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Déclaration à reproduire et à lire en tout lieu spectaculaire d’où pourrait
réémerger du public.
L¹industrie du spectaculaire intégré et du commandement immatériel me doit
de l¹argent. Je serai intransigeant avec elle jusqu¹à ce que j¹obtienne ce
qui me revient.
Pour toutes les fois où je suis apparu à la télévision, au cinéma ou à la
radio, comme passant occasionnel ou comme élément du paysage, et où mon
image ne m¹a pas été payée ;
Pour toutes les fois où mes traces, inscriptions, graffitis, photographies,
dispositions d¹objets dans l¹espace (stationnements fantaisistes, accidents
catastrophiques ou spectaculaires, actes de vandalismes, ouvertures de
squatts, etc...) Ont été utilisées à mon insu dans des shows ou des journaux
télévisés ;
pour tous les mots ou expressions à l¹impact communicationnel assuré forgés
par moi dans les bars de quartier, sur les places des villes, sur les murs,
dans les centres sociaux et qui sont ensuite devenus des indicatifs
d¹émissions, des slogans publicitaires agressifs ou des noms de bâtonnets
glacés, sans que je voie passer un sou ;
pour toutes les fois où mon nom et mes données personnelles ont été mises au
travail gratuitement dans des calculs stastistiques, pour adapter l¹offre à
la demande, définir des stratégies de marketing, augmenter la productivité
d¹entreprises qui me sont on ne peut plus étrangères ;
pour la publicité que je fais continuellement en portant des tee-shirts, des
sacs-à-dos, des chaussettes, des blousons, des maillots, des serviettes de
toilette où sont inscrits des marques et des slogans, sans que mon corps
soit rémunéré entant qu¹affiche publicitaire ;
pour tout cela et pour bien d¹autres choses encore, l¹industrie du
spectaculaire intégré me doit de l¹argent !
Je comprends qu¹il serait compliqué de calculer combien me revient à moi en
particulier. Mais cela n¹est pas du tout nécessaire, car je suis multiple et
varié. Et ce que l¹industrie du spectaculaire intégré me doit, elle le doit
aux nombreux autres que je suis et elle me le doit parce que je suis
nombreux. C¹est pourquoi nous pouvons par conséquent nous mettre d¹accord en
vue d¹une rétribution forfaitaire généralisée.
Vous n¹aurez pas de paix tant que je n¹aurai pas mon argent !
Beaucoup d¹argent parce que je suis nombreux :
Revenu garanti pour tous !
( Texte pillé dans la revue Persistances ; n° printemps 98)
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La précarité, c’est ici et maintenant :
Une guerre peut en cacher une autre.
Alors que fins de contrats et plans sociaux se multiplient, que les
travailleurs pauvres n¹ont jamais été si nombreux, que les travailleurs
précaires de la fonction publique voient leurs statuts rabotés, de Mac
Donalds à Pizza Hut et ailleurs naissent des luttes contre les conditions de
travail et pour des augmentations de salaires.
Plus que jamais, l¹ensemble des salariés doit pouvoir s¹appuyer sur des
droits sociaux suffisants pour résister à la multiplication des emplois
sous-payés et/ou non choisis. Mais l¹État et les partenaires "sociaux"
continuent à appliquer la doctrine, chère à la droite comme à la gauche, de
l¹activation des dépenses passives. Ainsi, une "conférence gouvernementale
pour l¹emploi" a-t-elle accouché récemment d¹un énième plan de subvention
aux employeurs, qui vient logiquement compléter une campagne de harcèlement
et de radiation des chômeurs, en plein essor depuis l’instauration du PARE
il y a deux ans.
" Si t¹es pauvre, va bosser, tu le resteras, mais t¹auras de la dignité ".
De la restriction des allocations chômage en décembre dernier au projet de
Revenu Minimum d¹Activité annoncé par le gouvernement, de la destruction
programmée des droits des Intermittents du Spectacle au maintien du gadget
jospinien de la " prime pour l¹emploi", de l¹interdiction, (en place depuis
1988 !) du RMI aux moins de 25 ans à la menace de réforme des retraites, de
l¹application de la Loi de Sécurité Quotidienne de Dray au vote de la Loi de
Sécurité Intérieure de Sarkozy, la politique de ce gouvernement porte en
étendard l¹idéologie de l¹emploi, dans n¹importe quelles conditions, à
n¹importe quel prix, comme mesure de contrôle sur les vies, et au service
d’une véritable restructuration productive. Nous avons mieux à faire
qu¹esclaves chez Lagardère ou pointeur non-indemnisé à l¹ANPE. Loin d¹être
les inutiles " assistés " que l¹on prétend, nous contribuons par nos
activités si souvent gratuites et presque toujours mal rétribuées à la
richesse sociale. Parce que des droits sociaux que nous arracherons dépend
le sort du plus grand nombre, nous, chômeurs, précaires, licenciés,
licenciables, fins de contrats, fin de droits, droit à rien, intermittents
de l¹emploi et/ou du spectacle, salariés en poste aux vies colonisées par
l¹emploi, exigeons :
– La garantie du salaire pour tous les licenciés jusqu¹au reclassement
choisi ou à la retraite. Le droit pour tous, tout au long de la vie, à une
formation qualifiante, choisie et rémunérée.
– Ce qui implique la refonte complète du système d¹assurance-chômage : pas
d¹allocation en dessous du SMIC mensuel, pas de chômage non-indemnisé, fin
du contrôle social.
– Le maintien et l¹extension du régime d¹indemnisation des intermittents du
spectacle qui seul assure une continuité de droits entre les périodes
d¹emploi et les périodes de chômage et de formation.
– La titularisation des précaires de la fonction publique sur postes choisis
pour ceux qui le désirent. La garantie de salaire et le choix de leur
formation pour les autres.
– La revalorisation de tous les minima sociaux (notamment le
MinimumVieillesse) à hauteur du SMIC mensuel, leur individualisation et leur
inconditionnalité. L¹abandon du projet de RMA.
– L¹abrogation de la LSQ et de la LSI qui criminalisent les pauvres, les
fraudeurs dans les transports en commun et autres mal-logés.
Avec ou sans emploi, un revenu c¹est un droit
Assemblée des Précaires Associés de Paris, débat, projection de ciné-tracts
Mardi 13 mai 18h 30 au CICP
21 ter rue Voltaire, Paris 11ème
M° rue des boulets
http://pap.ouvaton.org - precairesassocies@yahoo.com