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Le PCF décide d’adhérer au PGE

Publie le jeudi 28 octobre 2004 par Open-Publishing
11 commentaires


À près de 75 %, les militants du Parti communiste français, en consultation interne,
disent « oui » à la participation au Parti de la gauche européenne.


de Olivier Mayer

Plus de 30 000 adhérents du Parti communiste français (un tiers des cotisants
effectifs) ont participé à la consultation interne organisée pour savoir si le
PCF devait adhérer au Parti de la gauche européenne (PGE). Les participants au
vote ont répondu positivement, à près de 75 %, à la question de l’adhésion. Dans
seulement deux départements, la Haute-Saône et le Pas-de-Calais, les communistes
refusant l’adhésion se sont trouvés majoritaires. Cette consultation voit ainsi
aboutir un processus complètement inédit.

Lancé lors du dernier congrès du PCF, initié dans des discussions informelles, au cours de rencontres, sur l’initiative de différents partis pour la plupart membres du groupe de la Gauche unitaire européenne au Parlement européen, le processus s’est accéléré dans la dernière période, depuis le printemps 2003, avec la perspective des élections européennes de 2004.

Il a abouti à la convocation du Congrès constitutif, à Rome les 8 et 9 mai, qui avait adopté le manifeste et les statuts. Fausto Bertinotti, secrétaire général de Rifondazione comunista en Italie, avait été élu président. Le Parti communiste français avait participé à ce congrès, au titre d’observateur, avec une délégation porteuse d’un mandat précis. « La délégation était mandatée pour à la fois faire de cette force politique un espace de réflexion, d’initiative et d’action, deuxièmement faire en sorte que cela soit un espace qui préserve la souveraineté des partis nationaux, et enfin que ce soit un espace qui ne soit pas fermé, afin de pouvoir accueillir demain d’autres forces politiques », précisait Marie-George Buffet dans l’Humanité du 10 mai 2004.

La délégation avait jugé, à l’issue du congrès constitutif du PGE, que l’ensemble des conditions était réunies pour une adhésion du PCF. C’est ce que viennent de confirmer les militants au terme d’une consultation marquée par un grand nombre dde débats, au cours desquels les adhérents du PCF ont exprimé cette volonté de rassembler les forces progressistes d’Europe, de lutter contre le projet de constitution libérale et pour une autre construction européenne, et de respecter l’autonomie de chaque parti. « Ce résultat, et le niveau de participation n’étaient pas acquis d’avance, affirme Daniel Cirera, responsable international du PCF. Ils traduisent le fait que les militants ont pris la mesure de l’importance de la décision à prendre, sur une question à bien des égards inédite. »

Le PCF rejoint donc les autres adhérents du Parti de la gauche européenne : le PDS d’Allemagne, le PC autrichien, Rifondazione comunista d’Italie, le PC et la Gauche unie d’Espagne, ainsi que la Gauche unie et alternative de Catalogne (où militent les communistes), la Coalition de gauche et de progrès (Synaspismos) de Grèce, le Parti suisse du travail (où militent les communistes), le PDS de République tchèque, le Parti ouvrier de Hongrie, le Parti social-démocrate du travail d’Estonie, l’Alliance socialiste de Roumanie.

C’est donc en tant qu’adhérent à part entière du PGE qu’une délégation du PCF s’est rendue à Rome dimanche pour une conférence sur la constitution, et que Marie-George Buffet participe aujourd’hui à Rome à la conférence des présidents, l’instance de coordination du PGE.

http://www.humanite.presse.fr/journal/2004-10-25/2004-10-25-448526

Messages

  • Il y a quelques années, le mutant Hue affirmait son souhait de ne pas "diaboliser les patrons", tout en organisant des défilés de haute couture au Colonel Fabien, et des réunions publiques qui imitaient la mise en scène de la télé-poubelle.

    Un pas de plus est effectué dans le sens de la transformation du PCF en courant social-démocrate.

    Pas de chance pour les dirigeants du PCF ; les perspectives de ce courant sont sombres dans l’immédiat, alors qu’elles étaient plus nettes quand le PCF était stalinien.
    Elles sont obscures, les perspectives de la social-démocratie, parce qu’entre la droite et la gauche social-libérale teinté d’activisme sociétal (sic), le patronat n’a plus besoin d’elle.

    Alors que les militants du PCF sont très souvent des individus admirables, force est de constater que ceux qui le demeurent sont en train de se faire complètement berner.

    • Quelqu’un a encore mis en route un générateur automatique de critiques du PCF. Quand serons-nous débarrassés de ces phrases toutes faites où les mots "Hue", "social-démocrate" et "stalinien" sont générés aléatoirement ? Une chance toutefois cette fois-ci : le mot "Lagardère" semble avoir été oublié malgré un article tiré de l’Huma.

      Si quelqu’un a une solution pour faire une politique de gauche immaculée, sans aucun défaut et sans l’ombre d’un début de compromis, et qui pourtant ne soit pas parfaitement confidentielle et théorique, je serais curieux d’en entendre parler.

      En attendant je crois que je préfère les partis qui essayent de diriger des mairies ou des conseils généraux le mieux possible, en attendant plus, et qui essayent de ne pas ignorer l’Europe. Certes, un Parti Communiste Européen aurait été préférable, mais les Allemands et d’autres ont renoncé au nom. Et pour le moment il n’est peut-être pas inutile qu’un parti européen se prononce contre le projet de constitution, tout comme il n’était peut-être pas inutile que l’Huma essaie de diffuser le texte de ce projet le plus largement possible.

      Mais un jour très prochain, à coup sûr, le PCF aura vécu et tout ira tellement mieux pour la gauche.

  • Le PCF n’est plus qu’un parti social démocrate.
    Pour anéantir le capitalisme avant qu’il ne nous anéantisse, il faut regarder plus à gauche.