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La gauche anticapitaliste perce en Allemagne et au Portugal
Publie le lundi 28 septembre 2009 par Open-Publishing9 commentaires
Percer pour la gauche anti capitaliste ce week end. En allemagne 12 % et 79 députés. Au portugal 16 députés pour le Bloc de gauche (9,85%) et 15 pour la Coalition démocratique et unitaire des communistes et verts (7,88%
La gauche antilibérale n’est plus marginale en Europe. Cette bonne nouvelle constitue la principale leçon des scrutins législatifs allemands et portugais, organisés dimanche. Deux scrutins marqués par un recul des formations social-libérales, quoiqu’en l’espèce « libéral-sociales » conviendrait mieux.
C’est bien évidemment l’Allemagne qui occupait les écrans de télé hier soir. Et sans surprise, dès les premières estimations, il était surtout question de la réélection d’Angela Merkel. Mais celle-ci ne saurait à elle seule résumer un scrutin dont les résultats montrent le rejet des électeurs de la grande coalition droite-gauche (CDU/CSU-SPD) qui gouvernait le pays depuis 2005.
– Une participation électorale historiquement basse. Signe d’une désaffection des électeurs, le taux de participation aux élections du 17e Bundestag a été de 72,5% contre 77,7% en 2005, qui marquait déjà un record à la baisse. Dans les années 1980, la participation était comprise entre 84 et 90%.
– Les deux grands « Volksparteien » (partis populaires) reculent. La CDU/CSU conservatrice et le SPD de centre-gauche, qui gouvernaient ensemble depuis 2005 ont obtenu dimanche leur plus mauvais score depuis des décennies. Cette désaffection des électeurs profite aux trois petites formations représentées au Bundestag : le FDP, Die Linke et, dans une moindre mesure, les Verts.
La nouvelle coalition gouvernementale
– Angela Merkel n’a pas de raisons de pavoiser. Certes la CDU/CSU l’emporte. Mais elle essuie son deuxième plus mauvais score depuis la fondation de la République fédérale allemande, autour de 33,5-34% dimanche, contre 31% en 1949. Ce recul est particulièrement frappant dans le Schleswig-Holstein, un Land du nord de l’Allemagne, où se déroulait parallèlement des élections régionales : la CDU du ministre-président sortant Peter Harry Carstensen y reste le premier parti en dépit de lourdes pertes qui la font reculer de 40,2% (score en 2005) à 32,7%, son pire résultat régional.
– Petite formation charnière, le FDP est le principal gagnant du scrutin. Avec 14,6% et 93 sièges, la formation de Guido Westerwelle est la nouvelle alliée de Mme Merkel. C’est un parti libéral qui préconise des baisses d’impôt plus marquées que la CDU et un assouplissement des conditions de licenciement.
Rééquilibrage à gauche
– Le SPD obtient son pire score en 60 ans. Avec 23,1% des voix, le SPD ne devrait obtenir que 147 ou 148 sièges, soit 70 de moins que dans la chambre sortante. Depuis la fondation de la République fédérale en 1949, jamais le SPD n’avait fait moins que 28,8%. C’était en 1953. Avec cette défaite cinglante, le SPD solde l’ère Schröder, quand le chancellier social-démocrate conduisait une politique de Troisième voie qui consistait à faire avaler à sa base électorale des politiques économiques et sociales que la droite aurait eu du mal à faire passer. Il récolte aussi les fruits de son choix de 2005 de gouverner avec la droite conservatrice plutôt que de s’appuyer sur une majorité SPD-Verts-Die Linke. Son candidat à la chancellerie, Frank-Walter Steinmeier était vice-chancelier et numéro deux de la coalition sortante, et avait le portefeuille des Affaires étrangères dans le gouvernement d’Angela Merkel.
