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La monnaie de la confiance

Publie le jeudi 9 octobre 2008 par Open-Publishing
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La monnaie de la confiance

Jeudi 9 octobre 2008 Yves Hulmann

Six banques centrales ont abaissé leur taux directeur. La BNS assouplit sa politique monétaire pour la première fois depuis 2003.

La journée de mercredi aurait difficilement pu commencer plus mal. Avant même l’ouverture des marchés, le plongeon spectaculaire de 9,38% enregistré par l’indice Nikkei, la pire chute de la bourse de Tokyo depuis le fameux « lundi noir » de 1987, avait déjà miné le terrain pour l’ensemble des places financières européennes. En milieu de matinée, l’indice SMI de la bourse suisse cédait ainsi plus de 6,6%, frôlant de peu la barre des 6000 points, un seuil qu’il n’a plus atteint depuis 2005.

Partout ailleurs en Europe, les pertes oscillaient entre 6 et 8%. A Londres, l’indice Footsie-100 a même reculé jusqu’à près de 8% en matinée malgré l’annonce par le gouvernement britannique d’un plan de sauvetage d’une somme record de 500 milliards de livres pour venir à la rescousse de son secteur financier aux abois. Anticipée, l’intervention conjointe de Downing Street et de la Banque d’Angleterre n’a toutefois pas suffi à ramener la confiance sur les marchés.

Un répit n’a eu lieu qu’après l’annonce simultanée en début d’après-midi d’une baisse des taux directeurs par six banques centrales, dont la Banque nationale suisse (BNS). La Banque centrale européenne (BCE) a ramené son taux de référence de 4,25% à 3,75%, la Réserve fédérale américaine a abaissé ce taux de 2% à 1,5%, alors que la Banque d’Angleterre a réduit son loyer de l’argent d’un demi-point à 4,5%.

Les banques centrales de Suède, du Canada ont aussi été de la partie. Au final, seule la Banque du Japon, dont le taux directeur atteint seulement 0,5%, est restée à l’écart de cette action.

La Banque nationale suisse a, elle, abaissé d’un quart de point la marge de fluctuation du Libor à trois mois entre 2 et 3%, soit une valeur cible de 2,5%. Depuis septembre 2007, la bande de fluctuation de la BNS se situait entre 2,25 et 3,25%, soit une médiane de 2,75%.

Ces derniers jours, le niveau du Libor se situait toutefois à près de 3%, ce qui fait que la baisse effective correspond à un recul de taux d’environ un demi-point. La banque centrale justifie cette intervention par la perspective d’un ralentissement et le recul des pressions inflationnistes. « Le système bancaire a désespérément besoin de liquidités.

Le moment est donc très bien choisi par la BNS pour baisser le taux du Libor. Il y a une importante probabilité de forte récession aux Etats-Unis. La Suisse, tributaire de ses exportations, sera indiscutablement touchée », juge Thomas von Ungern, professeur d’économie à HEC Lausanne. Pas plus tard que la semaine dernière, l’institut KOF avait ramené sa prévision de croissance de l’économie suisse à seulement 0,3% pour 2009.

Le plan spectaculaire du gouvernement britannique et l’action concertée menée par sept banques centrales n’ont pas réussi à ramener le calme sur les marchés. Après une ouverture à la hausse à New York, les indices actions ont rapidement piqué à nouveau du nez hier après-midi.

Tout reste à faire pour rétablir un secteur bancaire complètement déstabilisé.

Malgré les injections régulières de liquidités par les banques centrales, les opérations de prêts interbancaires ne fonctionnent toujours qu’au compte-gouttes. En Suisse, certains établissements comme la Banque cantonale de Zurich ou la filiale suisse de HSBC peinent à absorber les liquidités qui leur sont proposées. D’autres ont des difficultés à se refinancer.

Jeudi, le Fonds monétaire international (FMI) estimait que les grandes banques mondiales auront encore besoin de lever quelque 675 milliards de dollars de nouveaux capitaux au cours des prochaines années pour se relever de la crise actuelle.

Dans tous les cas, une accalmie n’était pas vraiment perceptible hier. Aux Etats-Unis, l’indice VIX, qui mesure la volatilité des titres du S&P 500, a atteint de nouveaux records. L’« indice de la peur » a grimpé à son plus haut niveau depuis dix-huit ans.

En outre, l’interdiction de spéculer à la baisse sur les actions de quelque 980 sociétés financières américaines, mise en place par les autorités de surveillance de la SEC le 18 septembre dernier, arrivait à échéance mercredi.

