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La Contre-révolution aujourd’hui : trois exemples de contre-révolutionnaires.
Publie le vendredi 23 mai 2008 par Open-Publishing1 commentaire
La Contre-révolution aujourd’hui : le contre-révolutionnaire Denis Kessler.
Le contre-révolutionnaire Denis Kessler écrit le 4 octobre 2007 :
« Adieu 1945, raccrochons notre pays au monde ! »
« Le modèle social français est le pur produit du Conseil national de la Résistance. Un compromis entre gaullistes et communistes. Il est grand temps de le réformer, et le gouvernement s’y emploie.
Les annonces successives des différentes réformes par le gouvernement peuvent donner une impression de patchwork, tant elles paraissent variées, d’importance inégale, et de portées diverses : statut de la fonction publique, régimes spéciaux de retraite, refonte de la Sécurité sociale, paritarisme...
A y regarder de plus près, on constate qu’il y a une profonde unité à ce programme ambitieux. La liste des réformes ? C’est simple, prenez tout ce qui a été mis en place entre 1944 et 1952, sans exception. Elle est là. Il s’agit aujourd’hui de sortir de 1945, et de défaire méthodiquement le programme du Conseil national de la Résistance !
A l’époque se forge un pacte politique entre les gaullistes et les communistes. Ce programme est un compromis qui a permis aux premiers que la France ne devienne pas une démocratie populaire, et aux seconds d’obtenir des avancées - toujours qualifiées d’« historiques » - et de cristalliser dans des codes ou des statuts des positions politiques acquises.
Ce compromis, forgé à une période très chaude et particulière de notre histoire contemporaine (où les chars russes étaient à deux étapes du Tour de France, comme aurait dit le Général), se traduit par la création des caisses de Sécurité sociale, le statut de la fonction publique, l’importance du secteur public productif et la consécration des grandes entreprises françaises qui viennent d’être nationalisées, le conventionnement du marché du travail, la représentativité syndicale, les régimes complémentaires de retraite, etc.
Cette « architecture » singulière a tenu tant bien que mal pendant plus d’un demi-siècle. Elle a même été renforcée en 1981, à contresens de l’histoire, par le programme commun. Pourtant, elle est à l’évidence complètement dépassée, inefficace, datée. Elle ne permet plus à notre pays de s’adapter aux nouvelles exigences économiques, sociales, internationales.
Denis Kessler.
http://www.challenges.fr/opinions/1...
La Contre-révolution aujourd’hui : le contre-révolutionnaire Charles Beigbeder.
Je recopie cet article extraordinaire de Jean-Luc Porquet, paru dans le Canard Enchaîné, le 6 février 2008, page 5 :
« C’est le genre de choses qu’on laisse passer, à force. Il y en a tellement. Ils sont tellement « décomplexés ». La première fois, c’était en octobre 2007. Denis Kessler, ex-mao passé au capitalisme financier, ancienne éminence grise du baron Ernest-Antoine Seillière lorsque celui-ci pilotait le MEDEF, lâchait cette mâle déclaration de guerre :
« Il faut défaire méthodiquement le programme du Conseil National de la Résistance. »
http://www.challenges.fr/opinions/2...
Denis Kessler s’en réjouissait : au fond, les différentes réformes engagées par Sarkozy, disait-il, « peuvent donner une impression de patchwork, mais on constate qu’il y a une profonde unité à ce programme ambitieux » : défaire ce qu’ont fait les résistants, justement. Cette provoc’ avait fait quelques vagues, sans plus.
Et puis la semaine dernière, Charles Beigbeder a remis ça. Dans une tribune au Journal Du Dimanche (27 janvier 2008), Charles Beigbeder, le pédégé de Poweo, a affirmé, l’air de rien, que selon lui le rapport Attali permettrait enfin d’en finir avec cette France « qui continue à vivre sur un modèle fondé en 1946, à partir du programme du Conseil National de la Résistance. »
Tiens, tiens. Lui et Kessler, même combat. Charles Beigbeder, le prototype du jeune loup moderne. L’homme qui veut tailler des croupières à EDF en vendant de l’électricité privée aux Français.
Il avait un beau titre, le programme des résistants : « Les jours heureux ». On comprend qu’il faille en finir d’urgence. Il était le résultat d’un compromis né entre tous les mouvements de résistance luttant contre l’occupant, et les principaux partis politiques dont le Parti Communiste. On comprend que cela paraisse aujourd’hui insupportable. Il affichait de hautes ambitions. Entre autres, « la garantie d’un niveau de salaire et de traitement qui assure à chaque travailleur et à sa famille la sécurité, la dignité et la possibilité d’une vie pleinement humaine ; un plan complet de sécurité sociale, visant à assurer à tous les citoyens des moyens d’existence, dans tous les cas où ils sont incapables de se le procurer par le travail, avec gestion appartenant aux représentants des intéressés et de l’Etat ; une retraite permettant aux vieux travailleurs de finir dignement leurs jours ».
