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La grande kermesse anti-Sarkozy envahit la rue
Publie le mercredi 21 novembre 2007 par Open-Publishing1 commentaire
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La grande kermesse anti-Sarkozy envahit la rue
| 00h10 Près de 70 000 manifestants à Paris pour défendre les fonctionnaires en grève nationale, hier. Le secrétaire général de la CFDT François Chérèque pris à partie, sous nos yeux, par des cheminots. La contestation s’affirme. Sans que l’unité syndicale en sorte renforcée pour autant.
Impressionnant, ce cortège ! La vaste place d’Italie est rouge de manifestants en cet après-midi de mardi. Rouge comme le poncho de la CGT qui protège les militants d’une pluie aussi insidieuse que le grand capital.
L’avenue des Gobelins déborde elle aussi de protestataires. Comme le boulevard Port- Royal. Comme Montparnasse. Et lorsque les premiers arrivent aux Invalides, but de la manif, les derniers ne sont pas encore partis de la place d’Italie. Dès lors, le chiffre de 70 000 manifestants articulés par les organisateurs ne paraît pas outrageusement exagéré. A Marseille, à Toulouse et dans d’autres grandes villes, des rassemblements se sont également déroulés. En tout, près de 700 000 Français ont défilé hier.
Socialistes pas visibles
Tous les syndicats figurent dans le cortège parisien, de même que les élus communistes en écharpe tricolore. Mais de socialistes, point de visibles. Cette manif a pour objectif de ponctuer la journée nationale de grève dans la fonction publique. Apparemment fort bien suivie, surtout dans l’enseignement (65% de grévistes dans le primaire et 58% dans le secondaire). Mais moins à La Poste (15% seulement d’arrêts de travail).
Chérèque conspué
Rapidement, le cortège tourne à la grande kermesse anti-Sarkozy. Impression encore renforcée par les nombreuses
roulottes de merguez-frites qui bordent le défilé, donnant des forces pour exiger l’amélioration du pouvoir d’achat et conspuer les suppressions de postes dans les écoles et lycées, les deux grands slogans du jour. Quant aux forces de l’ordre, elles se font très discrètes.
Ambiance bon enfant ? Non. En tête du cortège, le secrétaire général de la CFDT François Chérèque est conspué, bien plus que Sarkozy : « Chérèque collabo », « Chérèque démission », « Chérèque traître ». Un cordon tenu par des membres du service d’ordre de la CFDT le protège des irascibles qui, d’après leurs badges appar-tiennent à Sud-Rail et à la CGT-Cheminots (de tendance « gros rouge qui tache » d’après l’haleine de certains).
« Maintenir l’unité »
Et là, sous nos yeux, à l’angle du boulevard Port-Royal et de l’avenue de l’Observatoire, en face du célèbre bar La
Closerie des Lilas, un groupe d’extrémistes parvient à bousculer le service d’ordre pour tenter de tabasser Chérèque. Mais sa garde rapprochée le protège efficacement, le tire en courant loin du cortège, repousse les plus excités et jette littéralement le secrétaire de la CFDT dans une voiture qui démarre en trombe.
Il y a peu, François Chérèque avait eu le malheur de demander aux cheminots de reprendre le travail afin de donner le plus de chances possibles aux négociations entre la direction de la SNCF, l’Etat et les syndicats des transports, négociations qui commencent aujourd’hui. Juste avant son agression, François Chérèque a déclaré aux journalistes que cette grande manif était dédiée à tous les travailleurs de la fonction publique et non pas aux seuls cheminots : « Il faut absolument maintenir l’unité. » Apparemment, ce n’est pas gagné d’avance !
Messages
1. La grande kermesse anti-Sarkozy envahit la rue , 21 novembre 2007, 16:07
le nouvelliste (suisse)
Divers International Grèves suivies21 novembre 2007
PARISLes fonctionnaires sont descendus dans la rue, Nicolas Sarkozy maintient le cap.
