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La lutte contre le CPE c’est aussi la lutte contre le "faute de mieux"

Publie le jeudi 30 mars 2006 par Open-Publishing
14 commentaires

de Francesca

En suivant les nombreux débats autour du CPE, en particulier sur les chaînes parlementaires, je retiens que l’argument majeur des défenseurs du contrat c’est : le CPE c’est mieux qu’un stage, mieux qu’un CDD, et surtout mieux que rien.

Et c’est justement ce que refusent les personnes qui descendent dans la rue : le mieux que rien !

Cela fait des années qu’on nous dit qu’il faut accepter le mieux que rien. Et aujourd’hui, nous crions : basta !
Nous ne voulons pas d’un petit mieux, nous voulons du grand, du beau, la vraie vie quoi !

Les personnes les plus exigeantes sont souvent les personnes les plus heureuses. C’est pourquoi il faut tenir bon.
Quand le CPE aura été retiré, il ne faudra pas en rester là.

Car le "faute de mieux" c’est aussi voter socialiste parceque c’est mieux qu’UMP. C’est aussi donner carte blanche à des gens qui nous ont déjà roulé dans la farine.
Le "faute de mieux" c’est penser qu’on ne peut qu’aménager à la marge le libéralisme.
Le "faute de mieux" c’est penser qu’il vaut mieux Sarkozy que Le Pen, Royal que Sarkozy...

Le "faute de mieux" c’est le fatalisme, c’est la soumission.

Si nous descendons dans la rue c’est avant tout pour dire qu’on en a assez d’être les pions du libéralisme. Les licenciements boursiers, la précarité, la délocalisation ... tout ce qui bouffe la vie des gens, ce n’est pas une fatalité : c’est le résultat d’un système libéral qui oppresse les uns pour enrichir les autres.

Tirons en les conséquences,
jusqu’au bout !

Messages

  • comme je l’ai lu sur une pancarte "faute de mieux" c’est "pire que tout"

  • "Le "faute de mieux" c’est le fatalisme, c’est la soumission."

    C’est ce que hurlent les Réunionnais. Pour eux c’est toujours le fatalisme et la soumission.

    Mariana

  • Le retrait du seul CPE ne suffit pas ! Si le CNE et le reste de la loi sur l’égalité des chances ne sont pas retirés, le résultat ne sera pas grandiose.

    • IL faut que toute la loi sur l’égalité des chances soit purement retirée.Ilfaut que ce magnifique mouvement aille jusqu’au bout !!! François

    • surtout que le cpe va être promulgué par chirac ce vendredi ...

      la droite a compris qu’il suffisait de taper pour qu’un mouvement s’arrête ... faute de combattants

      aujourd’hui un conflit social est direct judiciarisé , donc on est en train d’arrêter avant de les relacher un max de lycéens/étudiants

      les routiers qui étaient très durs ont vite arrêtés leurs blocages après les premiers retraits de permis

      la droite est sans aucune vergogne, de toutes façons la loi est avec eux

      il n’ont pas encore attaqué les lycées mais on est prévenu ...

      de notre côté , nous allons manifester une fois de plus dans le strict respect de la légalité ... une journée de temps en temps

      le gvt tremble , c’est sur !

    • ils peuvent promulguer ce qu’ils veulent, ça ne changera rien à nos revendications, avec 3 000 000 de manifestants ils ne font plus le poids...

    • Le combat contre le CPE doit mener les étudiants sur un chemin nouveau qui conduit à l’éveil de leur conscience. Jusqu’à présent ils dorment, ils se mobilisent pour obtenir le retrait de la loi instaurant le CPE sans savoir que l’énergie énorme qui les élance actuellement vient de Dieu qui les secoue maintenant afin qu’ils ouvrent enfin les yeux sur la réalité du monde. Les conditions sont les mêmes qu’en 1968, la Force de Dieu avait déjà soulevé la jeunesse partout dans le monde afin qu’elle se réapproprie la parole et qu’elle fasse une critique systématique du monde d’alors, qui était complètement fermé et qui ne laissait personne sortir de son enclos pour pouvoir l’observer de l’extérieur, car le monde savait que vu de l’extérieur il offrait une image lamentable, complètement révulsante. Les étudiants de 68 ont fait le bilan de leur vie à l’orée de leur entrée dans le monde et ils ont compris qu’ils allaient devenir des esclaves de la bête, cela les a rendus fous de douleur.

