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La répression contre les lycéen-ne-s mobilisé-e-s ne prend pas de vacances !

Publie le mercredi 31 décembre 2008 par Open-Publishing
3 commentaires

La répression contre les lycéen-ne-s mobilisé-e-s ne prend pas de vacances !

Le vendredi précédant les vacances, le conseil de discipline du lycée Joliot Curie (Nanterre, 92) a décidé l’exclusion définitive de Christophe, élève de seconde, pour "absentéisme". En réalité, la proviseure du lycée assume en privé qu’il s’agit d’une sanction visant un lycéen impliqué dans la mobilisation lycéenne.

Face à cette injustice, révélatrice des sanctions administratives touchant les lycéen-ne-s mobilisé-e-s, Sahra et Gaëlle, deux élèves déléguées assistant au Conseil de discipline se sont logiquement insurgées et ont prévenu la proviseure que ce n’est pas les sanctions et l’intimidation qui casseraient le mouvement. Le lendemain, samedi, une AG se tenait et le lycée était en grève en signe de protestation et pour soutenir Christophe.

Mais après la répression administrative, la proviseure fait appel aux suppôt naturels de la hiérarchie : la police. Elle porte plainte pour menaces sur des biens et des personnes" et outrage à une personne assurant une mission de service public !

Lundi 29 décembre, les lycéen-ne-s se rendent à la convocation. La seule majeure, Gaëlle, a vu sa garde à vue levée lundi soir et elle sera convoquée d’ici un mois devant le délégué du procureur pour outrages. Quand à Christophe et Sahra, ils seront présentés au juge des enfants pour menaces de mort sur personne chargée de mission de service public, et menace d’atteinte aux biens dangereuse pour les personnes.

Les deux lycéens, âgés de 16 et 17 ans, et en classe de seconde et première, font l’objet de demandes de mise en examen et de placement sous contrôle judiciaire, avec interdiction de se rendre dans leur lycée et d’entrer en contact avec les victimes et témoins.

Des lycéen-ne-s mobilisé-e-s, dont deux exerçaient leur mandat en défendant un camarade durant un Conseil de discipline sont donc placés en GAV, sous la menace de sanctions judiciaires et exclus du lycée ou sous un contrôle judiciaire leur interdisant de s’y rendre ! Le gouvernement, suppléé par le principal syndicat de proviseurs qui avaient tous deux annoncés la plus grande fermeté en 2009 vis à vis des mouvements lycéens suivent donc leurs répressives résolutions.

SUD Lycéen condamne la répression judiciaire, policière et administrative qui s’abat sur les lycéens mobilisés. SUD Lycéen prendra part à toutes les initiatives de soutien aux lycéens inculpés dans le cadre de mobilisations et rappelle au gouvernement que la répression a toujours engendré la radicalisation. Réprimer ne mettra pas fin au mouvement, mais soudera encore plus ses acteurs.

http://www.solidaires.org/article22860.html

Messages

  • Je suis sidéré par l’attitude de cette Proviseure.
    Premièrement, l’exclusion par conseil de discipline d’un élève pour absentéisme est un précédent dangereux car cette mesure pourra à l’avenir viser tout élève un peu trop engagé dans un mouvement social. Je rappelle par ailleurs que l’absentéisme n’est pas un motif suffisant pour convoquer un conseil de discipline et encore moins pour prononcer une exclusion définitive. Il s’agit donc bien ici de se "débarrasser" d’élèves engagés politiquement.
    Deuxièmement, même si les propos des représentants des élèves sont regrettables et condamnables, l’appel à la force publique ( GAV et Mise en exam avec interdiction de se rendre au lycée signifiant exclusion des élèves ) est scandaleuse et choquante. Les propos enflammés d’élèves se sentant victimes d’injustices ( ce qui est le cas ici ) ne sont pas rares dans les établissements du secondaire et la communauté éducative y apporte un tout autre traitement que le dépôt de plainte. Il y a ici encore volonté de la proviseure et de ses auxiliaires de la police et de la justice de réprimer le mouvement lycéen et de faire d’une pierre deux coups : on exclut non pas un élève mais trois en définitive.