Des centaines de milliers de fonctionnaires ont cessé le travail hier en France et rejoint les cheminots en grève depuis une semaine. Insistant sur le « besoin de réformes » de la France, Nicolas Sarkozy a toutefois assuré qu’il ne céderait pas.
L’ensemble des syndicats de fonctionnaires avaient appelé à un jour de grève pour protester contre la baisse de leur pouvoir d’achat et les suppressions de postes. Selon le ministère de la fonction publique, 30,12% des fonctionnaires ont suivi ce mot d’ordre.
Le mouvement, qui coïncidait avec le septième jour d’un conflit dans les transports, a été particulièrement suivi dans l’éducation, avec un taux de participation de 39% selon le gouvernement, de 40% à 60% selon les syndicats.
De nombreuses écoles sont restées fermées. Les journaux étaient absents des kiosques. Des vols ont été annulés ou retardés dans les aéroports de Roissy et d’Orly en raison d’un débrayage d’une partie des contrôleurs aériens.
Sarkozy appelle à la fin de la grève
Resté silencieux depuis le début du mouvement de grève dans les transports, et alors que des négociations dans ce secteur doivent débuter mercredi, Nicolas Sarkozy a appelé hier cheminots et agents de la régie des transports parisiens (RATP) à se remettre au travail.
« Pour moi dans un tel conflit, il ne saurait y avoir ni vainqueur, ni vaincu. Jusqu’au bout je resterai déterminé mais ouvert parce que c’est mon devoir. Mais je dis aussi qu’il faut savoir terminer une grève lorsque s’ouvre le temps de la discussion », a-t-il déclaré devant les maires de France.
« On ne cédera pas et l’on ne reculera pas », a toutefois ajouté M. Sarkozy, affirmant que « la France a besoin de réformes pour relever les défis que le monde lui impose. Ces réformes, elles ont trop tardé ».
Le chef de l’Etat a annoncé des initiatives « dans les prochains jours » pour répondre aux préoccupations sur le pouvoir d’achat, un mot d’ordre qui fédère les mécontentements et est le thème majeur de préoccupation des Français, selon les sondages.
Manifestations
« Pour nous, c’est un succès significatif qui marque une montée en puissance par rapport à ce que nous avons connu précédemment », a de son côté affirmé Gérard Aschieri, le dirigeant de la Fédération syndicale unitaire (FSU), première organisation syndicale de la fonction publique.
Des manifestations ont réuni des dizaines de milliers de personnes dans plusieurs villes de l’Hexagone -700000, selon la CGT, 375000 selon la police. Les manifestants étaient notamment 70000 à Paris, selon la FSU.
Parallèlement, le trafic dans le métro parisien et à la SNCF est resté très perturbé, avec environ un TGV sur deux et très peu de trains de banlieues.
Le trafic avec la Suisse a été également touché. Sept des treize liaisons TGV entre Paris et Genève, Lausanne ou Berne ont été supprimées, alors que les liaisons entre Bâle et la Ville lumière ont retrouvé leur rythme normal. Les TGV vers le sud de la France et le train de nuit Pau Casals vers Barcelone ont tous été annulés.
Cheminots et fonctionnaires avancent des revendications différentes. Les premiers protestent contre la réforme des régimes spéciaux de retraite, mesure phare de la volonté de « rupture » de M. Sarkozy.
Les quelque cinq millions de fonctionnaires manifestent quant à eux contre la suppression prévue de 22900 postes en 2008, la moitié dans l’éducation, et réclament une hausse des salaires. L’agitation touche aussi les universités, avec la moitié des 85 établissements de France, perturbés ou bloqués par des étudiants protestant contre une loi d’autonomie qui conduira selon eux à une « privatisation » de l’enseignement supérieur. LÀ aussi, M. Sarkozy a affirmé qu’il ne reviendrait pas sur ce texte.
ATS