      Le mouvement de mai 68 a complètement changé la société qui a du ouvrir toutes les portes qu’elle maintenait fermée et elle a du accepter la possibilité d’être vue sous toutes ses coutures, et pas seulement sous l’aspect qu’elle voulait donner d’elle-même. Le monde a failli s’écrouler, il s’en est fallu de peu, car sa face cachée a été révélée au grand jour et le peuple a bien compris dans quel enfer il vivait, dans quelle prison il était maintenu, dans quel bain de douleur sa vie était plongée. La société a ouvert les yeux et De Gaulle ne s’en est pas remis. Le monde entrait dans la dernière phase de son existence : celle de sa déliquescence au su et au vu de tous. Les jeunes générations ne pouvaient plus croire aux discours officiels et à l’idéologie qui justifiait ce mode de développement qui aboutissait à casser complètement la planète et à transformer les hommes en machines à consommer les produits frelatés fabriqués par les entreprises démoniaques.

      Trente huit ans plus tard, Dieu envoie à nouveau une énorme impulsion pour soulever les étudiants et les lycéens afin de les préparer à faire un travail similaire à celui que leurs aînés avaient effectué en 68. Le CPE est l’arbre qui cache la forêt, c’est un catalyseur efficace qui aboutira à entraîner la jeunesse dans un élan de contestation qui devra remettre en cause toute leur vie et la façon dont ils abordent leur avenir. Les étudiants et lycéens devront ouvrir les yeux et comprendre que CPE ou pas, ils doivent cautionner un univers devenu complètement abjecte s’ils veulent entrer dans le marché du travail et intégrer les entreprises productrices des mille et une merveilles qui rendent notre vie prodigieusement exaltante. L’aliénation que dénonçaient les gauchistes, anarchistes, anarcho-syndicalistes, situationnistes, communistes libertaires, de mai 68 est devenue encore plus énorme, les mensonges qu’ils avaient débusqués se sont déplacé afin de masquer d’autres aspects de la réalité et le temps est venu maintenant de regarder les choses en face : la vie que ce monde propose aux citoyens est un enfer.

      Maintenant Dieu casse complètement ce monde, les effets de sa rétribution se manifestent dès à présent, mais il faut que les étudiants se réapproprient des lieux dans lesquels ils pourront entreprendre le travail de compréhension nécessaire de tout ce qui constitue leur réalité. Jusqu’à présent ils ne voient pas cette réalité, ils rêvent encore une vie qui n’est pas la réalité. Les étudiants et lycéens doivent accompagner la destruction du monde avec leur conscience qui doit s’ouvrir suffisamment pour leur permettre de voir ce qui est en cours et de comprendre pourquoi cela devait avoir lieu. Le lieu idéal pour cela est la Sorbonne et Dieu permettra aux étudiants de pouvoir investir ce lieu symbolique pour y opérer le travail qui leur revient de faire : une critique entière et systématique du monde dans lequel ils allaient entrer dans des conditions devenues complètement inacceptables, car ce monde n’a plus rien à leur proposer. Ils doivent comprendre que tout ce que leurs aînés dénonçaient en 68 est demeuré en place, seuls les masques ont changé, le discours s’est adapté, le mensonge s’est transformé mais il est toujours la, comme un serpent lové autour du monde démoniaque.

      Les pavés sont toujours en place et la plage n’est pas accessible ; les murs ont toujours des oreilles ; l’imagination n’est pas au pouvoir ; l’aliénation n’est pas abolie ; ni la société de consommation ; « aimez-vous les uns les autres » demeure un slogan sans effet ; la vie quotidienne n’est pas autogérée ; le bleu demeure gris, car il n’a pas été réinventé ; la bourgeoisie n’a toujours pas d’autre plaisir que de les dégrader tous ; on consomme toujours plus pour vivre moins ; on mendie toujours le droit de vivre ; la forêt précède l’homme et le désert le suit ; le dernier capitaliste n’a pas été pendu avec les tripes du dernier bureaucrate et l’humanité ne peut pas être heureuse ; on subit toujours douloureusement les chefs et on est toujours assez bêtes pour continuer à les choisir ; il n’est interdit d’interdire qu’en apparence ; les murs sont couverts d’écritures : des tags ! La marchandise est plus que jamais l’opium du peuple.

