvriers des Salines du « Salar d’Uyuni » (« Uyuni Salt Flats »), en Bolivie, ou sont situées les plus grandes réserves mondiales de Lithium et les Boliviens débattent du moyen de profiter au mieux de ces ressources.

Le président Evo Morales est un dirigeant connu pour être très critique envers les Etats-Unis.

TYLER BRIDGES / MCCLATCHY NEWSPAPERS

Ces ouvriers en combinaisons qui les protègent du mélange de soleil et de poussière sont dans un complexe construit sur à Rio Grande, en Bolivie, ou on extrait la saumure de sel pour fabriquer le Lithium. Le Lithium est le matériel clef pour manufacturer es batteries lithium-ion.

Utilisations du Lithium

La demande du Lithium, longtemps employé en petite quantité dans des médicaments régulateurs de l’humeur et des armes thermonucléaires, s’est élevée au premier rang des matériaux pour la fabrication de batteries de « BlackBerrys » et autres dispositifs électroniques qui emploient ce minerai. Mais l’industrie automobile est le futur grand potentiel inexploité pour le Lithium, disent tous les analystes. Parce qu’il pèse moins que le Nickel, qui est lui aussi employé dans les batteries, il permettrait aux voitures électriques de stocker plus d’énergie et de parcourir ainsi de plus longues distances.

UYUNI, Bolivie.

Dans la ruée commune pour construire la génération suivante de voitures hybrides ou électriques, un fait devient universel, pour les constructeurs d’automobiles et les gouvernements cherchant à abaisser leur dépendance au pétrole étranger : Presque la moitié du Lithium mondial, le minerai nécessaire pour stocker l’énergie électrique, est situé en Bolivie. Un pays qui ne pourrait ne pas désirer le donner facilement.

Des sociétés japonaises et européennes tentent de conclure des marchés pour exploiter les ressources, mais un puissant sentiment national s’est construit autour du Lithium dans le gouvernement du Président Evo Morales, un critique ardent des Etats-Unis, qui a déjà nationalisé le pétrole bolivien et l’industrie du gaz naturel.

Pour le moment, le Gouvernement contrôle très étroitement le problème du Lithium et tiens les étrangers à distance. Par un surcroît de pression, des groupes indigènes de la région éloignée des Salines font valoir leurs droits dans les parts de bénéfices à valoir dans le futur.

« Nous savons que la Bolivie pourrait devenir l’Arabie Saoudite du Lithium », a déclaré Francisco Quisbert, 64 ans, leader de « Frutcas », une coopérative d’exploitants des salines et de fermiers de quinoa sur le bord du ‘Salar d’Uyuni’, le plus grand gisement de sel du Monde. « Nous sommes pauvres, mais nous ne sommes pas des paysans stupides. Le lithium appartient peut être la Bolivie, mais c’est aussi notre propriété ».

La nouvelle constitution dirigée par Morales qui a été votée le mois dernier soutient ces revendications. Une de ses dispositions pourrait donner le contrôle de leurs ressources naturelles aux d’Indiens sur leur territoire, renforçant ainsi leur capacité d’obtenir des concessions de la part des autorités et des sociétés privées, et même aussi de bloquer des projets défavorables.

Tout cela ne refroidit aucunement les efforts des Etrangers, y compris ceux des Trusts japonais « Mitsubishi » et « Sumitomo » et d’un Groupe dirigé par un industriel français, Vincent Bollore. Ces derniers mois tous trois ont délégués des représentants à La Paz, la capitale, afin de rencontrer le Gouvernement Morales pour obtenir un accès au Lithium.

« Il y a des lacs de sel au Chili et en Argentine et un dépôt prometteur de Lithium au Tibet, mais le coût d’extraction le plus favorable est clairement en Bolivie », a déclaré à La Paz Oji Baba, cadre dans l’Unité métallurgique de Base de Mitsubishi, « Si nous voulons rester une puissance dans la génération suivante d’automobiles, alors nous devons être présents ici ».