– Die Linke progresse spectaculairement sur la gauche du SPD. En 2005, cette nouvelle formation qui n’était alors qu’une alliance électorale avait réuni 8,7% des suffrages. C’est depuis dimanche le quatrième parti d’Allemagne, avec 12,4% des voix et 76 à 79 sièges. Il devance les Verts (10,6%) qui gagnent un peu plus de deux points. « Nous sommes désormais le parti qui fera pression pour que l’Etat social soit reconstitué », a déclaré son coprésident Oskar Lafontaine, transfuge du SPD.
La progression de Die Linke, né d’une fusion du PDS (communiste), implanté surtout à l’Est, avec des sociaux-démocrates hostiles à l’évolution vers le centre du SPD, ne manquera pas d’animer les discussions en cours au sein de la gauche française. Elle donne des arguments à tous les partisans d’un front de gauche durable qui assume la confrontation avec le PS. Et sera vraisemblablement au cœur des discussions de la réunion, prévue en fin d’après-midi, entre le PCF, le Parti de gauche, le NPA, la Gauche unitaire, la Fédération pour une alternative sociale et écologique et les Alternatifs, en vue des régionales.
Une « victoire » en trompe l’oeil
Ce n’est pas le résultat des élections législatives portugaises, qui se tenaient aussi hier, qui infirmeront cette analyse. Car même si le Parti socialiste du Premier ministre sortant José Socrates emporte la victoire, avec 36,56% des voix contre 30,37% pour ses rivaux de centre-droit. [1], les socialistes européens auraient tort de ce réjouir de ce résultat.
– L’abstention explose. Selon les mêmes résultats partiels, le taux d’abstention avoisine les 40%, un record absolu pour des élections législatives depuis l’avènement de la démocratie au Portugal en 1974.
– Le PS portugais recule fortement. Certes avec 96 sièges au Parlement, il obtient une large victoire face au Parti social démocrate (PSD, 29,09%, 78 sièges) qui n’est pas un parti de gauche, contrairement à ce que son nom pourrait laisser croire puisque c’est la formation politique du président de la Commission européenne, José Manuel Barroso. Mais les socialistes sont loin de conserver la majorité absolue conquise en février 2005 avec 121 sièges sur 230 au parlement.
– La poussée de la gauche antilibérale se confirme même si elle est de moindre ampleur qu’aux élections européennes. Elle disposera de 31 élus : 16 pour le Bloc de gauche (9,85%), 15 pour la Coalition démocratique et unitaire (CDU) des communistes et verts (7,88%).
José Socrates, « socialiste moderne »
Ce rééquilibrage de la gauche s’explique par la politique conduite par José Socrates, archétype du « socialiste moderne » si prisé des médias bien pensants. Elu secrétaire-général du PS en 2004, Socrates est nommé Premier ministre en mars 2005. Aux prises avec une croissance au point mort et des finances publiques catastrophiques [2], il parie alors sur le secteur privé comme moteur de la reprise et sur un « choc technologique », et prend sans états d’âme des mesures impopulaires : hausse de la TVA (de 19 à 21% !), réduction de la fonction publique, réforme du code du travail, allongement de l’âge de la retraite (à 66 ans !!)... Ce qui a fait dire à Sarkozy, lors de leur première rencontre à Lisbonne en avril 2007 : « Heureusement que les socialistes français ne sont pas comme lui, sinon j’aurais du mal à me positionner ! »
Lui même, ami personnel du chef du gouvernement espagnol José Luis Zapatero, dit « apprécier » Nicolas Sarkozy dont il loue le « caractère iconoclaste » et le « goût du risque ». Les « chaleureuses félicitations » que ce dernier lui a adressé dimanche soir à l’annonce de sa victoire n’étaient pas simplement diplomatiques.
Malgré ces états de service en faveur du néolibéralisme et de l’européisme béat (c’est sous sa présidence de l’UE qu’a été concocté le traité de Lisbonne), il ne manquera pas bonnes âmes moralistes pour nous expliquer que Socrates reste un homme de gauche. On nous rappellera qu’il fait adopter une loi sur la parité homme-femme, la dépénalisation de l’avortement, l’autorisation de la recherche sur les cellules embryonnaire. Et qu’il a promis de légaliser le mariage homosexuel. Comme si les réformes sociétales pouvaient faire oublier l’absence de mesures sociales.
