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La Suisse reste le pivot de l’affaire Bettencourt
Publie le mardi 6 juillet 2010 par Open-Publishingde JEAN-NOËL CUÉNOD
Le procureur de Nanterre va sans doute examiner les comptes veveysan et genevois de la milliardaire.
L’affaire Bettencourt n’a pas fini de hanter les rivages lémaniques. Le procureur de la République de Nanterre (près de Paris), Philippe Courroye, va sans doute ouvrir une enquête préliminaire – c’est-à-dire sous sa direction et non celle d’un juge d’instruction – en blanchiment de fraude fiscale concernant
Liliane Bettencourt (87 ans) et son entourage. Cette information a été publiée par Le Journal du Dimanche.
Cet aspect du dossier concerne Genève et Vevey au premier chef. En effet, dans les enregistrements captés par le majordome de Madame Bettencourt mère, le conseiller financier de la propriétaire de L’Oréal, Patrice de Maistre, signale le 27 octobre 2009 à sa cliente l’existence de deux comptes bancaires qui n’ont pas été déclarés au fisc français, l’un à Vevey, de 65 millions d’euros, et l’autre à Genève, de 16 millions.
« Vous serez tranquille… »
L’enregistrement de l’entretien – diffusé par le site Médiapart – entre Patrice de Maistre et Liliane Bettencourt est fort explicite. La milliardaire demande à son conseiller : « Et vous savez si j’ai de l’argent en Suisse ? » Patrice de Maistre répond : « Oui, je suis allé à Genève. Et je suis allé voir ce compte à Vevey où vous avez quand même 65 millions d’euros (…). Je suis en train d’organiser le fait de l’envoyer dans un autre pays qui sera soit Hongkong, Singapour ou en Uruguay. (…) Comme ça, vous serez tranquille… »
Dès qu’il y sera autorisé par son supérieur, le procureur général de Versailles, le magistrat Philippe Courroye mènera son enquête, qui le conduira à interroger les principaux protagonistes de ces conversations, à savoir Liliane Bettencourt et Patrice de Maistre.
Collaborateurs de Clymène sans doute entendus
De même, il entendra sans doute les collaborateurs de Clymène, la société dirigée par M. de Maistre qui gérait les biens de Madame Bettencourt mère. La femme du ministre Eric Woerth sera-t-elle aussi interrogée ? C’est possible puisqu’elle a travaillé à Clymène jusqu’à sa démission en juin dernier, même si elle a toujours déclaré ne pas être au courant d’une éventuelle évasion fiscale.
http://www.tdg.ch/actu/monde/suisse-reste-pivot-affaire-bettencourt-2010-07-04