Mitsubishi n’est pas le seul à planifier la production de véhicules utilisant des batteries « lithium-ion ». De nombreux constructeurs d’automobiles des Etats-Unis, en difficulté, mettent tous leurs espoirs dans le Lithium. « General Motors » projette l’année prochaine sortir sa « Volt », une voiture basée sur une batterie « lithium-ion » et un moteur au « GPL ». « Nissan », « Ford » et « BMW », parmi d’autres fabricants d’automobiles, ont des projets semblables.

La demande de Lithium, s’est élevée du fait que les fabricants de batteries de téléphones portables et d’autres dispositifs électroniques emploient ce minerai. Mais l’industrie automobile, selon les analystes, promet le plus grand potentiel inexploité pour le Lithium. Puisqu’il pèse moins que le nickel, qui est aussi employé dans les batteries, il permettrait aux voitures électriques de stocker plus d’énergie et de rouler sur de plus longues distances.

Avec des gouvernements, y compris l’administration Obama, cherchant à augmenter l’efficacité du carburant et cherchant à réduire leur dépendance aux importations de pétrole, les sociétés privées se concentrent sur ce coin désolé des Andes, où des Indiens Quechua discutent de l’Avenir sur les restes d’une ancienne mer intérieure en commerçant du sel qu’ils transportent sur des caravanes de llamas.

Faire un deal avec Morales

Le “U.S. Geological Survey » annonce que 5.4 millions de tonnes de Lithium pourraient potentiellement être extraits en Bolivie, à comparés avec les 3 millions de tonnes du Chili, 1.1 million de tonnes en Chine et juste 410 000 tonnes aux Etats-Unis. Des géologues indépendants estiment que la Bolivie pourrait même posséder plus de Lithium à Uyuni et dans ses autres déserts salés. Quoique les hautes altitudes et la qualité des réserves puissent en rendre l’accès difficile.

Tandis que les évaluations varient largement, quelques géologues disent que les fabricants de voiture électriques pourraient exploiter les dépôts de lithium de la Bolivie durant des décennies.

Mais les étrangers désireux de mener des recherches en Bolivie devront composer avec la politique de Morales, 49 ans, qui s’est heurtée à plusieurs reprises avec celle des Etats-Unis, de l’Europe et des investisseurs sud-américains eux-mêmes.

Moralès s’est déjà heurté au Brésil frontalier, avec qui il entretient des relations amicales, avec ses projets de nationalisation du gaz naturel en 2006 et en augmentant nettement le prix de celui-ci. Il a effectué sa dernière nationalisation juste avant le vote sur la constitution, expédiant l’Armée pour contrôler les opérations du géant pétrolier britannique « BP ».

Au quartier général de l’Agence gouvernementale « Comibol » à La Paz, les projets socialistes ambitieux de Morales qui s’articulent avec sa défense des Indiens de Bolivie sont exposés bien en évidence. Les fac-similés de « Cambio », un nouveau quotidien sous contrôle gouvernemental, sont disponibles dans le hall, tandis que les affiches du Che Guevara, tué en Bolivie en 1967, son exposées à l’entrée des bureaux de « Comibol ».

« Le précédent modèle impérialiste d’exploitation de nos ressources naturelles ne sera jamais répété en Bolivie », affirme Saul Villegas, chef d’un secteur de « Comibol » qui surveille l’extraction du Lithium. « Peut-être pourra-t-il y avoir la possibilité d’accepter des étrangers comme associés minoritaires, ou encore mieux, comme clients ».

« Comibol » investit environ 6 millions de dollars dans une petite exploitation industrielle près du village de Rio Grande sur la rive du « Salar d’Uyuni », où il espère commencer la première extraction du lithium à l’échelle industrielle bolivienne, de ce paysage blanc, lunaire, et le traitement du carbonate pour les batteries automobiles.

Les techniciens doivent d’abord obtenir une saumure, ou l’eau saturée avec le sel dissous profondément au-dessous du désert, est remontée à la surface, où il elle est évaporée dans des bassins pour sélectionner le Lithium. Morales insiste pour que cette usine soit terminée vers la fin de cette année.