      Ne travaillez jamais ! disait un graffiti, mais aujourd’hui on se bat plus que jamais pour travailler, personne aujourd’hui ne peut faire cette remise en cause du travail complètement aliéné que faisaient les étudiants de 68. Le slogan « ne travaillez jamais » voulait dire que le travail devait être une partie intégrante de la vie, et en cela ne devait plus être vécu comme tel, il devait devenir poésie, dans une vie qui cessait d’être coupée en morceaux du matin au soir, du lundi au samedi, du 1er janvier au 31 décembre. Les situationnistes avaient bien vu que la vie est un enfer, mais ils ne pouvaient pas aller plus loin, leur analyse était pertinente, mais elle ne pouvait pas déboucher à cette époque sur quelque chose de concret. Les réformes ne servent à rien, les réformes sont des mensonges rendus plus acceptables, et la révolution n’était pas prête, les conditions pas suffisamment mûres, mais maintenant c’est le cas. Et maintenant c’est Dieu lui-même qui fait la révolution, c’est Dieu qui va créer les conditions pour que le rêve des étudiants libertaires de 68 devienne réalité.

      Les étudiants et lycéens doivent commencer à réfléchir à ce qui peut être construit à la place du monde démoniaque qui n’a que des CPE à leur offrir, ils vont voir dans les semaines qui viennent les signes annonciateurs de l’écroulement généralisé et ils comprendront que le CPE n’existera jamais, car l’Etat qui le pond est déjà en train de vaciller sur ses fondements de même que le monde qui le nourrit. Les étudiants doivent trouver la valeur sublime qui sera le fondement du monde futur dans lequel ils pourront s’épanouir, ils doivent trouver l’Amour, et pour cela Dieu les réveille afin qu’ils voient ce qui doit être enlevé de leur cœur pour qu’il puisse bientôt être illuminé par l’Amour. Car cela aura lieu, dans les espaces libérés, à la Sorbonne comme dans d’autres endroits en France, les étudiants et lycéens pourront prendre la parole et réapprendre à communiquer, et la Force de Dieu sera au milieu d’eux pour guider leurs réflexions.
      Patrice

    • Le CPE vient d’être validé par le conseil constitutionnel.

      Français, si vous ne voulez pas vous retrouver à la rue... Soyez dans la rue, dès maintenant.

    • Oui mais il faut le dire tout haut en manif, sur les tracts, parceque là on s’est fait couilloné par les médias qui pnt tout recentrer sur le CPE

      J’ai qd même l’impression que si le CPE est retiré, tout le monde va rentrer chez soi

      Battons nous contre la loi CESEDA : hier à tolbiac a été voté le soutien à un skwat voisin, et la coorganisation d’une manif sur le CESEDA. Exemple à suivre.

      sc_marcos94

    • mais qu’est ce que tu m’racontes avec ta force de dieu !!! mon pote tu viens de faire une overdose de beu ?!? Dieu est amour dieu est parmi nous...gnagnagna !!!! Monseigneur fabrice tu m’as l’air bien illuminé !!!

  • Bonjour Francesca,

    Assez d’accord avec toi et ton article... Sauf cette petite phrase, que je sors sûrement mauvaisement de son contexte. : "Car le "faute de mieux" c’est aussi voter socialiste parceque c’est mieux qu’UMP."
    En effet, si tu remplaces "socialiste" par "UMP" et "UMP" par "FN", ça me rappelle une situation fort désagréable, de laquelle je ne me suis toujours pas remis d’ailleurs

    Ceci dit, tu as eu cette magnifique phrase : "Le "faute de mieux" c’est le fatalisme, c’est la soumission." Il est évident qu’il ne faut se sousmettre à personne (ni même à une organisation) au nom du principe de liberté, car personne n’a la pouvoir sur quiconque.
    Mis à part de lui faire entendre ce qu’il pense.
    En revanche, le peuple a le devoir de se prendre en main, selon le principe absolu de la démocratie. Il est donc en droit de combattre une institution ou une organisation.

