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La CAMIF, le gâchis !

Publie le samedi 25 octobre 2008 par Open-Publishing
4 commentaires

de Michel MENGNEAU

Le sous –titre que l’on peut affubler aux déboires de la Coopérative d’achat de la mutuelle des instituteurs de France c’est : « Comment on sabote une bonne idée : le principe coopératif ! ».

Certes il est trop tôt pour tirer des conclusions qui ne seraient que hâtives et incomplètes, néanmoins c’est triste à dire, mais en résumé cela ressemble à l’histoire de la grenouille qui voulait se faire aussi grosse que le bœuf, finalement elle a éclaté, un peu à l’image de la Camif qui vient de déposer le bilan après avoir présumé de sa capacité à trop vouloir proliférer.

Thèse un peu succinct demandant, en fonction des événements, à être développée afin apporter des éléments de réponse piochés dans l’historique de ce qui fut une coopérative.

Ca y est, le gouffre abyssal de CAMIF-Particuliers a précipité l’ensemble du groupe CAMIF- SA dans sa chute. Pourtant un espoir était né au mois d’aout lors de contacts avec un investisseur extérieur qui aurait injecté des capitaux, ceci étant lié à un plan drastique envers l’emploi puisqu’il était prévu la suppression de 509 postes. Avec la cessation de paiement, faute d’avoir conclu avec un pourvoyeur de fonds, c’est maintenant probablement plus de 900 emplois qui sont menacés, sans compter l’effet boule de neige qui pourrait toucher les sous-traitants ou autres entreprises liées à l’activité commerciale de la Camif.

De l’avis des employés ainsi que le rapporte entre autre la Nouvelle République, cette situation aurait paru invraisemblable il y a quelque temps encore, tant semblait pérenne la coopérative à nombre d’employés qui se voyaient aller jusqu’à la retraite en toute quiétude au sein de cette entreprise. Si l’on écarte la conjoncture économique, qui assurément n’est pas étrangère aux problèmes de la Camif, quel peut donc être l’autre facteur qui a engendré un tel désastre. A l’évidence il s’agit d’un problème de gestion qui à conduit les instances dirigeantes de cette société vers des solutions libérales au détriment de l’esprit coopératif.

Sans doute lorsque la coopérative s’est ouverte tout public, l’embellie commerciale en perspective aura endormie le sens critique de certains. Pour cela souvenons nous du petit coup de colère de l’assemblée des personnels en avril 2007 où celle-ci, en faisant appel aux sociétaires qui avaient encore un peu leur mot à dire, dénonce l’attitude des gouvernants de la Camif, en voici un extrait :

«  Les modifications statutaires successives mises en place par le Conseil d’Administration ont dessaisi les sociétaires d’un réel pouvoir de contrôle de la gestion de leur coopérative :
 L’essentiel des activités a été transféré dans des filiales Sociétés Anonymes par actions avec des Directoires qui ont tous pouvoirs, sans avoir juridiquement à rendre des comptes aux sociétaires,
 Les renouvellements des Administrateurs se font par cooptation et non par une réelle élection démocratique ouverte à tout sociétaire.

Le Président en premier lieu et son Conseil d’Administration sont pleinement responsables du désastre économique, financier et social dans lequel se trouvent votre Coopérative CAMIF et ses salariés :
 Plus de 100 millions € de capitaux (toutes les réserves accumulées en 50 ans) ainsi que le patrimoine immobilier ont été engloutis en pure perte dans des investissements relevant de la mégalomanie :
o International : Portugal, Allemagne, République Tchèque, filiales toutes cédées ou fermées.
o France : France Image Logiciels, Eclectis, Delachaux & Niestlé, Savour Club, Varilèges, Score, etc … même sort !
o Chaînes de magasins Maisonnables, Magie Bleue : ouvertures puis fermetures de Coquelles, Argenteuil, Eragny, Marne La Vallée, Rouen. »

On ne peut être plus clair. Malheureusement, malgré cette débauche d’énergie, grève du 22 mars au 2 avril 2007, il faudra à la fin de cette même année faire appel au fond d’investissement Osiris Partners qui injectera des capitaux. On aurait pu croire que se serait en même temps l’occasion de gérer au plus juste les finances, ce qu’à l’évidence tout le monde n’a pas pris en considération ! En effet, le total des salaires annuels du Président du conseil d’administration, du Vice-Président et du Directeur Général avoisine les 677 129 Euros (hors défraiements) – on comprend qu’avec de tels émoluments ils ne furent pas motivés envers l’intérêt de la collectivité, et surtout le principe coopératif.

