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La fédération CFDT cheminots change de position face à la grogne du terrain, mais...
Publie le jeudi 20 mai 2010 par Open-Publishing4 commentaires
Alors que dans un premier temps, la CFDT cheminots avait décidé de suivre son secrétaire général François Chérèque en ne participant pas à un préavis de grève national SNCF, elle a été dans l’obligation de retourner sa veste en hâte et prenant part au préavis du 20 mai en compagnie de la CGT, UNSA et SUD Rail.
La réalité de ce retournement est très simple (et n’est pas celle donnée par Didier Le Reste a qui veut l’entendre) : le travail de nombreux militants lutte de classes ont eut raison de la bureaucratie de la CFDT, mais également de la CGT cheminots qui a fait part à leurs homologues que des coordinations étaient constituées et qu’il serait difficile d’expliquer aux militants de la CGT qu’une fois de plus, la CFDT fasse son numéro de réformiste dans le dossier retraite.
Nous nous félicitons de ce résultat mais on ne peut s’empêcher de taxer d’opportunisme la CFDT cheminots. Car sur le fond, elle ne change pas. Sur l’allongement de la durée de cotisation, il est clair qu’ils ne sont opposés que par principe. La négociation sur "la pénibilité" serait pour eux un procédé d’échange possible. De même que sur l’existence des régimes de retraites spéciaux que leur secrétaire confédéral, François Chérèque remet en cause depuis 2007.
Mais portons juste un regard sur le préavis national de la CGT - UNSA - SUD RAIL - CFDT signé le 20 mai. Il y est mentionné "maintien de l’âge de départ à la retraite à 55 ans (50 ans pour les Agents de Conduite)".
La question est la suivante : Comment peut-on demander le "maintien" de l’âge de départ à la retraite à 50 et 55 ans alors qu’en 2007, la réforme signée "pour le moindre mal des cheminots" dixit à la CGT cheminots, disait ceci "Le nombre de trimestres nécessaires pour obtenir le taux plein de 75% va progressivement passer de 151 à 164 entre le 1er juillet 2008 et le 1er décembre 2012 (calcul retraite sur une base de 41 ans)". N’est-ce pas la fin du départ à 50 ans et 55 ans pour les cheminots via la décote qui a été acté en 2007 ? Etrange revendication mais surement pas innocente, car on est face à ce que l’on appelle de l’enfumage. Car la vérité sur l’ensemble du dossier retraite, c’est que l’axe Thibault-Chérèque danse sur le même pied avec la fameuse ou fumeuse "Maison commune de la retraite" pilotée par l’inénarrable Jean-Christophe Le Duigou à la CGT. Voici en lien le document servant de base de travail au bureau confédéral CGT : http://www.cgt.fr/IMG/pdf_124-mars_09.pdf
Ne soyons pas dupes. De basses manoeuvres sont en branle dans les têtes confédérales. Ils se posent clairement la question du "comment peut-on faire pour que la situation ne nous échappe pas" avec ses "sales coordinations anarchistes et trotskistes" comme l’a dit un responsable fédéral CGT sur la région parisienne. Pour ceux qui s’illusionnent sur la volonté du bureau confédéral CGT d’en découdre avec le gouvernement sur la contre-réforme annoncée des retraites du public et du privé, il suffit de lire la déclaration de Bernard Thibault à la sortie de son entretien avec le ministre du travail, Eric Woerth. " On a confirmation que le gouvernement veut reculer l’âge légal de départ en retraite et faire disparaître les 60 ans, et qu’il travaille à un allongement de la durée de cotisation pour avoir ses droits à la retraite" et il ajoute "Maintenant tout va dépendre du degré de mobilisation ... S’il n’y a pas une mobilisation suffisante très rapide dès le 27 mai, le gouvernement va écrire une loi qui prononcera la fin de la retraite à 60 ans". Camarades, il est clair que les directions confédérales de la CGT et de la CFDT s’apprêtent à faire porter la responsabilité du passage de la réforme sur les travailleurs. En appelant pas à une grève générale reconductible interprofessionnelle, on est dans la configuration de 2003 avec des journées de grèves saute-mouton qui ont pour but la démobilisation et l’écoeurement de la classe ouvrière.
