Le PS débat sur la gauche du XXIe siècle

Le premier des trois forums de la rénovation du PS s’est tenu samedi à Avignon en l’absence remarquée des ténors du parti tels que Ségolène Royal et Bertrand Delanoë.

C’est à un chantier ambitieux auquel s’attaque le PS. Samedi s’est tenu à Avignon, son premier « forum de la rénovation » sous l’égide de François Hollande. But : reprendre à la droite le leadership des idées et fonder la gauche du XXIe siècle. « Le combat politique est un combat idéologique, nous l’avons peut-être trop oublié », a reconnu le premier secrétaire. Une reconquête bâtie sur trois débats qui seront définitivement tranchés lors du Congrès du PS, à l’automne 2008.

Pour cette première réunion samedi, les 1.000 participants ont été invités à plancher sur le thème de la nation. Un sujet polémique. Lors de la campagne, Ségolène Royal avait suscité de forts remous internes en glorifiant « la République métissée », le drapeau tricolore et la Marseillaise. Mais contre toute attente, le remake de la controverse du printemps n’a pas eu lieu. Les trois heures de débats participatifs n’ont pas suffi à faire le tour d’une question entre une droite à la conception « nostalgique » de la nation, « solution de repli face à la mondialisation » et une gauche à la « vision dynamique » dans laquelle « la citoyenneté, la volonté de vivre ensemble » prime sur « le sang ».

L’impact de ce premier forum a été considérablement diminué par l’absence notable des principaux ténors du PS. Les présidentiables –Ségolène Royal, Bertrand Delanoë et Laurent Fabius- n’ont pas fait le déplacement tandis que les réformateurs à l’image de Manuel Valls ont exprimé publiquement leurs divergences avec François Hollande.

Multiplication des piques

Interviewé dans le Journal du Dimanche, le député-maire d’Ivry a dénoncé un processus qui est « un artifice pour ne pas prendre de décisions ». « Un an de perdu, c’est grave » a martelé Manuels Valls, qui reproche à la direction du PS de ne pas avoir fait le choix d’un congrès extraordinaire. Même scepticisme chez Malek Boutih. Le proche de Ségolène Royal, qui était lui présent à Avignon, a ironisé sur « une rénovation sagement disciplinée qui honorera tous les grands chefs de ce parti » alors que rénover, c’est « la volonté d’agir là où les choses font mal, et pas simplement dans le domaine des idées ».

Ces piques ont agacé l’entourage de François Hollande. « On ne peut pas répéter qu’il faut rénover le PS et ne pas participer au travail collectif engagé pour le faire » a souligné Stéphane Le Foll, bras droit de premier secrétaire.

Des militants concentrés sur les municipales

Outre les tensions internes au sein du PS, le forum a également pâti de la moindre mobilisation des militants et responsables régionaux. De l’aveu même de Jean-Jacques Urvoas, organisateur du forum, lls sont accaparés dans la préparation des municipales et ont du mal à s’investir dans le processus de rénovation. Un conflit de calendrier qui se reposera pour les deux prochains forums sur le marché et sur l’individu qui auront lieu avant les élections le 15 décembre et le 20 janvier. De quoi rendre la refondation du PS un peu plus délicate.

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