La massue du chômage

Non pas seulement le coup de massue que l’on reçoit quand on devient chômeur, et qui nous anéantit pour pas mal de temps, mais aussi cet outil qu’est le chômage, et qui semble trouver son efficacité pour maintenir "à la botte" une partie de la population.

Dans un article précédent (https://bellaciao.org/fr//?page=art...), je rêvais d’un changement qui allait bientôt se produire, un peu comme la petite révolution qui avait permit de déjouer le piège d’une constitution européenne contre les Européens eux-même. Je l’entrevoyais pour résorber le chômage d’une part, et d’autre part pour enfin arriver à une représentativité nationale. Une vraie représentativité, là où on aurait une cinquantaine de chômeurs qui siègeraient à l’Assemblée nationale (programme 50 chômeurs députés, http://50chomeurs.free.fr).

Mais, force est de constater que malgré un programme solide et un soutien aux démarches qui aurait été délivré, ce projet n’engendre qu’un engouement limité, comparé aux 577 places des député à tenter de prendre. Pourquoi ? Parce que nous sommes sonnés. Être chômeur dans notre société, c’est déjà avoir été relégué, alors que dans bien des cas, c’est indépendant de nos compétences professionnelles, mais lié à un contexte libéral. Ce qu’il faut, c’est un bouc émissaire, et le chômeur est tout désigné.

Olivier Clerc, philosophe et écrivain, expliquait cette situation avec sa grenouille, qui, dans une marmite chauffée à petit feu, ne se rend pas compte qu’elle va mourir, au lieu de donner un coup de patte salvateur. Cette situation est instillée depuis maintenant plus de 20 ans, et toute la jeune génération est atteinte. Cette génération qui n’a jamais connu le plein emploi des années 50 à 70. Les tranches jeunes et intermédiaires de la population active n’auront pas le réflexe de sortir de cette situation, puisque ce plein emploi, inconnu à elles, leur apparaîtra utopique. C’est donc encore une fois aux plus âgés de nous montrer le chemin. Et essayons de renouer avec ces sursauts populaires passés. Jamais, durant toute son histoire, une avancée sociale en France ne s’est produite sans mouvement populaire. Il faut, malgré ces coups de massue, que ceux qui tiennent encore debout, paradoxalement ces plus âgés qui ont le plus d’expérience, continuent à se battre, pour eux, mais aussi par solidarité, pour les autres.