Insupportable, non ? On y trouvait d’autres projets complètement fous. Les résistants rêvaient que les enfants français puissent « bénéficier de l’instruction et accéder à la culture la plus développée, quelle que soit la situation de fortune de leurs parents ». Affreusement égalitariste !
Les résistants voulaient aussi que soit assurée « la liberté de la presse, son honneur et son indépendance à l’égard de l’Etat, des puissances d’argent ». On comprend que ça énerve.
Les résistants voulaient aussi « l’instauration d’une véritable démocratie économique et sociale, impliquant l’éviction des grandes féodalités économiques et financières de la direction de l’économie. » Complètement ringard, non ?
On remercie messieurs Denis Kessler et Charles Beigbeder de nous avoir annoncé la fin des beaux jours, prévue pour l’après-municipales. »
La Contre-révolution aujourd’hui : le contre-révolutionnaire Nicolas Baverez.
Quand Sarkozy a été élu président de la République, il est allé fêter son élection au Fouquet’s avec ses 55 meilleurs amis. Parmi ses 55 meilleurs amis, il y avait Nicolas Baverez, économiste, chroniqueur de l’hebdomadaire Le Point.
Voici la conclusion d’un article de Nicolas Baverez, paru dans Le Monde le 20 mai 2008 :
« La France a tout à gagner à réserver un bon accueil aux fonds souverains qui, encadrés, peuvent contribuer au redéveloppement de son capitalisme sans capital, tout en accélérant la transition vers un Etat moderne, en rupture avec les figures passées de l’Etat-providence, du patriotisme économique, ou de l’Etat-brancardier. »
Nicolas Baverez.
http://www.lemonde.fr/archives/arti...
La rupture selon Sarkozy, c’est exactement ça : c’est la rupture avec les figures passées de l’Etat-providence, du patriotisme économique, et de l’Etat-brancardier. C’est la rupture avec tout ce qui a été construit à la Libération par le gouvernement de Charles De Gaulle et par le gouvernement de Félix Gouin. C’est la rupture avec le programme du Conseil National de la Résistance.
Malheur aux pauvres !
Messages
1. La Contre-révolution aujourd’hui : trois exemples de contre-révolutionnaires., 27 mai 2008, 16:53, par fleur des champs
La critique pour la critique c’est aussi un schéma dépassé, dont il faut se passer.
Le conseil de la résistance ? Effectivement les "glorieux" résistants, après avoir commis une justice arbitraire dans la population s’est installé au pouvoir au nom du droit ? de leurs glorieux exploits.
La retraite ? C’est vrai ils ont décidé que ce qui avait été mis en place, de non égalitariste (en 1910) soit : un revenu pour les vieux travailleurs pauvres et aucun pour les riches (donc la justice sociale) ne valait plus rien.
Ils ont décidé que les plus riches percevraient une retraite proportionnelle à leurs hauts revenus. CQFD......hauts salaires pendant 40 années =
confort, éducation supérieure, capitalisation.
Petit revenu = confort aléatoire (en fonction du salaire), moins d’éducation (de culture), pas de capitalisation et petit revenu tout au long de son existence
Le conseil de la résistance a mis en place une politique sociale faite pour des futurs héritiers et la boucle est bouclée. Héritage+milieu social favorisant = bonne position sociale et cumul de l’héritage avec patrimoine personnel etc
On comprend que personne ne veuille toucher à cette loi qui favorise les riches au détriment des pauvres, à commencer par les élites dirigeantes qui se reproduisent depuis 30 ans et ont la main mise sur les citoyens les plus pauvres (politique du coeur, asservissement au système, exclusion,....) qui ne comprennent plus rien à rien.
Par contre nos élites font partie des plus riches et profitent à fond des décisions de 1945. Il suffit des idéologies qui ne servent qu’à cacher la triste réalité.
Aujourd’hui l’état providence est devenu une vaste assurance (R.Castel) qui favorise toujours les mêmes. Payer plus de cotisations sociales ne doit pas signifier percevoir plus de retraite car cela s’oppose au principe de la redistribution qui veut que chacun participe en fonction de ses moyens.
A ne parler que des plus pauvres on oublie le nombre en incroyables des mieux lotis. Inutile de montrer du doigt quelques riches quand l’iniquité sociale se fait avant tout au niveau de la protection sociale.
Je pense qu’un vrai discours social rappellerait :
que chacun paie en fonction de ses moyens pour la redistribution et non comme s’il payait une cotisation dans une assurance privée
que l’état versera une retraite plus ou moins égale à tous (plus pour ceux qui ont travaillé et plus en fonction du temps de travail) mais pas forcément proportionnelle aux salaires
Les plus riches étant libres de compléter leur retraite de base en cotisant ailleurs, dans le privé.
Concernant les transmissions de patrimoine il faut rétablir les taxes, sauf dans la transmission d’outil de travail. Il n’y a aucun justice sociale à vouloir favoriser les héritiers.