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La CGT dénonce l’arrivée de l’australien Ingeus et l’ouverture d’une Maison de l’emploi au Havre

Publie le lundi 14 février 2005 par Open-Publishing
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L’appel par l’Unedic à un cabinet de placement privé, opérationnel à Rouen à partir du 17 février, et l’implantation au Havre, en juin, de la première des sept Maisons pour l’emploi sur le bassin havrais, prévues par la loi Borloo, inquiètent au plus haut point l’Union des syndicats CGT du Havre. Une conférence de presse était tenue ce matin vendredi pour dénoncer « les menaces de la privatisation des services publics ».

L’entreprise australienne Ingeus s’installe à Rouen, au huitième étage du bâtiment des Assedic, sous la direction de Jean-Louis Tauzin, ex-directeur de l’Assedic de Haute-Normandie : « Une entreprise choisie sans appel d’offres », s’étonne-t-on à la CGT. Sa mission : reclasser les demandeurs d’emploi, « à partir des dossiers gratuitement préparés par l’ANPE », ironise Véronique Riesco, secrétaire régionale CGT ANPE Haute-Normandie.

Le principe : dès la prise en charge du demandeur d’emploi, le cabinet touche de l’Unedic 2.300 euros pour les moins de 50 ans et 3.000 pour les plus de 50 ans. Puis, à chaque embauche, Ingeus reçoit 300 euros supplémentaires, 600 s’il est en poste six semaines plus tard, 600 à nouveau pour sept mois...« L’opération rapportera au cabinet, pour les 6.000 demandeurs d’emploi des régions de Lille et Rouen, quelque 17.000 euros en deux ans, selon le syndicat. Sans obligation de résultat : Ingeus renvoie à l’ANPE celui qu’elle n’a pas pu reclasser au bout de dix mois. »

Par ailleurs, le syndicat s’inquiète de l’exclusion du projet des chômeurs non indemnisés et des bénéficiaires de l’ASS, AI, RMI. Enfin, « pourquoi créer une structure supplémentaire au lieu de donner davantage de moyens à celles qui existent déjà ? » Didier Labadie, délégué syndical CGT Assédic, est catégorique, « l’arrivée d’Ingeus ne créera pas un seul emploi pour les 140.000 demandeurs d’emploi de la région Haute-Normandie ».

Le syndicat s’inquiète aussi des futures Maisons pour l’emploi lancées par la loi Borloo dite de cohésion sociale. La première devrait s’implanter le 15 juin dans l’immeuble de la Matmut, à l’entrée du Havre, sous la forme d’un GIP, avec une vingtaine d’employés travaillant sur le territoire de la CODAH et de la communauté de communes de Saint-Romain de Colbosc avec un financement estimé à hauteur d’1 M€ par an. Le tout « en pompant dans le service public, pour effectuer en doublon ce qui se fait déjà : des analyses des besoins de main d’œuvre, des caractéristiques de demandeurs d’emploi, des études prospectives des filières émergentes, des aides à la formation et au recrutement... ».

Source : ANI

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