Accueil > La nouvelle grippe, une épidémie qui tombe à pic

La nouvelle grippe, une épidémie qui tombe à pic

Publie le lundi 27 avril 2009 par Open-Publishing
6 commentaires

Un nouveau virus de grippe, qui serait d’origine porcine et une forme mutante de la grippe aviaire, adapté à l’espèce humaine, sévit depuis un mois sur le continent américain. Il est apparu dans trois foyers en milieu urbain au Mexique, dont la situation évolue vers l’état d’urgence, et a atteint les Etats-Unis. D’autres cas sont suspectés à travers le monde. Sept pays latino-américains ont décrété l’alerte sanitaire : Costa Rica, Nicaragua, Brésil, Pérou, Chili, Colombie et Honduras.

Trois conditions sont requises pour qu’une pandémie puisse se déclencher : il faut qu’un nouveau virus émerge contre lequel la population n’a pas développé d’immunité, il doit être virulent, c’est-à dire capable de provoquer une maladie grave, et la contagiosité doit être réelle, ce qui exige la transmission entre humains.
Ce nouveau virus semble remplir ces conditions et aurait donc un potentiel pandémique. Il est de type A, sous-type H1N1, le même qui fut responsable de la grippe espagnole, pandémie d’ampleur historique. Cette nouvelle souche contient une combinaison jamais vue d’ADN de quatre virus : deux porcins, un aviaire et un humain. Comme en 1918, il tue même des personnes jeunes et en bonne santé, tranche de la population d’habitude épargnée par les complications qui peuvent accompagner les virus grippaux.
« Ces événements sont très inquiétants […] en raison de l’étendue géographique des différentes apparitions ainsi que l’âge inhabituel des groupes atteints », a expliqué l’OMS dans un communiqué diffusé sur son site internet. Cependant, le nombre peu élevé de victimes, moins de 100 en un mois au Mexique, incite à relativiser. Une pandémie, comme la grippe espagnole, lorsqu’elle se produit, est explosive. Elle fit des millions de morts en à peine trois mois de l’hiver 1918-19.
Comme de 2003 à 2006, lors du pic de l’épizootie de grippe aviaire, les services en charge le la santé communiquent beaucoup. Paradoxalement, ils ne prennent pas de mesures coercitives qui toucheraient les moyens de propagation d’une épidémie tels que les transports aériens. Commerce et libre échange obligent.

Drôle de siècle qui a débuté avec le SRAS, curieuse maladie pulmonaire aussi vite disparue qu’elle était apparue, puis a apporté l’épizootie de grippe aviaire dont la cause la plus probable réside dans les méthodes d’élevage concentrationnaires de l’industrie avicole, et maintenant une grippe porcine qui se serait soudainement adapté à l’homme et qui sévit dans les villes où la prosmicuité avec les porcs est plutôt rare.

Quelle que soit sa gravité et son étendue au final, cette épidémie de grippe porcine tombe à point pour affoler les populations, qui s’étaient un peu lassées de ces vaines alarmes à la grippe aviaire trop souvent réitérées, et inciter les décideurs nationaux à renouveler les stocks d’anti-viraux qui parvenaient dans de nombreux pays à leur date de péremption.
« Le Tamiflu, médicament à base d’oseltamivir utilisé contre la grippe aviaire, est efficace pour ce virus. » a déclaré l’OMS. Cela tombe bien, les pays ont des réserves à écouler, constituées lors de la psychose du poulet. Il faudra bien les refaire. Il est remarquable de constater que les virus grippaux mutent sans arrêt mais que le Tamiflu resterait bon pour tous. Gageons que ces jours-ci, les actions des firmes pharmaceutiques produisant les anti-viraux et les vaccins vont s’envoler. Après nous avoir vanté le Tamiflu pour lutter contre le virus aviaire, l’OMS récidive avec ce nouveau virus. L’Organisation Mondiale de la Santé s’occupe apparemment surtout de la santé financière des firmes pharmaceutiques.
Enfin, pour faire oublier la crise financière, quoi de mieux qu’une crise sanitaire ?

PS : Ce matin, 27 avril 2009, comme prévu, l’action Roche (Tamiflu )prend 14% à la bourse.

