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La "troisième voie" est aiguillée vers Sarkozy
Publie le jeudi 18 janvier 2007 par Open-Publishing4 commentaires
"LES CONFIDENTIELS DU POINT.FR
Soyez informé avant les autres !_
Blanc avec Sarkozy
Le député apparenté UDF des Yvelines, Christian Blanc annoncera officiellement demain qu’il se rallie à Nicolas Sarkozy. D’autres ralliements devraient suivre."_
Chacun se souviendra de Christian Blanc, bras droit de Michel Rocard, plusieurs fois chargé de missions délicates par le PS, avantageusement remercié par les gouvernements de gauche qui lui ont confié des postes prestigieux._
Après avoir opéré un léger virage vers le centre pour faciliter son élection dans les Yvelines, puis un tournant mieux appuyé en rejoignant l’UDF, le voici qui se livre à une manoeuvre plus brutale en forme de bouquet final : Sarkozy !_
N’en seront étonnés que ceux qui continuent de croire que les assises du PS à Grenoble en 1974 célébraient l’arrivée massive de nouveaux socialistes éclairés ! Il s’agissait bel et bien du renforcement de la ligne droitière et fondamentalement anticommuniste de la social-démocratie. _
Du moins Christian Blanc a-t-il le mérite d’aller jusqu’au bout de ce qui lui sert de convictions !
Messages
1. La "troisième voie" est aiguillée vers Sarkozy, 18 janvier 2007, 21:58
Voila encore un donneur de leçon qui se croit indispensable et qui va essayer de trouver un nouvel employeur. Ensuite il lui restera M. Le Pen.
1. La "troisième voie" est aiguillée vers Sarkozy, 19 janvier 2007, 06:51
Mais comment se fait-il que, malgré ces changements successifs, il soit toujours (ré)élu ? Diana.
2. La "troisième voie" est aiguillée vers Sarkozy, 19 janvier 2007, 10:31
@ Muncerus : parce que justement il n’y a pas de changement successifs. Christian Blanc a toujours été de le même "tendance", grosso modo social démocrate : ca valait quand il était avec Rocard dans les années 70 puis avec Pisani dans les années 80. Il a eu des missions succesives (à la Commission Européenne, la mission de la paix en Nouvelle-Calédonie, la RATP, Air France, nommé parfois par la gauche et parfois par la droite). En 2002, il a été élu SANS ETIQUETTE, mais il siège "apparenté" au groupe UDF notamment parce que c’est le seul groupe parlementaire qui ne contraint pas ses membres à des consignes de vote à (he oui, c’est dingue je sais mais c’est comme ça !).
Maintenant si Sarkozy veut récupérer les idées de Blanc sur la recherche, la réforme de la démocratie, les poles de compétitivité et l’innovation, pourquoi pas. Ca m’embete que ce soit Sarkozy qui le fasse, mais ces projets sont publics, les autres candidats pourraient y jeter un oeil aussi !
2. Les convictions, justement, pas le positionnement..., 19 janvier 2007, 13:57
Ce soutien, s’il est confirmé, ne me choquerait pas : il s’agirait d’un positionnement défini par la volonté de mettre en oeuvre un projet, d’agir, plutôt que l’identification d’une fenêtre de tir opportuniste ou pour développer une simple rhétorique singulière...
Les chevaux de bataille de Blanc ont toujours été les mêmes *. Qu’il ait essayé de mettre/faire mettre en pratique auprès de différentes personnes n’a, en soi, rien de choquant. Ce qui serait choquant serait qu’il adapte son discours/ses projets en fonction du sens du vent. Ce qui n’est nullement le cas.
J’ai prêté de l’attention à diverses interventions de Blanc, notamment à la Mutualité le 1er juin, où il lançait Energies2007. Voilà ce que je comprends :
Il s’est éloigné du PS parce que, véritable social-démocrate convaincu (il dit d’ailleurs que s’il avait été anglais ou suédois, il serait à gauche !), il refuse de se joindre à l’imposture de promesses de redistribution de richesses qu’on ne crée pas. Le problème se pose aujourd’hui avec encore plus d’acuité puisque notre dette galope et que le PS n’en a cure (cf programme-catalogue de nouvelle dépense). Le PS n’a toujours pas la moindre stratégie de croissance à part le "il faut plus de moyens pour la recherche"... Donc pas crédible à ce niveau.
Il a aussi essayé d’influencer Chirac, notamment pour que la France s’engage résolument dans l’économie de l’innovation -via les clusters. Chirac s’en battait complètement et préfèrait lui demander ce qu’il pensait de Sarko...
Il siège à l’Assemblée au groupe UDF car :
– sans appui de parti, on n’est pas élu. Ou, si on l’est, on est inaudible et sans moyens de travailler. Or, si on veut AGIR plutôt qu’être dans la posture, il faut être quelque peu réaliste.
– il partage les convictions européennes de l’UDF.
Mais, malgré sa proximité, Bayrou et l’UDF n’ont toujours pas de stratégie de croissance (et n’abordent la dette que sous un angle normatif dramatiquement obsolète : "créons une norme d’interdiction du déficit de fonctionnement" ; les problèmes de gestion et d’organisation se résolvent par des changement dans la gestion et l’organisation, pas par la norme).
Donc peu de points communs avec la priorité, selon Blanc : faire entrer la France dans l’économie de l’innovation pour lui redonner de l’élan et stopper la spirale de la dette qui, si elle continue de croître, fera gagner ceux qui veulent sabrer nos solidarités.
En revanche, Sarko a publiquement exprimé son intérêt pour l’"écosystème de la croissance". Blanc considère que la priorité est là : un nouveau modèle économique pour revitaliser notre pays, redonner foi en l’avenir et financer nos solidarités. Donc Blanc se rapprocherait de celui qui est le plus proche de sa priorité principale.
On peut déplorer qu’il perde sa virginité. Mais se draper de vertu et se contenter de postures n’est pas son style.
Personnellement, je me méfie de Sarko. Mais il y a un moment où un adulte responsable doit agir selon ses priorités et mettre de côté ses questionnements, doutes, etc. A moins qu’il ne se fiche d’agir et qu’il préfère jouer au chevalier blanc...
Pour une fois, Blanc met réellement les mains dans le cambouis, au risque de perdre de son aura. Je trouve cela courageux.
* :
– croissance et innovation ,
– renouvellement de la classe politique
– réforme radicale de l’Etat ;
Il insiste notamment beaucoup sur la régionalisation, le rapprochement des centres de décision de ceux qu’elles concerne, l’usage du referendum, le service public au service de l’intérêt général et non de ses agents...