Cela n’inaugure donc rien de bon pour les actions du secteur financier en seconde partie de semaine. Dans l’immédiat, l’indice Dow Jones tenait bon en cours de journée avant de terminer la séance en subit recul de -2,02%.

http://www.letemps.ch/template/tempsFort.asp?page=3&article=241431

Messages

  • La realité est plutot la monnaie de la defiance ne cesse de croitre :

    Crise financière/Taux interbancaires : marché toujours pas soulagé

    Paris - Le marché interbancaire restait paralysé jeudi, le Libor à trois mois remontant encore tandis que l’Euribor se maintenait à un niveau record, les baisses concertées de taux de sept banques centrales ayant échoué à ramener la confiance.

    Témoignant de la réticence des établissements financiers à se prêter de l’argent entre eux, le taux interbancaire à trois mois offert à Londres et exprimé en dollars (Libor) se tendait à 4,7500% contre 4,5237% la veille.

    L’Euribor à trois mois, l’un des principaux taux de référence du marché monétaire de la zone euro, restait parfaitement stable à 5,393% mercredi, soit un niveau record depuis sa création début 1999, au-dessus des niveaux atteints pendant l’explosion de la bulle internet.

    "Les marchés n’ont pas su répondre positivement aux baisses de taux significatives" annoncées mercredi par sept banques centrales, dont la Banque centrale européenne et la Réserve fédérale américaine, constatent les stratégistes de BNP Paribas.

    Selon eux, la "défiance" continue d’empoisonner l’interbancaire et "les flux de fuite vers la qualité", c’est-à-dire de repli des placements sans risque comme les emprunts d’Etat, "demeurent la principale force" sur les marchés financiers.

    Pour les économistes du courtier Aurel, la détente de politique monétaire "aura un impact limité sur les banques ou les économies" et risque de surcroît de provoquer une "trappe à liquidités", soit "le pire des cauchemards pour les banquiers centraux et maintenant pour les marchés financiers".

    Cette expression désigne une situation où, lorsque les taux directeurs sont faibles, "les agents préfèrent conserver leurs liquidités plutôt que d’investir dans l’économie réelle ou des actifs financiers", puisqu’ils jugent trop faibles les rendements de leurs investissements.

    La "trappe à liquidités", subie par le Japon dans les années 1990, rend vains tous les efforts des autorités monétaires pour stimuler l’économie et aggrave par conséquent la récession, amorcée en zone euro et menaçante aux Etats-Unis.

    Favorisé par ces tensions persistantes sur l’interbancaire, le marché obligataire faisait toujours office de refuge : en fin de matinée, le rendement des bons du Trésor américain à trois mois se stabilisait à 0,63% contre 0,61% mercredi à la même heure.

    09 octobre 2008 13h35

    http://www.romandie.com/infos/news/200810091335030AWP.asp

    Islande : échanges suspendus à la Bourse de Reykjavik jusqu’au 13/10

    REYKJAVIK, 9 oct 2008

    Les échanges à la Bourse de Reykjavik, malmenée par la crise qui frappe le secteur financier du pays nordique, ont été suspendus jeudi jusqu’au 13 octobre, a annoncé l’opérateur boursier OMX.

    "En raison de conditions de marché inhabituelles, OMX Iceland a décidé jeudi de suspendre temporairement les échanges sur ses marchés d’actions. Les marchés rouvriront lundi 13 octobre", précise l’opérateur dans un communiqué.

    L’indice OMX15 de la Bourse de Reykjavik a perdu la moitié de sa valeur depuis le début de l’année.

    La suspension annoncée jeudi ne concerne pas les banques et sociétés d’investissement, dont la cotation des titres avait été suspendue dès lundi.

    Elle fait suite aux turbulences des marchés après la prise de contrôle par l’Etat des trois principales banques du pays. Le gouvernement a annoncé jeudi la mise sous tutelle publique de Kaupthing, première banque de l’île, après celles de Glitnir et Landsbanki.

    L’économie islandaise est largement basée sur son système financier, qui représente huit à neuf fois son PIB. Le contexte de crise actuelle du secteur bancaire menace ainsi toute l’économie.

    La reprise en main de Glitnir par l’Etat islandais —qui a déboursé 600 millions d’euros pour s’adjuger 75% de son capital, le 29 septembre, avant d’en prendre l’entier contrôle lundi— a sapé la confiance des épargnants et des investisseurs dans les deux autres banques et accéléré leur déroute boursière, selon certains analystes.

    Le gouverneur de la Banque centrale islandaise, l’ancien Premier ministre David Oddsson, a récusé ces accusations : "Je trouve étrange que les gens pleurent sur l’incendiaire et s’en prennent au pompier", a-t-il dit, cité dans la presse locale.

    http://www.agefi.com/Quotidien_en_ligne/News/index.php?newsID=199484