    Mais je m’interroge aussi sur certains aspects non évoqués ni dans le papier de solidaires, ni dans la dépêche de l’AFP.
    Un élève a été exclu. Cela veut dire qu’une majorité des élus du conseil de discipline s’est prononcée pour cette décision et a été complice de cette injustice. Donc quelle a été l’attitude des parents et des enseignants lors du vote ?
    D’autre part, le représentant de la ligue des droits de l’homme de Nanterre, alerté ( il semblerait que cela soit par des enseignants ) a mis en relation la sanction et le rôle de leader de l’élève exclu.
    Enfin, comme à son habitude, le Rectorat soutient la proviseure, lui ayant même demandé de porter plainte mais en se dégageant de toute responsabilité dans la garde à vue et la mise en examen des élèves ( la hiérarchie a horreur du conflit ). Comme toujours la hiérarchie navigue dans son incohérence.

    Je promets à cette proviseure de bien dures journées à la rentrée car elle a montré à partir d’un petit incident son incapacité à gérer les conflits. Comme toujours, sa hiérarchie la soutiendra et la déplacera dans l’intérêt du service. Quant au SNPDEN, syndicat ultra-majoritaire chez les proviseurs et les principaux affilié à l’UNSA, sa collaboration avec les gouvernements de droite depuis 2002 ( il était favorable à la réforme fillon de 2005 et ne s’est opposé que très très mollement aux suppressions de postes sarkozystes) est allé si loin qu’il a réussi à empêcher la constitution d’une liste de principaux et de proviseurs FSU aux élections paritaires. C’est dire !!! Autant dire que Darkos saura trouver parmi eux des fidèles et carriéristes suppôts.

    BORIS XX°

    • les profs ont voté pour l’exclusion et on(je) peut les comprendre : prof moi même ,certaines attitudes ( absenteismes plus provocations ) ne sont pas acceptables , d’autant plus que c’est le nombre dans la rue qui fait reculer pas les imbécilités commises à l’intérieur d’un lyçée ;

    • Ben s’ils ont voté l’exclusion, il n’ y a pas en être fier. Je le redis : L’absentéisme n’est pas un motif d’exclusion définitive !!! En revanche, il est maintenant très clair que cette décision a été prise parce que cet élève bloquait l’établissement. Il s’agit donc et je le répète d’une atteinte grave à la liberté d’expression. Si certains profs ont voté l’exclusion pour ces deux motifs ( absentéisme et blocage de l’établissement ), je m’interroge sur leur capacité à transmettre aux jeunes générations les valeurs républicaines qui sont certes le civisme mais aussi la citoyenneté.

      Par ailleurs, l’attitude de la proviseure est problématique. Face au blocage de l’établissement par les lycéens, elle a perdu son sang-froid et a , elle, provoqué en menaçant et en bousculant les élèves selon les dires unanimes de ces derniers. C’est cette Proviseure qui devrait être visée par une mesure disciplinaire de sa hiérarchie.
      Etre un adulte dans un établissement scolaire ne donne pas tous les droits et les discours du genre "les adultes ont toujours raison et les jeunes doivent fermer leur gueule et marcher la queue entre les pattes" fleurent bon l’autoritarisme patriarcal ou sarkozyste.

      Je suis moi-même professeur ( et dans des établissements difficiles ) à Paris. Mes collègues et moi-même sommes confrontés régulièrement à des provocations de certains élèves mais nous savons très bien, car nous l’avons essayé, que les conseils de discipline même s’ils sont nécessaires ne règlent aucun problème mais le déplace. L’ambiance de la classe et de l’établissement après que l’élève a été exclu (e) n’est pas meilleure. Il n’y a aucun changement.

      Peut-être que d’aucuns me trouveront "gauchistes" ou "laxistes" ( ce que je ne suis pas), mais je ne peux pas laisser écrire n’importe quoi.

      Boris XX°