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La relance du nucléaire coûte cher à EDF

Publie le vendredi 13 novembre 2009 par Open-Publishing

DOW JONES - EDF a dépensé une fortune pour s’offrir une tête de pont dans le nucléaire aux Etats-Unis et en Grande-Bretagne : l’acquisition de British Energy lui a coûté 12,5 milliards de livres sterling, et l’achat de 49% des actifs nucléaires de Constellation , 4,5 milliards de dollars.


En plus d’une disponibilité des centrales en perte de grande vitesse ! Le nucléaire exceptionnel à la française, va inévitablement mettre l’Etat actionnaire dans l’obligation de revendre ses secteurs qui rapportes, et de laisser la rente défécitaire pour nos enfants de nos enfants de nos enfants.


Mais la facture pourrait s’alourdir. Le gouvernement britannique poussant à la relance des capacités nucléaires nationales, EDF dispose de deux sites agréés où il compte installer quatre nouveaux réacteurs, d’un montant d’environ 4,5 milliards d’euros pièce. En outre, l’accord avec Constellation devrait le conduire à installer 4 autres réacteurs, dont le premier pourrait être mis en service en 2016.

Les projecteurs se trouvent ainsi braqués sur les finances de EDF, l’un des groupes de services collectifs les plus endettés d’Europe. Les investissements requis pour devenir leader de la relance mondiale du nucléaire sont considérables et EDF, détenu à 87% par l’Etat, pourrait devoir lever 27 milliards d’euros pour honorer ses engagements durant la prochaine décennie.

La dette nette de EDF et d’autres éléments de son passif pourraient, en 2010, dépasser cinq fois son excédent brut d’exploitation ; à elle seule, la dette nette pourrait monter à 50 milliards d’euros d’ici à 2013, contre 42 milliards cette année, selon HSBC. Or, le désendettement se révèle difficile ; la crise financière a interrompu les opérations de cessions d’actifs, et lever de nouveaux capitaux risque de s’avérer délicat pour EDF. Quant à l’Etat, dont le déficit budgétaire ne cesse de gonfler, il rechigne à soutenir une augmentation de capital ou à voir sa participation diluée.

L’arrivée imminente d’un nouveau président-directeur général ajoute aux incertitudes. Henri Proglio, en provenance de Veolia Environnement, a contesté l’investissement dans Constellation et la décision de vendre le réseau britannique de distribution du groupe, valorisé environ 4 milliards de livres sterling.

Mais la cession de ce genre d’actifs pourrait bien être l’option la plus réaliste, et les fonds spécialisés dans les infrastructures devraient en être friands. D’autres solutions consisteraient pour EDF à réduire sa part dans le réseau français de distribution ou à céder des centrales.

Alors que le groupe se concentre sur son désendettement, céder des actifs ou conclure des partenariats pour partager les coûts de nouveaux projets semble une solution bien plus attrayante que de renoncer à la croissance aux Etats-Unis - sans compter ce qu’une telle volte-face aurait d’embarrassant. Car en fin de compte, le potentiel de développement aux Etats-Unis est bien trop grand pour s’en priver