Messages
1. La gauche anticapitaliste perce en Allemagne et au Portugal , 28 septembre 2009, 12:30
ahhh les néo-stals portugais.. qui font union avec les verts... comme ils ressemblent aux nôtres....
1. La gauche anticapitaliste perce en Allemagne et au Portugal , 28 septembre 2009, 12:44
Les pisse-vinaigres aiment mieux les vert blancs à la Dany que les verts rouges à la portuguaise, c’est normal !
2. La gauche anticapitaliste perce en Allemagne et au Portugal , 28 septembre 2009, 14:30
arrête de me faire rire là j’ai mal aux côtes.
3. La gauche anticapitaliste perce en Allemagne et au Portugal , 28 septembre 2009, 15:06, par Oulianov93
Je ne vois pas en quoi le PCP est un parti de "néo-stals"....
M’enfin, il y aura toujours des idiots pour insulter et déverser leur haine anti-communiste de manière gratuite et méchante !
Bravo aux camarades du PCP pour leur bon score ! Continuez ainsi camarades !
Venceremos !
Oulianov93
4. La gauche anticapitaliste perce en Allemagne et au Portugal , 28 septembre 2009, 15:18
Non sans blague ? Tu ne vois vraiment pas ? Peut être ignores tu tout simplement ce qu’est le néo stalinisme ? voire même, le stalinisme ? Tous les camarades "sérieux" ont quitté le PCP après la révolution des Oeillets (qu’ils avaient pourtant faite) vendue à la sociale démocratie avec l’aide de ce même PCP.
Arrête de rêver camarade de La Riposte - le PCP n’est plus ce qu’il était et depuis longtemps.
5. La gauche anticapitaliste perce en Allemagne et au Portugal , 28 septembre 2009, 19:26, par Oulianov93
Désolé j’ai du mal à te croire sur parole et même si des camarades "sérieux" avaient quittés le PCP après le révolution des oeillets, cela ne prouve aucunement la nature ’stalinienne’ du PCP.
Pour ce qui du ’stalinisme’ je sais que c’est une insulte fréquemment usitée dans la gauche ou l’extrême-gauche pour décrédibiliser un adversaire sans aucune preuve. Donc je me méfie des gens qui crient "au stal" encore plus de ton fameux "néo-stalinisme". Désolé.
Moi ce que je vois c’est que le Parti Communiste Portugais améliore son score, et gagne 1 député en plus.
Et, en tant que communiste, je ne peux que m’en réjouir pour le mouvement communiste et les camarades du Portugal.
Enfin je ne suis pas un trostkyste de La Riposte.
Oulianov93
6. La gauche anticapitaliste perce en Allemagne et au Portugal , 29 septembre 2009, 00:18, par Copas
C’est vrai que le PCP n’a pas toujours été brillant...
Mais, bon, critiquer sa ligne sur le thème que c’est anti-communiste c’est assez fort de café ...
Il faudrait d’abord que le PCP soit communiste.
2. La gauche anticapitaliste perce en Allemagne et au Portugal , 28 septembre 2009, 16:34
DROITE GAUCHE MME MERDE ILS SONT LA POUR LE FRIS MEME OUTRE RHIN
1. La gauche anticapitaliste perce en Allemagne et au Portugal , 28 septembre 2009, 19:03, par deleuze
Ces résultats sont un signal et un avertissement pour tous ceux Qui revent d une nouvelle gauche plurielle voir les ateliers proposes par buffet a aubry et les accords dans 3 regions pc ps . Il faut une gauche unitaire clairement anticapitaliste independante du ps ,sinon on va nous refaire le coup de privatisations ou d une austerite de " gauche" le grand ecart et les boas avales par les ministres pc et par melenchon lui meme quand il était ministre !!! En attendant mobilisation le 3 octobre pour le service public de la poste !!!