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La France : un pays de bas salaires

Publie le mardi 30 octobre 2007 par Open-Publishing
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Il faut voir la vérité en face : la France est devenue un pays de bas salaires. Plus de la moitié des salariés, c’est à dire 90% de la population, gagne moins de 1500 euros. Et tout concourt à aggraver cette situation. Le patronat n’a de cesse de réduire le coût du travail et donc sa valeur.

Les gouvernants multiplient les exonérations de cotisations pour les bas salaires (30 milliards d’euros en 2008 seront payés aux entreprises par les contribuables) et poussent donc les entreprises à mal rémunérer leurs employés. La précarité enfle le nombre de travailleurs pauvres que le Conseil de l’emploi, des revenus et de la cohésion sociale chiffre à 2,5 millions. Un ménage avec les 1005 euros net d’un SMIC et les aides sociales dépasse à peine le seuil de pauvreté. Les bons apôtres qui prêchent la modération salariale n’imagineraient pas se contenter de cette somme comme argent de poche mensuel !

Le gouvernement ergote : les Français auraient l’impression que leur pouvoir d’achat se dégrade mais il n’en serait rien. Comme si les étiquettes arrondies au chiffre supérieur lors du passage à l’euro étaient une illusion. Comme si l’envolée des produits alimentaires ou la hausse du prix du plein d’essence était un mirage et l’augmentation des loyers une hallucination. Mille clignotants se sont allumés qui signaient la dégradation des conditions de vie d’une très grande majorité. « Le recours au crédit est devenu un moyen de combler l’insuffisance des ressources » a relevé le Conseil économique et social en s’inquiétant de la forte augmentation des dossiers de surendettement. Mais Sarkozy n’en a cure qui veut encore endetter les plus pauvres en les poussant à acheter leur logement, en suivant à la lettre le modèle américain qui s’effondre aujourd’hui, mettant des millions de personnes à la merci des expulsions, des saisies et d’un asservissement à vie aux remboursements bancaires.

Plus souterrainement, la droite rogne les revenus des travailleurs en faisant porter par les salaires l’essentiel du coût de la protection sociale et des retraites alors que la contribution des revenus financiers est nulle ou presque. Après les cheminots, les traminots, les électriciens, le gouvernement prépare pour 2008 une nouvelle réforme pour que les salariés du privé travaillent encore plus longtemps et gagnent donc moins.

La conférence nationale sur le pouvoir d’achat et les salaires convoquée par le gouvernement vise à différer le moment de vérité, à faire croire en plus que le discours présidentiel sur « le chantier prioritaire » du président de la République se traduira en monnaie sonnante et trébuchante. Pour l’heure, ses seules propositions sont la création d’une commission pour enterrer les contentieux sur le SMIC et d’une autre pour conditionner les exonérations de cotisations sociales à l’ouverture de négociations salariales par les directions d’entreprise...sans la moindre obligation de résultat. Aux salariés, l’UMP destine des fumigènes alors que les gros revenus croulent sous les cadeaux fiscaux.

Cela ne sera pas suffisant à désamorcer le mécontentement qui grandit parmi les salariés. Les fonctionnaires se mettent d’ailleurs en ordre de grève pour le 20 novembre. De la feuille de paie aux pensions de retraite, c’est toujours de la rémunération du travail dont il est question et des mêmes maux. Ce mouvement répond à un impératif de justice sociale et à une nécessité économique : relancer la croissance par la consommation sociale, l’amélioration du pouvoir d’achat et la valorisation du travail par la formation et de nouvelles garanties collectives d’emploi. Un tête à queue par rapport à la voie suivie par Sarkozy...

http://www.pcf.fr/spip.php?article2080

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