    Le gouvernement ne pense pas aujourd’hui au combat de demain, car que tous, en 2007, on n’oubliera pas ! (et si possible, on ne vote pas pour le PS n’ont plus !)

    Comme dit la phrase de Bellaciao : "se rebeller est juste, désobéir est un devoir, agir est nécessaire !". On se rebelle et certains désobéissent par leurs actions de blocage aujourd’hui. Rien de franchement choquant que de rappeler que nous somme là, vivants.
    Et pour le temps de l’action, c’est à la fois aujourd’hui pour continuer à réclamer l’abrogation de la loi "Egalité des chances" telle qu’elle est à l’heure actuelle, et le tout dans son ensemble. Demain, l’action sera aussi de mettre ce gouvernement antisocial à la porte, et les engager à payer les malheurs qu’ils font aujourd’hui.

    Cédric

    • Cédric,est-ce que que voter Ségolène c’est mieux que rien ou pire que tout ?ou nous conduiras la politique inexistante du PS ?a un régime autoritaire au mieux,à une dictature au pire !
      Est-ce que cela veut dire de ne pas travailler avec lui.Certainement pas,mais faire reculer le social libéralisme,unir dans l’action et à la base pour imposer une politique anti capitaliste et anti libérale.
      Jean Claude des Landes

  • Dans le contexte d’une serie documentaire et solidaire j’ai publie cette traduction dans mon blog (partiellement bi-lingue) allemand (andreassozpol.blog.de).
    Voici la version allemande, dans l’espoir que ca peut servir a quelqu’un. Allez les bleus !

    "Der Kampf gegen den CPE ist auch ein Kampf gegen "immer noch besser als..." " (Dokuserie Teil 22)

    aus : Offenes Informations- und Diskussionsforum www.bellaciao.org/fr/ 30.3. von Francesca.

    "Ich verfolge die zahlreichen Debatten rund um den CPE, speziell auch in parlamentarischen Kanälen, und halte fest, daß das Hauptargument der Befürworter des Vertrags ist : der CPE ist besser als ein Praktikum, ist besser als ein befristeter Arbeitsvertrag, ist vor allem besser als gar nichts.

    Und genau das lehnen die Leute, die auf die Strassen hinausgehen, ab : "besser als nichts" !
    Seit Jahren erzählt man uns, wir müßten das "besser als nichts" akzeptieren. Heute rufen wir :

    Schluß damit ! Wir wollen nicht das klein bißchen bessere, wir wollen Großes, Schönes, das wahre Leben !

    Die anspruchsvollsten Menschen sind oft auch die glücklichsten. Deswegen müssen wir durchhalten. Wenn der CPE zurückgenommen wird, dürfen wir da nicht stehen bleiben.
    Denn das "wenigstens besser als" ist auch, sozialistisch zu wählen weil es besser ist als UMP. Es ist auch, denen einen Blankoscheck zu geben, die uns schon mal fallen gelassen hatten. Es ist auch zu denken, den Liberalismus kann man nur am Rand, in Grenzen anpassen und einrichten. Es ist zu denken, Sarkozy ist immer noch besser als Le Pen, und Royal als Sarkozy und....

    Das "immer noch besser als...", das ist Fatalismus, es ist Unterwerfung.

    Wenn wir auf die Strasse gehen, dann sagen wir vor allem : wir haben genug davon, die Bauern im liberalistischen Schachspiel zu sein. Entlassungen wegen Aktienkursen, Prekarität, Produktionsverlagerungen, alles was das Leben der Menschen auffrißt, das ist kein Schicksalsschlag : es ist das Resultat eines liberalen Systems, welches die einen unterdrückt um die anderen zu bereichern.

    Ziehen wir die Konsequenzen, bis zum Schluß !