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La gauche antilibérale toujours sans candidat désigné —par Philippe Sotto (Reuters)

Publie le dimanche 10 décembre 2006 par Open-Publishing

[10/12/2006 15:31]

L’ILE-SAINT-DENIS, Seine-Saint-Denis (AP) — La gauche antilibérale n’a toujours pas de candidat unitaire pour la présidentielle mais elle évite pour l’instant l’éclatement. Rassemblés durant deux jours à L’Ile-Saint-Denis, ses collectifs ont pris acte dimanche de l’absence d’une candidature consensuelle et se sont donné quelques jours de réflexion pour sortir de l’impasse actuelle.

Trois noms étaient soumis aux débats, avant ce rassemblement : ceux de Marie-George Buffet, secrétaire nationale du PCF (Parti communiste français), de Clémentine Autain, adjointe à la mairie de Paris apparentée PCF, et d’Yves Salesse, président de la Fondation Copernic.

La règle de désignation prévoyait un double consensus : celui des 800 collectifs locaux et celui des mouvements nationaux qui composent le rassemblement antilibéral. Si la candidature de Marie-George Buffet semblait recueillir une majorité au sein des collectifs locaux, elle ne faisait pas consensus en revanche au sein des mouvements.

« Aucun consensus ne s’est dégagé de la discussion. Pour l’heure il n’y a pas de double consensus, ni sur le nom ni sur la méthode pour le trouver », ont annoncé les organisateurs dans un communiqué publié à l’issue d’une réunion dans la nuit de la commission de synthèse des débats.

Face à cette situation de blocage, le collectif national a décidé de se réunir mardi pour réfléchir aux moyens de maintenir une démarche unitaire. L’idée avancée par les principales têtes d’affiche est de retourner vers les collectifs locaux. « Nous proposons que les collectifs locaux se réunissent dès la semaine prochaine », a déclaré aux journalistes Marie-George Buffet. « Mais s’ils redisent la même chose, il faudra en tenir compte ».

Clémentine Autain souhaite elle aussi revenir vers les collectifs locaux, mais pas pour les mêmes raisons. « La candidature de Marie-George Buffet ne permet pas de sceller un accord et d’aboutir à un double consensus », a-t-elle jugé. « Le jeu se rouvre. Il faut trouver une personnalité qui permette de parvenir à ce double consensus ».

Pour l’adjointe au maire de Paris chargée de la Jeunesse, « il s’est passé quelque chose ce week-end, que les militants communistes ont eux aussi entendu ». Clémentine Autain estime que la nouvelle consultation doit permettre d’aboutir à un nouveau « point d’équilibre ». « Moi je réitère bien sûr ma candidature », a-t-elle confirmé devant les journalistes.

A l’issue de ces deux jours de débat à L’Ile-Saint-Denis, dans la banlieue nord de Paris, la gauche antilibérale se trouve donc confrontée à une alternative. Soit Marie-George Buffet maintient sa candidature et tente de faire le forcing, au risque de faire éclater tout le mouvement, soit elle se retire, mais se pose alors la question du nom du candidat unitaire.

Le rassemblement antilibéral est composé, outre le PCF, de militants socialistes, apparentés communistes, verts, alternatifs, d’extrême gauche et altermondialistes. Lors de la consultation de ces derniers jours, 569 des 800 collectifs locaux revendiqués ont fait remonter leur choix : 54,8% d’entre eux ont placé Marie-George Buffet en tête, 22,9% Clémentine Autain et 19,5% Yves Calesse. José Bové, l’ancien porte-parole de la Confédération paysanne qui avait pourtant retiré sa candidature, a recueilli 2,9%. AP