A la fin du mois dernier les ouvriers travaillaient frénétiquement pour réaliser ce but, travaillant sous le soleil autour des murs de brique à moitié terminés. Devant un ragoût de Lama et un Pepsi, Marcelo Castro, 48 ans, manager surveillant pour le projet, a expliqué qu’en même temps que le traitement du Lithium, l’usine avait un autre objectif :

« Bien sûr, le Lithium est le minéral qui nous conduira à l’ère post-pétrole. Mais pour suivre cette route, nous devrons développer la conscience révolutionnaire de notre peuple, et le projet de cette usine en est la base ».

La conscience d’un « moment clef ».

Au-delà de l’usine minuscule, les analystes du Lithium disent que la Bolivie, un des nations latino-américaines les moins développées d’Amérique du Sud, devra investir bien plus pour commencer à produire le carbonate. Mais avec le ralentissement de la croissance économique et le déclin du prix du pétrole limitant les capacités de son modèle, le Venezuela, il reste des zones d’ombre sur la méthode qu’emploiera la Bolivie pour parvenir à ce but toute seule.

Cependant, bien que Morales affirme un contrôle de l’économie plus grand et qu’il relance les projets pétroliers et gaziers, les analystes industriels optimistes font ressortir qu’il a cependant permis à quelques sociétés étrangères de rester dans le pays en tant qu’associés minoritaires.

En Bolivie l’extraction du Lithium possède sa propre histoire de hauts et bas. Au début des années 1990, l’Opposition nationaliste menée par Gonzalo Sánchez de Lozada, un riche propriétaire de concessions d’extraction, qui plus tard est devenu président de Bolivie, a contrecarré un plan de « Lithco », une société américaine, visant à exploiter les gisements de Lithium.

Cette histoire, jumelée avec les rapports tendus de Morales avec Washington, pourrait aider à comprendre pourquoi les sociétés américaines semblent être sur la touche alors que d’autres cherchent à conclure des contrats sur le lithium. Sanchez de Lozada a, en fin de compte, été forcé de démissionner du poste de Président en 2003, après des manifestations dirigées par Morales contre ses tentatives d’exporter le gaz naturel avec l’aide de capitaux étrangers.

Pendant que la Bolivie étudie comment exploiter son Lithium, les nations possédant de plus petites réserves intensifient leurs recherches. La Chine est apparue comme un producteur potentiel de Lithium, en mettant à jour des réserves dans un gisement de sel tibétain.

Mais les géologues et les économistes débattent avec acharnement pour savoir si les réserves de Lithium à l’extérieur de la Bolivie sont assez conséquentes pour répondre à la demande mondiale qui progresse. Keith Evans, un géologue de Californie, soutient que les ressources accessibles de Lithium à l’extérieur de la Bolivie sont significativement plus grandes que les évaluations réalisées lors de l’enquête du « U.S. Geological Survey ».

Juan Carlos Zuleta, un économiste de La Paz, a dit : « Nous avons les réserves les plus importante de de la planète, mais si nous n’entrons pas dans la course maintenant, nous perdrons cette chance. Le marché trouvera d’autres solutions pour les besoins mondiaux de stockage de l’énergie ».

Sur le plat désert de sel d’Uyuni, un tel débat semble très éloigné pour ceux qui ont toujours travaillé comme leurs ancêtres le faisaient, empilant le sel de la terre en des tas en forme de cône jusqu’à la ligne de l’horizon. Le Lithium trouvé sous la surface de ce désert semble même encore plus éloigné pour ces fermiers du sel du 21ème siècle.

« J’ai entendu parler du Lithium, mais j’espère simplement qu’il nous apportera du travail », dit Pedro Camata, 19 ans, son visage protégé du soleil par un masque de ski et des lunettes.

« Sans travail ici, on est mort ».

http://seattletimes.nwsource.com/ht...

Traduct Gilong.

G.L.

Messages

  • Il y a aussi une des très grande réserve de lithium située aux Étas-Unis. Il s’agit de l’hectorite du Nevada. On y retrouve environ 2000 tonnes de Li métal c’est à dire 11 millions de tonnes LCE. La compagnie possèdant les droits de production est Western Lithium Canada Corporated. Ils sont présentement en phase d’obtenir les permis environnementaux et d’exploitation. Il faut se rappeler que la réserve de la Bolivie est de 7000 tonnes de Li métal.