Messages

  • Le Tamiflu, antiviral contre la grippe saisonnière, a été développé et breveté en 1996 par la firme de biotechnologie californienne Gilead Sciences Inc. En janvier 1997, Donald H. Rumsfeld fut nommé président du conseil d’administration de Gilead Sciences, il y est resté jusque début 2001 quand il est devenu Secrétaire à la Défense. Alors que George W. Bush annonçait sa « stratégie nationale » à 7 milliards de dollars contre une éventuelle épidémie de grippe aviaire, Rumsfeld décidait de se mettre en retrait de toute décision gouvernementale sur la maladie. En effet, le magazine financier américain Fortune révélait, le même jour, que Rumsfeld était l’heureux détenteur d’au moins 5 millions de dollars d’actions de la société Gilead Sciences. Après la publication de l’article dans Fortune, le secrétaire à la Défense a préféré prendre les devants face à de possibles accusations de conflit d’intérêt. Il a indiqué avoir déjà pensé vendre ses actions en début d’année,
    lorsque la question d’une pandémie possible commençait à se poser. Puis, après avoir consulté le Comité d’éthique du Sénat, les services juridiques de la Maison Blanche et le département de la justice, il avait décidé de ne pas vendre mais de s’abstenir de toute participation aux décisions concernant la grippe aviaire. La moindre des prudences quand on sait que le Pentagone a déjà commandé pour des millions de dollars de Tamiflu pour les soldats US dans le monde. Fortune révélait également que l’ancien secrétaire d’Etat Georges Schultz, moins scrupuleux ou moins exposé et qui siège actuellement au conseil d’administration de Gilead, a vendu pour 7 millions de dollars d’actions depuis le début 2005. Le Tamiflu est un remède long et coûteux à fabriquer, dérivé de la badiane, l’anis étoilé. Le processus de transformation de cette plante chinoise en antiviral dure plus d’un an. Aussi l’entreprise s’est associée, pour sa fabrication et sa commercialisation, aux laboratoires suisses Roche auxquels Gilead cède, en 1996, tous les droits d’exploitation du Tamiflu contre 10 % des ventes qui flambent depuis les discours de prévention de l’OMS. Curieux retournement de situation pour un médicament jusqu’à présent considéré par les hommes de l’art comme de la camelote. Les tests effectués avant la commercialisation indiquent que absorbé, dans les 48 heures suivant l’apparition des premiers symptômes de la grippe humaine, leTamiflu peut réduire la durée de la maladie d’un jour et demi. Gain modeste qui peine à rivaliser avec remèdes empiriques et aspirine. De fait, jusqu’à l’arrivée opportune de l’épizootie de grippe aviaire, le Tamiflu vendait tellement peu que Roche pensait à le retirer du marché.

  • En août 2005, un communiqué de l’OMS informe que la firme pharmaceutique Roche donne à la communauté internationale trois millions de traitements de Tamiflu qui seront destinés à la lutte contre la grippe aviaire dans les pays pauvres. « En cas de pandémie et s’il est associé à d’autres mesures, l’administration de Tamiflu pourrait aider à limiter les maladies et les morts et contenir l’explosion du virus. Ou à en ralentir la diffusion » affirme la suprême autorité pour la santé publique. Avec son obole aux pauvres et grâce à l’aval de l’OMS, le Tamiflu entre en piste dans le cirque médiatique de la grippe aviaire. Cette opération de communication réussie propage le Tamiflu comme unique antiviral qui pourrait s’opposer à la grippe aviaire humaine. En l’espace de quelques mois, et en dépit du conditionnel qui entoure l’événement pandémique, soixante nations s’assurent de réserves pour 25 % de leur population.
    Fortune écrit, en novembre 2005 : « Grâce à la peur d’une pandémie, les actions de Gilead sont passées en six mois de 35 à 47 dollars. Le chef du Pentagone nous a offert un million de dollars ».

  • A l’heure où les stocks d’anti viraux contre la grippe de certains pays atteignent leur date de péremption (le Tamiflu se conserve 5 ans), que le grand public et les autorités de plusieurs pays concernés commencent à se lasser de cette crise hypothétique et que certains décideurs nationaux se posent la question de la nécessité du renouvellement des réserves au vu du coût financier pour la collectivité que cela exige, cette nouvelle menace est-elle une manière intelligente de provoquer la demande de traitements curatifs et de vaccin préventifs ?

    Les pays pauvres d’Asie confrontés à l’expiration de leurs stocks de Tamiflu :

    http://web.ifrance.com/actu/monde/72383

  • Et je porte à votre attention qu’il y a eu résistance au Tamiflu pendant la saison grippale qui vient de se terminer..... Quelle troublante coincidence que cette fois-ci le Tamiflu est efficace pour ce virus mutant........

    http://www.romandie.com/infos/news2/090302201149.nmx254q3.asp

  • La péremption du TAMIFLU est révélateur de l’arnaque des laboratoires pharmaceutiques avec la complicité de l’AFSSAPS (agence française de sécurité sanitaire des produits de santé).

    Le TAMIFLU "périmé" n’est pas périmé comme tous les autre médicaments à l’exception des tétracyclines (classe d’antibiotique) qui se dégradent et sont toxiques s’ils sont mal conservées.

    Mettre une date de péremption et une péremption courte permet aux laboratoires pharmaceutiques d’augmenter au minimum de 25% leurs ventes.
    Les conséquences pour nous sont :

    - Augmentation des dépenses de la Sécurité Sociale

    - Pollution de la nappe phréatique

    Il existe des procédures de retraitement des médicaments retournés, récupérés et refusés au sein des laboratoires pharmaceutiques permettant de récupérer le stock de TAMIFLU sous forme de poudre et de gélules.
    Scientifiquement il suffit d’un contrôle analytique pour vérifier si il ya dégradation ou pas, si il n’y a pas de dégradation il suffit de donner une nouvelle DATE de péremption sans toucher nécessairement à la DUREE de péremption qui est déterminée et arrêtée par le titulaire de l’AMM, donc du laboratoire pharmaceutique et donc de ses intérêts financiers.
    Les médicaments son des produits chimiques à la différence des produits biologiques.

    L’AFSSAPS est elle vraiment indépendante sachant que son budget de fonctionnement provient des redevances des laboratoires pharmaceutiques ?
    Les experts de l’AFSSAPS travaillant pour les laboratoires pharmaceutiques sont ils vraiment indépendants ?
    Le personnel de l’AFSSAPS recruté sans expérience ou à minima est il qualifié ?

    ARRETONS LE GACHIS !!!