Tissons des liens entre tous les travailleurs pour faire plier et obliger les confédérations (et notamment notre CGT) à ne rien signer sur la réforme des retraites. Stop à la compromission avec le capital. Stop au dialogue social avec le patronat et le gouvernement. Stop à la CES et la CSI aux ordres de l’Union Européenne. Solidarité avec tous les peuples sous le talon de fer de la dictacture de la finance. Non au réformisme syndical et oui à la convergence des travailleurs exploités.
Appelons à la grève général reconductible dans le pays, avec un syndicalisme de classes et de masse.
Messages
1. La fédération CFDT cheminots change de position face à la grogne du terrain, mais..., 20 mai 2010, 23:10, par banditcorse
Vous êtes combien dans cette coordination, ? 5 !!
1. La fédération CFDT cheminots change de position face à la grogne du terrain, mais..., 20 mai 2010, 23:20, par Bourguignon
Hé banditcorse t’as peur de 5 cheminots ?
http://www.youtube.com/watch?v=m9YKrBU64xg
2. La fédération CFDT cheminots change de position face à la grogne du terrain, mais..., 21 mai 2010, 13:18
T’inquietes Banditcorse, ils ne représentent qu’eux-mêmes et pas pour longtemps, on a déjà connu ça.....des rigolos.
cheminot démocrate
3. La fédération CFDT cheminots change de position face à la grogne du terrain, mais..., 9 août 2010, 22:57, par Sacha
Le plus dramatique dans la situation actuelle que traverse la classe ouvrière, c’est que la trahison des appareils syndicaux est tellement visible, que les permanents des confédérations et fédérations n’osent même plus mettre le pied sur le terrain.
Il envoie des tracts imbuvables aux militants de la base pour qu’ils prêchent la bonne parole aux travailleurs, pour qu’ils acceptent les compromis avec le patronat et gouvernement. On appelle d’ailleurs cela le dialogue social, le petit lait des apparatchiks qui leur permet d’éviter de retourner au travail. C’est à cela que sert les structures tripartites, les conseils économiques et sociales dans les régions, la Confédération Européenne des Syndicats (CES) et la Confédération Syndicale Internationale (CSI) financées par les fonds de l’Union Européenne et divers chapelles du capital.
Je n’épargne personne. Ni la CGT, ni Solidaires, ni Fo-CGT. La trahison est large au point que depuis la réforme sur la représentativité syndicale en 2008, las bureaucrates de ces organisations passent des accords entre eux pour éviter la route ramenant au labeur lorsque leur organisation n’a pas franchi les 10% aux élections professionnelles.
C’est en ce sens que je le dis en l’affirmant sans un doute : le combat des retraites est déjà perdue d’avance car les organisations ouvrières ne préparent pas les travailleurs à la lutte jusqu’à obtention des revendications individuelles et collectives. Les partis politiques se réclamant "du socialisme" ne cherchent qu’à sauvegarder leurs intérêts. Les syndicats se réclamant de la défense des travailleurs, eux, sont dans la cogestion.
La seule bonne nouvelle qui pourrait arriver dans quelques années, c’est qu’à force de compromission, le capital n’ait plus besoin des gardes-chiourme du monde du travail. La social-démocratie mourante, l’association Capital-Travail n’aura plus lieu d’être, et c’est à ce moment précis que la conscience d’exploités des travailleurs se réveillera et qu’une période révolutionnaire prendra naissance, avec évidemment des organisations ouvrières réellement indépendantes du système capitaliste, chose qui est malheureusement pas le cas à ce jour.