Par conséquence plongé en plein monde ultra libéral sans foi ni loi, en même temps qu’une période de récession, la Camif est au bord de la rupture. Quand sera-t-il demain ?

Lundi 27 octobre, le tribunal de commerce de Niort statuera sur le sort de cette SA. Espérons que sera sauvé ce qui était l’un des plus beaux fleurons de l’esprit coopératif !

Messages

  • C’est un peu tard, mais comme il y aura probablement d’autre action je fais passer ce communiqué de l’intersyndicale.

    CAMIF : Mobilisation générale !

    Samedi 25 octobre 2008 à 10 h 30, place de la Brèche

    , par udcgt79jeudi 23 octobre 2008

    A l’appel des Unions Départementales des Deux-Sèvres

    CGT, FO, CFDT, CFE-CGC

    La Camif a annoncé, la mise en cessation de paiement de deux de ses sociétés, entrainant plus de 900 licenciements et par voie de conséquence, des milliers de suppressions d’emplois chez les fournisseurs, dans la sous-traitance, et dans tout le tissu économique.

    Nous sommes tous concernés Les 320 milliards d’euros que le gouvernement a choisi de donner aux banquiers et aux spéculateurs, doivent revenir aux salariés pour préserver l’emploi, interdire les licenciements et relancer l’économie.

    Grâce aux mutuelles, Niort est la quatrième place financière de France et il n’y aurait pas les moyens de sauver la Camif et tous ses emplois !!

    Les salariés n’ont pas à payer !

    Mobilisation générale !

    Nous appelons tous les salariés, actifs et retraités, de toutes les professions à participer massivement à la manifestation unitaire et inter professionnelle

    Samedi 25 octobre 2008 à 10 h 30

    Place de la Brèche à Niort

  • S’est passé à la CAMIF, ce qu’il va arriver à la Poste avec Bailly. Bailly on dirait Bayrou en plus ravi. Un dirlo, quoi, auto-satisfait, comme les pendules automatiques.

    A la Camif des directeurs à la cervelle épaisse et au menton arrogant ont décidé d’aller balancer le pognon du travail salarié dans des emplettes internationales et hors de prix.

    Ces boeufs qui dirigent nombre d’entreprises privées et publiques, toute cette fatuité encravatée sortie de l’ENA et autres boites à cons, ont besoin de faire leur rombière. Ils achètent comme Bernie va à la messe le dimanche.

    Ils ont sorti le flouze des caisses et, plutôt que de créer des structures ici, embaucher, ces ânes endimanchés qu’on appelle PDG sont allés faire les barbeaux, claquer, se la jouer golden player, comme dirait Finequellecrotte.

    Et voilà.

    J’en ai vue une, à la télé, une ancienne de la CAMIF, trente ans de boite ou pas loin. Ca faisait mal au coeur, avec son mari à côté qui manifestement comprenait pas ou pédalait déjà au-delà. Mais elle, elle comprenait tout à fait.

    Oui, elle pensait faire toute sa vie salariée à la CAMIF, comme on pense que la vie est un rêve quand on vingt ans.

    Ils avaient les mains bien posés sur la nappe cirée. Tranquilles, résignés à l’abattoir, ils semblaient. Mais la télé ça trompe. Peut-être qu’ils ont envie de racler quelques gueules sur le goudron de la route vers nulle part.

    Soleil Sombre

  • J’ai eu des réactions sur la manif de la bouche même d’une syndicaliste qui a poussé un coup de colère suite à la réflexion de gens qui ayant enfin compris qu’il allaient perdre leur emploi se sont plains en gémissant, alors que lors des autres grèves c’est tout juste s’ils n’avaient pas traité les grévistes d’irresponsables. Le pire c’est qu’il sont encore un certain nombre à raisonner de la sorte, il faut vraiment qu’ils aient les deux pieds dans la fiente pour commencer à réagir.

    On comprend mieux alors le découragement et l’amertume de certains syndicaliste qui tirant la sonnette d’alarme depuis dix ans s’étaient vu railler par ceux qui maintenant viennent pleurer.

  • Mais la Camif est toujours vivant incroyable je ne comprends pas bien son histoire il faudrait en faire un article je pense merci

    A+
    Gael

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